Sommet des Brics : l’Afrique du Sud évite la question russe

Ce vendredi, l’Afrique du Sud a esquivé des questions sur la potentielle venue de Vladimir Poutine dans le pays. Au Cap, la capitale, une réunion avec des représentants diplomatiques des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en vue du prochain sommet en août 2023, a lieu actuellement.

A l’occasion du sommet, le président russe a officiellement été convié par Pretoria à se rendre dans le pays. L’invitation a été formulée avant qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant M. Poutine ne soit ordonné.

En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter le président russe s’il entrait sur son sol. Néanmoins, depuis le début de la guerre en Ukraine, Pretoria refuse de condamner Moscou, souhaitant maintenir leur neutralité, et conserver de bonnes relations avec la Russie.

« Nous ne pouvons pas permettre qu’un conflit dans une partie du monde remplace l’ambition d’éradiquer la pauvreté dans le monde, le plus grand défi mondial« , a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor. Depuis le début du conflit, l’insécurité alimentaire est croissante dans les pays pauvres, notamment en Afrique, en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires.

Emma Larbi / AFP

Immigration : les Républicains durcissent leur proposition de loi

Les Républicains (LR) ont déposé ce jeudi 1er juin un premier texte ordinaire sur l’immigration. Sept nouvelles dispositions, plus fermes, viennent s’ajouter aux 48 mesures déjà présentées en mai.

Crédit : Les Républicains

Les atermoiements de l’exécutif en matière d’immigration ont laissé la porte ouverte à une offensive organisée des Républicains (LR), qui multiplient les propositions visant à réduire drastiquement l’immigration. Dans un entretien croisé au JDD, Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix avaient déjà annoncé déposer deux propositions de loi sur le sujet – la première, ordinaire, et la seconde, constitutionnelle. Le premier texte a été déposé ce jeudi 1er juin et vient renforcer les 48 mesures de sept dispositions supplémentaires, dévoilées dans Le Figaro.

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Des nouvelles mesures plus fermes

Dans sa première version, la proposition de loi ordinaire visait notamment à requalifier le séjour irrégulier sur le territoire français comme un délit pénal, à durcir les critères du regroupement familial, à restreindre les soins accessibles aux étrangers sans-papiers, à rendre impossible l’acquisition de la nationalité française à un enfant né sur le territoire, mais dont les parents étaient sans-papiers à l’époque, ou encore à conditionner à cinq ans de présence le droit à bénéficier d’une protection sociale.

Parmi les sept nouvelles mesures de la droite, on retrouve la réduction du délai pour le dépôt d’une demande d’asile à 15 jours, le placement en centre de rétention administrative des demandeurs d’asile venant des pays sûrs, la fermeture immédiate des droits à protection maladie universelle pour les déboutés du droit d’asile, la prononciation d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en cas de rejet de la demande d’asile par l’OPFRA ou encore l’impossibilité pour un étranger qui rentre ou se maintient en situation irrégulière d’être régularisé.

LR doit encore déposer sa proposition de loi constitutionnelle qui devrait réaffirmer la primauté du droit national sur les normes internationales lorsque le sujet relève des intérêts fondamentaux de la nation. Les Républicains souhaitent ainsi organiser un référendum sur l’immigration, « élever au rang constitutionnel le principe d’assimilation » ou encore faire voter des quotas d’immigrés par le Parlement.

Front commun à droite

Face au « en-même temps » de l’exécutif, qui souhaite lutter plus durement contre l’immigration irrégulière tout en régularisant les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, Les Républicains veulent s’imposer sur une ligne plus ferme. LR souhaite tourner la page de l’épisode des retraites qui s’est déroulé sur fond de divisions internes. Alors que Les Républicains affichaient une position ambiguë face à une majorité relative qui comptait sur leur appui pour voter la réforme, ils sont désormais déterminés à faire front commun sur le thème de l’immigration.

La secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, a réagi ce vendredi 2 juin sur Europe 1 à la proposition de loi de la droite, estimant qu’elle n’était ni sérieuse, ni réaliste. « Sur la forme, tangenter le RN, cela rapporte des voix au RN« , a-t-elle déclaré. Si le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est prêt aux compromis avec Les Républicains, il pose des conditions. « Le texte immigration, ça ne peut pas être du 100% LR et 0% du texte du gouvernement », a indiqué son entourage. « Il y a un Conseil des ministres de l’Intérieur la semaine prochaine et on va faire des avancées« , a déclaré Laurence Bonne. Le projet de loi, qui a été annoncé à l’automne 2022 par l’exécutif, voté en commission des lois du Sénat en mars, n’a cessé d’être reporté depuis.

Eloïse Cimbidhi

Mauvais résultats tricolores : « La fédération française de tennis accompagne trop les joueurs. C’est problématique »

Ce jeudi 1er juin dans la soirée, le couperet est tombé. Après 1968 et 2021, aucun français ne sera au troisième tour de Roland-Garros après la défaite en quatre sets d’Arthur Rinderknech face à Taylor Fritz. Christophe Thoreau, journaliste spécialiste dans le tennis, nous livre son expertise. 

Crédit : Piktochart

 

Dernier tricolore en lice ce jeudi soir, Arthur Rinderknech s’est incliné face à Taylor Fritz au 2e tour du tournoi parisien. Une élimination malheureusement logique et qui scelle le fiasco français sur cette édition 2023 de Roland Garros.

Comment expliquer l’échec des Français à Roland-Garros ? Est-il si surprenant ?

 

Ce n’est pas surprenant : tout le reste de l’année, les Français n’ont pas été suffisamment performants. La seule tête de série était Caroline Garcia, qui était également en manque de résultats avant Roland-Garros. Tout cela vous conduit à vous retrouver à jouer des joueurs plus fort que vous.

La chose qui me gêne, c’est que pour les médias généralistes, le tennis se limite à Roland-Garros. Alors qu’il y a du tennis onze mois sur douze dans l’année, et, depuis plus de 20 ans, les Français ont de bons résultats. Il y a 11 français parmi les 100 meilleurs du monde, ce n’est pas rien quand même.

Les gens doivent comprendre que le tennis est un sport individuel. Un champion va être débusqué, repérer, la Fédération va l’accompagner jusqu’au haut niveau, c’est-à-dire jusqu’à la 200/250e place mondiale, et après ce n’est qu’entre les mains du joueur lui-même. Et s’il n’a pas les capacités techniques, il va caler, il aura du mal à vivre de son sport en étant autour de la 140ᵉ place mondiale.

Dans un article sur Ouest France, Gilles Moretton le président de la fédération française de tennis, affirme que l’un des problèmes est que l’instance accompagne trop les joueurs. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

 

Totalement, c’est l’un des reproches que je fais à la Fédération qui accompagne trop les joueurs en France. Le tennis est un sport individuel et le joueur doit se poser la question après l’accompagnement dont je vous ai parlé. « Est-ce que j’ai envie d’être champion?  » doit être la question à se poser.

Le tennis est le seul sport où le joueur va engager l’entraîneur et le payer. Certains joueurs ont du mal avec ce rapport à l’investissement. Un entraîneur réputé coûte beaucoup d’argent. C’est une vraie volonté, en France la Fédération est riche, et c’est un confort qui est peut-être de trop. On a eu de grands joueurs comme Monfils, Tsonga, Gasquet et Simon qui sont tombés sur trois monstres [Nadal, Federer et Djokovic, ndlr], donc il faut arrêter de dire « le » tennis français dans l’ensemble est mauvais.

Aux alentours de la 100e place, le joueur doit se poser la question suivante : est-ce qu’il veut vivre cette vie de joueur de tennis qui est particulière ? Les joueurs sont souvent blessés car ils jouent tout le temps, les voyages sont incessants… Est-ce qu’il a envie de réussir et mettre tous les outils chaque jour pour le faire ?

Que faudrait-il changer selon vous ?

 

Je pense qu’il faudrait abaisser l’âge à partir duquel les joueurs ne peuvent plus avoir d’aide fédéral. On peut aussi imaginer faire cela à partir d’un certain classement, par exemple la 100e place. A partir de là, le joueur se débrouille, et investit dans une structure pour pouvoir réussir au haut niveau.

On peut également s’inspirer du modèle italien. Les voyages font partis de la vie d’un joueur de tennis et coûtent cher, le tennis est en général un sport cher. C’est pourquoi la fédération italienne a donc décidé, pour limiter les frais de déplacement, de monter la plus grande catégorie de tournois Futures. Ils se sont dit il fallait avoir un maximum de tournois de 2ᵉ et 3ᵉ division. L’Italie est un pays de tradition tennistique avec des joueurs comme Panata, Pietrangeli… L’Italie sait détecter, former mais fait désormais en sorte que les joueurs privilégient les tournois locaux et voyagent de moins en moins.

Peut-on être optimiste pour le tennis tricolore ?

Je pense qu’un joueur comme Ugo Humbert, qui est un beau joueur de tennis, peut faire des choses. Il est reparti sur un bon cycle, il a gagné plusieurs matchs sur terre battue face à de très bons joueurs, même si c’était en Challenger. Il a de nouveau envie de jouer après une période compliquée au moment du Covid. Il peut selon moi rapidement se retrouver parmi les 30 premiers mondiaux.

Arthur Fils et Lucas Van Assche sont désormais dans le top 100, ils sont dans une phase où ils ont basculé car ils vont joueur les Grands Chelems et les Master 1000. Leur vie change, ça va être dur, surtout les six premiers mois parce qu’ils affronteront des joueurs beaucoup mieux classés et plus fort qu’eux. Ça y est, ils ont basculé dans un autre monde. Je pense qu’ils vont réussir à être à leur place.

Lucas Van Assche me fait penser à un Arnaud Clément moderne. Il a de bonnes jambes et il est malin. Arthur Fils quant à lui tient vraiment bien l’échange, il est costaud, sa balle va vite et il sert bien. Je l’ai vu lors de son premier tour face à Davidovitch Fokina qui est un très bon joueur et il tenait très bien l’échange.

Ce sont deux bons joueurs et la manière avec laquelle ils mènent individuellement leur carrière et font les efforts incitent à l’optimisme. Mais je ne vous dis pas qu’ils vont gagner des Grands Chelems !

Aïssata Soumaré

Nucléaire : les Etats-Unis prêts à maintenir leur désarmement si la Russie « fait de même »

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, a réaffirmé vendredi 2 juin la volonté de Washington de limiter son nombre de têtes nucléaires si la Russie en faisait autant.

Ce désarmement bilatéral est organisé par le traité New Start datant de 2010, qui remplaçait Start I, signé en 2002. Malgré les tensions liées à la guerre en Ukraine, New Start est toujours en vigueur jusqu’à 2026. Jake Sullivan a également fait part de l’intention de travailler à un nouveau sur un traité passée cette date, et à y inclure la Chine.

Benjamin Milkoff/Afp