Olivier Giroud, autopsie d’un mal-aimé en équipe de France

L’attaquant de l’équipe de France Olivier Giroud est critiqué quasi continuellement depuis ses débuts en Bleu. Ses détracteurs lui reprochent sa lenteur et son manque d’influence sur le jeu. Ses laudateurs vantent son efficacité maximale et son nombre de buts important. Qu’en est-il réellement ? Réponse par les statistiques.

Adulé ou critiqué, Olivier Giroud ne laisse personne indifférent en équipe de France. Crédits wonker
Olivier Giroud à l’échauffement. Crédits wonker

A l’issue du match des Bleus contre la Biélorussie, une statistique est passée un peu inaperçue, noyée dans l’euphorie collective après la victoire (2-1) synonyme de qualification directe pour le Mondial 2018. Pourtant, l’attaquant de l’équipe de France Olivier Giroud égalait Youri Djorkaeff à la sixième place des meilleurs buteurs en équipe nationale, avec 28 réalisations.

Les buts par matchs

 

Sixième meilleur buteur de l’histoire des Bleus, Olivier Giroud. Il faut l’écrire pour le croire, tant le Gunner d’Arsenal reste vilipendé. Cependant, sa performance est d’autant plus remarquable lorsque l’on tient compte du nombre de buts inscrits en fonction du nombre de matchs joués en Bleu.

 

Souvent comparé à Karim Benzema, Giroud fait mieux que le Madrilène et Djorkaeff dans le domaine, avec une quinzaine de sélections en moins pour un nombre de buts équivalent. Le Chambraisien de 31 ans ne donne pas de signes de fatigue et possède encore quelques belles années devant lui. On peut raisonnablement l’imaginer dépasser l’icône Zidane à la quatrième place du classement – excusez du peu !

Les tirs

 

L’ancien buteur de Tours et Montpellier est également décrié pour son déchet élevé dans ses tentatives de tir, qui l’empêcherait de marquer plus de buts.

 

Le Gunner marque une fois tous les cinq tirs environ, un quota conséquent au niveau international.

 

 

Les tirs cadrés

 

Giroud est aussi décrié pour rater des buts « faciles ». Qu’en est-il de sa précision dans les tirs ?

On remarque que le colosse d’1m91 cadre 52,9% de ses tentatives, soit un ratio très élevé pour un attaquant. Même si ces dernières peuvent ne pas inquiéter le gardien, les cadrer fréquemment lui donne plus de possibilités de marquer.

Matchs à enjeu

 

Giroud est enfin accusé de ne marquer que lors des matchs sans enjeu, et de ne pas faire de différences lors de compétitions majeures, comme la Coupe du monde.

Son ratio (1 but en 5 matchs) est effectivement faible en Coupe du monde, une compétition qu’il n’a disputée qu’une fois. Mais il faut prendre en compte le fait qu’il n’avait souvent disputé que des bouts de match, le titulaire étant Karim Benzema. Par ailleurs, il affiche un taux de 1 but tous les 3 matchs à l’Euro, et 1 but tous les 2 matchs en qualifications de coupe du monde. Des compétitions loin d’être de simples faire-valoir.

Douglas De Graaf

France-Biélorussie : les Bleus enfin d’attaque ?

L’équipe de France affronte la Biélorussie ce mardi soir (20h45), au Stade de France, à l’occasion du dernier match de qualifications pour le Mondial 2018. Une victoire, et le ticket pour la Russie sera assuré. Mais les Bleus en ont-ils seulement les moyens, après leurs dernières prestations laborieuses sur le plan offensif ?

Les attaquants bleus doivent reprendre confiance. Et rien de tel qu’un retour au 4-4-2 pour cela. Pour le match décisif de mardi soir face à la Biélorussie, Didier Deschamps devrait reconduire l’un des deux schémas qu’il affectionne, avec deux milieux offensifs ou ailiers. Une composition qui avait commencé à se mettre en place avec réussite pour favoriser le rayonnement de Paul Pogba, et qui offre plus de possibilités en attaque que le 4-3-3 (avec trois milieux). Ce dernier plan de jeu, mis en place contre la Bulgarie samedi dernier, n’avait pas permis aux flèches de l’attaque, et surtout Alexandre Lacazette, seul en pointe, de s’exprimer. C’est le milieu défensif Blaise Matuidi qui a inscrit l’unique but du match pour soulager les Bleus.

Les attaquants en plein doute

A l’aube du 9 juin 2017, pourtant, personne ne doutait que la France obtiendrait sans forcer son ticket direct pour le Mondial 2018. Les Bleus restaient sur 4 victoires en autant de matchs lors des éliminatoires, dont des succès face aux Pays-Bas (1-0) et à la Suède (2-1), les deux autres principaux prétendants à la qualification. Surtout, l’impression de puissance dégagée par l’attaque française faisait craindre le pire pour les défenses adverses. Le trio Payet-Griezmann-Giroud tournait à plein régime, et la nouvelle jeune garde sans complexes Dembelé-Mbappé commençait à être intégrée sur le terrain.

Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley
Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley

Mais ce 9 juin, au moment d’affronter la Suède une deuxième fois pour s’assurer une fin de qualifications tranquille, les Bleus balbutient leur football (1-2). Depuis, malgré des victoires éclatantes contre les Pays-Bas en qualifications (4-0) et l’Angleterre en amical (3-2), l’attaque française n’a pas totalement effacé les doutes. En attestent un match nul humiliant contre le Luxembourg (0-0) et une victoire plus que poussive face à la Bulgarie (1-0), donc. Face aux joueurs du Grand-Duché, les Bleus n’avaient cadré que 9 de leurs 34 tirs.

Giroud et Griezmann de nouveau ensemble ?

Contre la Biélorussie, le sélectionneur devrait donc miser sur deux attaquants pour peser davantage sur la défense adverse. Et pas des moindres, puisque Olivier Giroud est pressenti pour reprendre sa place aux côtés d’Antoine Griezmann. Le Gunner d’Arsenal et le Colchonero de l’Atlético Madrid apprécient de joueur ensemble, et leur complicité est assez évidente sur le terrain.

En alignant deux purs ailiers (probablement Thomas Lemar et Kingsley Coman selon L’Equipe), Didier Deschamps s’offre également plus d’options pour contourner la défense biélorusse sur les côtés. Kylian Mbappé devrait démarrer sur le banc pour apporter sa fraîcheur en fin de match si le verrou biélorusse tient bon. Enfin, Corentin Tolisso et Blaise Matuidi devraient être alignés dans l’entrejeu. S’ils n’ont jamais joué ensemble, les deux milieux relayeurs peuvent également se muer en buteurs. Tous les éléments tactiques semblent donc réunis pour se ruer vers les buts de Sergueï Tchernik, le gardien des Biélorusses. Reste simplement à savoir si ces Bleus en perte de confiance sauront mettre ce schéma à profit.

Douglas de Graaf

Qualifications au Mondial : quand les Bleus tremblent dans la dernière ligne droite

La qualification au Mondial est souvent un chemin de croix pour l’équipe de France. Comme à leur habitude depuis trente ans, les Bleus sont spécialistes des fins d’éliminatoires difficiles.

L’équipe de France de football joue sa qualification pour le Mondial 2018 ce mardi face à la Biélorussie après avoir laborieusement gagné contre la Bulgarie (1-0) samedi dernier. Depuis 1986, les Bleus n’ont terminé que deux fois à la tête de leur groupe. Or seule la première place est synonyme de qualification directe. Retour sur quatre moments où les Bleus ont retenu leur souffle.

  • Qualifications pour le Mondial 1990 : l’obstacle chypriote

Les Bleus sont plutôt confiants en vue des qualifications. Ils sont dans le groupe de la Yougoslavie, l’Ecosse, la Norvège et la petite équipe de Chypre. Après une première victoire contre la Norvège (1-0), la France se déplace à Chypre le 22 octobre 1988. Un match que les Français abordent avec sérénité. Sauf qu’ils signeront l’une des pires prestations de l’équipe de France. Les Bleus ne font pas mieux qu’un match nul. Le sélectionneur Henri Michel est limogé dans la foulée et remplacé par Michel Platini. Et cette rencontre n’est que le début de la longue descente aux enfers des Bleus : ils s’inclinent face à la Yougoslavie (3-2) puis l’Ecosse (2-0). Ils finissent finalement troisième de leur groupe, à un point de la qualification pour le Mondial. Les Chypriotes peuvent eux se targuer d’avoir gagné… un point.

 

  • Qualifications pour le Mondial 1994 : le traumatisme bulgare

Ce mercredi 13 octobre 1993, les Bleus accueillent l’équipe d’Israël au Parc des Princes. L’objectif est simple : les Tricolores n’ont besoin que d’un nul pour s’envoler vers le mondial disputé aux Etats-Unis. Ils tiennent leur ticket pour le Mondial… jusqu’à la 93ème minute. Les Israéliens reprennent alors l’avantage et remportent le match (3-2). Cet épisode est annonciateur de la débâcle à suivre. Le 17 novembre 1993, ultime chance pour la France de se qualifier, face à la Bulgarie cette fois-ci. Mais à la 90e minute, David Ginola rate une passe. Le Bulgare Emil Kostadinov récupère le ballon et, en trois petites passes, arrive dans la surface française. Il marque alors son deuxième but et crucifie les Bleus. Le soir-même de la défaite, le sélectionneur Gérard Houllier charge son joueur : « David a commis un crime contre l’équipe », déclare-t-il. Une phrase polémique qui ne changera rien au destin des Bleus : ils regarderont la Coupe du Monde devant leur poste.

 

  • Qualifications pour le Mondial 2010 : la main victorieuse de Thierry Henry

Après un Euro 2008 déplorable, les Bleus veulent se racheter. Ils débutent leurs éliminatoires pour le Mondial 2010 par un match contre l’Autriche. Une équipe à leur portée. A priori. Car les Autrichiens humilient les Bleus (3-1) qui signent ainsi une troisième défaite d’affilée. Un record dans l’histoire de l’équipe de France. Les Français doivent donc passer par les barrages pour espérer se qualifier. Le 18 novembre 2009, ils reçoivent les Irlandais. A la 103e minute, Thierry Henry contrôle le ballon de la main et fait une passe décisive pour William Gallas qui marque. Le but est validé malgré les réclamations irlandaises. Même si Thierry Henry se dit « extrêmement désolé pour les Irlandais qui méritent vraiment d’être en Afrique du Sud », le mal est fait. Même les politiques s’en mêlent. Le Premier ministre irlandais Brian Cowen exige de rejouer le match. Les Bleus s’envoleront tout de même pour l’Afrique du Sud avec la suite que l’on connaît : élimination au premier tour et grève de l’entraînement à Knysna après le renvoi de Nicolas Anelka qui avait insulté le sélectionneur Raymond Domenech.

 

  • Qualification pour le Mondial 2014 : l’Ukraine battue

Les Bleus, entraînés dorénavant par Didier Deschamps, se retrouvent dans le même groupe que l’Espagne, tenante du titre. Un tirage difficile donc. Les Français s’inclinent, logiquement, face aux Espagnols au Stade de France (1-0). Mais ils se retrouvent ensuite en difficulté quand l’attaquant Karim Benzema ne trouve plus le chemin du but (1222 minutes sans marquer !). Les Bleus n’ont d’autres choix que de passer par les barrages face à l’Ukraine pour se qualifier. Ils laissent échapper la victoire au match aller (2-0) mais se rattrapent à domicile (3-0). Les Tricolores sont ainsi qualifiés pour le Mondial et atteindront même les quarts de finale. Moralité : des qualifications ratées peuvent être synonyme de beau parcours en Mondial.

 

Chloé Tixier