Elargissement de l’Europe, Pacte vert : 6 infos à retenir du discours sur l’état de l’Union européenne

La présidente de la commission européenne a donné son discours annuel sur l’état de l’Union Européenne ce mercredi 13 septembre. (Photo de FREDERICK FLORIN / AFP)

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a prononcé ce mercredi 13 septembre le discours sur l’état de l’Union européenne. Voici ce qu’il faut retenir.

 

« Un pacte vert juste et équitable ». La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a abordé l’ambitieux Pacte vert, une série de mesures visant à réduire les émissions carbone du continent. Elle promet de « garantir une transition juste et équitable ».

37 textes de ce Pacte sont encore en négociations, dont ceux sur l’encadrement des pesticides. Ursula Von der Leyen a essayé de rassurer à la fois son camp, le Parti populaire européen, qui s’oppose à certains textes, et les agriculteurs, qui s’inquiètent des règles sur la protection de la biodiversité.

L’élargissement de l’UE

Sans fixer un calendrier, Ursula Von der Leyen a appelé à « adapter plus rapidement l’Union ». Elle a précisé son discours: « Le futur de l’Ukraine est notre union. Le futur des Balkans de l’ouest est notre union. Le futur de la Moldavie est notre union ».

La responsable allemande a rappelé sa volonté d’admettre la Roumanie et la Bulgarie dans l’espace Schengen, alors que les deux pays sont membres de l’Union depuis 2007.

L’Ukraine abordée

Contrairement au discours sur l’état de l’Union de l’année dernière, la guerre en Ukraine n’était pas le thème central du discours d’Ursula Von der Leyen. La responsable allemande a salué les « grandes avancées » de Kiev vers l’adhésion à l’Union, rappelant le soutien de l’Union européenne face à l’offensive russe, ainsi que son souhait d’éviter « le retour de la logique de bloc ».

La politique migratoire

Ursula Von der Leyen a appelé les états membres de l’Union européenne à intensifier leurs efforts sur la réforme de la politique migratoire. Cette dernière vise notamment un système de solidarité des états membres sur la prise en charge des réfugiés et un examen des demandes d’asile aux frontières de l’Union.

La présidente de la commission européenne a vanté les mérites du récent « partenariat stratégique » signé avec la Tunisie en juillet. « Montrons que l’Europe peut gérer les migrations avec efficacité et compassion. Finissons le travail », a-t-elle exhorté.

L’inflation et la conjoncture économique

Dans un contexte de forte inflation – à 5,3% en août -, Ursula Von der Leyen a reconnu que le retour à l’objectif d’une inflation à 2% « prendra du temps ». Elle a aussi pointé du doigt un autre « fort vent contraire » économique : les pénuries de main d’œuvre.

La présidente de la Commission européenne a aussi annoncé combattre la concurrence chinoise en matière d’automobile électrique. Le Parlement européen promet une enquête contre ces subventions chinoises, pour faire face à la croissance des ventes automobiles en provenance de Chine (8% cette année en Europe, contre  4% en 2021). Un début de protectionnisme au nom d’une concurrence équitable, selon Ursula von der Leyen: « L’Europe est ouverte à la compétition, pas à une course déloyale. »

L’avenir d’Ursula Von der Leyen

C’était le dernier discours de son mandat, démarré en 2019 et marqué par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. A « 300 jours » des élections européennes, la responsable allemande chrétienne-démocrate n’a pas abordé son avenir, et son souhait ou non de devenir candidate à un nouveau mandat.

Ulysse Llamas / avec AFP

Économie : vers une dégradation de l’évaluation de la dette ?

L’agence de notation Standard and Poor’s doit délivrer son évaluation de la dette française ce vendredi. Ces notes sont de véritables boussoles pour les investisseurs avides de sécurité financière.

L’agence de notation Standards and Poor’s rend son évaluation sur la dette française ce vendredi 2 juin. (Image libre de droit Pexel)

Ce vendredi 2 juin, la France attend avec anxiété l’avis des agences de notation sur sa capacité à rembourser sa dette dépassant les 3 000 milliards d’euros. Bercy est en ébullition et est suspendu au verdict de l’agence de notation Standard and Poor’s, qui a passé l’économie française au crible, comme Fitch il y a quelques semaines. Le gouvernement, qui comptait alors sur la promulgation de la réforme des retraites pour rassurer les marchés sur la situation financière de la France avait déploré cette « appréciation pessimiste« .

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, a réagi sur France Inter ce mercredi 31 mai à l’évocation de cette très probable mauvaise nouvelle pour l’économie française, réaffirmant la politique du gouvernement : « Nous serons intransigeants sur l’équilibre de nos finances publiques, sur la réduction de nos déficits et sur l’accélération de la réduction de la dette« .

A quoi servent ces agences ? 

@celsamaster On vous explique l'importance de cette journée pour l'#economie française ! A quoi servent les agences de notation ? Elles doivent noter la #france🇫🇷 ♬ son original – celsamaster

Ce ne sont pas des arbitres, mais bien des évaluateurs des marchés financiers qui mettent des notes allant de AAA+ à D. Elles sont chargées d’évaluer l’ensemble des titres financiers disponibles sur les marchés dont, notamment, les bons du trésor, part de la dette d’un état. Ces notes sont de véritables indications pour les investisseurs du monde entier afin de savoir quel est le risque de défaut par l’émetteur du titre de dette. 

Les banques et les marchés cherchent à savoir si l’Etat peut payer ses factures. Et pour cela comme à l’école, les trois agences américaines Moodys, Fitch et Standard and Poor’s, notent 90 % des titres financiers.

 

Plus les notes mises par les agences de notations sont proches de AAA, plus cet investissement est sûr.

La France mal notée ?

La France devrait voir sa note passer de AA à AA-. C’est donc encore très loin du risque de banqueroute comme à Athènes en 2008 et 2014. La crainte d’être lâché par les marchés financiers est à mesurer.

Les causes de cette dégradation de la note française sont multiples. Fitch pointait du doigt le contexte social et politique en France. Standard and Poors devrait également insister sur le niveau de dette et des déficits et aussi un contexte plus global de hausse des taux d’intérêt en Europe. Peu de conséquences directes sont à attendre mais le couperet reste une mauvaise nouvelle pour l’économie française.

 

Adrien-Guillaume Padovan

Les principaux acteurs du bio en proie au doute

Le bio dans le panier alimentaire des Français est en baisse en raison de la hausse des prix et d’un marché qui sature. Malgré les doutes, les principaux acteurs tentent de rassurer.

Le bio ne voit plus vert, mais rouge. Il fait face à une demande en baisse par rapport à 2021. Le marché bio est en recul pour la première fois de près de 0,5%, bien que cette chute soit moindre que celle envisagée par l’Agence bio, qui a présenté ses données annuelles aujourd’hui.

 

L’Agence bio, Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, a vu se volatiliser près de 600 millions d’euros. Une tendance qui est constatée dans de nombreux pays européens. Un mot d’ordre pour tous les intervenants qui se sont relayés : être rassurants. Pour Laure Verdeau, présidente de l’Agence, « Le marché bio n’est pas une parenthèse qui se referme. L’agriculture bio continue de progresser malgré ce que l’on peut entendre. C’est un recul inédit certes, mais général de la consommation alimentaire.  »

Le panier de consommation des Français évolue.

Un effondrement du secteur

Cela ne peut être une excuse, d’autant plus que l’inflation est moins présente dans le secteur du bio que dans le reste de l’agroalimentaire. Le marché du bio est plongé dans une crise profonde, avec un chiffre d’affaires en baisse de 8,6 %. Le retournement du marché des produits issus de l’agriculture biologique contraint de nombreuses enseignes, en particulier celles des petits réseaux, à fermer boutique. Seul le bio vendu en circuit court connaît une hausse de 3,9 %. 

« Le marché bio ne croit plus, il stagne » – Philippe Camburet, président de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique

 

La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique tire la sonnette d’alarme. Le principal syndicat de l’agriculture bio en France constate un problème réel. Selon son président Philippe Camburet, « le marché ne croit plus, il stagne face à une concurrence très forte de produits sans pesticides, dits naturels, et c’est là le véritable problème. Nous commençons à avoir du mal à créer de nouvelles grandes surfaces. » Et pour cause, les surfaces en première année de conversion vers l’agriculture biologique sont en baisse de 41%.

Manque d’ambition

Les obstacles juridiques sont pointés du doigt par les agriculteurs, tels que la loi Egalim, visant à équilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et à promouvoir une alimentation saine et durable. Cette loi a eu un impact sur les cantines, avec une augmentation de la part de produits bio dans la restauration collective. Mais elle n’est pas assez ambitieuse, on n’y est pas”, constate Philippe Camburet. Quant à la Politique Agricole Commune (PAC), « elle ne va pas assez loin.« 

EGalim 1 : ce que contient la loi Agriculture et Alimentation | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

 

Ce constat alimente la morosité économique générale du côté des consommateurs, de la grande distribution et des pouvoirs publics, à cause de l’inflation. “Nos produits sont perçus comme chers. Ce qui est faux à la vue de l’inflation aujourd’hui. Il est nécessaire d’expliquer au consommateur ce qu’est réellement un produit bio. Nous devons changer la perception de ces produits dans tous les aspects de notre vie quotidienne. »

Adrien-Guillaume Padovan

Etats-Unis : quatre questions sur l’accord prévoyant le relèvement du plafond de la dette américaine, après des semaines de débats

Le président démocrate Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé un accord mercredi, éloignant le risque d’un défaut de paiement.

Le montant du plafond de la dette de la première puissance mondiale bientôt augmenté ? Une très grande majorité des élus de la Chambre des représentants a adopté le projet de loi visant à relever le plafond de la dette. Ils le suspendent jusqu’en 2025, soit juste après les élections présidentielles fin 2024. La menace d’un défaut de paiement des Etats-Unis se réduit, malgré l’attente du vote définitif au Sénat le 5 juin prochain.

  • Le plafond de la dette, qu’est-ce que c’est ?

C’est une particularité américaine. Aux Etats-Unis, le plafond de la dette est une limite d’argent que le gouvernement peut emprunter. Il est actuellement fixé à 31 400 milliards de dollars, soit 29 135 milliards d’euros. Ce seuil a été dépassé en début d’année. Ce n’est pas rare que les Etats-Unis se rapprochent dangereusement de ce montant : le plafond de la dette a été augmenté à 78 reprises depuis 1960. Tout nouvel emprunt doit être accordé par le Congrès américain qui est l’équivalent du Parlement français. Il est composé de la Chambre des représentants et du Sénat. Cet ajustement n’est en général qu’une formalité, mais cette fois-ci les républicains s’y opposent fermement.

 

  • Quels sont les désaccords entre les deux partis ?

Les républicains refusent de voter pour un relèvement du plafond de la dette sans contrepartie. Pour eux, ce texte doit être couplé à une coupe budgétaire drastique des dépenses fédérales. Les républicains disposant d’une légère majorité à la Chambre des représentants depuis début 2023, ils profitent de cet avantage pour faire pression sur le gouvernement. Pour Joe Biden, ce sont les gouvernements des deux partis qui ont participé à augmenter la dette du pays depuis des dizaines d’années. Cependant, le président démocrate et le leader républicain à la Chambre des représentants Kevin McCarthy n’ont pas eu d’autre choix que de trouver un terrain d’entente, pour ne pas pousser le pays vers un défaut de paiement.

  • Quel compromis a été trouvé entre les deux partis ?

314 voix pour et 117 voix contre. Les élus de la Chambre des représentants se sont accordés sur le texte, qui ne satisfait dorénavant aucun parti. Le projet de loi suspend le plafond de la dette jusqu’en 2025. Par contre, certaines dépenses fédérales devront être limitées. Les Etats-Unis verront leurs fonds alloués aux services fiscaux visant à se moderniser et renforcer les contrôles s’abaisser de 10 milliards de dollars. Un des plus gros points de discordance est la modification des conditions permettant de bénéficier de certaines aides sociales comme l’assistance alimentaire. L’âge jusqu’auquel les adultes sans enfant doivent travailler pour recevoir ces chèques alimentaires a été augmenté de 49 à 59 ans.

  • Quelles seraient les conséquences d’un défaut de paiement des Etats-Unis ?

La bataille n’est pas terminée car le 5 juin prochain, le Sénat, tenu par les démocrates, doit voter ce texte. En cas de défaut de paiement, c’est économie mondiale qui serait touchée. Le dollar se déprécierait fortement affectant le système financier mondial qui dépend de la stabilité de la monnaie américaine. Les Américains seraient également directement touchés : ceux qui travaillent pour le gouvernement ne percevraient pas leur salaire, les retraites et les prestations sociales ne seraient pas versées, affectant notamment le système de santé.

Barbara GOUY