La Fnac lance une carte de crédit gratuite

Après Carrefour et Orange, c’est au tour de la Fnac de proposer sa propre carte bancaire. L’enseigne de produits culturels et techniques a annoncé ce mardi le lancement de sa carte Fnac Mastercard, en partenariat avec Crédit agricole Consummer Finance. La carte agit comme une carte de paiement supplémentaire et gratuite, puisqu’elle est débitée sur son propre compte bancaire. Elle est utilisable dans tout le réseau Mastercard, et accompagnée d’un ensemble de services d’assistance et de garanties, en France comme à l’étranger.

 Ce moyen de paiement est assorti d’un avantage pour les 5 millions de détenteurs des cartes de fidélité de la Fnac. Ces derniers pourront « cagnotter » une partie des sommes qu’ils auront dépensées par le biais de la carte, y compris dans les enseignes concurrentes, dont Amazon.

Le recrutement de clients fidèles

« Notre idée est que cette carte devienne le moyen de paiement principal de nos clients », a indiqué Enrique Martinez, directeur général de la Fnac en France, à nos confrères du Monde. De cette façon, la Fnac compte donner un coup d’accélérateur au recrutement de clients fidèles. L’enseigne a mis un an et demi à obtenir le dernier million d’adhérents à sa carte de fidélité.

Le lancement de la carte de paiement fait partie de la longue liste des nouvelles initiatives du nouveau groupe Fnac-Darty dans sa compétition contre le géant américain Amazon, après le rachat du distributeur d’électroménager fin avril 2016.

Garance Feitama

 

Tati de nouveau devant les tribunaux pour sauver l’enseigne

Devanture d'un magasin Tati Crédits : Julien Percheron
Devanture d’un magasin Tati Crédits : Julien Percheron

La première audience devant le tribunal de commerce de Bobigny a lieu ce mardi. L’enseigne avait annoncé vendredi dernier son entrée en cessation de paiement. Six repreneurs sont officiellement intéressés par le rachat des magasins Tati, mais les représentants syndicaux craignent pour la survie de « plus de 700 emplois ».

Tati, c’est l’enseigne phare de Barbès, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Reconnaissables à leur logo Vichy rose et blanc, les magasins proposent depuis 1948 de la mode à bas prix. Victime de la crise du textile et de la concurrence, la marque est aujourd’hui en grande difficulté, et le sort des 1 700 salariés du groupe est en suspens. Mis en vente en février par son propriétaire, Tati est en cessation de paiement depuis vendredi, ce qui ouvre la voie à un probable redressement judiciaire pour changer de mains.

Retour en arrière

Ce n’est pas la première fois que l’enseigne se retrouve dans cette situation. Les premières difficultés financières se font sentir à partir de 1995. Dans les années 2000, une concurrence féroce apparaît avec H&M, Zara, Kiabi et d’autres enseignes qui ringardisent Tati.

« Le consommateur a évolué. Il voulait toujours du ‘pas cher’ mais il voulait aussi et pour le même prix du design et si possible il avait envie de faire son shopping dans un lieu agréable. Le côté souk est passé de mode. (…) On veut de la clim, des cintres et on veut ressembler à des mannequins, pas des radins qui se fringuent pour rien », résument Les Echos.

En août 2003, c’est la cessation de paiement. Pour un total de moins de quinze millions d’euros, Vetura et Eram mettent la main sur l’enseigne en 2004. Eram rachète le tout en 2007 et recentre l’activité du groupe, trop éparpillée dans des secteurs incohérents.

Des repreneurs déjà en rang 

Aujourd’hui, l’histoire se répète. La direction de Tati a présenté mercredi dernier les différents projets de reprise de leurs magasins aux salariés.

« Parmi les sept offres de reprise que nous avons reçues, six ne sont que partielles, il faut donc passer par une procédure de redressement judiciaire, seul moyen de protéger les actifs qui ne seront pas vendus », a déclaré à l’agence Reuters Michel Rességuier, directeur général d’Agora, holding regroupant les enseignes Tati, Giga Store et Fabio Lucci, mise en vente en février par le groupe Eram.

Si une demi-douzaine de marques ont fait savoir qu’elles étaient intéressées, il n’y a que deux offres fermes -dont celle de Philippe Ginestet, le fondateur du groupe Gifi (magasins spécialisés dans la décoration à petits prix). Il propose de conserver la marque et l’activité de Tati. Il reprendrait plus de 100 magasins et 1 200 salariés, a indiqué une source proche du dossier selon France Bleu Paris Région. Le magasin historique du boulevard Barbès à Paris pourrait être repris. Gifi prévoit de mobiliser 80 millions d’euros pour relancer l’enseigne. Il maintiendrait le siège à la Plaine Saint-Denis. Le fondateur de Gifi se donne deux ans pour que l’entreprise soit à nouveau rentable. La deuxième offre ferme viendrait du consortium qui regroupe la Foir-fouille, Centrakor et Stokomani. Il aurait lui aussi déposé un dossier de reprise.

Les syndicats refusent de payer la note

A l’heure des grandes manoeuvres, les syndicats restent mobilisés, redoutant que la liquidation des six milliards de dettes cumulées par Tati sur les 3 derniers mois ne se fasse au détriment des emplois :

« Il y a un mois pourtant le groupe Eram affirmait que Tati n’avait plus aucune dette. Résultat, le groupe Eram pourrait faire payer sa dette et le plan de licenciements par les contribuables » a déploré Nicole Coger, déléguée syndicale pour la CGT, premier syndicat de l’enseigne, craignant pour la survie de « plus de 700 emplois ».

Un chiffre qui colle avec l’espoir de la direction de sauver plus de 1 000 emplois dans le groupe. Le nom du repreneur pourrait être connu très rapidement, en juin prochain.

Maëlle Lafond

Carambar et Malabar redeviennent français

Le groupe Carambar and Co a vu le jour ce mardi. Les bonbons Carambar, Malabar ou encore Krema quittent les Etats-Unis, cédés par le géant Mondelez, pour réapparaitre sous la bannière tricolore de la France.

Carambar a été racheté par Eurazéo, une société d'investissement française. (THOMAS COEX / AFP/Archives )
Carambar a été racheté par Eurazéo, une société d’investissement française. (THOMAS COEX / AFP/Archives )

En plus de Carambar, les marques ancestrales Poulain, Krema, La Pie Qui Chante et Terry’s ainsi que des licences des Pastilles Vichy, des chewing-gums Malabar et des Rochers Suchard sont désormais regroupées dans le groupe CPK, a indiqué la société d’investissement Eurazéo.

Le nouveau groupe est chargé de revigorer une dizaine de marques emblématiques de friandises et de « réinvestir dans ces marques iconiques encrés dans le patrimoine français », a expliqué Virginie Morgon, directrice générale d’Eurazéo, dans une interview à France Info.

« Cinq usines conservées en France »

La stratégie est d’étoffer le portefeuille du groupe en « consolidant le secteur du chocolat et de la confiserie en Europe, et à l’étranger tout en continuant d’acheter des marques orphelines », développe-t-elle. Le groupe Eurazéo regroupe 5 milliards d’euros d’actifs. Il est présent dans de nombreux domaines, notamment dans les groupes Accor, Europcar, l’enseigne Desigual, Monclair, ou encore le Petit Chaperon Rouge, une entreprise de gestion de crèches.

L’entreprise envisage également de débourser 35 millions d’euros afin de faire fabriquer, « à l’horizon 2020 », l’ensemble des produits sur les cinq sites français de production situés à Blois, à Marcq-en-Baroeul, à Saint-Genest, à Strasbourg et à Vichy (750 collaborateurs). La directrice générale d’Eurazéo l’assure,  » les cinq usines françaises seront conservées ».

« Redynamiser ces belles endormies »

CPK, dont la valeur d’entreprise est estimée à 157 millions d’euros, va quasiment tripler les investissements marketing et publicité par rapport à ceux de Mondelez. L’enjeu est clair pour Virginie Mogon, « il faut redynamiser ces belles endormies ».

Le groupe, dirigé par un ancien responsable de Cadbury, Jean-Marc Saubade, a pour objectif de « réaliser une croissance organique supérieure à 20% pour les marques du groupe » et de générer une marge d’excédent brut d’exploitation « d’environ 15% » d’ici à 5 ans.

 

Garance Feitama

BP affiche un bon premier trimestre

BP

La compagnie pétrolière BP a vu ses bénéfices atteindre 1 449 milliards de dollars (1,3 million d’euros) au premier trimestre 2017. Une très bonne nouvelle pour le groupe, qui accusait une perte de 583 millions de dollars à la même période l’année dernière.

Cette hausse s’explique par la forte reprise des cours du pétrole depuis la fin de l’année 2016, grâce à l’accord sur la réduction de la production conclu par les pays de l’OPEP et leurs partenaires. Le passage, en un an, du prix du baril de 30 à 50 dollars a offert à BP une hausse de 45% son chiffre d’affaire.
La compagnie britannique s’est également appuyée sur une politique de réduction des coûts. Ses investissements ont atteint 3,5 milliards de dollars ce trimestre, soit un milliard de moins que l’an passé à la même période.

 

Gautier VIROL