Le FMI menace de couper son aide financière à l’Ukraine

Le Fonds monétaire international menace Kiev de couper l’aide financière promise face à la lenteur de la lutte anti-corruption.

Le FMI menace l'Ukraine de supprimer son aide financière si Kiev n'intensifie pas sa lutte contre la corruption. Crédit : AFP / FABRICE COFFRINI
Le FMI menace l’Ukraine de supprimer son aide financière si Kiev n’intensifie pas sa lutte contre la corruption. Crédit : AFP / FABRICE COFFRINI

Face aux problèmes de corruption qui touchent l’Ukraine, le FMI a décidé de frapper fort. L’Institution a menacé, ce mercredi 10 février, de couper l’aide financière promise à Kiev. « Sans de nouveaux efforts significatifs pour améliorer les réformes en matière de gouvernance et combattre la corruption, il est difficile de voir comment le programme soutenu par le FMI peut continuer », a déclaré Christine Lagarde, directrice générale du FMI, dans un communiqué.

Christine Lagarde avait déjà manifesté son inquiétude la semaine dernière, après la démission du ministre ukrainien de l’Économie Aivaras Abromavicius à la surprise générale. L’homme, figure de la lutte anti-corruption, a dénoncé « des entraves aux réformes » et « des tentatives d’imposer des personnalités ‘douteuses’ dans son équipe », selon l’AFP. « Il est essentiel que les autorités ukrainiennes agissent maintenant pour remettre le pays sur la voie des réformes », avait ajouté la directrice générale du FMI.

Si l’Ukraine n’agit pas, le FMI menace de geler les futurs prêts prévus par le plan d’aide de 17,5 milliards de dollars sur quatre ans, accordés en 2015. Aujourd’hui, 6,7 milliards de dollars ont été déboursés. Ce plan d’aide représente le cœur du programme d’assistance internationale. Un tel désengagement risquerait de déstabiliser le pays, qui doit déjà faire face à une grave récession économique, ainsi qu’à un conflit avec les séparatistes pro-russes à l’Est.

Constance Maria

En Espagne, 5 coalitions possibles pour sortir de l’impasse

Chargé par le roi Felipe VI de former un nouveau gouvernement, Pedro Sanchez, le leader du parti socialiste espagnol, consulte depuis le début de la semaine les différents partis afin de constituer un gouvernement de coalition. Sans succès pour l’instant. Tour d’horizon des différents scénarios possibles.

Spanish Socialist Party (PSOE) leader Pedro Sanchez (C) arrives to give a press conference at the Spanish Parliament in Madrid on February 3, 2016. Spain's king gave Socialist party chief Pedro Sanchez the tough task of forming a government yesterday in a bid to end a potentially damaging political deadlock more than six weeks after inconclusive elections. AFP PHOTO / GERARD JULIEN / AFP / GERARD JULIEN
Pedro Sanchez, leader du parti socialiste espagnol, aux Cortes. (Crédit photo: AFP)

Depuis le 20 décembre dernier, date des élections générales, l’Espagne est dans l’impasse. Aucun parti ne détient de majorité capable de former un gouvernement. Sorti vainqueur du scrutin, le PP ne dispose que de 123 sièges sur les 173 nécessaires pour pouvoir gouverner seul. Le Parti socialiste, lui, accuse le coup : avec 90 sièges, il obtient le plus mauvais score de son histoire. Le parti anti capitaliste issu du mouvement des indignés, Podemos, fait lui, une percée remarquable. Il entre pour la première fois au parlement avec 69 députés. Autre belle performance, celle du parti de centre droit Ciudadanos qui arrache 40 sièges. Face à un parlement aussi fragmenté 5 scénarios sont possibles :

  • La coalition de la stabilité

Première coalition envisagée, une alliance entre le parti populaire, Ciudadanos et le Parti socialiste. Qualifiée par les milieux d’affaires de « coalition de la raison », cette grande alliance « à l’allemande » serait la coalition idéale car elle exclurait le parti Podemos jugé trop radical. Si une telle coalition permettrait de sortir de l’impasse, elle n’est pourtant pas à l’ordre du jour. Le leader du parti socialiste, Pedro Sanchez, refuse catégoriquement toute alliance avec le parti populaire. En cause, notamment les scandales de corruption qui ont émaillé le mandat de Mariano Rajoy mais aussi la politique économique jugée trop austère par les barons socialistes. Contacté par le CelsaLab, Georges Edouard, spécialiste de l’histoire contemporaine espagnole, est catégorique : « Le parti socialiste n’a aucun intérêt à s’allier avec le Parti populaire. Pire, son électorat ne le lui pardonnerait pas car ce dernier est idéologiquement plus proche de Podemos que du PP. »

  • Le front anti PP

Seconde coalition possible, un front anti Parti populaire. Cette coalition serait à l’image de sa voisine portugaise. Vainqueur des élections, le Parti conservateur n’a pas pu former de gouvernement, faute de majorité. Ce sont finalement les socialistes alliés aux communistes qui ont réussi à former un gouvernement. En Espagne, la coalition anti PP comprendrait le Parti socialiste, Ciudadanos, Podemos et le parti d’extrême gauche, Izquierda unida (IU). Là encore, une coalition de ce type n’est pas réalisable. Podemos comme Ciudadadanos refusent de s’allier. « Pour Pablo Iglesias, leader de Podemos, le parti d’Albert Rivera est idéologiquement plus proche du PP que du parti socialiste. Du côté de Ciudadadanos, on refuse catégoriquement de s’allier à Podemos qualifié de parti « extrémiste » proche du régime de Nicolas Maduro, » avance Georges Edouard.

  • L’alliance des droites

Troisième coalition possible : Une alliance entre le parti populaire et Ciudadanos. Si pendant sa campagne, Albert Rivera avait catégoriquement écarté l’idée d’une alliance avec le PP, aujourd’hui l’idée est sur la table. Mais là encore cette coalition aurait du mal à exister car elle n’obtiendrait pas le nombre de voix suffisant. A eux deux, ils obtiendraient 163 sièges quand la majorité est de 173 sièges.

  • Le Cartel des gauches

Quatrième coalition envisagée : celle d’une alliance entre les différents partis de gauche. Cette coalition est ardemment défendue par Pablo Iglesias, le leader de Podemos. Elle inclurait le Parti socialiste, Podemos, Izquierda unida, mais également trois partis indépendantistes : le Catalan, Esquerra Republicana et les deux partis basques, Bildu et le PNV. Cette idée a néanmoins dû être abandonnée  car Pablo Iglesias s’est vu posé une fin de non recevoir par Pedro Sanchez, dont l’appareil politique refuse catégoriquement de s’allier aux partis indépendantistes qui “mettent à mal la souveraineté de l’Etat Espagnol”.

 

li>La coalition du changement 

Enfin, une dernière coalition est envisagée par  Pedro Sanchez. Cette fois elle réunirait le parti socialiste, Podemos et Ciudadanos. Mais là encore, une telle coalition s’annonce plus qu’improbable du fait des réticences des deux « nouveaux partis » à gouverner ensemble. A cette heure donc et selon Georges Edouard, « la seule solution possible est la tenue d’une nouvelle élection. »

Alexandra del Peral

New Hampshire : Hillary Clinton dépassée sur sa gauche ?

DERRY, NH - FEBRUARY 09: Democratic presidential candidate former Secretary of State Hillary Clinton greets voters outside of a polling station at Gilbert H. Hood Middle School on February 9, 2016 in Derry, New Hampshire. New Hampshire voters are heading to the polls in the nation's first primaries. Justin Sullivan/Getty Images/AFP
La candidate à la présidentielle Hillary Clinton salue la foule près d’un bureau de vote dans le New Hampshire, le 9 février 2016. © Justin Sullivan/Getty Images/AFP

 

C’est la deuxième étape des primaires aux États-Unis, et pas des moindres. Les élections au New Hampshire doivent permettre de savoir quels candidats représenteront les partis démocrate et républicain lors des élections présidentielles de novembre prochain. Les enjeux sont particulièrement importants dans la bataille démocrate que se livrent Hillary Clinton et Bernie Sanders, dont les idées proches du socialisme rassemblent de plus en plus.

Il faut surveiller de près les résultats dans l’ “État du granit”. Il est celui qui détermine souvent une tendance pour le reste de la campagne. Après la fragile victoire d’Hillary Clinton dans l’Iowa le 1er février, toutes les cartes peuvent être rebattues.

Côté démocrate, les intentions de vote semblent donner Sanders vainqueur, avec environ 12,8 points d’avance sur Hillary Clinton. Le sénateur de l’Etat voisin du Vermont peut compter sur une solide popularité dans l’est du pays et sur des sondages favorables depuis janvier. Mais l’ancienne sénatrice de New York sait qu’elle peut convaincre le vivier des électeurs indépendants, qui représentent environ 40% du corps électoral dans le New Hampshire.

La démocrate mise aussi sur la grande proportion de femmes qui lui sont favorables. Avec un soutien de poids : Madeleine Albright, ex-secrétaire d’État de 1997 à 2001, venue prêter main forte lors d’un meeting samedi. Ce “parrainage” adresse un message clair : il est temps d’avoir une femme présidente des Etats-Unis.

Mais s’il répond aux attentes d’une part des électrices, l’argument ne garantit pas le succès contre la déferlante Sanders. Le pays reste globalement peu ouvert aux femmes politiques : seuls 12% de femmes occupent un poste de gouverneur, 18% un poste de maire. Des difficultés qu’elles rencontrent aussi dans le monde de l’entreprise. Pour espérer l’emporter ce soir, Hillary Clinton devra faire mentir les statistiques, car jamais un candidat n’a remporté l’Iowa et le New Hampshire. Au risque de perdre sa dynamique pour de bon.

Louis Mondot

Accident de trains en Allemagne: au moins neuf morts

Des hélicoptères ont été dépêchés sur place pour venir en aide aux blessés. Sven Hoppe / dpa / AFP

Deux trains  régionaux sont entrés en collision ce matin sur la ligne reliant Rosenheim et Holzkirchen en Allemagne. L’accident est survenu à 6h48, près de Bad Aibling située à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Munich. Le choc « frontal » s’est produit sur une ligne à une voie », a déclaré sur la chaîne allemande n-tv Rainer Scharf, de la police de Bavière. Le bilan provisoire fait état de neuf morts, cent-huit blessés dont dix-huit graves, et de deux disparus. La nationalité des victimes n’a pas encore été communiquée.

Les secours — police, pompiers et secours d’urgence — étaient présents en masse sur le terrain.  Le site de la collision étant difficile d’accès, des hélicoptères ont du effectuer de nombreux allers-retours pour secourir les blessés. Selon la compagnie ferroviaire Méridian, les deux trains seraient « imbriqués l’un dans l’autre » et auraient « partiellement déraillé ». Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de cette collision. Deux boites noires ont été retrouvées sur les lieux de l’accident; leur étude devrait permettre d’obtenir des réponses. La piste d’un problème technique et celle d’une erreur humaine sont à l’étude, a annoncé Alexander Dobrindt, le ministre bavarois des Transports. La piste terroriste est quant-à elle écartée.

Plus d’informations à venir.

V.H.M. & L.B (avec AFP)