Un plan de prévention du bruit qui ne passe pas

Le nouveau Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) de l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle est lancé aujourd’hui à la consultation publique. Un collectif d’associations insatisfaites du contenu de ce PPBE s’est réuni ce matin devant la préfecture de Cergy pour se faire entendre.

« Riverains en colère ! » scande la cinquantaine d’engagés associatifs devant la préfecture de Cergy en ce jeudi matin. Sur les banderoles on peut lire « Le bruit tue », « Stop nuisances aériennes » « Roissy suffit, assez de bruit ». Ces Valdoisiens espèrent obtenir un rendez-vous avec le Préfet du Val-D’oise, signataire du PPBE.

Pour un plafonnement du trafic aérien

C’est peu dire que le nouveau Plan de Prévention du Bruit déplait. Selon l’Association de Défense Contre les Nuisances Aériennes (ADVOCNAR) et France nature environnement Île-de-France, rien n’y est envisagé pour réduire la nuisance aérienne. Au contraire même, une augmentation du trafic est prévue.

« Nous demandons une limitation du trafic de 500 000 avions par an contre 680 000 prévus par le PPBE sur 5 ans. La nuit, nous demandons la réduction de 62 000 à 30 000 vols par an » affirme Françoise Brochot, présidente de l’association ADVOCNAR. « Un échéancier de réduction du trafic nocturne doit également être établi avec pour objectif d’aboutir à un couvre-feu entre 22h et 6h. Comme c’est le cas pour d’autres aéroports européens tels Francfort ou Madrid … »

Françoise Brochot, présidente de l’association ADVOCNAR (📷Sophie Hoffmann)

Une perte de l’espérance de vie en bonne santé  

Les conséquences des nuisances aériennes sont connues : stress, anxiété, insomnies. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser le seuil de 45 décibels pour le bruit aérien avant que l’exposition répétée soit susceptible de présenter un risque pour la santé.

Le rapport de Bruitparif publié en 2019 avait estimé que le bruit des transports faisait risquer aux habitants des zones les plus denses d’Ile-de-France une perte allant jusqu’à trois ans de vie en bonne santé.

Dans son jardin, Sylvie a pu mesurer un volume sonore allant jusqu’à 60 décibels au passage des avions. Habitante de Sagy dans le Parc naturel du Vexin, elle souffre quotidiennement du bruit des avions en attente d’atterrissage à Roissy « Quand il fait beau, il peut y avoir un avion par minute… Ils volent si bas qu’on peut même distinguer les hublots ! Le bruit est tellement insupportable que je suis obligée de rentrer dans ma maison. »

Le préfet du Val-d’Oise n’a pas été en mesure de recevoir les responsables associatifs. Mais un rendez-vous est prévu dans les prochaines semaines avec le cabinet de la préfecture pour discuter des revendications des différentes associations.

Sophie Hoffmann

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