Une bonne pression et un peu d’air? Bienvenue au festival Pint of science!

Démystifier la science, c’est le pari du festival annuel associatif Pint of Science qui a ouvert ses portes hier soir. Le principe : déguster une bonne bière dans différents bars de Paris tout en écoutant des conférences scientifiques. Une manière de vulgariser un domaine parfois jugé obscur. 

Vincent Lemaire avec le micro présente Augustin Colette avant son intervention.
Vincent Lemaire avec le micro présente Augustin Colette avant son intervention.

Il est 19h30 au Lieu-Dit, bar du XXe arrondissement de Paris, quand la conférence commence. Une vingtaine de personnes de tous âges est rassemblée pour écouter, une pinte de bière à la main, Augustin Colette, jeune chercheur à l’Institut national de l’Environnement Industriel et des Risques. Dans le cadre de la première soirée de Pint of Science, il est venu parler de pollution et de qualité de l’air. Le festival, créé en Angleterre il y a cinq ans par des chercheurs en neurosciences soucieux de vulgariser leur domaine, cherche à créer un cadre convivial pour parler de sujets scientifiques. Chaque année, partout dans le monde, des chercheurs et des étudiants doctorants viennent transmettre leurs recherches dans des bars qui proposent toute la nuit des pintes de bière. Des jeux comme des quizz ou des concours rythment la soirée pour gagner des goodies portant le délicieux logo de l’évènement : une bière moussue à lunettes.

Logo de Pint of Science en France

Un public mélangé, entre novices et scientifiques

Vincent Lemaire est doctorant dans le domaine de la géophysique. Il travaille sur les effets du changement climatique sur la qualité de l’air. C’est lui qui a invité Augustin Colette, son directeur de recherche, le sachant habitué à parler régulièrement dans des conférences. Il s’investit dans l’organisation de Pint of science depuis l’année dernière. Même s’il y a de nombreuses thématiques, c’est plutôt celle concernant la Terre qui l’intéresse.

« On a choisi de centrer nos trois soirées autour de la qualité de l’air et du changement climatique, puisque c’est d’actualité avec la COP 21, des insectes et des pesticides. Il faut trouver des titres accrocheurs et résumer le thème sur le site pour donner envie de venir voir. Il y a beaucoup de soirées Pint of science avec d’autres thématiques partout dans Paris pendant trois soirs. C’est important de se démarquer des autres. »

D’où un concours de dessin bien particulier pour terminer la soirée. Le but : imaginer la nouvelle machine du futur anti-pollution. Quentin Berché vient de gagner le concours. Il est venu avec sa compagne Elsa Lecoq par curiosité. Il travaille dans le bâtiment donc a priori dans un domaine assez éloigné des sciences.

« Je vois quand même dans mon métier les problèmes de perdition de chaleur et tout ce qui est nocif à l’environnement. »

Quentin Berché et Elsa Lecoq dégustent leurs bières tout en écoutant la conférence.
Quentin Berché et Elsa Lecoq dégustent leurs bières tout en écoutant la conférence.

Des jeunes gens novices mais quand même conscients des enjeux du changement climatique. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont choisi cette soirée-là. Marion, 23 ans, professeure de français dans un collège, aurait même aimé en entendre un peu plus. Elle reste sur sa faim.

« C’est difficile de doser entre des scientifiques qui viennent à Pint of science écouter les conférences et des personnes qui ne connaissent pas grand-chose aux thématiques. Il faut parler à tout le monde » explique Vincent Lemaire.

Un joyeux mélange donc entre néophytes et érudits pour faire découvrir un monde scientifique bien vaste!

Florence Dauly.

Pint of Science, c’est ici.

Bis, la boutique qui rend la solidarité tendance

Offrir une seconde vie aux vêtements et une deuxième chance aux employés, c’est l’objectif que Bis Boutique Solidaire s’est fixé. Des vêtements de marque à prix bradés, des partenariats avec différentes associations pour aider les plus démunis et un tremplin pour les salariés : en conjuguant mode et réinsertion, Bis propose un nouveau concept solidaire qui séduit les clients. Une deuxième boutique a d’ailleurs ouvert cette année dans le 9ème arrondissement.

Il est 15 heures et la boutique située au 7 faubourg du Temple est en effervescence. Serge Bassetto, le responsable de 53 ans, s’affaire pour récupérer la livraison quotidienne de vêtements. De nombreux présentoirs défilent, remplis de pièces colorées de toutes tailles. Les employés déchargent d’énormes sacs bleus Ikea, pleins à craquer. Des jupes, des pantalons, des manteaux, des sacs ou des chaussures… Tous les jours, la boutique reçoit entre 500 et 600 pièces afin de proposer un large choix à la clientèle. Quelques curieuses parcourent déjà les nouveaux vêtements qui attendent d’être rangés, avant d’être arrêtées par le responsable : « Désolé mesdames, ceux-là ne sont pas tout de suite en rayon. Il faut bien qu’il en reste pour demain ! », plaisante-t-il.

Il faut dire que le succès est au rendez-vous pour la boutique solidaire. Des clients de tous âges viennent chiner les vêtements de seconde main, séduits par les petits prix et le concept. Loin de l’image de la friperie en bazar, remplie de pièces quelquefois en mauvais état, Bis se présente comme un magasin chic, proposant une gamme très sélective de prêt-à-porter. Les vêtements sont propres, repassés et triés par taille sur les portiques. Des lampes design au plafond, des pièces lumineuses et des cadres au mur : au premier abord, on est loin de se douter que cette boutique n’est pas comme les autres.

Un large choix de vêtements est proposé aux clients, et présenté comme dans un magasin traditionnel.
Comme dans un magasin traditionnel, un large choix de vêtements et de tailles est proposé aux clients. Des collections pour femmes, hommes, enfants : il y en a pour tous les goûts.

Un tremplin pour l’avenir des employés en réinsertion

Bis Boutique se différencie par son engagement et sa volonté d’agir comme tremplin pour les employés en réinsertion. Ils sont une quinzaine à être embauchés pour un contrat d’un an qui leur permet de se remettre sur le chemin du travail. Serge Bassetto est lui-même passé par le contrat de réinsertion chez Bis, avant de devenir responsable un an plus tard. Après trois ans dans cette entreprise, il est convaincu que c’est un concept d’avenir. « On veut juste que les gens soient impliqués dans leur futur, le but est aussi qu’ils se re-sociabilisent. La priorité, c’est les employés ». Ils ont des origines et des parcours différents – Bis rejette toute forme de discrimination et a d’ailleurs pour objectif d’employer le plus de profils différents possibles. En tant que boutique solidaire, l’aval de l’État et de Pôle Emploi est obligatoire. Des quotas doivent aussi être respectés pour garantir l’équité et la parité dans l’équipe : « On doit embaucher deux femmes, deux personnes au RSA, deux chômeurs, par exemple », ajoute Serge Bassetto. Les employés en réinsertion travaillent quatre jours par semaine et sont payés au SMIC. Bis leur offre également 50 euros de vêtements tous les mois.

Sur la façade de la boutique, le concept solidaire de Bis est expliqué aux clients.
Sur la façade de la boutique, le concept solidaire de Bis est expliqué aux clients.

Sonny, un jeune employé de 21 ans, travaille à la boutique depuis le mois de janvier. « Je suis arrivé ici après pas mal de petites galères. Mais je m’y plais, l’équipe est sympa et on soutient une bonne cause. Je pense que c’est vraiment un bon tremplin pour rebondir sur autre chose », confie-t-il. Et à l’avenir, Sonny projette de repasser son bac et de reprendre ses études dans le commerce à la fin de son contrat de réinsertion. A la caisse, Jamel accueille chaleureusement les clients et discute avec eux. Après un an passé à Bis Boutique, son contrat est sur le point de se terminer. Cette expérience lui a fait découvrir un concept solidaire où les employés sont à l’écoute de leurs clients, et regrette qu’il n’existe pas plus de magasins comme celui-ci : « C’est très différent d’une boutique lambda, on n’est pas derrière le client à vouloir faire du chiffre. L’ambiance est très décontractée et familiale ». A 39 ans, il souhaite maintenant continuer sa carrière dans le textile et le prêt-à-porter.

Un partenariat aidé qui s’engage à la fois pour les employés et pour les associations. Chaque année, environ 400 tonnes de vêtements sont envoyés à l’atelier où un tri est effectué, et à peine 40 tonnes sont gardées. Le reste est revendu à une plateforme de recyclage ou donné gratuitement à des associations pour les plus démunis. Rémi Antoniucci est à l’origine de ce concept. S’il s’occupe maintenant majoritairement des démarches à l’atelier, il souhaite pérenniser ce système pour continuer à le développer. Sa première boutique a ouvert il y a trois ans, et la seconde en mars dernier. « On aimerait ouvrir une nouvelle boutique tous les deux ou trois ans, explique Serge Bassetto, mais pour l’instant on reste sur Paris pour bien asseoir le concept d’abord ».

Les vêtements sont étiquetés avec le logo de Bis Boutique Solidaire dans l'atelier de tri, avant d'être acheminés vers les deux boutiques parisiennes.
Les vêtements sont étiquetés avec le logo de Bis Boutique Solidaire dans l’atelier de tri, avant d’être acheminés vers les deux boutiques parisiennes.

La friperie nouvelle génération

Un concept dans lequel les employés comme les clients se retrouvent. Michèle, 70 ans, est une habituée de la boutique solidaire. Elle connaît bien les employés et leur apporte même des petits cadeaux quelquefois. Avec des prix allant de 1 à 30 euros, elle trouve toujours une pièce qui lui fait plaisir parmi le choix de vêtements. « Je ne vais jamais dans des boutiques traditionnelles, j’aime bien que l’argent que je dépense arrive à des gens qui en ont besoin. J’étais tombée sur cette boutique par hasard la première fois, et j’ai tout de suite aimé le principe. Ce n’est pas juste de la consommation pure », explique-t-elle. Plus loin, une cliente drômoise de 30 ans s’est laissée séduire en passant devant la boutique. « J’ai remarqué l’aspect solidaire de la boutique comme c’était écrit sur la façade. Je suis entrée en pensant que c’était comme Emmaüs », raconte-t-elle, en fouillant parmi les portes-manteaux. Agréablement surprise par la présentation des vêtements et l’ambiance de la boutique, elle n’est pas déçue de s’être arrêtée et se prépare pour des essayages en cabine: « Cela ne ressemble vraiment pas à une vieille friperie. Les vêtements sont clean et vraiment pas chers. En plus tout est classé par taille. Je vais en parler à mes copines en rentrant ! ».

En entrant chez Bis Boutique Solidaire, Michèle se laisse toujours tenter par un nouveau vêtement.
En entrant chez Bis Boutique Solidaire, Michèle se laisse toujours tenter par de nouveaux vêtements.

Avec deux boutiques parisiennes qui ne désemplissent pas, et de véritables perspectives pour les employés, Bis Boutique Solidaire a encore un bel avenir devant elle.

Marie-Hélène Gallay

Les familles des victimes des attentats du 13 novembre face aux juges

Six mois après les attentats de Paris, les proches des victimes sont reçus à partir d’aujourd’hui par les juges chargés de l’enquête. C’est une première rencontre avec la justice que les familles redoutent « frustrante » alors que le suspect-clé Salah Abdeslam refuse pour l’instant de collaborer, gardant son droit au silence.

Ces rencontres avec les six juges d’instruction chargés de l’enquête vont durer trois jours. Les parties civiles espèrent que cette réunion officielle avec la justice permettra « la manifestation de la vérité » et marquera le début du « processus de deuil ». Pour toutes les familles, les autorités ont prévu un dispositif de soutien psychologique.

 

Lara Roques

Changement d’état civil pour les personnes trans : les associations s’insurgent

L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 19 mai, un amendement au projet de loi “justice pour le XXIème siècle”, qui propose de simplifier le changement de sexe à l’état civil pour les personnes transgenres et transsexuelles. Pour certaines associations d’aide et de soutien aux personnes trans, cet amendement ne va pas assez loin.

 

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L’adoption de l’amendement visant à simplifier le changement de sexe à l’état civil pour les transgenres n’a pas été accueilli comme prévu par les associations LGBT. “Les associations, comme les personnes trans que je connais sont très en colère contre cette manoeuvre du gouvernement” : Sun Hee Yoon est la présidente de l’association Acthe. Selon cette dernière et plusieurs autres associations d’aide et de soutien aux personnes trans, cet amendement “anéantit les droits des personnes trans”. Selène Tonon, vice-présidente du centre LGBT de Rennes, elle, considère que cette nouvelle disposition ne représente pas une amélioration, « alors que l’urgence est vitale« .

 

Proposé par les deux députés socialistes Pascal Crozon et Erwann Binet, cet amendement est inclu dans la loi de modernisation de la justice, qui permettra de la rendre plus efficace, simplifiée.

A voir, à partir de 3 heures et 59 minutes, le vote de l’amendement déposé par les députés Erwann Binet et Pascale Crozon à l’Assemblée nationale.

Trois sous-amendements critiqués

Si l’amendement était présenté au départ comme une avancée sociale, les trois sous-amendements adoptés changent profondément la nature du texte. Et pour cause : le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a apporté des modifications au texte initial, une manoeuvre gouvernementale vivement critiquée par les associations. Ces dernières exigent le retrait “pur et simple” de l’amendement. L’association Acceptess-Transgenres, de son côté, réclame le retrait de l’amendement également mais aussi la mise en place d’un changement d’état civil libre et gratuit devant un officier d’état civil, en mairie.

Les trois sous-amendements

  • Le Tribunal de Grande Instance et non le procureur. Initialement, une personne transgenre faisant une requête de changement d’état civil devait apporter à un procureur des documents de son choix “sans qu’aucune condition médicale ne soit exigible ni suffisante à rejeter la demande”. Le procureur avait alors trois mois pour statuer. Cependant, la requête devra se faire devant le tribunal de grande instance : ce qui promet des procédures beaucoup plus longues. Les “trans” attendront donc des mois sans pour autant changer leur état civil, en contradiction avec leur apparence physique.

 

  • Le seul fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation ne pourra fonder un refus de faire droit à la demande”. Les associations souhaitaient voir disparaître toute prise en compte de l’aspect médical du changement de sexe. Selon Sun Hee Yoon, présidente de l’association Acthe, cela signifie que “l’absence de ces traitements stérilisants peuvent justifier un refus du changement de la mention du sexe à l’état civil s’ils sont associés à d’autres arguments comme la durée de vie sociale par exemple”. Elle ajoute également que la France n’a pas l’intention de traiter respectueusement les personnes trans, et préfère laisser le pouvoir aux institutions juridiques et médicales pour s’occuper des personnes trans.

 

  • La nécessité de prouver l’appartenance au sexe opposé par une réunion suffisante des faits”. Stéphanie Nicot, présidente de la fédération LGBT, a commenté au Monde : “Réunion implique qu’il y ait plusieurs critères, “suffisante” implique que la décision est soumise à un juge et “de faits” implique que des preuves sont exigibles ». En effet, les personnes trans doivent apporter de nombreux indices pour prouver qu’elles vivent bien “de manière sincère et continue” dans le sexe qu’elles souhaitent : elles ne peuvent donc pas obtenir le changement d’état-civil au nom d’un ressenti personnel sur simple déclaration, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays.

 

Selon un communiqué publié par l’association Acthe, le “gouvernement a rédigé des sous-amendements qui usent de subtilités juridiques éhontées pour continuer à humilier les personnes trans dans le but de conserver un contrôle absolu sur leurs identités et les contraindre à subir des traitements médicaux portant atteinte à l’intégrité du corps humain”.

Un enjeu contre les discriminations

Il existe parfois des personnes ressentant le besoin d’appartenir au sexe opposé : elles suivent alors des transformations physiques (personnes transsexuelles), d’autres non (les transgenres).

Alors que l’on compte environ 15.000 personnes trans en France, c’est seulement maintenant qu’un amendement est adopté afin qu’elles ne subissent plus les discriminations dont elles font souvent l’objet. Et pour cause : leur état civil, leur identité personnelle et leur apparence physique ne s’accordent pas, et elles en sont bien trop souvent victimes. Cette absence de changement d’état civil était la première cause de discrimination de ces personnes. Cela les empêche d’accéder notamment à un logement, un emploi, à des soins pendant des années, “et même à vie pour celles et ceux qui ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas subir de très lourdes chirurgies”, s’insurge l’association Acthe.

Pour les porteurs de l’amendement, c’est “un enjeu central de la protection de leurs droits fondamentaux”. D’ailleurs, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) garantit depuis 25 ans la modification de la mention de leur sexe à l’état civil : mais rien n’était prévu jusqu’à présent par la loi française.

C’est d’ailleurs un point que les associations dénoncent : pour elles, la France tente de se prémunir de futures condamnations de la CEDH. Ces amendements servent seulement à “éviter à la France le paiement d’une amende liée à sa condamnation prochaine par la CEDH, pour non respect de la liberté de chaque individu de disposer librement de son corps et de son identité de genre” (Association Acceptess-Transgenres).

 

Une procédure judiciaire, contrairement à d’autres pays.

Les opposants à l’adoption de cet amendement s’insurgent surtout sur le caractère judiciaire de la procédure. Pour les personnes trans, le changement d’état-civil est un véritable parcours du combattant. Elles considèrent cette procédure comme complexe, discriminante, onéreuse et longue.

Alors, pourquoi le gouvernement écarte la possibilité d’obtenir le changement d’état-civil au nom du ressenti personnel ? Pour les associations, cette nouvelle disposition reflète une pensée transphobe et rétrograde. Sun Yee Yoon pense que la “France hérite d’une vieille tradition psychiatrique et les institutions considèrent encore les personnes trans comme des malades mentaux à qui il faut retirer leur libre arbitre”. C’est ce que l’on appelle la transphobie : la phobie des personnes transgenres.

Dans un communiqué publié le 21 mai, l’association Acceptess-transgenres confirme cette assimilation entre personne trans et malade : “cette éternelle surenchère dans les certificats médicaux nous méprise et nous rabaisse en nous maintenant dans une position de malades (…) laissant la voie libre aux équipes hospitalières autoproclamées “officielles” et à quelques psychiatres transphobes de maintenir leur contrôle sur la validité de nos vies”.

D’ailleurs, Brigitte Goldberg, présidente de Tran-Europe, a réagi dans un édito publié dans l’Obs. Elle s’insurge du fait que le texte sur les transexuels n’ait suscité aucune réaction, “fait révélateur alors que quelques heures auparavant, l’opposition s’acharnait contre la proposition du gouvernement visant à acter le divorce par consentement mutuel devant un notaire”.

Alors que dans d’autres pays, comme l’Irlande ou la Colombie, les personnes trans peuvent changer d’état civil sur une simple déclaration, les associations considèrent que les parlementaires et le gouvernement français se montrent « dramatiquement conservateurs en votant un amendement inadapté aux besoins des personnes transgenres« . Solène Tonon déplore que le « pays des droits de l’Homme », contrairement à de nombreux autres pays, soit autant à la traîne, s’il attend trop : « malheureusement, la politique actuelle ne rend pas très optimiste« . Elle ajoute que les personnes transgenres, dont elle fait partie, ont « honte d’un tel traitement de la part de leur pays, l’indignation est très largement partagée ».

Les associations espèrent que les prochains mois apporteront des réponses et que la loi française permettra, un jour, une procédure plus humaine et non judiciaire.

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Léa Broquerie