Législatives 2017: à Neuilly, Puteaux et Courbevoie Sud, un souffle de renouveau ?

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Bastion de la droite, la 6e circonscription des Hauts-de-Seine s’apprête à élire son nouveau député. Entre la droite fragmentée, la République en Marche et la gauche, les habitants de Neuilly-sur-Seine, Puteaux et Courbevoie-Sud hésitent.

Depuis le découpage électoral de Charles Pasqua de 1987, la 6e circonscription des Hauts-de-Seine regroupant Neuilly-Sur-Seine, Puteaux et Courbevoie-Sud a toujours voté à droite. Fief de Nicolas Sarkozy, les habitants l’ont élu pour quatre mandats de député d’une durée totale de presque 15 ans. Malgré une campagne tumultueuse, François Fillon y est arrivé en tête lors du premier tour de l’élection présidentielle avec 47% des suffrages exprimés. Emmanuel Macron s’est placé en deuxième avec 28% de votes. Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, a obtenu 10% des suffrages exprimés.

Une droite fragmentée qui pourrait bien profiter à la République en marche

Député actuel des la 6e circonscription des Hauts-de-Seine et maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin (DVD) ne se représente pas. Il a décidé de quitter l’Assemblée Nationale pour garder son mandat à la mairie. Le député sortant et fondateur de « 577 pour la France – Les Indépendants » a donné son soutien à Nathalie Etzenbach. Elle affrontera la candidate des Républicains, députée européenne soutenue par Nicolas Sarkozy, Constance Le Grip. « C’est incompréhensible, entre Les Républicains, En Marche… Je ne sais même pas quel est le candidat du maire de Neuilly », hésite Bernard, retraité de 61 ans et habitant de Neuilly. Ce qu’il sait, c’est que « cette fois-ci », les élections législatives sont importantes car il souhaite que « le gouvernement tourne à droite ». Hors de question pour lui de donner une majorité absolue à Emmanuel Macron.

A droite, cette multitude de candidats risque de provoquer un émiettement de voix… dont compte bien profiter Laurent Zameczkowski, candidat de la République en marche. A 46 ans, ce chef d’entreprise n’a jamais fait de politique. « Bien sûr que la partie s’annonce difficile, mais je suis quelqu’un de profondément optimiste. Et franchement, je pense qu’on peut l’emporter », explique le candidat dans les colonnes du Parisien. Pour Clémence, 36 ans, habitante de Neuilly depuis sept ans, voter pour Laurent Zameczkowski s’impose comme un choix évident, après avoir voté pour Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle. « J’ai voté pour Macron lors de deux tours de la dernière élection, le 11 juin je vais voter pour la majorité présidentielle », explique la jeune femme.

« Puteaux insoumise »

Tout comme Laurent Zameczkowski, le candidat de la France Insoumise Samuel Florin est optimiste. Contrairement à une droite fragmentée, le parti de Jean-Luc Mélenchon est derrière son candidat. À 29 ans, Samuel Florin est un débutant en politique. Il prépare sereinement sa première campagne électorale. Pourtant, rien ne le prédestinait à être candidat de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Après le désistement du candidat élu par les militants la semaine précédant le dépôt des candidatures, le 19 mai dernier, Samuel Florin est désigné comme le nouveau candidat par l’Assemblée de circonscription.

La 6e circonscription des Hauts-de-Seine, fief de la droite depuis 1987, pourrait-elle pencher à la gauche de la gauche, lors de ces prochaines élections législatives ? Pour le candidat de la France Insoumise, « la circonscription n’est, certes, pas la plus favorable pour le parti. Mais ce n’est pas forcément l’objectif ». La France Insoumise veut « proposer une alternative crédible et cohérente au gouvernement de Monsieur Macron ». Le parti politique ne perd pas espoir quant à son devenir. Il aimerait avant tout gagner du terrain et de la visibilité, en vue des législatives et des municipales. « Nous sommes tous très optimistes et on se donne à fond pendant cette campagne. Les insoumis sont un groupe de militants qui ne compte pas être arrêté ni disparaître à la fin de la campagne pour les législatives. Nous sommes très investis dans nos quartiers respectifs. Les valeurs que l’on défend aujourd’hui agissent avant tout comme une clé pour faire évoluer les mentalités », résume Samuel Florin.

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Le candidat de la France Insoumise en est persuadé, le programme de son parti pourrait convenir aux habitants de la circonscription :

 

Entre richesse et diversité

La 6e circonscription des Hauts-de-Seine est à la fois riche et diversifiée. En termes de revenus, et en partie grâce à la Défense, la communauté jouit d’un niveau de vie aisé et d’un budget pharaonique par rapport au reste de la France. Toutefois, la circonscription est diversifiée et loin d’être constituée des habitants les plus riches de France. À Puteaux et Courbevoie, de nombreux logements sociaux, HLM et quartiers populaires permettent à plusieurs mondes de cohabiter et de se croiser tous les jours. Entre les électeurs fidèles à la droite, les électeurs de gauche légèrement plus nombreux à Puteaux, et ceux qui hésitent encore, il y a aussi ceux qui sont bien décidés à illustrer, à travers leur vote, leur mécontentement. Jacques réside à Puteaux depuis plus de cinquante ans. Au second tour de l’élection présidentielle, ce retraité de 75 ans a voté blanc. Pour la deuxième fois, il votera blanc lors des élections législatives de 2017. « C’est une bande de pirates ! Je veux un candidat honnête et dévoué à la cause de la France. Pour l’instant, les candidats de la circonscription ne m’inspirent pas confiance », explique le retraité.

La droite ne cesse d’élargir ses rangs, mais pour Samuel Florin, la pléthore des candidatures qu’elle propose s’explique facilement. « La circonscription est réputée facilement gagnable pour la droite. Pour la France Insoumise, c’est forcément positif, puisque si la droite se présente en rangs divisés, ça nous laisse peut-être un chemin qui s’ouvre. En plus, ça fait vivre le débat démocratique ». Les 11 et 18 juin prochains, Neuilly-sur-Seine, Puteaux et Courbevoie-Sud élisent le député de leur circonscription. La nouveauté de ce scrutin 2017 : les députés ne pourront plus parallèlement exercer une fonction exécutive locale, comme maire, par exemple, au nom de la lutte contre le cumul des mandats, voté en 2014.

 Marie Lecoq et Malgo Nieziolek


Liste des candidats aux élections législatives de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine :

Emmanuelle Cuignet (FN)

Jonathan Pauchet (UPR)

Sophie Landowski (Parti animaliste)

Hugo Boyer De Choisy (Allons Enfants)

Marie Brannens (PS)

Grégoire Chevignard (SE)

Nathalie Etzenbach (Les Indépendants)

Vincent Dubail (EELV)

Samuel Florin (La France insoumise)

Françoise Marcel (LO)

Martine Pinceminsiel (DVD)

Laurent Zameczkowski (République en marche)

Philippe Karsenty (DVD)

Constance Le Grip (LR)

Zohra Bougherara (PCF-FdG)

Patrick Lagarde (NP)

Michelle Line (NP)


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Législatives : Suresnes-Nanterre, l’éclatement du bastion de gauche

carte 4e circo La quatrième circonscription des Haus-de-Seine comprend Suresne et Nanterre.
(Crédit : Google image)

Longtemps inscrite très à gauche, la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine pourrait perdre sa couleur historique rouge lors des prochaines législatives (11 et 18 juin). Le départ imprévu de Jacqueline Fraysse, députée sortante, provoque un morcellement des candidatures.

« Le problème à Nanterre c’est que la gauche est morcelée« . Depuis vingt ans, la députation est entre les mains de Jacqueline Fraysse, représentante du Front de Gauche pour la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine, regroupant Suresnes et Nanterre. Mais aujourd’hui, le bastion de gauche est éclaté. Pour Christelle François, qui soutient la France insoumise, le constat est amère. « Nanterre est très populaire et métissée mais la gauche est désunie. À cause de cela, nous risquons de perdre la place de député « , déplore la Nanterrienne depuis 1997.

Une relève difficile à assurer

« Grande dame » ou encore « maire courage » – comme on l’a surnommée en 2002 lors de la tragédie de Nanterre – Jacqueline Fraysse sera difficilement remplaçable. La députée depuis deux décennies a marqué sa circonscription par son engagement à l’Assemblée nationale : « Elle a combattu dès qu’elle l’a pu les décisions ultra-libérales« , poursuit Christelle François, plutôt satisfaite des mandats de l’élue. Mais aujourd’hui la gauche bat de l’aile. Difficile de trouver un nom aussi connu que celui de la députée sortante. D’autant que les partis se multiplient : Lutte Ouvrière, Parti communiste ou encore France insoumise. Les électeurs de gauche ont de quoi être désorientés.

Même constat au sein des partis. Zahra Boudjemaï a été choisie par les communistes de Nanterre lors d’une assemblée générale le 1er février, avec le maire de la ville comme suppléant (63/66 voix). Mais deux semaines plus tard, la France insoumise a désigné une autre candidate, Rossana Morain. « Il s’est passé quelque chose de mystérieux », dénonce Zahra Boudjemaï. « Au début, je pensais qu’ils s’étaient trompés. A mon avis, certaines personnes influentes sont intervenues sans passer par l’investiture« . « C’est dommage que ces partis de gauche n’aient pas réussi à trouver d’entente« , regrette Christelle François.

Christelle François, elle votera pour la France insoumise aux prochaines législatives

Nanterre_-_Place_Gabriel_Péri_-_2Centre-ville historique de Nanterre. La ville compte 92 227 habitants.
(Crédit : Google Image)

Cet éclatement de la gauche profite à ceux qui espéraient voir la droite représenter leur circonscription depuis de longues années. C’est le cas d’Yvette P., 76 ans, habitante de Nanterre depuis plus de trente ans. « J’aimerais que la ville change de couleur politique. Ce serait bien que les Républicains passent cette année, Camille Bedin me plaît pas mal« , déclare-t-elle en promenant son chien. La candidate LR-UDI de 31 ans est élue municipale. Engagée depuis ses 19 ans à l’UMP puis aux Républicains, elle se présente pour la première fois aux élections législatives. Candidate de l’opposition, elle compte bien faire basculer la circonscription vers la droite.

1200px-Mairie_Nanterre_Immeuble_PyramideL’Hôtel de ville a été construit en 1973.
(Crédit : Google image)

Ce basculement serait bien vu par Yvette P. même si la retraitée regrette le manque d’intérêt des politiques pour les retraités : « Quand on demande des actions pour les personnes âgées, on obtient rarement satisfaction« . Si certains, comme la septuagénaire, ont encore espoir que la politique change avec de nouveaux candidats, d’autres sont totalement désabusés et font le choix de ne pas participer à ces élections. « La politique ne m’intéresse pas car c’est basé sur le mensonge« , lance Lucie C., 58 ans, qui n’a pas voté depuis l’âge de 18 ans. « Je ne doute pas de la bonne foi des hommes mais les mandats sont mal faits. Ils n’ont pas le temps d’appliquer de réels changements dans la société« , poursuit-elle en regardant son petit-fils courir dans l’aire de jeux du parc des Anciennes Mairies.

Mais alors que la circonscription était présentée à l’automne dernier comme prenable par la droite républicaine, Camille Bedin aura aussi face à elle Isabelle Florennes, maire-adjointe centriste de Suresnes, investie par La République en marche et qui veut croire à une victoire. Emmanuel Macron est arrivé en tête à Suresnes au premier tour de la présidentielle (34%), cinq points devant François Fillon, et second à Nanterre (28%) derrière Jean-Luc Mélenchon (33%).

Face aux divisions, de nouveaux mouvements émergent

Autre difficulté pour les partis installés, l’arrivée de nouveaux mouvements transpartisans comme « Allons Enfants« . Il met à l’honneur les jeunes avec ses candidats âgés de 18 à 25 ans. « C’est une opportunité pour les jeunes de s’impliquer dans la vie politique et de ne pas être que des faire-valoir comme par exemple les Jeunes avec Marine ou avec Juppé », explique Joey Robin, 20 ans, candidat d’Allons Enfants pour la quatrième circonscription des Hauts-de-Seine. Leur programme mise sur quatre points principaux : l’écologie, l’éducation, le numérique et l’Europe. « On met l’accent sur les énergies renouvelables, la revalorisation de l’enseignement professionnel et le développement de l’identité européenne. Et pour nous le numérique c’est l’avenir, notre génération baigne dedans depuis toujours », poursuit le jeune homme. Il estime que les jeunes apportent à la politique un regard neuf : « On nous accuse de faire du jeunisme mais c’est faux. Notre politique est faite par les jeunes mais elle s’adresse à tout le monde. » A l’image du programme très axé sur les nouvelles technologies, le mouvement est présent sur les réseaux sociaux pour attirer les plus jeunes.

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Lou Portelli, Blanche Vathonne et Ambre Lepoivre

Clichy-Levallois : les deux visages d’une même circonscription

 Malgré leur histoire commune et le fait que Levallois-Perret était un quartier de Clichy jusqu’en 1867, les deux villes ont connu des évolutions différentes ces dernières années. Tandis que Levallois-Perret est devenue une ville aisée aux infrastructures publiques très développées, Clichy peine à rattraper sa fausse jumelle.

Mairie de Levallois-Perret (Crédits photos : Alice Pattyn, Clotilde Bru, Anaëlle De Araujo)
Mairie de Levallois-Perret (Crédits photos : Alice Pattyn, Clothilde Bru, Anaëlle De Araujo)

« La 5ème circonscription est clivée. Levallois a besoin de plus d’autonomie et Clichy de plus de protection », considère la candidate de La République en Marche ! (LREM), Céline Calvez. Le clivage entre les revenus médians de la population des deux communes est assez évocateur. Alors qu’il est d’environ 38 000 euros par an pour les Levalloisiens, celui des Clichois atteint seulement 26 000 euros.

La fracture se ressent également au niveau politique : Levallois-Perret plutôt à droite et Clichy à gauche. La vie quotidienne des habitants de Levallois a été rythmée depuis 1983 par la succession quasi ininterrompue des mandats de maire et de député de Patrick Balkany (Les Républicains). Lors du premier tour de la présidentielle, François Fillon a obtenu 40,69 % à Levallois, contre 14,64 % à Clichy, alors que Jean-Luc Mélenchon a obtenu près de 30 % de suffrages. Au premier tour de 2012, Nicolas Sarkozy récoltait près de 48 % et 20 % à Clichy. Néanmoins, cet ancrage à gauche de la ville de Clichy a été interrompu par l’élection de Rémi Muzeau (LR) aux élections municipales partielles de juin 2015.

Au niveau géographique, la séparation entre les deux villes est symbolisée par la gare de Clichy-Levallois et le passage se fait en empruntant un tunnel qui passe sous les rails. Cette frontière marque aussi une rupture dans l’aménagement urbain. Les bâtiments abandonnés que l’on peut trouver au nord-est de Clichy sont inexistants à Levallois. Le centre commercial So Ouest, les banques et les entreprises comme LVMH ou L’Oréal participent de manière importante à la vitalité économique du fief de Patrick Balkany. 

Un clivage qui n’est pas toujours pris en compte

Bâtiment du nord-est de Clichy (crédits photos : Alice Pattyn, Clothilde Bru, Anaëlle De Araujo)
Bâtiment du nord-est de Clichy
(crédits photos : Alice Pattyn, Clothilde Bru, Anaëlle De Araujo)

François-Xavier Bieuville, proche de Patrick Balkany et candidat de droite non-investi par le parti Les Républicains tente de tempérer ces différences : « Il y a une histoire commune entre Clichy et Levallois. Le découpage de cette circonscription est légitime. D’ailleurs, je suis le seul candidat à parler aux maires des deux communes à la fois. » En même temps, il n’est pas sûr que le maire de Levallois, Patrick Balkany, accepte de parler à des candidats qui n’appartiennent pas à sa famille politique.

Céline Calvez prend en compte cette fracture : « Je ne remets pas en cause la qualité de vie des Levalloisiens. Levallois est une vie qui rayonne à l’intérieur mais pas à l’extérieur. C‘est une circonscription clivée mais, étrangement, quand il y a des magouilles, les élus parviennent à s’entendre. »

Alice Pattyn, Clothilde Bru et Anaëlle De Araujo

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« Se battre pour les animaux, c’est se battre pour les humains »

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Sophie Landowski est candidate aux élections législatives 2017 dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Elle fait partie d’un nouveau groupement politique dédié à la condition animale : le Parti Animaliste.

 

Quelle est, pour vous, la mesure la plus importante de votre programme ?

Le parti animaliste créé en mars 2016 est un nouveau parti politique, le seul en France dédié exclusivement à la condition animale. J’estime donc que la mesure la plus urgente est politique : créer un ministère de la Protection animale, comprenant aussi une direction consacrée à la protection des animaux aquatiques, afin de sortir la protection animale du ministère de l’Agriculture et de mettre fin au conflit d’intérêt qui lui est consubstantiel. Ceci fait partie de l’institutionnalisation de cette protection que nous souhaitons, à partir en outre d’une charte de la Protection animale que nous voulons faire entrer dans la Constitution française et dont l’aspect principal est la reconnaissance de l’animal comme être sensible. Découlera de cela une amélioration de la législation de protection des animaux.

Toutes les mesures préconisées par notre programme sont importantes à mes yeux, mais ces mesures politiques seront la base solide sur laquelle nous pourrons travailler au Parlement : sur l’éducation des enfants, la révision de l’expérimentation animale, la diminution de la souffrance qui résulte des élevages intensifs et de l’abattage (ce qui à terme devra aboutir à un changement de notre alimentation), prendre conscience de l’horreur de la pêche industrielle qui vide nos océans …

Depuis quand faites-vous partie de ce mouvement ?

Je suis devenue végane il y a environ 5 ans en prenant connaissance de la maltraitance généralisée que notre société inflige aux animaux. Sensible particulièrement au martyre des lévriers Galgos en Espagne, utilisés pour la chasse au lièvre et pour la course, et qui finissent pendus, jetés dans des puits, brûlés à l’acide … j’ai adopté une chienne rescapée de cet enfer. Et je me suis impliquée dans le militantisme avec des associations de protection animale telles que L214 et Vegan Impact. Lorsque j’ai appris la création du Parti animaliste, j’ai voulu m’en approcher au début de cette année 2017, estimant que les partis traditionnels n’avaient pas pris en compte le vrai sens de cette protection. Protéger les animaux, c’est sauver l’humanité d’un désastre où elle court à grands pas en désertifiant son environnement, en volant les céréales et l’eau de ceux qui en manquent au profit des élevages d’animaux destinés aux assiettes des pays riches.

La 6e circonscription étant historiquement à droite, pensez-vous que votre mouvement peut recueillir les votes nécessaires pour une victoire?

Mais absolument ! Notre cause est humaine, tout simplement ! Nous ne sommes ni de droite ni de gauche et nous sommes indépendants de tout autre parti. C’est notre particularité. De plus, nous sommes monothématiques, notre seul combat étant contre la souffrance animale. Sachant, je vous le rappelle, que tout est lié, que tous les êtres de cette planète sont interdépendants. Se battre pour les animaux, c’est se battre pour les humains.

Qui sont vos électeurs ?

Tout le monde ! Absolument tout le monde ! Je le vois en discutant en ce temps de campagne électorale, dans la rue, au café … Il suffit d’expliquer, il faut expliquer, que nous sommes arrivés aujourd’hui à la nécessité absolue d’une prise de conscience : la destruction, l’exploitation systématique de nos frères sensibles se retourne contre nous. Nous sommes à un tournant décisif de notre société. Les scientifiques le savent, eux qui découvrent chaque jour l’intelligence insoupçonnée des animaux. Nous avons besoin d’eux, non pas pour notre plaisir gustatif ou de divertissement, sans parler de la fourrure ou le cuir, mais nous avons besoin d’eux car sans eux la planète meurt.

Il faut dire que ce sont les jeunes qui comprennent le mieux notre action. Ils ont une vision de l’avenir que beaucoup d’adultes englués dans la croissance économique à court terme n’ont pas. Et les personnes âgées qui ont souvent de la distance et prennent le temps de la lucidité.

Propos recueillis par Malgo Nieziolek


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