L’éradication du VIH est encore loin pour Europe et l’Asie Centrale

Si les nouvelles contaminations au VIH et la mortalité liée au sida ont diminué ces dernières années, les mesures prises pour enrayer l’épidémie ne sont pas suffisantes selon un rapport d’experts européens.

« Les mesures prises pour enrayer l’épidémie sont efficaces, mais pas suffisantes pour atteindre l’objectif fixé pour 2030 », prévient Andrea Ammon, médecin et directrice de l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies). Et ce, même si les nouvelles contaminations au VIH et la mortalité liée au sida ont « diminué ces dernières années et continuent de baisser ». L’étude a été réalisée sur 45 pays d’Europe et d’Asie centrale.

Le rapport indique que 83% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, 85% de ces personnes suivent un traitement antirétroviral vital et 93% des personnes sous traitement ont une charge virale supprimée et ne transmettent donc plus le virus, assez loin derrière les objectifs dits « 95-95-95 » qui préconisent que tous ces taux atteignent 95% d’ici à 2025. Ces objectifs ont été mis en place par Le programme commun des Nations unies sur le VIH, l’Onusida. Il a pour objectif de mettre fin au sida en tant que menace mondiale pour la santé d’ici 2030. Cela implique la réduction du nombre de nouveaux cas de VIH de 90% d’ici la fin de la décennie, par rapport à 2010.

« 30% des personnes interrogées n’ont pas dit à leur famille qu’elles étaient séropositives, par crainte de répercussions ». Andrea Ammon, directrice de l’ECDC

Dans ce rapport d’étape, l’ECDC a pour la première fois tenté de quantifier les discriminations et la stigmatisation vécues par les personnes porteuses du VIH en Europe. À cause du manque de données, il est néanmoins impossible de donner un tableau précis de la situation sur ce sujet. « Mais on peut déjà voir que 30% des personnes interrogées n’ont même pas dit à un seul membre de leur famille qu’elles étaient séropositives par crainte de répercussions », relève Andrea Ammon. « Je pense que cela en dit long ».

L’étude a été menée entre janvier et mars 2022 auprès des 53 pays de l’OMS Europe. Sept pays ont déjà atteint l’objectif de l’Onusida, fixé pour 2025, consistant à ce que les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut virologique: Monaco, Kosovo, Islande, Autriche, Royaume-Uni, Serbie et Portugal.

Emma Meriaux avec AFP

L’Inde affronte le dangereux virus Nipah, mortel entre 40% et 75%

Les autorités indiennes ont annoncé cette semaine qu’elles s’efforçaient de contenir une épidémie de Nipah, un virus rare transmis des animaux aux humains et qui provoque notamment une forte fièvre avec un taux de mortalité élevé.

Qu’est-ce que le virus Nipah ?

La première épidémie de Nipah a été enregistrée en 1998 après que le virus s’est répandu parmi les éleveurs de porcs en Malaisie. Le virus porte le nom du village de ce pays d’asie du Sud-Est où il a été découvert.

Les épidémies de ce virus sont rares, mais Nipah a été répertorié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) – aux côtés d’Ebola, Zika et Covid-19 – comme l’une des nombreuses maladies méritant une recherche prioritaire en raison de leur potentiel à provoquer une épidémie mondiale. Nipah se transmet généralement aux humains par les animaux ou par des aliments contaminés, mais il peut également se transmettre directement entre humains.

Les chauves-souris frugivores sont les porteuses naturelles du virus et ont été identifiées comme la cause la plus probable des épidémies suivantes. Les symptômes comprennent une fièvre intense, des vomissements et une infection respiratoire, mais les cas graves peuvent se caractériser par des convulsions et une inflammation cérébrale entraînant un coma.

Il n’existe pas de vaccin contre le virus Nipah. Les patients connaissent un taux de mortalité compris entre 40% et 75%, selon l’OMS.

Quid des précédentes épidémies ?

La première épidémie de Nipah a tué plus de 100 personnes en Malaisie et entraîné l’abattage d’un million de porcs dans le but de contenir le virus. Elle s’est également propagée à Singapour, avec 11 cas et un décès parmi les travailleurs des abattoirs entrés en contact avec des porcs importés de Malaisie.

Depuis lors, la maladie a été principalement signalée au Bangladesh et en Inde, ces deux pays enregistrant leurs premières épidémies en 2001. Le Bangladesh a été le plus durement touché ces dernières années, avec plus de 100 personnes décédées du Nipah depuis 2001.

Deux épidémies en Inde ont tué plus de 50 personnes avant d’être placées sous contrôle. L’État du Kerala, dans le sud du pays, a enregistré deux décès dus à Nipah et quatre autres cas confirmés depuis le mois dernier. Les autorités ont fermé certaines écoles et fait de larges campagnes de tests.

Cette dernière épidémie de Nipah représente la quatrième vague au Kerala en cinq ans. Le virus a tué 17 personnes lors d’une première apparition en 2018.

Les zoonoses sont-elles plus fréquentes ?

Apparues il y a des milliers d’années, les zoonoses – maladies transmissibles des animaux aux humains – se sont multipliées au cours des 20 à 30 dernières années.

Le développement des voyages internationaux leur a permis de se propager plus rapidement. En occupant des zones de plus en plus larges sur la planète, les humains contribuent également à la perturbation des écosystèmes et augmentent la probabilité de mutations virales aléatoires transmissibles aux humains, soulignent les experts.

L’agriculture industrielle augmente le risque de propagation d’agents pathogènes entre animaux tandis que la déforestation augmente les contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les humains.

En se mélangeant davantage, les espèces transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l’émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l’homme. Le changement climatique va pousser de nombreux animaux à fuir leurs écosystèmes vers des terres plus habitables, prévenait une étude publiée par la revue scientifique Nature en 2022.

Selon les estimations publiées dans la revue Science en 2018, il existerait 1,7 million de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux, dont 540.000 à 850.000 auraient la capacité d’infecter les humains.

 

Avec AFP

Don de gamètes : plus de 400 demandes recevables d’identification des donneurs

La commission qui doit permettre aux personnes nées d’un don anonyme de gamètes d’accéder à des informations sur le ou la donneuse a reçu « 434 demandes recevables » depuis sa création il y a un an. Elle n’a pu envoyer pour l’heure que trois réponses positives.

Quatre cent trente-quatre. C’est le nombre de demandes d’identification du donneur recevables reçues en un an. Une centaine de personnes ont été identifiées, a précisé la Commission d’accès des personnes nées d’une assistance médicale à la procréation aux données des tiers donneurs (Capadd).

Parmi les donneurs, certains sont décédés – ce qui met fin à la procédure – et d’autres ont refusé de dévoiler leur identité. Pour l’heure, la commission n’a pu envoyer aux demandeurs que trois réponses positives.

Pour les retrouver, la commission s’adresse d’abord au centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain (Cecos, communément appelé « banque du sperme ») où le don a été effectué. Celui-ci consulte ses archives afin d’identifier le donneur ou la donneuse recherchés.

La commission se charge ensuite de le contacter afin de savoir s’il consent ou non à communiquer ses informations. Si oui, ses données sont ajoutées à un registre géré par l’Agence de biomédecine puis communiquées à la personne (devenue adulte) née du don de gamètes.

Loi de bioéthique

Depuis l’entrée en vigueur de la loi de bioéthique du 1er septembre 2022, le donneur de spermatozoïdes ou la donneuse d’ovocytes doit nécessairement consentir à la divulgation future de son identité aux enfants qui naîtront de ce don, si ceux-ci en font la demande une fois devenus adultes.

La commission a par ailleurs reçu 435 consentements spontanés de donneurs, qui avaient effectué un don avant l’évolution de la loi et acceptent que leur identité soit intégrée au registre afin d’être dévoilée si une personne conçue par leur don en fait la demande.

Depuis la création des banques de spermes et d’ovules en 1973, on estime que plus de 70.000 enfants sont nés grâce aux dons de gamètes.

Avec AFP

Nobel : la récompense relevée atteint désormais le million d’euros

La Fondation Nobel a annoncé vendredi qu’elle relevait d’un million de couronnes suédoises (environ 84.000 euros) la récompense accompagnant le prix, portant la dotation à près d’un million d’euros par catégorie.

« La Fondation a choisi d’augmenter le montant du prix car il est financièrement viable de le faire », écrit-elle dans un communiqué. Pour les lauréats du millésime 2023, qui seront annoncés entre les 2 et 9 octobre, le chèque accompagnant le prix sera désormais de onze millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l’histoire plus que centenaire des Nobel.

Le montant du prix a varié depuis une dizaine d’années, au gré de l’évolution des finances de la Fondation. En 2012, la Fondation, qui gère la dotation laissée en héritage par l’inventeur suédois et créateur des prix Alfred Nobel, avait dû serrer la vis pour restaurer ses finances, réduisant de dix à huit millions de couronnes la récompense financière. En 2017, elle avait déjà pu la remonter à neuf millions, puis à 10 millions en 2020.

Un gain à partager

Quand plusieurs lauréats se partagent un prix (Médecine, Physique, Chimie, Littérature, Paix, ou la récompense plus récemment créée d’Economie), ils se partagent également la somme. « A la fin de l’année 2022, la valeur de marché du capital investi par la Fondation Nobel atteignait 5,799 milliards de couronnes », soit environ 490 millions d’euros, écrit la Fondation.

Avec AFP