[EN IMAGES] Le Marathon de Paris 2018

Dimanche 8 avril 2018 avait lieu la 42 e édition du Marathon de Paris. 55.000 participant(e)s s’étaient donnés rendez-vous sur les Champs-Elysées. En 2h06’25s pour les plus rapides ou en plus de 5h pour les plus lents, cet événement est avant tout une grande fête pour les amoureux du dépassement de soi. Nous y étions.

 

 

Le Kényan Paul Lonyangata réédite l’exploit de l’an passé et s’impose en 2h06’25s. Chez les femmes, c’est sa compatriote Betsy Saina qui l’emporte en 2h22’56s. Sur les 55.000 participant(e)s, 75% étaient des hommes. Ce Marathon était aussi international avec 145 pays représentés, et une majorité de Français(e)s (68%).

La nouveauté de cette année : les femmes sont parties en avance de 16 minutes et 26 secondes par rapport aux hommes. Ce temps correspond au différentiel entre les meilleures performances masculine et féminine de l’édition 2017 de l’épreuve parisienne.

Sébastien Rouet

Le grand défi de la circulation dans Paris en 2030

Construction du Grand Paris Express, interdiction des véhicules essence à partir de 2030, création de voies réservées aux cyclistes…. Nombreux sont les projets qui vont modifier notre manière de se déplacer dans la capitale parisienne d’ici à 2030.

Dossier de presse Grand Paris Express.
Dossier de presse Grand Paris Express.

Tout sauf en voiture. C’est en tout cas ce qui est envisagé par la Mairie de Paris qui a annoncé ce mardi 10 octobre ne plus vouloir de véhicules essence dans la capitale d’ici à 2030. Si cette mesure s’inscrit dans le plan climat du gouvernement afin de respecter ses engagements pris durant la COP 21, elle traduit une volonté de faire de la voiture un moyen de transport secondaire dans le futur en Ile-de-France. Pour la remplacer, plusieurs actions sont prévues. La plus importante est la création du Grand Paris Express, plus de 200 kilomètres de métro qui seront construits tout autour de la capitale d’ici à 2030.

Ce projet titanesque permettra aux franciliens de se rendre d’un point à l’autre de l’Ile-de-France sans passer par Paris, mais aussi de rejoindre plus rapidement le cœur de la capitale depuis sa périphérie. Avec l’ouverture de quatre lignes (15, 16, 17 et 18) et le prolongement de deux déjà existantes (11 et 14), le Grand Paris Express compte bien révolutionner le trajet des quelques 8,5 millions d’usagers quotidiens des transports en commun.

Si le projet a été initié en 2007 par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, les travaux ont débuté cette année avec la construction de la ligne 15 qui relie seize stations entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs. La mise en service de cette première rame du « supermetro » est prévue pour 2022 mais il faudra attendre, au moins 2030, pour voir le réseau entièrement opérationnel.

Le Parisien.
Source : Le Parisien.

Pour Hélène Bracon, membre parisienne d’EELV, ce projet s’inscrit bien dans une volonté de la capitale de développer les moyens de transports respectueux de l’environnement. « On a déjà le meilleur réseau de métro au monde (selon une étude de l’Institute for Transportation and Development Policy (ITDP) ndlr.), mais il était nécessaire de le renouveler. Ce projet du Grand Paris Express est un moyen idéal de permettre aux gens de laisser leur voiture de côté et de prendre les transports en commun. Après il faut espérer que les délais soient respectés, déjà que le budget initial va exploser… ». Car selon une première estimation le coût du chantier s’élèverait à 22 milliards d’euros en 2010. Sept ans plus tard, il aurait grimpé à 35 milliards d’euros ! Une addition salée qui s’expliquerait par l’obtention des JO de 2024 et l’obligation pour certaines lignes d’être prêtes dès le début de la compétition pour accueillir les spectateurs.

Le périphérique réaménagé ?

Le Grand Paris Express est la partie émergée des changements qui auront lieu dans la capitale et sa banlieue d’ici à 2030. D’autres mesures sont envisagées pour faciliter les déplacements des franciliens. Hélène Bracon préconise, elle, l’utilisation du vélo : « Le vélo classique ou électrique sera l’un des moyens de transport de demain. De 2014 à 2017, 200 km de voies cyclables ont été créées, et ça ne va pas s’arrêter là ».

Pour le parti écologiste, l’utilisation de la voiture doit être réduite au profit d’autres moyens de transports. En ce sens, les écologistes parisiens ont proposé en 2016, au Conseil de Paris, d’engager une réflexion sur la « transformation progressive » du périphérique et de certaines autoroutes franciliennes en boulevards urbains. « Ce serait l’occasion de réinvestir cet axe de circulation engorgé. On pourrait installer des voies de bus, des pistes cyclables, des commerces… Ce serait une passerelle plus ouverte entre Paris et sa banlieue » estime Hélène Bracon. Reste à convaincre les millions d’automobilistes qui empruntent le périphérique parisien tous les jours.

Clément Dubrul

« Chasse aux DRH » à Paris: 41 personnes interpellées

Environ 80 militants s’étaient donné rendez-vous en marge d’un congrès de directeurs des ressources humaines où était conviée la ministre du Travail. La manifestation a viré en affrontement avec les forces de l’ordre. 41 personnes ont été interpellées.

C’est un rassemblement qui a mal tourné. Plusieurs incidents ont émaillé la 34ème édition d’un Congrès des décideurs en ressources humaines qui se déroulait ce jeudi dans le Bois de Boulogne (Paris XVIe). 41 manifestants, présentés comme des membres de la « mouvance contestataire » par la police, ont été interpellés.

Environ 80 personnes se sont rassemblées peu avant 8 heures ce matin pour mener une « chasse aux DRH ». Ils visaient les directeurs des grandes entreprises du CAC40 présents (Bouygues, Carrefour, Société Générale, Renault…) mais surtout la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Elle a finalement annulé sa venue pour un « problème d’agenda ». Sur le site chasseauxdrh.com, ils appelaient à être « nombreux au rendez-vous pour busquer, traquer, enfumer… » et pour « ne pas subir le futur qu’ils nous préparent ».

Sur place, sept voitures de stationnement ont été dégradées dont trois ont été incendiées. Les manifestants « ont tenté de s’introduire dans l’enceinte d’un domaine sportif ». Les pompiers sont intervenus après les débordements.

 

41 interpellations ont eu lieu pour « jets de projectiles sur agents de la force publique, port d’arme prohibé, et participation à un attroupement en étant porteur d’une arme », selon un communiqué de la préfecture de police. Le préfet de police Michel Delpuech a « fermement » condamné « ces agissements inadmissibles dont les auteurs devront répondre devant la justice ».

 

Chloé Tixier

Collecte solidaire : « priorité aux vêtements chauds et masculins »

En partenariat avec la mairie du 19e arrondissement de Paris, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 organise ce jeudi 10 octobre une collecte solidaire de vêtements. L’occasion de rappeler le besoin prioritaire d’habits masculins et la nécessaire implication des entreprises de prêt-à-porter.

L'association d'aide aux migrants Utopia 56 dispose de vingt-deux points de collecte à Paris. (LD)
L’association d’aide aux migrants Utopia 56 dispose de vingt-deux points de collecte à Paris. (LD)

« Ce bac est déjà plein », sourit Gaëlle, 26 ans. Bénévole à l’association Utopia 56, c’est elle qui gère la collecte solidaire de vêtements organisée ce jeudi devant la mairie du 19e arrondissement. De 8h30 à 19h30, les Parisiens sont invités à venir y déposer quantités de vêtements, qui seront ensuite distribués aux migrants. A l’approche de l’hiver, Utopia 56 multiplie ces points de collecte éphémère, qui s’ajoutent aux vingt-deux points de collecte permanents de la capitale.

« Nous recevons trop de vêtements pour femme ! »

« Les collectes solidaires fonctionnent bien auprès des gens. Mais nous avons plus de mal à démarcher les entreprises. L’idéal serait de pouvoir récupérer en grande quantité des couvertures, même usagées », poursuit Gaëlle. Certains grands noms du prêt-à-porter acceptent malgré tout de jouer le jeu. C’est le cas de Décathlon qui fait régulièrement des prix aux associations d’aide aux migrants. Et puis il y a les dons, l’indispensable contribution qui permet de compléter les collectes. L’argent récolté sert, par exemple, à acheter des sous-vêtements.

Debout derrière son stand, Gaëlle se saisit d’un tract qui détaille les vêtements demandés en priorité par l’association. Il s’agit essentiellement de vêtements d’hiver : des manteaux, des pulls ou encore des chaussures, taille 39 à 45. « Nous invitons les gens à donner des vêtements d’hommes car ils sont largement majoritaires dans les campements parisiens. Malheureusement, ce sont surtout les femmes qui donnent… des vêtements pour femmes. » Résultat, l’association est parfois obligée d’organiser des braderies pour revendre le surplus de vêtements féminins, afin de pouvoir acheter des habits pour hommes.

Le maire de passage à la collecte

Parmi les donateurs, un riverain pas comme les autres. « Je viens vous apporter quelques petites choses, dont deux paires de chaussures », avance le maire socialiste du 19e arrondissement, sacs de vêtements dans chaque main. Pour François Dagnaud, soutenir la collecte est une évidence : « comment voulez-vous fermer les yeux ? Ici, nous sommes à l’avant-poste de Paris. Venir en aide aux associations qui aident les migrants est une question morale : faire en sorte de tous nous ramener à la dignité. »

La mairie finance le projet de collecte depuis plusieurs années. Malgré l’ouverture de centres d’accueil décidée par Anne Hidalgo, cet hiver encore, des centaines de migrants dormiront dans la rue. « L’installation des centres part d’une bonne volonté, commente François Dagnaud. Laisser les gens dormir dans la rue n’est pas acceptable. » Il l’admet, les solutions d’hébergements sont « loin d’être parfaites ». Les centres d’accueils, poursuit-il, « permettent au moins aux primo-arrivants de se poser un peu. »

Au mois de juin dernier, François Dagnaud alertait déjà le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur « l’inhumanité dans laquelle les migrants sont contraints d’attendre », dans une lettre co-écrite avec le maire du 10e arrondissement. Une dizaine de jours plus tard, G. Collomb exprimait son intention de répartir les migrants dans la région Île-de-France. Sans pour autant aborder un calendrier précis.

Léa DUPERRIN