Travailleuses du sexe : des « Putains de rencontres » aux multiples revendications

Les Putains de rencontres débutent mercredi 2 juin à Lyon, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses du sexe. Avec en ligne de mire, la loi de pénalisation des clients de 2016 et une récente décision de la CEDH. 

En 2019, les travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) s’étaient rassemblés place Bellecour à Lyon à l’occasion de la Journée de lutte mondiale contre les violences faites aux TDS. ©STRASS

La 11e édition des Putains de rencontres commence mercredi à Lyon afin de célébrer la Journée internationale des travailleuses et travailleurs du sexe (TDS). L’événement, pensé pour lutter contre les violences et les stigmatisations à l’égard des TDS, se poursuivra ensuite pendant deux semaines avec notamment des conférences en ligne.

Mercredi, un rassemblement se tiendra devant l’église de Saint-Nizier. En 1975, plusieurs travailleuses du sexe avaient occupé ce lieu pour protester contre la pénalisation de leurs familles et l’emprisonnement pour prostitution. C’est l’événement fondateur en France de l’organisation collective du mouvement pour le droit des TDS.

Une première victoire devant la CEDH 

Les organisateurs du mouvement souhaitent également profiter des Putains de rencontres pour mettre en avant plusieurs messages, et notamment rappeler une récente décision de la Cour européenne des droits de l’homme. En 2019, elle avait été saisie par des TDS contestant la décision du Conseil constitutionnel qui avait validé la loi de pénalisation des clients de 2016. La CEDH a accepté la requête des TDS, mais n’a pas encore tranché.

Selon Sybelle Lésperence, secrétaire générale du syndicat du travail sexuel en France (STRASS), cette loi est contraire « au droit à la vie privée et à la protection de l’intégrité des TDS ». 

D’autres motifs de rassemblement 

Mercredi, travailleurs et travailleuses du sexe entendent aussi protester contre des agissements de la police lyonnaise. D’après Sybelle Lésperence, « contrairement à l’esprit de la loi, elle continue d’amender les TDS et la répression augmente. On repousse les travailleuses du sexe le plus loin possible, hors de la vue. Elles sont vulnérables aux attaques en bandes organisées ».

Enfin, Sybelle Lésperence explique que ces deux semaines seront l’occasion de poursuivre le rapprochement entre les mouvement des TDS et du féminisme. « On lance ces journées sous le signe du féminisme, le féminisme pro-droits des travailleurs et travailleuses du sexe, avance-t-elle, avec les mouvances intersectionelles, on nous exclut moins qu’avant, des branches locales de NousToutes ont décidé d’inclure des TDS. »

Baptiste Farge

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