Un soutien de Marine Le Pen aurait supervisé la collaboration entre Lafarge et Daech

Jean-Claude Veillard, actuel directeur de la sûreté du groupe Lafarge et ancien candidat du Front national aux municipales aurait supervisé les négociations entre le groupe français de ciment Lafarge et Daech. Le géant mondial de producteur de matériaux pour BTP aurait traité avec L’organisation État Islamique pour continuer ses activités économiques en pleine guerre syrienne, selon Mediapart.

D’après les témoignages et les mails recueillis par Mediapart, le soutien de Marine Le Pen était au courant des négociations avec les djihadistes et a dû donner son avis sur la décision finale. La stratégie sécurité du groupe de ciment dépendait directement des accords passés avec Daech.

Une plainte avait été déposée le 15 novembre 2016 par l’ONG française Sherpa  et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme, notamment pour « financement d’entreprise terroriste » et « complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ».

Anaëlle De Araujo

Les Républicains et Macron : entre éloignement et mains tendues

Les Républicains sont divisés sur la ligne à conduire en cas de victoire d’Emmanuel Macron. Certains sont prêts à travailler avec lui dans son prochain gouvernement. D’autres ne l’envisagent pas.

Après avoir pris acte de sa défaite le soir du premier tour, François Fillon a tout de suite appelé ses militants et électeurs à voter pour Emmanuel Macron. Dans son sillage, de nombreux ténors du parti Les Républicains ont apporté leur soutien à l’ancien ministre de l’Economie. Mais certains cadres du parti sont allés plus loin, déclarant être prêts à travailler avec le candidat d’En Marche! s’il est élu. C’est le cas des députés Nathalie Kosciusko-Morizet et de Bruno Le Maire, ou encore du sénateur Jean-Pierre Raffarin. Des déclarations qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Dans Le Figaro, Emmanuel Macron a déclaré trois jours après, que sa « majorité ne s’appellerait pas forcément uniquement En Marche! ».

« Des signaux parfaitement décryptés par Les Républicains », écrit Ludovic Vigogne, journaliste à l’Opinion dans un article publié par son journal. Pour le journaliste, ces appels du pied ne laissent pas insensibles des cadres du parti. « Certains élus ne s’en cachent pas : ils sont prêts à faire partie de la majorité d’Emmanuel Macron. Il y a ceux qui aimeraient avoir le label ‘majorité présidentielle’ pour partir aux législatives et imaginent de siéger dans un groupe ‘progressiste’ distinct des Républicains à l’Assemblée nationale. D’autres n’excluent pas de participer au gouvernement », écrit-il.

Une position qui ne fait pas l’unanimité

Une ligne que ne partage pas l’aile droite du parti, notamment représentée par Eric Ciotti et Laurent Wauquiez. «  Je ne participerai pas à une coalition autour d’Emmanuel Macron », a déclaré Laurent Wauquiez de son côté au Figaro, qui se verrait bien prendre la tête du parti après les législatives. Eric Ciotti est allé encore plus loin en déclarant dans un communiqué que Emmanuel Macron était « l’héritier d’un quiquennat désastreux« . Ni vote, ni alliance ne sont possibles pour l’ancien député.

Face à toutes ces divergences, François Baroin, qui va conduire la campagne du parti pour les législatives, a tenté de ramener les brebis égarées au sein du troupeau.  Il a déclaré avec fermeté ce mercredi matin au micro de RTL que « les élus qui se rapprochent du Front national » pour la présidentielle ou qui «se rapprochent de Macron » avant les législatives, seront exclus du parti.

Cette unification de façade ne permettra sans doute pas d’effacer les deux lignes ( l’une centriste, l’autre plus radicale ) présentes au sein des Républicains. Le Canard enchaîné a affirmé mercredi matin que Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand et Christian Estrosi souhaitaient quitter Les Républicains après les législatives pour fonder un nouveau parti. Affaire à suivre…

 

Par Joanne Saade

Présidentielle : ce que proposent M. Le Pen et E. Macron pour le sport

Depuis le début de la campagne présidentielle, le sport est absent des discours des candidats. A quelques jours du second tour, focus sur les propositions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.

Alors qu’une soixantaine de sportifs viennent d’appeler à voter pour Emmanuel Macron, le sport passe souvent aux oubliettes en période électorale. Pourtant, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont tous deux sportifs. Le premier pratique le tennis et la course à pied tandis que la seconde ne jure que par la voile et l’équitation. Le candidat d’En Marche ! a même avoué être fan de l’Olympique de Marseille (OM).

Consensus autour de Paris 2024

Même s’ils s’opposent sur de nombreux domaines, les deux candidats semblent s’entendre sur un point : la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024. Emmanuel Macron soutient « pleinement la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques » tout comme Marine Le Pen. Elle fait quand même part de deux inquiétudes : le slogan en anglais « Made for sharing » qu’elle qualifie de « délirant et de soumission culturelle au monde anglo-saxon » et le manque de sécurité qui pourrait être un « inconvénient » pour la candidature française.

Emmanuel Macron soutient également la candidature de la France pour la Coupe du monde de rugby en 2023 et les « Gay Games » (manifestation sportive ouverte à tous, sans distinction d’âge, d’orientation sexuelle, de religion, de nationalité, ndlr) qui se dérouleront à Paris en 2018.

Quid des sportifs de haut-niveau ?

Concernant les sportifs professionnels, Emmanuel Macron a une proposition claire : « Nous ferons en sorte que d’ici la fin du quinquennat, l’ensemble des sportifs de haut niveau soient en formation ou en contrat avec une entreprise « , indique-t-il dans son programme. Pour Marine Le Pen, le sport de haut niveau n’est pas sa priorité. Une seule de ses propositions est consacrée au sujet. Elle prône la mise en place d’un « contrat sportif de haut niveau d’une durée de trois ans renouvelable permettant aux sportifs amateurs représentant la Nation dans les compétitions internationales de vivre dignement et de se consacrer entièrement à leur discipline. »

Un enjeu de santé pour Macron, une question de sécurité pour Le Pen

Emmanuel Macron fait du sport une question de santé publique. Il souhaite élever le nombre de sportifs réguliers en France de 10%, ce qui représenterait trois millions de nouveaux sportifs. Il veut aussi la « signature d’un accord national interprofessionnel visant à organiser et faciliter la pratique du sport dans les entreprises. » Les personnes souffrant d’une affection de longue durée qui doivent pratiquer une activité physique verront leur licence sportive remboursée.

A l’inverse, Marine Le Pen axe plutôt le sport sur un thème qui lui est cher : la sécurité. Elle souhaite éviter les « violences dans le sport amateur et imposer le respect strict de la laïcité et de la neutralité dans tous les clubs sportifs ». Une manière selon elle de lutter contre la « financiarisation » du sport professionnel.

 

Chloé Tixier

 

Benoît Hamon : « Je vous conjure de ne pas offrir votre colère au Front national »

Benoît Hamon a réitéré son appel à voter en faveur d’Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, ce mercredi matin, dans une tribune au journal Le Monde.« Dimanche prochain, je voterai contre l’extrême droite au moyen du bulletin portant le nom d’Emmanuel Macron. L’acte sera difficile mais le choix évident. Cet acte ne vaut en rien soutien à son projet, auquel je m’opposerai sans ambiguïté », a affirmé l’ancien candidat socialiste à la présidentielle. Il n’épargne pas le fondateur du mouvement En Marche ! en qualifiant sa campagne d’« aussi dangereusement maladroite qu’arrogante, elle-même empreinte de populisme qui aggrave une indifférenciation toxique pour le débat public ».

Dans cette tribune adressée aux électeurs de gauche, l’ancien ministre de l’Education appelle à ne pas mettre Marine Le Pen et Emmanuel Macron sur le même plan : « L’abstention comme le vote blanc sont un droit. Mais seule votre lucidité, votre jugement du peuple souverain, peut distinguer dimanche prochain un adversaire politique d’une ennemie de la République ». Avant de conclure : « Je vous conjure de ne pas offrir votre colère au Front national, ni en votant pour lui évidemment ni même en lui donnant votre indifférence. Etre de gauche, c’est s’indigner, c’est souvent dire non, mais c’est aussi s’engager ».

Anaëlle De Araujo