À l’Atlético, « Grizou » n’est toujours pas dans le coup

Transféré sur le fil d’un mercato rocambolesque, Antoine Griezmann peine à retrouver ses marques après trois rencontres à l’Atlético de Madrid qui l’a révélé aux yeux de l’Europe. Décryptage.

Sorti tête basse à l’heure de jeu du match étriqué face à Getafe de ce mardi soir (victoire 2-1), Antoine Griezmann a encore peiné à marquer les esprits et les supporters pour son retour du côté du Wanda Metropolitano Stadium. Couvé par son entraîneur dont il est très proche, Diego Simeone, Griezmann est toujours « dans un processus d’adaptation » selon son technicien.

« Le plus dur est qu’il revient dans un Atlético entre deux eaux » pour Anne-Elise Carreau, journaliste à Ultimo Diez et RMC Sport, spécialiste du football espagnol. Même si certains joueurs sont toujours là (Oblak, Gimenez, Koke), « l’Atlético est différent de celui qu’il a quitté » ajoute-t-elle. En effet, le Français a évolué entre 2018 et 2021 du côté du FC Barcelone et « l’Atléti » a bien changé entre temps. Habitués à un style de jeu en contre, très porté sur la défense, les Colchoneros ont su se réinventer avec un style plus porté sur l’offensive qui leur a permis de glaner le titre de champion d’Espagne la saison dernière.

Malgré la présence de quelques cadres historiques, l’équipe doit retrouver un nouvel équilibre avec le Français alors que l’Atlético possédait déjà une équipe aux rôles bien définis. Ainsi Griezmann a pris la place d’Angel Correa, décalé sur l’aile droite et l’ailier droit Marcos Llorente a été replacé dans le cœur du jeu. Depuis le retour du tricolore, les deux joueurs affichent d’ailleurs un rendement bien inférieur et obligent Simeone à bricoler de nouvelles compositions d’équipes. A Madrid, tous ses coéquipiers et entraîneurs sont vent debout pour défendre leur star.

Le risque de devenir « bouc émissaire »

Souvent très proche de ses entraîneurs et de ses supporters, Antoine Griezmann ne peut ignorer les sifflets qui fusent à l’annonce de son nom dans le stade. Il faut dire qu’en partant du côté du FC Barcelone en clamant « vouloir gagner des titres » en 2018, le Français ne pouvait pas s’attendre à un retour sous les acclamations du public. « Griezmann est préparé à cela depuis longtemps » explique Anne-Elise Carreau. « En revanche, le plus grand risque pour lui est que les supporters le désignent en tant que bouc émissaire avec les mauvais résultats de l’équipe ».

Pour Baptiste Desprez, journaliste au Figaro et auteur de Du mondial à l’Euro – L’histoire secrète d’un rendez-vous raté (Hugo Sport), la nature du joueur Griezmann « très sensible à l’affect » est forcément impactée. « L’Atlético est le seul club où il souhaitait revenir dès cet été » mais cela lui prendra du temps « même si je le voyais bien revenir plus rapidement » confie-t-il. Pourtant les maux de l’Atlético ne datent pas exactement du retour de « Grizi » sous les couleurs « Rojiblancos ». En 6 journées de championnat, l’Atlético ne s’est jamais imposé par plus d’un but d’écart et peine à convaincre les observateurs après la démonstration de force de la saison dernière.

L’éclaircie bleue ?

Pour Baptiste Desprez qui suit le Mâconnais depuis 2018 en équipe de France, il est « évident » que le salut de l’attaquant français se fera d’abord par l’Equipe de France. Auteur d’un match exceptionnel face à la Finlande (victoire 2-0) avant ses nouveaux débuts compliqués du côté de Madrid, le Français avait affiché un visage conquérant et extrêmement prometteur. « Cela tient au fait qu’il a été placé derrière deux attaquants dans une zone très définie. Lorsqu’il court un peu partout pour tacler, c’est une manière pour lui de se rassurer ». Alors qu’il évolue sous deux entraîneurs à la mentalité résolument défensive, peut être Diego Simeone pourra-t-il s’inspirer de Deschamps qui semble avoir trouvé une partie de la solution au problème Griezmann. D’ici là, le Français devrait refouler les pelouses samedi face au Deportivo Alavés (14h).

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Bleues : Corinne Diacre a fait ses choix pour le match face à l’Allemagne

La sélectionneuse de l’équipe de France de football, Corinne Diacre, a choisi de ne pas convoquer Amandine Henry et Kheira Hamraoui dans sa liste des 23 pour le match amical contre l’Allemagne le 10 juin à Strasbourg.

Corinne Diacre, sélectionneuse des Bleues, a rendu publique la sélection des joueuses pour le match amical France-Allemagne du 10 juin 2021, à Strasbourg. © Capture d’écran du match France – Etats-Unis, le 19 janvier 2019.

Corinne Diacre, sélectionneuse de l’équipe de France de Football, a dévoilé mardi la liste des 23 joueuses qui disputeront la rencontre amicale contre l’Allemagne le 10 juin, à Strasbourg. Amandine Henry, Lyonnaise, n’a pas été retenue alors qu’elle était capitaine lors de la dernière Coupe du monde, en 2019. « Effectivement, ses dernières performances ont joué dans ma décision. Et puis, elle n’est pas la seule absente, c’est juste une décision pour ce match », a précisé Corinne Diacre. La sélectionneuse n’a pas non plus convoqué Kheira Hamraoui, qui a pourtant remporté trois titres avec le Barça cette saison, et notamment la Ligue des champions.

« Ce n’est pas parce qu’elle a remporté trois titres que je vais la choisir, a expliqué Corinne Diacre. J’ai suivi ses performances, comme celles de toutes les joueuses qui évoluent à l’étranger, et, sur le même poste, j’ai préféré revoir Sandie Toletti qui était absente lors du dernier rassemblement. »

Corinne Diacre a exprimé sa volonté de retrouver le chemin du succès face à l’Allemagne, adversaire bien connu des Bleues. Ces rencontres leur ont « rarement souri par le passé », la France ne s’est pas imposée depuis 2018.

Clemence Diligent

Eliminatoires de l’Euro 2020 : « L’équipe de France va affronter deux équipes qui lui sont inférieures »

Kylian Mbappé fait partie des absents de marque côté Bleus pour affronter l’Islande et la Turquie. / Wikipédia

L’Equipe de France s’apprête à affronter les deux adversaires les plus relevés de sa poule de qualification pour l’Euro 2020 : l’Islande vendredi et la Turquie lundi. Elle devra composer sans plusieurs de ses titulaires champions du monde en Russie l’été dernier. Zahir Oussadi, rédacteur en chef du mensuel Onze Mondial, décrypte les deux rencontres à venir.

 

  • Comment analysez-vous le jeu de l’Islande et de la Turquie ?

Pour être honnête et transparent, ce ne sont pas les équipes qu’on observe et qu’on connaît le mieux en France. Mais on a quand même quelques connaissances, on les a déjà vues jouer, notamment l’Islande à l’Euro avec un bloc très regroupé et une combativité de tous les instants. Ce sera une véritable guerre contre cette équipe, surtout chez elle donc il faudra répondre dans le défi physique, l’impact, l’état d’esprit et la mentalité. Ce sont des choses que les groupes de Didier Deschamps savent faire en général. La Turquie est un mélange de cette combativité, de cette rage jusqu’à la 95ème minute et de technique, de jeu en une touche. Les Turcs sont des manieurs de ballon, ils aiment jouer au football. En revanche, ils seront à l’extérieur et ne seront donc pas portés par leur public même si une grosse communauté turque devrait être présente au Stade de France.

  • Après une large victoire à l’aller au Stade de France (4-0), la rencontre en Islande peut-elle se solder de la même manière ?

Je ne pense pas. D’une part, les conditions sont moins favorables à l’extérieur qu’au Stade de France. Le match risque d’être plus difficile, le terrain de moins bonne qualité et il y aura de l’engagement avec un public hostile. Je pense que cela va un peu niveler les valeurs. D’autre part, j’étais présent au Stade de France pour le 4-0 et j’avais trouvé que la victoire était bien payée pour l’Equipe de France. Elle méritait de gagner ce soir-là, peut-être avec deux buts d’écart mais le 4-0 était un peu lourd compte tenu de la prestation de l’Islande qui avait été compliquée à manoeuvrer. Je pense donc que ce sera plus dur à Reykjavik car les Islandais aiment bien aller au duel et transformer le match en guerre.

  • A l’inverse, le match à domicile contre la Turquie sera-t-il forcément moins compliqué que celui à l’extérieur (défaite 2-0) ?

C’est difficile d’envisager un scénario pire que celui en Turquie en juin dernier. Mais il n’y a aucune vérité, aucune assurance dans le football. Il se peut qu’il y ait quelque chose qui tourne mal pour l’Equipe de France comme une mauvaise intervention, un défenseur en retard, un tacle qui anéantit une action de but ou un carton rouge qui va changer le match. Il n’y a donc pas de certitude absolue mais à domicile, avec le soutien de 80 000 spectateurs, j’ose espérer que cela se passera mieux qu’en Turquie.

  • Que pensez-vous de la composition probable pour ces deux matchs (Mandanda – Digne, Lenglet, Varane, Pavard – Kanté, Matuidi, Tolisso – Coman, Griezmann, Giroud) ?

Elle est celle qui se rapproche le plus de ce qu’a fait Didier Deschamps ces derniers mois. Elle est finalement conforme à son style, que ce soit au niveau de la mentalité qu’il aime avoir dans son équipe ou du style de jeu. A sa place, j’aurais peut-être fait deux ou trois changements mais c’est toujours difficile à dire. Il a le groupe, il les entraîne toute la journée et sait ce que les joueurs valent. Olivier Giroud est très débattu en ce moment car il n’a pas de temps de jeu à Chelsea. On se demande donc pourquoi il est dans les 23 et a fortiori dans le onze de départ. Mais Deschamps sait ce qu’il fait, le jeu prôné et pourquoi il compte sur Giroud. La composition m’a l’air donc plutôt cohérente mais je ne l’imagine pas aligner deux formations identiques : je pense qu’il fera deux à quatre changements entre les rencontres.

Ces absences sont clairement un problème. Les Bleus perdent la moitié de l’équipe, du onze titulaire, celui qui a remporté la Coupe du monde et c’était il y a à peine un an et demi. Ce ne sera pas la même chose avec une équipe remaniée car il y aura moins d’automatismes. C’est donc une source d’inquiétudes mais il y a quand même de quoi faire au niveau de l’effectif. Le vivier français est exceptionnel. On a sans doute le meilleur vivier du monde en termes de jeunes formés. On pourrait presque convoquer 100 joueurs et faire une dizaines de onze différents et ils seraient tous compétitifs. Donc des joueurs, il y en a et de la relève aussi. En revanche, le petit point négatif, ce sera le manque de complémentarité et d’habitude à enchaîner les matchs ensemble.

  • Les Bleus parviendront-ils à conserver leur style de jeu offensif renforcé depuis le début de ces qualifications ?

Je pense que Didier Deschamps conservera un style de jeu plutôt offensif car l’adversité sera moindre. L’équipe de France va affronter deux équipes qui lui sont inférieures donc ils vont rester offensif. Deschamps sera capable de changer lorsque l’adversaire sera l’Angleterre ou la Belgique, c’est-à-dire des équipes avec un niveau similaire aux Bleus. Dans ce genre de rencontres, il n’hésitera pas à basculer avec un joueur défensif en plus et un attaquant en moins mais pour les matchs contre l’Islande et la Turquie, l’objectif sera de marquer des buts.

  • Peut-on donc s’attendre à de bonnes prestations des Bleus contre ces deux sélections ?

Oui et pour une raison simple. L’Equipe de France est quand même championne du monde en titre. C’est une sélection d’envergure avec de grands joueurs, une expérience du haut niveau, un sélectionneur aussi rompu aux grands matchs. Elle est donc clairement favorite à ce niveau. Elle est aussi favorite parce qu’elle mène la danse dans sa poule, elle est en confiance et enchaîne les succès. Au classement FIFA, il n’y a pas photo : l’Equipe de France fait partie du top 5 et l’Islande et la Turquie sont beaucoup plus loin.

  • La qualification pour l’Euro 2020 sera-t-elle assurée en cas de double victoire ?

Je ne pense pas que la qualification pour l’Euro 2020 se jouera lors de ces deux matchs. En cas de contre-performance, la France aurait encore quelques cartouches à utiliser et pourrait toujours s’assurer une qualification mais on peut le prendre dans l’autre sens. Si les Bleus enregistrent une double victoire, la qualification sera très bien engagée et on pourra estimer qu’elle sera quasiment actée : la préparation pour les deux derniers matchs se fera alors sereinement.

Les Bleus champions du monde remplissent l’infirmerie

Quatre titulaires de l’Equipe de France championne du monde en Russie sont actuellement blessés. / Wikipédia

A quelques jours de deux rencontres cruciales en vue de la qualification pour l’Euro 2020 plusieurs cadres de l’Equipe de France sont blessés pour des durées variables. Tous ont grandement participé au sacre mondial des Bleus en Russie en 2018.

L’Equipe de France pourra-t-elle faire sans les joueurs qui l’ont placée sur le toit du monde en 2018 ? La question mérite d’être posée alors que se profilent deux matchs décisifs pour se qualifier à l’Euro 2020, contre l’Islande vendredi puis la Turquie lundi prochain. Le sélectionneur Didier Deschamps devra composer sans quatre éléments majeurs de l’épopée russe, absents pour cause de blessures : Kylian Mbappé, Paul Pogba, Samuel Umtiti mais aussi le capitaine Hugo Lloris.

Toute la colonne vertébrale de l’équipe championne du monde semble avoir été touchée par cette épidémie de blessures : un gardien, un défenseur, un milieu de terrain et un attaquant français sont ainsi éloignés des terrains.

    • Dans les buts, Hugo Lloris constitue une absence majeure pour les Bleus qui comptent sur lui depuis bientôt dix ans. Le gardien titulaire a été victime d’une luxation du coude ce week-end lors de la rencontre opposant son équipe de Tottenham à Brighton. Le club londonien a annoncé que son portier ne serait pas rétabli avant trois mois. L’Equipe de France devra donc achever son parcours vers l’Euro 2020 sans son capitaine.

    • L’autre blessure de longue durée est celle de Samuel Umtiti. Depuis son retour de Russie, le Français multiplie les pépins physiques. Le dernier en date est d’ailleurs survenu lors du précédent rassemblement des Bleus il y a exactement un mois. Victime d’un hématome au pied droit, Umtiti n’est pas certain de participer aux deux derniers matchs de qualification des Bleus en novembre, contre la Moldavie et l’Albanie.

    • Dans l’entre-jeu, l’absent de taille est Paul Pogba. Depuis le début de saison, le milieu de terrain n’arrive pas à stabiliser l’état de sa cheville qui l’a empêché de participer aux deux précédents matchs de qualification avec les Bleus en septembre. Le joueur de Manchester United est ensuite revenu sur les terrains mais a rapidement rechuté il y a deux semaines. Son retour définitif devrait désormais survenir d’ici dix jours.

    • La pépite de l’Equipe de France, Kylian Mbappé, est également forfait pour les deux matchs contre l’Islande et la Turquie. L’attaquant du PSG est récemment revenu d’une blessure à la cuisse gauche qui l’a rendu indisponible pendant un mois. Il a néanmoins été convoqué par Didier Deschamps qui lui a imposé un entraînement à part à Clairefontaine. Le jeune Bleu a finalement été mis à l’écart et remplacé mardi soir.

A ces quatre absences notables, une cinquième aurait pu s’ajouter avec Lucas Hernandez. L’arrière gauche du Bayern Munich a subi une lourde opération au genou droit en mars dernier et a retrouvé le chemin des terrains il y a tout juste un mois. En raison de douleurs au genou ressenties depuis quelques jours, le défenseur latéral s’entraînaît de nouveau à part avec son club qui avait fait pression sur le sélectionneur français pour ne pas le convoquer. S’il a quand même été appelé, Hernandez a poursuit son entraînement individuel dans un premier temps. Mardi après-midi, il s’est appuyé sur les résultats positifs de son IRM pour déclarer au micro de RTL être apte à débuter contre l’Islande vendredi soir.