Alors que la fin de la trêve hivernale débute aujourd’hui, Rachid El Assaoui s’attend à voir des « nouveaux pauvres ».
Comment analysez-vous la fin de la trêve hivernale ?
Beaucoup de monde n’aura plus de logement. Plus ça va aller, plus on aura des personnes dans la rue. Dans un premier temps, il n’y avait que des hommes. Là, on va avoir des femmes et même des familles. On rencontre des personnes qui perdent leur travail, et qui se retrouvent du jour au lendemain dans la rue. Je les appelle les nouveaux pauvres.
Comment vous organisez-vous au Secours islamique ?
On a mis en place trois maraudes alimentaires en plus des trois maraudes sociales que nous faisons habituellement. On fait aussi des distributions de colis alimentaires deux vendredis par mois, et on les a élargi aux étudiants de l’université Paris 8 (Seine-Saint-Denis) depuis le mois de mars.
Les jeunes font donc partie de ces « nouveaux pauvres » …
Oui. Avant on n’avait pas affaire à des étudiants. La plupart d’entre-eux viennent de l’étranger, ils n’ont pas accès aux bourses. Un jeune qui vivait encore chez sa mère a perdu son boulot dans la restauration. Sa mère touchait seulement le RSA, et elle ne pouvait plus le gérer. Il a dû partir, et il s’est retrouvé à la rue. Au 115, il n’y a plus de choses de faites pour les enfants en bas âge.
Baptiste FARGE