Intelligence artificielle : comment Nvidia est devenu le champion du secteur

Inconnue du grand public il y a encore quelques années, Nvidia, le géant américain des microprocesseurs informatiques, vient de dépasser Apple en capitalisation boursière. Valorisée à 3 000 milliards de dollars, l’entreprise talonne maintenant Microsoft et s’impose comme le grand gagnant de la course à l’intelligence artificielle

Nvidia, le géant américain des processeurs informatiques, pèse désormais plus que toutes les entreprises du CAC 40 réunies. Ce jeudi soir, l’entreprise a atteint la valeur de 3 000 milliards de dollars en bourse, se hissant à la deuxième place des entreprises à la plus grande capitalisation boursière devant Apple. Et ce tout juste un an après avoir atteint une valeur de 1000 milliards de dollars.

Une envolée spectaculaire, permise par le développement fulgurant de l’intelligence artificielle, dans lequel Nvidia est devenu un acteur indispensable. En cause : la grande capacité de calcul de ses microprocesseurs, les seuls suffisamment puissants pour le bon fonctionnement des modèles d’apprentissage des intelligences artificielles.

Ascension fulgurante

En quatre ans seulement, Nvidia s’est imposé comme un des groupes les plus puissants de secteur informatique. En témoignent les chiffres : à la fin de l’année 2023, l’entreprise approchait des 61 milliards de dollars de revenus. Ses bénéfices approchaient des 30 milliards de bénéfices, un chiffre multiplié par six en une année seulement.

D’autant que l’année en cours promet des résultats encore plus vertigineux : pour le premier trimestre de l’année 2024, groupe de Santa Clara (Californie) a dégagé un bénéfice net de 14,9 milliards de dollars, soit une multiplication par sept de son bénéfice à la même période, l’année dernière.

Monopole sur le marché

Car si Nvidia est présente sur le marché de la tech depuis les années 90, c’est l’essor de l’intelligence artificielle en 2022, avec le développement de Chat GPT par Open AI, qui a fait croître de façon exponentielle la valeur de l’entreprise. Au cœur du cette envolée : le développement par Nvidia de ses GPUs, des processeurs informatiques qui excellent dans les calculs nécessaires au fonctionnement des modèles de machine learning (apprentissage machine), que nécessitent les intelligences artificielles.

Et Nvidia est une des entreprises de la tech, si ce n’est la seule, à proposer des microprocesseurs aussi puissants. L’entreprise a distancé son principal concurrent Advanced Micro Devices (AMD), le spécialiste américain de la carte graphique, et a su attiré les développeurs pour capter jusqu’à 88% des parts de marché. Nvidia exerce aujourd’hui un quasi monopole sur le secteur des GPUs.

Noa Jacquet

Infographie réalisée par Eléonore Claude

Immobilier : une hausse fulgurante des crédits en avril

La Banque de France a annoncé ce vendredi 7 juin que les crédits immobiliers repartent à la hausse. Rien que sur le mois d’avril, ils ont connu une augmentation de 30% par rapport au mois précédent. Ils ont ainsi atteint 8,9 milliards d’euros.

L’immobilier commence à sortir la tête de l’eau. Après avoir atteint un niveau de 6,9 milliards d’euros en mars, leur plus bas depuis 2014, les crédits immobiliers ont gagné deux milliards en un seul mois. Une augmentation record, dont s’est félicitée la Banque de France : « C’est le premier retournement de tendance significatif depuis le printemps 2022 et la remontée des taux« . La Banque Centrale Européenne (BCE) avait dû monter ses taux d’intérêts auprès des banques, passant de 0 à 4% en l’espace de deux ans. Une politique restrictive avec pour visée d’endiguer l’inflation alors galopante. Conséquence : les crédits immobiliers se faisaient de plus en plus compliqués.

Bientôt la fin de la crise ?

Mais le chiffre annoncé par la Banque de France vient conforter un marché français de l’immobilier dans sa sortie de crise. L’élément déclencheur est la baisse historique des taux directeurs par la BCE le 6 juin d’un quart de point. Une décision que le secteur de l’immobilier avait anticipé : en avril, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’était déclaré optimiste quant à une baisse des taux. Il affirmait notamment que la bataille contre l’inflation était en passe d’être gagnée.

Ces différentes annonces se traduisent directement au niveau des crédits alloués aux ménages. Le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts a poursuivi son repli. Le chiffre du mois de mai n’est pas encore officiel mais les analystes de l’Observatoire CSA/Crédit logement l’estiment à 3,73%. En janvier, il s’établissait à 4,17%.

Mais le coût du crédit continue de peser sur le portefeuille des ménages. La crise ne pourra être endiguée tant que le coût d’un achat immobilier ne diminuera pas nettement. Reste que la baisse des taux directeurs de la BCE et l’augmentation des crédits sont de bonne augure pour l’année en cours.

François-Xavier Roux

Corée du Sud : une grève historique des salariés de Samsung Electronics

Pour la première fois de son histoire, le plus grand groupe d’électronique du monde, Samsung Electronics, a subi une grève de ses employés à Séoul, ce vendredi 7 juin. Un moment historique pour le conglomérat sud-coréen, qui a vu plusieurs milliers de ses employés se mobiliser pour faire entendre leur colère. Explications.  

Des milliers d’employés se sont réunis devant le siège de Samsung Electronics à Séoul ce vendredi 7 juin. Leur revendication : une augmentation des salaires d’au moins 6%. Cela fait suite à plusieurs mois de négociation entre les syndicats et la direction qui peinent à dialoguer entre eux. D’un côté, les représentants des employés dénoncent la responsabilité de l’entreprise dans ce dialogue de sourds. D’un autre côté Samsung répond en instaurant un sixième jour de travail pour les managers afin de rassembler les cadres de l’entreprise le weekend pour discuter des stratégies de gouvernance. Face à cette situation, des milliers d’employés ont posé une journée de congé ce vendredi pour faire entendre leur revendication.

Si pour la France, la grève est un droit fondamental régulièrement utilisé pour faire pression sur la direction d’une entreprise, en Corée du Sud cela est loin d’être habituel. En témoigne cette toute première grève au sein de ce groupe mondialement connu qui rassemble plus de 125.000 employés. Au-delà du fait que la Corée du Sud ne soit pas proche de cette culture de la grève, ce moment est aussi historique car Samsung a longtemps été engagé dans une lutte antisyndicale. C’est seulement en 2010, 41 ans après la création de l’entreprise, que le premier syndicat a été créé.

« Il n’y a aucun impact sur la production et les activités commerciales »

Cette première journée de grève historique n’aura sûrement pas une conséquence forte sur la production de Samsung. Dans un communiqué, l’entreprise explique « qu’il n’y a aucun impact sur la production et les activités commerciales. Le taux d’utilisation des congés payés le 7 juin est inférieur à celui du 5 juin de l’année dernière ». En effet, ce jour de perturbations tombe un vendredi après un jour férié et avant le week-end, une journée où les employés des grands conglomérats sud-coréens font généralement le pont.

 

Noa Perret