Kokoschka à Paris, un fauve aux mille facettes

L’exposition « Un fauve à Vienne, Oskar Kokoschka »est disponible jusqu’au 12 février 2023.

Ce vendredi 23 septembre débutait l’exposition « Un fauve à Vienne, Oskar Kokoschka » au Musée d’art moderne de Paris. Avec ses 150 œuvres, il s’agit de la première rétrospective consacrée au peintre expressionniste, très attendue par les amateurs d’art.

« Quand j’ai su qu’il y avait une rétrospective sur Oskar Kokoschka, j’ai foncé », s’exclame Françoise, 75 ans, ancienne historienne de l’art. Et elle n’est pas la seule à s’être rendue au Musée d’art moderne de Paris, ce vendredi 23 septembre, pour le premier jour de l’exposition consacrée au peintre autrichien. En début d’après-midi, la foule est si longue qu’elle débute sur les escaliers, devant l’entrée du bâtiment. Heureusement, le musée et ses six parties consacrées à l’artiste est bien assez grand pour que tout ce beau monde s’y disperse. 

Si les amateurs d’art, comme Françoise, se sont rués au musée, c’est parce qu’il s’agit de la première rétrospective dédiée au peintre organisée à Paris. Oskar Kokoschka, ou juste « Kokoschka » comme disent les pros, est né en 1986 en Autriche. Son œuvre appartient à l’expressionnisme, « la seule catégorie à laquelle il voulait bien être associé », raconte Anne Bergeaud qui a assisté une des commissaires de l’exposition. Du dessin au théâtre, en passant par la lithographie et les affiches, l’Autrichien s’illustre dans de nombreux domaines. Pour la jeune femme, qui a travaillé pendant plus de trois ans sur l’exposition, c’est cette pluridisciplinarité qui fait la force du peintre. « Avec son art, il a vraiment traversé un siècle, jusqu’à sa mort en 1980. Sa pratique a évolué pour s’inspirer de ce qu’il vivait et de ce qui l’entourait », explique-t’elle à CelsaLab, admirative. 

Un peintre qui choque et qui touche

 

Kokoschka est plutôt célèbre pour ses portraits. C’est avec ce format que l’artiste s’est fait connaître, et pas forcément de la meilleure des manières. « Souvent, les commanditaires des portraits n’étaient pas satisfaits du travail de Kokoschka », raconte Anne Bergeaud. L’artiste cherche à faire ressortir les états d’âmes des personnages qu’il peint. « Pour montrer que son sujet était colérique, il faisait ressortir ses dents. On est loin des portraits qui se faisaient à Vienne dans les années 1900, où les bourgeois étaient peints devant leur bibliothèque, signe de richesse », explique l’employée du musée.

Avec cette façon de portraiturer, Kokoschka provoque. En 1909, il produit une pièce de théâtre qui fait scandale et le place sur le devant de la scène. « Il se rase la tête, comme un bagnard », et devient un offenseur de la morale, « un statut dont il jouit et souffre à la fois » selon Anne Bergeaud. Plus tard, son art est qualifié de « dégénéré » par les nazis, contre lesquels il s’est largement engagé. Une insulte qu’il détournera avec humour, comme à son habitude, en peignant son « autoportrait d’un artiste dégénéré ». 

Autoportrait en « artiste dégénéré », 1937, huile sur toile, National Gallery of Scotland, Édimbourg

Vendredi au musée d’art moderne, les réactions devant les œuvres de Kokoschka ne sont plus aussi dures qu’à l’époque. « Je suis très touchée par sa période colorée, ses tableaux avec des grosses tâches de couleur », confie Lucile DB., interne en chirurgie, venue à Paris pour le week-end. Elle ne connaissait pas l’artiste et découvre, comme les autres visiteurs, la scénographie organisée par lieux où le peintre a voyagé. « À chaque salle, les œuvres changent. Dans sa période à Prague par exemple, les peintures sont très vertes, très colorées, sûrement parce qu’il était heureux, entouré de sa famille là-bas », explique Anne Bergeaud.

Une collection pleine de richesse

 

« Il y a plein de choses à voir, trop presque », selon Catherine C., qui est elle aussi peintre. Au fil de l’exposition, la quinquagénaire a découvert parmi les 150 œuvres exposées, des tableaux tantôt colorés, tantôt sombres, des peintures presque cubiques, ou très abstraites… « Je suis surprise, je ne m’attendais pas à ce que ça soit si complexe, si foisonnant », dit-elle, en assurant qu’elle est encore en « repérage », et qu’elle reviendra plusieurs fois pour étudier l’exposition en détail.

Paysage des Dolomites, Tre Croci, 1913, huile sur toile, Leopold muséum Vienne

Pièces après pièces, les sujets varient. Kokoschka peint des animaux, des paysages, des enfants, … Puis des affiches politiques, des tableaux qui parodient Hitler, et même une série autour d’une poupée censée représenter Alma Mahler, veuve de Gustave Mahler, avec laquelle l’artiste a eu une relation tumultueuse. De quoi éveiller la curiosité des férus de musées. Françoise, l’historienne de l’art « absolument fan de Kokoschka », est ravie d’être venue dès le début de l’exposition : « parce que dans trois jours tout le monde en aura entendu parler et ce sera rempli de monde ». Après quelques mots échangés avec le CelsaLab, elle s’est empressée de dire « bon, vous me laissez continuer maintenant », trop impatiente de découvrir la suite…

La rétrospective d’Oskar Kokoschka est à retrouver au Musée d’art moderne de Paris jusqu’au 12 février 2023.

 

Héloïse Bauchet

 

Avec la menace de fermeture d’un cinéma, le Marais redoute la fin de sa vie culturelle

Le Luminor est le dernier cinéma indépendant dans le quartier du Marais, à Paris (Dorian Naryjenkoff)

Intrigués par la programmation, ils sont quelques touristes et habitants à s’arrêter jeudi matin devant les portes vitrés de l’enseigne. Ce que certains ignorent, c’est qu’elle pourrait dans un avenir plus ou moins proche devoir fermer ses portes. Le Luminor, dernier cinéma indépendant du Marais, a lancé une pétition mardi pour protester contre la volonté du propriétaire des locaux de résilier le bail de ce lieu ancré dans la vie culturelle et éducative du quartier. Parmi les grandes affiches qui arborent la devanture du cinéma, on y trouve un message sans détour : « Non au vandalisme culturel« .

« Cinéma de passionnés »

« Ici, vous ne trouverez pas de grosse production commerciale. On accueille très régulièrement des enfants en sortie scolaire, dans un soucis d’éducation à l’image et à la cinématographie française. Ils représentent un quart de notre public« , raconte Jennifer, qui tient la caisse ce matin. A l’affiche, des films français, d’auteurs… et notamment le documentaire 140 KM à l’ouest du paradis, que le cinéma est le seul, avec celui de l’espace Saint-Michel, à diffuser dans la capitale. Le film raconte l’histoire d’une tribu autochtone de Papouasie-Nouvelle-Guinée, lentement et insidieusement dépossédée de leurs terres et de leur culture par les multinationales pétrolières et les touristes qui affluent. Un récit qui ferait presque écho à ce que vit le Luminor, selon ses habitués cinéphiles.

Employée depuis plus de sept ans ici, Jennifer déplore la mort à petit feu des commerces de proximité du quartier. « On est un cinéma de passionnés. On reçoit plus de 100 000 visiteurs par an et on a toujours payé notre loyer, mais l’appât du gain a poussé les propriétaires des lieux à vouloir installer des bureaux à la place« , se désole-t-elle. En cause, le groupe Sofra, une holding familiale spécialisée dans l’immobilier commerciale et le tourisme, qui gère notamment le site du Musée de Montmartre. Sur sa page web, la société assure faire de « la valorisation du patrimoine culturelle » une « priorité« .

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« Il y a déjà bien assez de boutique dans le coin »

« Le quartier se dénature complétement. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus que des commerces de luxe« , regrette Sandrine. Mère d’un petit garçon en situation de handicap scolarisé à proximité, à l’école élémentaire Saint-Merri Renard, elle est venu proposer aux employés du Luminor, partenaire de l’établissement scolaire, d’alerter sur leur situation à l’occasion du prochain conseil de quartier. « Je fais partie d’un collectif participatif. Avec d’autres habitants du coin, on essaye de préserver la vie culturelle du Marais. Mon fils vient souvent ici avec sa classe. C’est un lieu à deux pas de chez nous et qu’on a toujours connu. » La riveraine, qui songe à lancer une cagnotte participative pour racheter les lieux, a déjà signé la pétition. Déjà en janvier 2020, un blog tenu par des habitants dénonçait « l’hécatombe de petits commerces dans le marais. »

En sortant d’une séance pour le film Les volets verts, dans lequel joue notamment Gérard Depardieu, Yanick, 74 ans, prend le temps de signer le registre à l’entrée pour recevoir par mail la fameuse pétition. « J’ai appris que le cinéma allait peut-être fermer car ils ont diffusé une annonce au début du film. On a déjà une librairie et une école maternelle qui ont fermé dans le quartier dernièrement. Il y a déjà bien assez de boutiques dans le coin, surtout de vêtements…« , s’agace celui qui habite le Marais depuis 1983. « Quand je suis arrivé ici, c’était un petit village. Aujourd’hui, ça n’a plus rien avoir. » Même constat du côté de Yanick. Travaillant comme agent sécurité de nuit à proximité, il profite de la journée et de sa carte Gaumont pour s’adonner à ses occupations cinéphiles. « Je viens souvent au Luminor, ce cinéma a une vraie âme. Peu de cinémas indépendants subsistent. S’ils partent, j’espère au moins qu’ils trouveront de nouveaux locaux pour que je puisse revenir les voir. »

Pour l’heure, près de 3900 personnes ont signé la pétition en ligne pour demander la préservation du lieu. Contacté, le groupe Sofra n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations.

Naryjenkoff Dorian

Sobriété énergétique : les villes éteignent la lumière

Simultanément, Paris et Lyon procéderont à l’extinction des feux de plusieurs de leurs sites ce vendredi soir. Des décisions importantes qui interviennent au moment où la crise énergétique est de plus en plus redoutée.

Les enjeux climatiques sont, de plus en plus, des sujets de société prépondérants. Et les grandes villes françaises ont décidé d’agir. Paris et Lyon deux des trois métropoles les plus peuplés de l’Hexagone ont choisi de diminuer l’éclairage de leurs bâtiments publics. La tour Eiffel arrêtera de briller à partir de 23 h 45 au lieu de 1 heure du matin. Les musées municipaux ainsi que les mairies de la Ville Lumière cesseront d’être éclairés à partir de 22 heures. Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris, espère réaliser 10 % d’économies sur la facture d’énergie. Ce vendredi soir, pour l’équinoxe d’automne, la Métropole Grand Lyon lance l’opération « La Nuit est belle ». Dans la Ville des Lumières, 370 sites patrimoniaux seront éteint de 21 h à 6 h le lendemain.

L’hiver arrive et la crise énergétique avec. Ces décisions interviennent alors qu’Emmanuel Macron avait appelé à la « chasse au gaspillage » dès le 14 juillet dernier. Selon un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe), l’éclairage public représente « 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales » et « 16 % de leurs consommations toutes énergies confondues ». Éteindre la lumière est, de fait, une économie énergétique conséquente.

Lire aussi : Interview de Macron : la sobriété énergétique, la riposte du président

Un impact écologique et économique

Selon la Métropole Grand Lyon, l’initiative « La Nuit est belle » est une expérience : « C’est un événement ponctuel. L’objectif, il est avant tout de sensibilisation. On veut informer la population sur la pollution lumineuse et sa nocivité. » La démarche vise aussi à toucher les communes qui n’ont pas opté pour l’extinction : « On veut les accompagner sur le plan technique et leur montrer comment elles pourraient s’y prendre si demain, elles venaient à systématiser tout cela. »

L’objectif est donc d’inciter les différentes villes de la métropole à enclencher le processus d’extinction des lumières : « Il faut voir ce que ça coute d’aller éteindre. Le réseau est fait de sorte à ce que ce ne soit pas facile, il n’y a pas qu’un bouton sur lequel appuyer. Il faut mettre en place l’organisation et, au début, ça peut supposer de l’investissement. Mais c’est autant un gain économique qu’un gain écologique, notamment en termes de production de CO2. »

Le son de cloche est bien différent chez le syndicat de l’éclairage : « Il y a un petit peu d’hypocrisie. Pour vraiment protéger l’environnement, il faudrait déjà ne pas pointer les lumières vers le ciel. L’impact est plus économique qu’écologique. On sait que certains risquent de râler parce qu’ils tiennent à leur éclairage donc on brandit l’impératif écologique. Ça passe mieux. » Le syndicat préconise d’ « avoir un éclairage plus efficace et moins impactant ».

Éteindre pour mieux rénover

L’Ademe met aussi en lumière la vétusté de « plus de la moitié du parc » qui « est obsolète et surconsommatrice d’énergie ». Elle requiert donc de le rénover. Ce à quoi le syndicat de l’éclairage : « Éteindre, ça peut être une solution à court terme pour éviter les coupures d’électricité ou pour réduire le montant des factures. Mais ça ne peut pas être une solution pérenne. » Le principal écueil, « c’est que ces installations ont été construites il y a vingt, trente voire cinquante ans et le contexte n’était pas le même. […] On agit sur ce qui a été inchangé depuis trop longtemps. »

A partir de ce vendredi, la tour Eiffel arrêtera de scintiller à partir de 23h45 contre 1h auparavant.

Selon le syndicat, l’idéal serait d’avoir recours aux leds pilotables : « On est passé de l’éclairage traditionnel aux leds. Cela permet de diminuer par deux la consommation d’énergie. Si on passe aux leds pilotables, on divise encore par deux. Il faut profiter des économies que peuvent apporter l’extinction pour investir dans la rénovation des installations. » Mais cette rénovation lumineuse ne concerne pas que l’éclairage public.

Selon le Syndicat de l’éclairage, « l’éclairage public est la partie visible de l’iceberg ». La Métropole Grand Lyon insiste sur le fait de « travailler avec les entreprises, les industries. C’est de l’éclairage privé. » Chaque entité a son rôle à jouer, une fois la nuit tombée.

Dylan Berrached

 

Réchauffement climatique et empreinte carbone, quels enjeux pour l’habitat de demain ?

Du 22 au 24 septembre se tient à Paris la 1ère édition du Salon de l’immobilier bas carbone (SIBCA), où se rencontrent les géants du secteur. L’occasion de parler neutralité carbone et habitat de demain.

L’affiche de la première édition du Salon de l’immobilier bas carbone (SIBCA)

« L’immobilier bas carbone c’est une évidence parce que nous n’avons plus le choix ». Ce sont les mots de Julien Denormandie, ancien ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, de la Ville et du Logement. En visite au Salon de l’immobilier bas carbone (SIBCA), le ministre a affiché son soutien aux acteurs d’un marché en pleine en expansion. « J’ai toujours cru en l’immobilier bas carbone », confit-il à CelsaLab. 

Fraîchement engagé aux côtés de la start-up Sweep, leader de la gestion de l’empreinte carbone des entreprises, Julien Denormandie explique : « La donnée climatique va devenir aussi importante que la donnée financière ». Il ajoute fièrement : « Il n’y a plus d’investissement sur lequel on ne demande pas l’impact environnemental. La France est championne du monde dans l’immobilier bas carbone ». Et pour cause, pendant son mandat, l’ancien ministre avait travaillé à la création de la réglementation environnementale « RE2020 », qui sert à mesurer les émissions de carbone des bâtiments neufs. Il conclut : «  Atteindre la neutralité carbone en 2050 est un objectif incroyablement ambitieux, mais incroyablement nécessaire ».

https://www.ecologie.gouv.fr/re2020-nouvelle-etape-vers-future-reglementation-environnementale-des-batiments-neufs-plus 

Des mastodontes face aux start-up

De part et d’autre du salon, les stands de Vinci, Bouygues Immobilier, Nexity ou encore BNP Real Estate, côtoient ceux de PME et de start-up. Comment de tels géants peuvent-ils alors prétendre à la neutralité carbone dans le secteur immobilier, quand le reste de leurs activités ne semblent pas concernées par de tels enjeux ? BNP Paribas avait par exemple été épinglé pour ses financements des énergies fossiles, à hauteur de 142 milliards d’euros entre 2016 et 2021. Bouygues et Vinci avaient, quant à eux, fait l’objet d’un scandale écologique et financier en 2014, dans le cadre du projet de la « nouvelle route du littoral » à la Réunion, entre malfaçons dissimulées et destruction de la biodiversité littorale. 

https://www.liberation.fr/environnement/climat/financement-des-energies-fossiles-par-les-banques-francaises-les-bons-et-les-mauvais-eleves-20220330_7XM7Y6HW2VH6RFF7ZAQSOQDI6E/ 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/25/contentieux-retards-et-malfacons-a-la-reunion-les-affres-de-la-route-du-littoral_6099819_3234.html 

« Si on veut maintenir le réchauffement climatique à 1.5°, il va falloir que chaque français divise par cinq son empreinte carbone. » soutient Marc Lafont, directeur général de WO2, promoteur de bâtiments bas carbone. Il l’assure, c’est bien « l’envie de faire collective » qui fera bouger les lignes. Pour lui, ce sont ces entreprises traditionnelles, plus connues du grand public, qui représentent la plus grosse part du marché. Il ajoute : « C’est une excellente chose que nous soyons entourés d‘acteurs plus traditionnels de la construction. Ça montre que le bas carbone n’est plus un marché de niche, c’est l’affaire de tous ». Il dit compter sur la coopération de chaque acteur de l’industrie, dans l’optique d’abaisser l’émission de Co2 de chaque Français à deux tonnes par an, contre dix actuellement. Et cela devrait passer par le logement, l’immobilier traditionnel représentant 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

La création d’un label pour encourager l’immobilier bas carbone

Alors, pour rendre l’immobilier plus pérenne, le secteur s’est regroupé autour d’un seul et même label : le BBCA (Bâtiment Bas Carbone). Depuis 2016, celui-ci permet aux acteurs de la chaîne de mesurer l’émission carbone d’un bâtiment. Ainsi, en France, on retrouve 450 constructions labellisées et 3 millions de mètres carrés certifiés bas carbone. En tête du classement, le groupe Nexity, suivi par le WO2 de Marc Lafont, dont 80 % des constructions sont certifiées, puis Bouygues Immobilier. Eric Pliez, maire du 20e arrondissement, croit dur comme fer à l’habitat bas carbone : « Si on peut rénover à Bagnolet, dans un quartier populaire comme on l’a fait, alors c’est possible partout ». 

 

Agnès Robini