Femmes arbitres: Une première à la Coupe d’Asie des nations

L’annonce de la Confédération asiatique de football qui sera mise en place dès sa prochaine édition en 2024 constitue une réelle avancée féminine dans le monde du sport.

Pour la première fois, des femmes arbitreront des rencontres de la Coupe d’Asie des nations de football dont la prochaine édition se tiendra en 2024 au Qatar, a annoncé jeudi la Confédération asiatique de football (AFC).

Parmi les cinq femmes arbitres retenues figure la Japonaise Yoshimi Yamashita qui était également présente au sein du corps arbitral lors du Mondial-2022, déjà au Qatar.

Lancement d’une Ligue des champions féminine asiatique

Pour accompagner le développement du football féminin, l’AFC avait annoncé le mois dernier le lancement d’une Ligue des champions féminine asatique dès l’an prochain.

Par ailleurs, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) sera utilisée pour la première fois lors de ce tournoi continental qui réunira 24 équipes du 12 janvier au 10 février 2024.

Le Japon et la Corée du Sud, qui avaient atteint les 8e de finale lors du Mondial-2022 figureront parmi les équipes favorites, tout comme le Qatar, champion d’Asie en titre, sacré en 2019.

 

avec AFP

Compléments alimentaires : une pratique à haut risque pour les sportifs

Souvent nécessaire pour les sportifs de haut niveau, la prise de compléments alimentaires comporte des risques liés au dopage, lorsque des substances interdites font partie d’une composition parfois floue.

En moins d’une journée, les cas du footballeur Paul Pogba et de la tenniswoman Simona Halep ont mis en lumière deux affaires de dopage qui semblent avoir un dénominateur commun : les compléments alimentaires.

Dans le cas du milieu de terrain de la Juventus Turin, contrôlé positif lundi à la testostérone, et dans celui de l’ancienne n°1 mondiale roumaine, suspendue pour quatre ans mardi après un test positif au roxadustat, un médicament antianémique, les traces retrouvées seraient, selon les accusés, dus à une consommation involontaire suite à une prise de compléments alimentaires. Une manière pour eux de prendre de la distance avec ces accusations et de s’assurer une ligne de défense.

Une optimisation nécessaire

Ces compléments rythment la vie de nombreux sportifs, afin d’optimiser au mieux leurs performances. « Dès que vous faites de l’activité physique, c’est presque indissociable », expose Nicolas Aubineau, diététicien nutritionniste du sport à La Rochelle. « Ce n’est pas obligatoire, mais ça va souvent de pair avec la pratique à haut niveau », ajoute-t-il.

La prise de compléments alimentaires permet aux sportifs de combler des besoins spécifiques pour l’effort demandé par le haut niveau. « La complémentation vient boucher des trous », explique Nicolas Aubineau. Leur consommation a des bénéfices directs sur les performances, notamment au niveau de la récupération. « C’est le plus important. Plus vous récupérez vite, plus vous êtes performants », précise-t-il.

Confiance totale aux médecins

Dans cette optique, il est donc courant que les sportifs de haut niveau se tournent vers des médecins pour avoir recours à des compléments alimentaires. Et souvent, la prise de ces compléments pour le sport passe par une confiance presque aveugle dans un médecin et le fabricant des compléments. « Vous pouvez faire tout avaler, et c’est là où c’est un risque et il faut être totalement honnête », affirme Nicolas Aubineau.

Dans le cas de Paul Pogba, le joueur aurait d’ailleurs fait confiance à un ami médecin américain, lui qui, selon ESPN, a admis à son club qu’il avait pris des compléments alimentaires sans savoir ce qu’ils contenaient.

À cela s’ajoute un possible manque de clarté sur la composition de ces produits. En juillet, des chercheurs américains ont notamment montré qu’aux Etats-Unis, là où Pogba se serait fourni, 89 % des compléments sportifs à base de plantes sont mal étiquetés. Une raison de plus pour les sportifs d’être particulièrement vigilants à ce qu’ils ingèrent, pour ne pas se retrouver face à des tests anti-dopage positifs.

Un risque de dopage à assumer

A propos de cette possibilité, l’Agence française de lutte anti-dopage (AFLD) rappelle d’ailleurs que « le sportif est responsable de toutes substances retrouvées dans son organisme ». Ainsi, si des produits interdits sont consommés à cause de la prise de compléments alimentaires, une suspension peut-être prononcée pour sanctionner l’infraction, même si elle est involontaire.

Les cas de tests positifs à cause de compléments alimentaires peuvent cependant être évités si l’on se renseigne suffisamment bien. Spécialiste du dopage dans le sport, le docteur Jean-Pierre de Mondenard a rappelé sur X (anciennement Twitter) que l’Agence française de normalisation (AFNOR) avait mis en place une mention pour labelliser les produits « exempts de substances prohibés ».

Il a également soutenu que la plupart des instances conseillaient de faire vérifier par un organisme spécialisé les « produits hors médicament que des fabricants peu scrupuleux contaminent à dessein de substances illicites pour les rendre efficaces ». Ce qui montre une potentielle négligence de certains sportifs dans leurs renseignements, lorsqu’ils n’ont pas recours à ces contrôles.

Sans vigilance, l’athlète risque donc une longue suspension allant, selon l’AFLD, jusqu’à quatre ans dans les cas les plus graves. Et ce même s’il n’y avait aucune intention de se doper.

Crédit image en une : Thomas Breher/Pixabay

Handball : PSG – HBC Nantes, ça passe ou ça casse 

C’est le match décisif pour que le HBC Nantes brode sa première étoile, face au PSG, ce vendredi 2 juin au Stade Pierre-de-Coubertin à Paris. Enjeux pour les clubs, heure du match, diffusion… zoom sur une rencontre crucial dans la saison des deux équipes.

Crédit : Nicolas Gotz/FlickR

Face à Nantes, c’est notre finale”, a confié l’entraîneur du PSG Handball, Raul Gonzalez, dans les colonnes du Parisien. Les Nantais peuvent être sacrés champions de France, ce vendredi soir, mais ils n’ont que deux points d’écart avec le PSG. Malgré son dernier match nul contre Nîmes (28-28), ils peuvent encore croire en leurs chances avec leur place de deuxième de Starligue. Les joueurs du PSG, emmenés par l’Espagnol Raul Gonzalez Gutiérrez, sont quant à eux en chemin pour décrocher leur neuvième titre d’affilée. 

La seule issue pour les Nantais, l’emporter 

En un match, le HBC Nantes peut changer de dimension. Le club comptabilise une Coupe de France et deux Coupes de la Ligue. Il n’a jamais gagné ce championnat. Pour se hisser dans ce qui constitue une finale, ils n’ont pas le choix. Il faut décrocher la victoire ce soir, face au PSG. L’équipe de Grégory Cojean joue le match de sa vie.

Si l’équipe perd, ils seront assurés de ne pas disputer la Ligue des champions pour la prochaine saison. Seul le premier est qualifié pour la plus prestigieuse des compétitions européennes. 

Ils devront donc renverser Paris dans la capitale, ce soir. Paris a gagné les huit derniers championnats et n’a pas perdu depuis 31 matchs. Les Parisiens n’ont pas perdu chez eux depuis avril 2022, après une défaite contre Nantes (24-25). Cette histoire va-t-elle se répéter pour les Nantais ? Peu importe, il leur restera un dernier match à jouer face au bon dernier Sélestat, la semaine prochaine, alors que Paris jouera contre le huitième du classement, le Pays d’Aix. 

Les joueurs à suivre

Elohim Prandi a tout récemment été élu meilleur arrière gauche de Liqui Moly Starligue. Il s’agit de sa deuxième distinction personnelle après celle de 2019/20. Le Parisien, international français, est en lice pour être élu meilleur joueur du championnat. Il fera face à l’épatant arrière Nantais Thibault Briet.

À quelle heure et comment voir le match ? 

Le coup d’envoi sera donné à 20h au stade Pierre de Coubertin dans le 16e arrondissement de Paris. Il sera diffusé sur beIN Sports 3. 

Mathilde Debarre

 

Mauvais résultats tricolores : « La fédération française de tennis accompagne trop les joueurs. C’est problématique »

Ce jeudi 1er juin dans la soirée, le couperet est tombé. Après 1968 et 2021, aucun français ne sera au troisième tour de Roland-Garros après la défaite en quatre sets d’Arthur Rinderknech face à Taylor Fritz. Christophe Thoreau, journaliste spécialiste dans le tennis, nous livre son expertise. 

Crédit : Piktochart

 

Dernier tricolore en lice ce jeudi soir, Arthur Rinderknech s’est incliné face à Taylor Fritz au 2e tour du tournoi parisien. Une élimination malheureusement logique et qui scelle le fiasco français sur cette édition 2023 de Roland Garros.

Comment expliquer l’échec des Français à Roland-Garros ? Est-il si surprenant ?

 

Ce n’est pas surprenant : tout le reste de l’année, les Français n’ont pas été suffisamment performants. La seule tête de série était Caroline Garcia, qui était également en manque de résultats avant Roland-Garros. Tout cela vous conduit à vous retrouver à jouer des joueurs plus fort que vous.

La chose qui me gêne, c’est que pour les médias généralistes, le tennis se limite à Roland-Garros. Alors qu’il y a du tennis onze mois sur douze dans l’année, et, depuis plus de 20 ans, les Français ont de bons résultats. Il y a 11 français parmi les 100 meilleurs du monde, ce n’est pas rien quand même.

Les gens doivent comprendre que le tennis est un sport individuel. Un champion va être débusqué, repérer, la Fédération va l’accompagner jusqu’au haut niveau, c’est-à-dire jusqu’à la 200/250e place mondiale, et après ce n’est qu’entre les mains du joueur lui-même. Et s’il n’a pas les capacités techniques, il va caler, il aura du mal à vivre de son sport en étant autour de la 140ᵉ place mondiale.

Dans un article sur Ouest France, Gilles Moretton le président de la fédération française de tennis, affirme que l’un des problèmes est que l’instance accompagne trop les joueurs. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

 

Totalement, c’est l’un des reproches que je fais à la Fédération qui accompagne trop les joueurs en France. Le tennis est un sport individuel et le joueur doit se poser la question après l’accompagnement dont je vous ai parlé. « Est-ce que j’ai envie d’être champion?  » doit être la question à se poser.

Le tennis est le seul sport où le joueur va engager l’entraîneur et le payer. Certains joueurs ont du mal avec ce rapport à l’investissement. Un entraîneur réputé coûte beaucoup d’argent. C’est une vraie volonté, en France la Fédération est riche, et c’est un confort qui est peut-être de trop. On a eu de grands joueurs comme Monfils, Tsonga, Gasquet et Simon qui sont tombés sur trois monstres [Nadal, Federer et Djokovic, ndlr], donc il faut arrêter de dire « le » tennis français dans l’ensemble est mauvais.

Aux alentours de la 100e place, le joueur doit se poser la question suivante : est-ce qu’il veut vivre cette vie de joueur de tennis qui est particulière ? Les joueurs sont souvent blessés car ils jouent tout le temps, les voyages sont incessants… Est-ce qu’il a envie de réussir et mettre tous les outils chaque jour pour le faire ?

Que faudrait-il changer selon vous ?

 

Je pense qu’il faudrait abaisser l’âge à partir duquel les joueurs ne peuvent plus avoir d’aide fédéral. On peut aussi imaginer faire cela à partir d’un certain classement, par exemple la 100e place. A partir de là, le joueur se débrouille, et investit dans une structure pour pouvoir réussir au haut niveau.

On peut également s’inspirer du modèle italien. Les voyages font partis de la vie d’un joueur de tennis et coûtent cher, le tennis est en général un sport cher. C’est pourquoi la fédération italienne a donc décidé, pour limiter les frais de déplacement, de monter la plus grande catégorie de tournois Futures. Ils se sont dit il fallait avoir un maximum de tournois de 2ᵉ et 3ᵉ division. L’Italie est un pays de tradition tennistique avec des joueurs comme Panata, Pietrangeli… L’Italie sait détecter, former mais fait désormais en sorte que les joueurs privilégient les tournois locaux et voyagent de moins en moins.

Peut-on être optimiste pour le tennis tricolore ?

Je pense qu’un joueur comme Ugo Humbert, qui est un beau joueur de tennis, peut faire des choses. Il est reparti sur un bon cycle, il a gagné plusieurs matchs sur terre battue face à de très bons joueurs, même si c’était en Challenger. Il a de nouveau envie de jouer après une période compliquée au moment du Covid. Il peut selon moi rapidement se retrouver parmi les 30 premiers mondiaux.

Arthur Fils et Lucas Van Assche sont désormais dans le top 100, ils sont dans une phase où ils ont basculé car ils vont joueur les Grands Chelems et les Master 1000. Leur vie change, ça va être dur, surtout les six premiers mois parce qu’ils affronteront des joueurs beaucoup mieux classés et plus fort qu’eux. Ça y est, ils ont basculé dans un autre monde. Je pense qu’ils vont réussir à être à leur place.

Lucas Van Assche me fait penser à un Arnaud Clément moderne. Il a de bonnes jambes et il est malin. Arthur Fils quant à lui tient vraiment bien l’échange, il est costaud, sa balle va vite et il sert bien. Je l’ai vu lors de son premier tour face à Davidovitch Fokina qui est un très bon joueur et il tenait très bien l’échange.

Ce sont deux bons joueurs et la manière avec laquelle ils mènent individuellement leur carrière et font les efforts incitent à l’optimisme. Mais je ne vous dis pas qu’ils vont gagner des Grands Chelems !

Aïssata Soumaré