7ème circonscription des Hauts-de-Seine : léger avantage à droite

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La mairie de Rueil-Malmaison/Crédit : Joanne Saade

Depuis 1988, la septième circonscription des Hauts-de-Seine (Garches, Saint-Cloud, Rueil-Malmaison) est largement acquise à la droite. Jamais un candidat de droite n’est passé sous la barre des 60% au second tour. Cependant, La République en Marche compte bien faire bouger les choses.

Trois villes, trois maires, trois Républicains. Résultat : la septième circonscription (Garches, Saint-Cloud, Rueil-Malmaison) est l’une des trois seules des Hauts-de-Seine (92), avec la sixième et la neuvième, à avoir porté François Fillon en tête lors du premier tour de l’élection présidentielle. Il a obtenu 46% et 42% des voix à Saint-Cloud et Garches. Cet ancrage profond ainsi que la proximité entre les trois édiles de la circonscription sont constamment mis en avant par le camp des Républicains ainsi que par une partie des électeurs.  

C’est à Éric Berdoati, maire de Saint-Cloud, que revient la tâche de perpétuer cette tradition. Ancien suppléant de Patrick Ollier, le député sortant, il dit incarner à la fois « le renouveau et l’expérience» . « Je tente de lui succéder dans les convictions comme dans les valeurs qu’il a portées, tout en apportant une méthode et un comportement différent qui correspondent plus à ma génération, à ce qu’attendent nos administrés, à ce qu’il se passe dans le pays, au renouveau », explique le candidat en lice. Conseiller municipal à Saint-Cloud de 2010 à 2014, Eric Berdoati peut également se targuer d’avoir déjà été dans le fauteuil de la fonction qu’il convoite tant. C’est lui qui a remplacé Patrick Ollier lorsque ce dernier a été nommé ministre entre novembre 2010 et mai 2012. « J’ai pu constater que son travail de député a été très bon. C’est la garantie pour moi, et je le dis à nos électeurs, qu’il fera aussi bien si ce n’est mieux que moi », confie Patrick Ollier.

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Eric Berdoati et Denis Gabriel, candidats LR/Facebook

La République en marche n’a pas dit son dernier mot

Si Les Républicains sont particulièrement bien ancrés dans la septième circonscription des Hauts-de-Seine, le parti d’Emmanuel Macron ne compte pas pour autant les laisser gagner. La République En Marche ! a décidé d’investir une personnalité que Eric Berdoati avait l’habitude de côtoyer au conseil municipal de Saint Cloud. L’ancien conseiller Parti socialiste Jacques Marilossian. « Il prend le train en marche. Cette identité nouvelle est une posture, mais l’étiquette ne fait pas le produit », peste le député sortant.

Le duo d'En Marche/Crédit : facebook

Les deux candidats d’En Marche/Facebook

Jacques Marilossian, chef d’entreprise, et Valérie Cordon, décoratrice d’intérieur sont les deux candidats du parti. Ce dernier a rapidement oublié l’ancien parti dans lequel il était encarté. « Il a quitté le PS il y a très longtemps », nous déclare son attaché de presse. Le candidat a en effet quitté le Parti socialiste, il y a trois ans. « C’est un argument que peuvent utiliser nos adversaires mais c’est très facile à contrer », explique sa suppléante en mettant en avant le fait que son parti « dépasse les clivages et rassemble les Français vers un projet commun ». « Il faut prendre les bonnes idées à droite et à gauche pour mener un projet pour la France », déclare-t-elle en reprenant l’argumentaire des macronistes.

Bien qu’ils n’aient pas l’expérience locale et politique de leurs adversaires Les Républicains, le duo connaît bien la circonscription et le fait savoir dans les tracts que les militants distribuent. Sur une page entière du prospectus on trouve les biographies des deux candidats écrites à la première personne du singulier. « J’ai été conseiller municipal PS en 2010 et 2014 à Saint Cloud. J’habite les Hauts-de-Seine depuis 1982, Courbevoie d’abord et Saint-Cloud depuis 1997 », peut-on lire sous la photo de Jacques Marilossian. « J’ai adhéré aux mouvements Nous citoyens et Génération Citoyens dès leur création puis participé activement à toutes les campagnes électorales à Rueil depuis les élections municipales de 2014 », raconte Valérie Cordon.

S’ils n’ont été investis que depuis une quinzaine de jours, contrairement à leurs adversaires LR, EELV ou Front national, les macronistes peuvent se targuer d’un début de mandat sans faute de la part du nouveau chef de l’Etat. « Les Français sont très impressionnés par les premiers pas d’Emmanuel  Macron en tant que président. On a cette chance là que le président suscite l’enthousiasme par sa jeunesse, son énergie et puis cette nouveauté qu’il incarne » , explique Valérie Cordon. Sur le marché de Rueil place Jean Jaurès, Luis, un quadragénaire qui tracte aux couleurs d’En Marche nous confie qu’une dame est venue le voir dans la matinée, envoutée par la prestation du chef de l’Etat lors de sa conférence commune avec Vladimir Poutine hier, au château de Versailles.

La connaissance du terrain par le duo en Marche et les premiers pas appréciés du nouveau chef de l’Etat permettront-ils à La République En Marche de gagner la circonscription? Valérie Cordon en est sûre et se voit déjà au second tour face aux Républicains. « Sur les 14 candidats en lice, il y a beaucoup de petits candidats qui ne font pas grand chose », explique-t-elle.

Les autres partis se font très discrets

Parmi tous les candidats en lice, si l’Union Populaire Républicaine, le Front National, France Insoumise, Lutte Ouvrière présentent tous des candidats, le Parti Socialiste se fait très discret. Pour trouver le candidat socialiste, il faut se tourner vers Vincent Poizat, le candidat Europe Ecologie Les Verts (EELV) qui est un « candidat d’union », peut-on lire sur son tract. En effet, sa suppléante Françoise Guyot est encartée au PS. Cette présence discrète du Parti socialiste ravi les candidats d’En Marche. « Bien sûr que cette situation nous est favorable », se targue Valérie Cordon.

« L’implantation de la gauche n’est pas assez forte » note le journaliste politique du journal La Croix, Laurent de Boissieu qui reste plus nuancé sur la victoire possible des macronistes. « J’ai fait une liste des circonscriptions. Au départ j’avais mis celle-ci en vert pour Macron mais je l’ai ensuite retirée en regardant de plus près en raison de l’implantation de la droite (…) Je pense que cette circonscription restera à droite (…) mais ces élections sont très ouvertes. »

Les candidats de la 7e circonscriptions des Hauts-de-Seine:
  • Jérôme Lecart (UPR)
  • Pierre Cazeneuve (Allons Enfants)
  • Vincent Poizat (EELV)
  • Cécile Abad (LO)
  • Maryline Nguyen (PCF)
  • Nourreddine Hannouf (Divers droite)
  • Grégory Berthault (Alliance écologiste indépendante)
  • Sophie Souchère (Debout la France)
  • Jérôme Guéry (Extrême droite)
  • Lucia Laporte (Front National)
  • Jacques Marilossian (La République En Marche !)
  • Eric Berdoati (Les Républicains)
  • Olfa Mzoughi (La France insoumise)

Joanne Saade et Antoine Colombani

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