Running : les courses fun gagnent du terrain

­­S’amuser en courant, c’est le principe du sportainment – contraction de sport et « entertainment ». Ce dimanche pour la Saint-Valentin, Paris accueillera la deuxième édition de la Love Run, une course en duo de huit kilomètres. A l’image de la Color Run ou du Mud Day, ces courses à la fois ludiques et sportives attirent de plus en plus de sportifs dans une ambiance festive.

Color Run à Paris, le 19 avril 2015 / AFP / JOEL SAGET
Color Run à Paris, le 19 avril 2015 / AFP / JOEL SAGET

Elles font passer l’amusement avant l’aspect sportif. Mud Day, Color Run, Spartan Race, Gotballs, Somad ou encore Frappadingue, depuis quelques années, ces nouvelles courses ont fait leur apparition. La dernière née, la Love Run, est organisée ce dimanche dans le bois de Boulogne à Paris. Le principe : courir en couple, attaché par le poignet, sur 8 kilomètres. Décalées et ludiques, ces courses fun mêlant sport et divertissement font florès.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lancé en septembre 2013, The Mud Day – une course de 13 kilomètres de type militaire parsemée d’obstacles -, a accueilli 13 000 participants pour sa première édition. L’année suivante, elle recevait 57 500 participants et plus de 80 000 en 2015. En seulement quatre jours, la Color Run – 5 kilomètres pendants lesquels les coureurs sont aspergés de poudre colorée – a enregistré 12 500 inscriptions lors de son lancement en avril 2014. L’édition 2015 a attiré 23 500 coureurs et 30 000 participants sont attendus pour 2016, indique Alexandre Aldebert, responsable commercial de la Color Run.

Nouvelles courses, nouveaux profils

Les courses fun attirent un public bien différent de celui des courses classiques de type marathon ou semi-marathon. La moyenne d’âge des participants – en majorité des coureurs occasionnels – oscille entre 25 et 35 ans. « Il n’y a pas de compétition, pas de vainqueur. On peut marcher si on estime que c’est trop difficile », indique Ruthy Atlan, organisatrice de la Love Run. « L’objectif est de courir pour s’amuser sans aucune notion de performance, il n’y a pas de chronomètre par exemple », explique Alexandre Aldebert.

Autre spécificité : la présence, plus importante que sur les courses classiques, des femmes. En moyenne, le marathon de Paris compte 25% de participantes. Le Mud Day en attire 30%, contre 50% pour la Love Run et 67% pour la Color Run. « Mise à part la Parisienne, il n’y avait pas beaucoup de courses pour les femmes avant les courses fun », observe Alexandre Aldebert. Pour Aurélie Bargat de Mud Day, l’engouement s’explique aussi par les valeurs véhiculées par ces nouvelles courses : « Les participants viennent relever un défi, mais contrairement aux courses classiques, ils recherchent aussi un esprit de solidarité, de partage et de convivialité ».

Nouveau business ?

Courir tout en s’amusant, ce n’est pas gratuit. L’inscription coûte plusieurs dizaine d’euros : comptez par exemple 30€ pour la Love Run, 40€ pour la Color Run et entre 45 et 78€ pour le Mud Day. Aucun responsable de ces trois courses n’a souhaité nous communiquer le chiffre d’affaire réalisé par ces événements. Toutefois, dans un article publié en 2014, Challenges estimait à 1,5 million d’euros le chiffre d’affaires réalisé par Amaury Sport Organisation, responsable du Mud Day, et à 500 000€, le chiffre d’affaires de la première Color Run.

« Le budget moyen pour organiser la Color Run varie entre 200 000 et 500 000€. En tant qu’organisateur, on ne gagne pas beaucoup d’argent. Contrairement aux idées reçues, le chiffre d’affaires n’est pas énorme », se défend Alexandre Aldebert. « C’est encore tout nouveau, nous sommes davantage sur de l’investissement que sur de la rentabilité », concède Ruthy Atlan, responsable de la Love Run.

 

Léo Pierrard

Logo des JO 2024 : « Un design très original et très beau »

Mardi soir, Paris a présenté son logo pour sa candidature aux Jeux olympiques 2024 au public et à la presse. Au pied de l’Arc de triomphe, l’enthousiasme semblait l’emporter mais l’utilisation de la tour Eiffel a déclenché des critiques.

L’attente s’est finalement terminée mardi 9 février. Dès 19h30, un nombre considérable de spectateurs étaient déjà rassemblés sur les trottoirs des Champs-Élysées, devant l’ Arc de Triomphe qui est devenu l’écran principal pour dévoiler le nouveau logo des JO 2024. Au sommet était lisible le hashtag #Paris2024 pour inviter les gens présents et les internautes à réagir sur Twitter.    

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2016. GRJ PHOTO

 

 

Des cubes sont « tombés » du haut de l’Arc, créant un bel effet visuel, tout en rappelant le jeu gameboy des années 80, Tetris. A 19h45, les tweets, avec le hashtag #Paris2024, ont commencé à apparaître sur l’Arc du Triomphe, ce qui n’a fait qu’augmenter le nombre de spectateurs. La circulation des Champs-Élysées dans les deux sens a été coupée dès 20h10. Tous les gens qui se trouvaient sur le trottoir se sont approchés au maximum, jusqu’à atteindre la clôture humaine formée par les policiers.

 

 

Comme promis, à 20h24, les cubes projetés sur « le grand écran » de l’Arc se sont unis afin de former le logo créé par l’agence Dragon Rouge. La Tour Eiffel était l’élément central du logo, comme elle l’était déjà au moment de la candidature de Paris aux JO de 1992. Néanmoins, elle est cette fois plus colorée et elle forme, à bien y regarder, le numéro 24.

2016. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE / AFP / LIONEL BONAVENTURE
2016. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE / AFP / LIONEL BONAVENTURE

Quelles réactions a provoqué le logo ? 

Différentes personnalités politiques et sportives ont réagi à la projection du logo. Parmi elles, Anne Hidalgo. La maire de Paris a déclaré au journal Le Parisien (réservée aux abonnés): « Le message doit agir de façon subliminale mais pragmatique. Ce logo se regarde, se sent. C’est de la poésie. »  Côté sportifs, le champion de Taekwondo, Pascal Gentil, a affirmé au journal : « Je m’attendais à ce que la Tour Eiffel soit présente, mais j’aime beaucoup cette petite touche graphique qui ressemble à de la calligraphie chinoise. »  

Sur place, les gens ont eu des points de vue très variés. Marlyse Leduc, 32 ans, a trouvé que la Tour Eiffel était le symbole idéal pour designer le logo. « Je crois presque tout le monde attendait ça. Mais la Tour est selon moi le meilleur élément pour nous représenter. Ici, elle a un design très original et très beau. »

Pour Claude Breton, 40 ans, le logo était surprenant. « Malgré le fait que je n’aime pas beaucoup les couleurs, je trouve que l’effet visuel entre la Tour et le numéro 24 a sauvé tout le message du logo. En plus de représenter la ville hôte des Jeux Olympiques, un logo doit aller au-delà et transmettre l’essence de l’événement. Les concepteurs du logo ont bien réussi. »

La couleur, justement, s’est avérée être un élément intéressant, comme l’explique Lucille Petit, 27 ans, conceptrice graphique. « Pour moi, la variété des couleurs est l’élément plus attirant du logo. Avec le bleu, le rose, l’orange et le vert, ils représentent la diversité qu’il y a dans le monde : la diversité des langues, des origines, des coutumes. Les couleurs s’entrelacent avec le numéro et la Tour semble dire :‘Paris vous appelle à la fête sportive qui unit les hommes du monde entier !’ »

Et pourtant, le logo n’a pas plu à tout le monde. C’est le cas de Philippe Blas, 37 ans. « C’était très évident et pas original du tout. Il ressemble à un dessin fait par mon petit frère. Ils devraient mieux investir tout l’argent gaspillé dans le logo. » D’autres déçus s’attendaient à un symbole plus recherché, comme Mathieu Lauren, 30 ans. « Je suis vraiment déçu. Je m’attendais à un design plus surprenant. J’ai perdu mon temps ici à attendre dans le froid pour rien. La Tour Eiffel pour représenter Paris? Pas original du tout! »

Sur le réseau social Twitter, les réactions n’ont pas attendu

L’hôte des Jeux olympiques 2024 sera connu lors de la 130ème session du CIO (Comité Internationale Olympique) en septembre 2017 à Lima, Pérou.

Gila Ríos Jiménez

JO : plus de 100 ans de logos

Ce lundi soir, Paris fait un pas de plus dans sa candidature aux Jeux olympiques de 2024. La capitale française doit dévoiler son logo officiel. Pour cela, elle donne rendez-vous à l’Arc du triomphe, à 20h24, horaire symbolique.

Cette année, l’événement sportif le plus attendu se déroulera à Rio de Janeiro, au Brésil. Dans quatre ans, ce sera au tour de Tokyo, la capitale japonaise. Avant de savoir en septembre si la France pourra être le prochain hôte de la compétition, CelsaLab vous propose de découvrir plus de cent ans de logos olympiques.

 

 

Gila Ríos Jiménez

O’Connell, l’Eire de son temps

Copyrith : Tom jenkins
Copyrith : Tom Jenkins

Victime d’une blessure musculaire au mollet, Paul O’Connell avait quitté le dernier Mondial sur une civière et avait mis fin à sa carrière internationale d’une façon qui ne correspondait pas à sa légende de guerrier. Il a définitivement raccroché les crampons ce mardi.

« C’est un gros coup dur de perdre un joueur de ce calibre. On voulait se reposer sur lui et finalement, c’est lui qui va se reposer. Malheureusement pour lui et pour nous. » Pour une fois Mourad Boudjellal, le président de Toulon est sur le registre de la litote. Le public de Mayol ne verra jamais Paul O’Connell en rouge et noir, victime d’une rupture de l’insertion du semi-membraneux et du biceps fémoral aux ischio-jambiers. Encore une mauvaise nouvelle pour le club varois décidément maudit cette saison côté blessures. Au delà de Toulon, c’est tout le monde du rugby qui voit sortir O’Connell par une porte bien trop petite pour sa stature de colosse.

« POC », (comme le bruit qu’il faisait en rentrant dans les côtes flottantes d’un fâcheux traînant au bord d’un ruck) était l’un des meilleurs seconde ligne du monde. D’un point de vue purement technique, O’Connell était un monstre physique, une sorte de tracteur vert qui ne reculait jamais. Une tour de contrôle en touche et un grand tacticien. Pour les Irlandais, il était plus qu’un bon joueur, il était le capitaine du XV du Trèfle. Il était LE combat, LA rigueur et L’exemplarité.

(Passez votre souris sur la photo pour découvrir qui était le monstre sacré des verts)

POC : un physique d’athlète, un palmarès impressionnant… et une santé fragile. Copyright : Laurence Griffith

O’Connell c’était l’incarnation terrifiante du fighting spirit irlandais. Un homme droit comme la justice et dur au mal. Le genre à vous ouvrir la tête comme un livre, tourner quelques pages puis vous embrasser comme un frère après.

Farewell Paul.

 

Antoine Etcheto

 

(Prolongation) : France Irlande, Tournoi des six Nations 2007, O’Connell suggère à ses coéquipiers de se comporter comme des « maniaques ».