Un député LREM mis en examen pour faux et usage de faux

Jean-Claude Leclabart est député LREM de la Somme. / Crédit : Wikipédia

Le député La République en Marche (LREM) de la Somme Jean-Claude Leclabart a été mis en examen pour « faux » et « usage de faux en écriture publique ». Les faits qui lui sont reprochés concernent la falsification d’extraits de délibérations du conseil communautaire. Selon le Courrier Picard, les deux magistrats instructeurs saisis du dossier soupçonnent M. Leclabart d’avoir lancé plusieurs projets d’investissement et de construction, sans respecter les procédures prévues par la loi et en utilisant de fausses délibérations du conseil communautaire. L’élu encourt une peine maximale de 10 ans de prison.

Alexandre Cool

Amiens : un proxénète de 17 ans condamné

Jugé lundi devant le tribunal pour enfants, un adolescent a reconnu avoir vendu les services de deux mineures début 2018. Il a été condamné.
Pensionnaires d’un foyer pour mineurs, les deux jeunes femmes s’étaient prostituées à plusieurs reprises sous la contrainte d’un autre adolescent de la maison d’enfants. -/ Crédit : Google Street View

C’est la première condamnation dans l’affaire de proxénétisme qui touche des mineurs d’un foyer du quartier Henriville à Amiens. Un jeune homme de 17 ans a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour proxénétisme, lors d’une audience qui s’est déroulée à huis clos au tribunal pour enfants d’Amiens lundi 13 mai. Il devra également respecter son placement en foyer et verser 2500 euros aux deux adolescentes auxquelles il a porté préjudice.

Selon les informations du Courrier picard, l’adolescent avait posté, sur le site internet de chat en ligne Coco.fr, le profil des deux jeunes femmes, elles aussi pensionnaires du foyer. Elles devaient ensuite avoir des relations sexuelles tarifées avec des hommes majeurs. Le proxénète, qui a plusieurs fois accompagné les adolescentes sur les lieux des passes qu’il choisissait lui-même, empochait l’argent de la prostitution.

Une autre prévenue était à l’audience, rapporte France Bleu Picardie. Mineure à l’époque des faits, elle est poursuivie, elle aussi, pour proxénétisme. Un avertissement solennel lui a été prononcé.

Les clients devant la justice en octobre

Le second volet de cette affaire aura lieu le 1er octobre prochain au tribunal correctionnel d’Amiens. Fin avril, les enquêteurs avaient réussi à identifier treize clients, depuis renvoyés devant la justice.  L’un d’entre eux, chirurgien au CHU d’Amiens, avait été placé sous contrôle judiciaire. Il a reconnu avoir consulté le site de rencontres mais affirme avoir renoncé à avoir une relation sexuelle avec les jeunes femmes après avoir découvert leur âge.

Adrien Grange

Sommé de détruire ses bouteilles, un vigneron s’oppose à la justice

Un arrêté préfectoral menaçait Sébastien David, un vigneron bio d’Indre-et-Loire, de détruire l’ensemble de son lot, soit plus de 2000 bouteilles pour « non respect des normes ». Le tribunal administratif d’Orléans a néanmoins annoncé étudier la décision jusqu’au 31 mai.
Le producteur a reçu le soutien des vignerons de la région, opposés à des contrôles jugés abusifs. / Crédit Photo : Flickr, Sylvain Kalache

Pour Sébastien David, tout commence en 2018, lors d’un contrôle par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGGCRF). C’est après avoir appelé l’organisme pour demander les résultats de l’enquête que le vigneron s’est vu confisqué près de 2 000 bouteilles. En cause, une teneur en acide, jugée « trop élevée », le pourcentage dépassant la norme européenne.

Mais c’est après une contre-enquête, financée directement par l’accusé, que de nouvelles analyses ont montré une teneur en acide de 19,3 % (la norme européenne étant située à 20% par litre). Un arrêté somme néanmoins Sébastien David de détruire ses bouteilles, occasionnant une perte sèche estimée à 50 000 €. Le producteur dénonce également une décision qui a gelé sa production actuelle. Il pointe du doigt un organisme « fermé au dialogue » et qui ne prend pas en compte les résultats des dernières analyses.

Une pétition est alors lancée. Elle réunit près de 160 000 signataires mardi 14 mai. Alors que le vigneron devait liquider son lot avant le 13 mai, le tribunal a annoncé avoir repoussé la décision au 31 mai. Pour le moment, l’arrêté est toujours en cours et n’a pas été annulé, il sera néanmoins étudié tout au long du mois.  D’ici là, Sébastien David reste toujours dans l’attente.

En France la DCCGRF consacre près de 85 % de ses enquêtes aux vignes et au raisin. De nombreuses analyses sont effectuées sur l’acidité, le taux de sucre et de pesticides ou le degré d’alcool. L’étiquetage est également inspecté, interdisant aux vignerons de tromper le consommateur sur ces composantes. En 2018, près de 1 011 avertissements ont été donnés sur les 4 977 établissements contrôlés.

Edouard Lebigre

Deux professeurs soupçonnés d’harcèlement sexuel suspendus à Toulouse

Deux professeurs d’arts plastiques de l’université Jean Jaurès à Toulouse ont été suspendus par l’établissement pour harcèlement sexuel et moral à l’encontre d’au moins treize étudiants.
Les enseignants sont accusés de harcèlement sexuel par au moins treize étudiants. / Crédit : Nathan Dumlao – Unsplash

Suite aux témoignages de treize étudiants relatant des faits de harcèlements sexuel et moral, deux professeurs d’arts plastiques de l’université Toulouse Jean-Jaurès ont été suspendus. La présidente de l’université Emmanuelle Garnier a décidé de saisir la commission disciplinaire début mai, après avoir pris connaissance de ce dossier. « Une instruction en interne est en cours » sur cette affaire, a indiqué à l’AFP la présidente de l’université, qui s’est refusée à donner plus de détails, invoquant « son devoir de réserve« .

Pendant un an, l’Union des Etudiant.e.s de Toulouse a « recueilli 13 témoignages d’étudiantes, mais aussi d’un étudiant, et a constitué un dossier de 47 pages« , confiait à l’AFP Cynthia, membre du syndicat étudiant toulousain. « Les faits y sont circonstanciés et caractérisés, et font référence à des articles de lois sur le harcèlement sexuel et moral« , a-t-elle ajouté.

Le syndicat étudiant avait révélé l’affaire via une publication sur le réseau social Facebook.

« Nous allons potentiellement continuer à recevoir des témoignages » dans ce dossier, a soutenu Cynthia, soulignant que les deux professeurs exercent depuis des années et qu’ils sont à, respectivement, un an et dix ans de la retraite.

Les étudiants concernés n’ont pas porté plainte. « Je ne pense pas que les victimes soient prêtes à aller au pénal. Il y a énormément de peur, et pour l’instant, les mesures qui sont prises par l’université donnent espoir« , a ajouté la syndicaliste.

Une affaire similaire avait déjà secoué l’université Via Domitia de Perpignan, début mars. Un de ses professeurs avait été suspendu, et une enquête interne ouverte. Huit jeunes filles l’avaient accusé de faits relevant du harcèlement sexuel. L’enquête est toujours en cours.

Yann Haefele