Droits de l’enfant : la France doit prendre des « mesures urgentes », estime l’ONU

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a publié un rapport ce vendredi 2 juin qui évalue les politiques publiques françaises mises en place pour protéger les mineurs. Il évoque notamment la hausse de la pauvreté touchant les enfants, mais aussi l’accès trop facile à la pornographie sur Internet. Le pays doit « bloquer les sites qui offrent des contenus pornographiques sans vérifier l’âge des utilisateurs », précise le comité.

Le comité, basé à Genève, se dit également préoccupé par « le nombre croissant d’enfants » touchés par la pauvreté. Cette situation est d’autant plus présente dans les familles monoparentales. De nombreux mineurs seuls rencontrent aussi des difficultés à avoir accès aux structures de protection de l’enfance, « à la santé et à l’éducation, ainsi qu’à l’hébergement. »

Le rapport estime que le gouvernement doit arrêter de détenir des enfants immigrés dans les aéroports, et dénonce d’ailleurs des « conditions [qui] ne sont pas adaptées ». L’ONU pointe enfin le manque de fiabilité des tests osseux réalisés pour évaluer l’âge des jeunes arrivants.

 

Elena Gillet / AFP

Retraite : Laurent Fabius aurait tenté de faire censurer la réforme du gouvernement

Le 14 avril dernier, les Sages ont déclaré constitutionnelle la réforme des retraites. Une décision qui apparaît en contradiction avec l’avis du président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, d’après les informations du Point révélées ce vendredi 2 juin.

Crédit : Parti socialiste/FlickR

Laurent Fabius, isolé au Conseil constitutionnel ? C’est en tout cas ce que laissent penser les informations révélées par Le Point ce vendredi 2 juin. Le 14 avril dernier, jour de la décision du Conseil constitutionnel sur la conformité de la réforme des retraites à la Constitution, le président du Conseil constitutionnel aurait fait savoir à ses pairs « qu’il n’est pas d’accord » avec le texte, « considérant pour sa part qu’il faut au contraire censurer le projet de l’exécutif ».

Pas de vote

Le Point assure notamment qu’il n y aurait même pas eu de vote, comme l’usage le veut. « Ce n’était pas nécessaire, il était seul sur sa position », selon l’un des Sages interrogé par le journal. Laurent Fabius s’est donc retrouvé minoritaire face à huit sages prêts à rendre un avis favorable au texte qui portrait l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

« C’était la décision la plus importante de son mandat et il l’a perdue, c’est inconséquent, c’est fou ! Pour lui, c’est fini, il est écrabouillé. Vous imaginez ce que ça représente pour ses pairs du Conseil en face de lui ? », selon un membre de la majorité interrogé par Le Point.

Ambre Mathieu Xerri/Le Point

Économie : vers une dégradation de l’évaluation de la dette ?

L’agence de notation Standard and Poor’s doit délivrer son évaluation de la dette française ce vendredi. Ces notes sont de véritables boussoles pour les investisseurs avides de sécurité financière.

L’agence de notation Standards and Poor’s rend son évaluation sur la dette française ce vendredi 2 juin. (Image libre de droit Pexel)

Ce vendredi 2 juin, la France attend avec anxiété l’avis des agences de notation sur sa capacité à rembourser sa dette dépassant les 3 000 milliards d’euros. Bercy est en ébullition et est suspendu au verdict de l’agence de notation Standard and Poor’s, qui a passé l’économie française au crible, comme Fitch il y a quelques semaines. Le gouvernement, qui comptait alors sur la promulgation de la réforme des retraites pour rassurer les marchés sur la situation financière de la France avait déploré cette « appréciation pessimiste« .

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, a réagi sur France Inter ce mercredi 31 mai à l’évocation de cette très probable mauvaise nouvelle pour l’économie française, réaffirmant la politique du gouvernement : « Nous serons intransigeants sur l’équilibre de nos finances publiques, sur la réduction de nos déficits et sur l’accélération de la réduction de la dette« .

A quoi servent ces agences ? 

@celsamaster On vous explique l'importance de cette journée pour l'#economie française ! A quoi servent les agences de notation ? Elles doivent noter la #france🇫🇷 ♬ son original – celsamaster

Ce ne sont pas des arbitres, mais bien des évaluateurs des marchés financiers qui mettent des notes allant de AAA+ à D. Elles sont chargées d’évaluer l’ensemble des titres financiers disponibles sur les marchés dont, notamment, les bons du trésor, part de la dette d’un état. Ces notes sont de véritables indications pour les investisseurs du monde entier afin de savoir quel est le risque de défaut par l’émetteur du titre de dette. 

Les banques et les marchés cherchent à savoir si l’Etat peut payer ses factures. Et pour cela comme à l’école, les trois agences américaines Moodys, Fitch et Standard and Poor’s, notent 90 % des titres financiers.

 

Plus les notes mises par les agences de notations sont proches de AAA, plus cet investissement est sûr.

La France mal notée ?

La France devrait voir sa note passer de AA à AA-. C’est donc encore très loin du risque de banqueroute comme à Athènes en 2008 et 2014. La crainte d’être lâché par les marchés financiers est à mesurer.

Les causes de cette dégradation de la note française sont multiples. Fitch pointait du doigt le contexte social et politique en France. Standard and Poors devrait également insister sur le niveau de dette et des déficits et aussi un contexte plus global de hausse des taux d’intérêt en Europe. Peu de conséquences directes sont à attendre mais le couperet reste une mauvaise nouvelle pour l’économie française.

 

Adrien-Guillaume Padovan

Etats-Unis : comment la police américaine a résolu un meurtre vieux de 53 ans

Résoudre un meurtre vieux de plus de cinquante ans ? Difficile mais pas impossible pour le département « cold case » de la police de l’état de Floride, aux États-Unis, qui a identifié la « Dame du coffre ». Retour en trois questions sur cinquante-trois ans du plus vieux mystère de l’état de Floride.

La mère de famille avait été découverte dans cette malle, ce qui lui donnera le surnom de « Dame du coffre ».
Crédits : St Petersburg Police Department/Facebook

Un corps, une malle, et désormais, un nom. La « Dame du coffre », affaire criminelle énigmatique qui a bouleversé l’état de Floride à la fin des années 1960, pourrait enfin être résolue. Plus de cinq décennies après, l’ADN parle et relance l’espoir des enquêteurs de découvrir la vérité sur ce meurtre barbare.

Qu’est-ce que l’affaire de la « Dame du coffre » ?

St Petersburg, en Floride, 1969. Nous sommes le soir d’Halloween. La police est appelée : deux enfants ont signalé deux hommes traînant un coffre de couleur noire dans les bois, derrière le restaurant Oyster Bar, et en repartir les mains vides. Les officiers se rendent sur les lieux er découvre la malle. À l’intérieur, le corps supplicié d’une femme, enveloppé dans une bâche, selon les déclarations de la police. Sa tête comporte des blessures visibles, et la victime ne porte qu’un haut de pyjama. L’autopsie conclut qu’elle est morte étranglée par une « bolo tie », une cravate de cow-boy.

L’enquête piétine. La police ne parvient pas à identifier la victime, enterré sous le nom de « Jane Doe ». Pour les enquêteurs comme pour le grand public, elle devient la « Dame du coffre ».

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Comment les enquêteurs sont-ils parvenus à identifier la victime ? 

Aux États-Unis, le pôle cold case réunit d’importants moyens et continue d’enquêter sur ce mystère. Pendant ce temps, émissions criminelles, journalistes mais aussi détectives amateurs se passionnent pour l’affaire.

En 2010, le corps de la victime est exhumé pour tenter d’effectuer des prélèvements ADN. Mais le mystère reste entier ; les os et les dents examinés sont en trop mauvais état pour pouvoir être analysés, déplore la police.

Mais en début d’année 2023, un nouveau rebondissement change la donne. Un échantillon ADN est prélevé à partir des cheveux et de la peau, collectés lors de la première autopsie de la « Dame du coffre ». La génétique parle : la victime se nomme Sylvia Atherton. Âgée de 41 ans au moment de sa disparition, elle est mère de cinq enfants rapporte la police de St Petersburg.

« Après 53 ans, cette femme a désormais un nom. Sa famille peut tourner la page« , a commenté Michael Kovacsev, chef adjoint au procureur.

Et ensuite ?

Les enquêteurs ont pris contact avec la famille de la victime. Sa fille, Syllen, peine encore à croire que le corps de la « Dame du coffre », est celui de sa mère. « C’était choquant, cela faisait si longtemps« , s’est-elle exprimé à la conférence de presse.

La jeune femme était âgée de 5 ans lorsque sa mère, originaire de Tucson, en Arizona, a quitté la ville pour s’installer à Chicago avec son nouveau mari, Stuart Brown, et trois de ses enfants, rapporte CNN. Avec son frère de 11 ans, Syllen reste vivre chez son père. « Nous pensions avoir des nouvelles au bout d’un moment… Et puis, les années passent. J’étais très jeune« , explique la jeune femme. « C’est un triste soulagement de savoir ce qui lui est arrivé. C’est évidemment une façon de mourir absolument horrible, à peine quelques années après avoir quitté la ville où nous vivons. »

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Le nouveau mari de Sylvia Atherton, décédé en 1999 à Las Vegas, n’a jamais signalé sa disparition, et ne la mentionne pas sur son testament, a affirmé la police de St Petersburg.

Les enquêteurs tentent désormais de lever le voile sur le dernier mystère de cette affaire : l’identité du meurtrier. « Nous voudrions que cette enquête soit résolue. Savoir qui a fait cela. Et je voudrais aussi retrouver mes sœurs », répète la fille de la victime.

« C’est là que les détectives amateurs entrent en jeu. Toute aide est la bienvenue pour résoudre cette enquête », a lancé la police de St Petersburg.

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Lise Tavelet / CNN