Plusieurs centaines de clients Free à Paris victimes d’une fuite de données

Les données sont en vente sur un forum clandestin a indiqué jeudi Free à l’AFP. L’identité du pirate ou sa nationalité restent inconnues.

Les données de plusieurs centaines de clients Free sont en vente sur un forum clandestin, a indiqué jeudi l’opérateur français de télécommunications à l’AFP, confirmant partiellement une information du blog Zataz, qui évoquait un bien plus grand nombre de personnes concernées.

« Ce qui a été publié correspond à des infos liées à un incident identifié au mois d’août par nos systèmes de surveillance », a indiqué une porte-parole de Free à l’AFP.

Mais selon l’entreprise, il ne s’agit pas de 14 millions de clients, comme affirmé par le pirate qui cherche à vendre ces informations personnelles (nom, prénom, adresse postale, email, numéro de téléphone), mais de « quelques fiches d’abonnés » toutes situées dans les 18e et 19e arrondissements parisiens.

Free évoque un « accès salarié », « compromis par un hacker », et affirme avoir déposé plainte, déclaré l’incident à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et prévenu ses abonnés.

Une base de données à « plusieurs centaines d’euros »

Selon le journaliste et expert de la cybersécurité Damien Bancal, auteur du blog spécialisé Zataz, la base de données est proposée pour « plusieurs centaines d’euros ».

M. Bancal a pu vérifier la véracité d’une partie des informations à partir de deux échantillons diffusés par le pirate, de respectivement 1.000 et 3.000 individus. « Tous m’ont confirmé avoir été ou être clients Free », a confirmé le journaliste auprès de l’AFP.

En revanche, l’identité du pirate ou sa nationalité restent inconnues.

Les fuites de données personnelles sont très fréquentes et conduisent généralement à une mise en vente des informations sur des forums du darknet, une partie d’internet non accessible aux moteurs de recherche.

Ces données sont ensuite utilisées par d’autres pirates pour des arnaques reposant sur l’usurpation d’identité, ou pour gagner la confiance de leurs cibles en leur envoyant des emails de phishing (hameçonnage) personnalisés.

avec AFP

Les ondes émises par l’iPhone 12 sont-elles dangereuses pour notre santé?

Alors que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a annoncé le 12 septembre la suspension des ventes de l’iPhone 12 à cause de ses ondes électromagnétiques trop élevées, les avis concernant leur dangerosité divergent.
Les ondes émises par l’iPhone 12 d’Apple, sorti en 2020, émet des ondes légèrement supérieures aux normes européennes. Photo: Steve Cho/Penta Press/SHUTTERSTOCK

Tandis que la marque à la pomme dévoilait son tout nouvel iPhone 15, la France annonçait l’arrêt des ventes d’un modèle plus ancien, l’iPhone 12 sorti en 2020. En cause? Les ondes électromagnétiques d’une puissance de 5.76 watts par kilogramme (w/kg) émises par l’appareil alors que la norme européenne fixe à 4w/kg le débit d’absorption spécifique (DAS) «membre» —c’est-à-dire lorsque nous tenons notre téléphone à la main ou qu’il se trouve dans une poche de pantalon par exemple.

Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, a voulu se montrer rassurant dans une interview donnée au Parisien: «La norme européenne est dix fois inférieure au niveau des émissions qui, selon les études scientifiques [fixant le seuil à 40w/kg, ndlr], peut entraîner des conséquences sur les utilisateurs. Et, dans ce cas précis, l’iPhone 12 ne dépasse que de très légèrement». Dans son communiqué, l’ANFR assurait par ailleurs que ce modèle de smartphone, analysé comme 140 autres téléphones, respectait la limite des 2W/kg du DAS « tronc », pour les téléphones portés dans une poche de veste.

Inutile donc de s’inquiéter face à ces seuils dépassés? Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) citée par l’AFP, les ondes ne sont pas considérées comme étant  dangereuses. «Rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine».

Les ondes électromagnétiques, classées comme cancérigènes?

Pourtant, certains spécialistes et études scientifiques ne semblent pas de cet avis. «En 2011, l’International Agency for Research on Cancers (l’IARC) a classé les ondes électromagnétiques dans la catégories des cancérigènes possibles, explique le docteur Dominique Tripodi, chargé d’enseignement et chercheur au CHU de Nantes dont l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques est l’une de ses expertises J’ai une position réservée sur le fait de dire que ce n’est pas nocif».

Pour le spécialiste, la décision de l’ANFR n’est pas anodine et montre bien qu’il faut faire plus attention aux ondes «haute fréquence, émises par les antennes relais, le wifi ou le bluetooth» par exemple, différentes des «ondes basse fréquence» du réseau électrique. «On prend un risque en s’exposant aux ondes électromagnétiques, assure le spécialiste, c’est un peu comme la cigarette. On ne tombe pas tous malades, mais on augmente les risques en fumant». Il précise néanmoins qu’il faudrait «encore des dizaines d’autres études scientifiques sur le sujet».

Rester prudent et adopter de bonnes habitudes peut ainsi limiter les risques selon le docteur Dominique Tripodi. «Evitez de garder un téléphone près de la tête plusieurs heures par jour, pour passer des appels par exemple, de le charger la nuit près de vous et mettez le en mode avion, conseille-t-il avant d’ajouter, [que] cela concerne les modèles Apple mais aussi les autres smartphones» qui émettent aussi des ondes.

Selon l’ANFR, les seuils d’émissions peuvent être corrigés grâce à une mise à jour. Les ventes étant suspendues durant deux semaines, le ministre du numérique a néanmoins avertit l’entreprise américaine: «Si [Apple] ne le faisait pas, je suis prêt à ordonner le rappel des iPhone 12 en circulation. La règle est la même pour tout le monde, y compris pour les géants du numérique», a-t-il assuré dans Le Parisien.

Elena GILLET