5 000 euros d’amende pour le rappeur Nick Conrad (Delphine)

Mercredi l’artiste a été condamné avec sursis pour avoir tenu des propos racistes dans un clip, diffusé cet automne à l’encontre des blancs.

Le parquet de Paris a requis mercredi une amende de 5.000 euros avec sursis à l’encontre du rappeur noir Nick Conrad, jugé pour provocation directe au crime en raison d’un clip, « Pendez les Blancs », qui avait suscité un tollé cet automne. Le rappeur, qui avait été propulsé hors de l’anonymat par cette polémique,« a outrepassé les limites autorisées de la liberté d’expression dans ce genre singulier qu’est le rap », a estimé le procureur devant la chambre de la presse du tribunal correctionnel. Aux yeux du représentant de l’accusation, « il n’y a pas d’élément de distanciation, c’est l’ensemble de l’oeuvre qui est violente ».« Il y a bien une charge violente à l’encontre d’une population, identifiable et stigmatisée, en l’occurence les blancs », a-t-il insisté. Nick Conrad, qui a perdu son emploi de réceptionniste dans un palace, « a déjà dans une certaine mesure payé les conséquences », a toutefois estimé le procureur. En septembre 2018, la diffusion de son clip ultraviolent,« PLB » pour « Pendez les Blancs », avait enflammé les réseaux sociaux.

Le racisme : « une souffrance par répercussion »

D’abord très confidentiel, ce clip repéré par des personnes proches de l’extrême droite y voyant l’expression d’un « racisme anti-blancs » avait suscité de nombreuses condamnations au sein du gouvernement et dans la classe politique.Après la diffusion du clip à l’audience, le rappeur de 35 ans, cravate, boucles d’oreilles et bracelet au poignet, a défendu une oeuvre revendicative, certes réaliste, mais de fiction, truffée de références à des films comme American History X qui tente d’expliquer l’origine du racisme et de l’extrémisme aux États-Unis. Selon Nick Conrad – un pseudonyme – il s’agit d’une dénonciation du racisme à travers l’évocation « à l’envers » de l’esclavage, des lynchages subis par les Noirs, une Histoire dont il « souffre par répercussion ».

Le tribunal l’a plusieurs fois questionné sur le discernement du public devant un clip si réaliste. Comment être sûr que certains internautes n’y verraient pas « un appel à la violence » ? l’a interrogé le président, citant ensuite un passage de la chanson appelant à tuer « des bébés blancs ». « Je compte sur le fait que ce soit trop gros pour être vrai », a répondu le rappeur. A l’issue des plaidoiries de la défense, le jugement sera mis en délibéré.

Le rapeur Nick Conrad : 5.000 euros d’amende requise pour incitation au crime ( Farah)

L’artiste s’est présenté devant le tribunal mercredi, jugé pour appel à la violence. Le procureur requiert une amende avec sursis

Le parquet de Paris a requis mercredi une amende de 5.000 euros avec sursis à l’encontre du rappeur noir Nick Conrad, jugé pour provocation directe au crime en raison d’un clip, « Pendez les Blancs », qui avait suscité un tollé cet automne.

Le rappeur, qui avait été propulsé hors de l’anonymat par cette polémique, « a outrepassé les limites autorisées de la liberté d’expression dans ce genre singulier qu’est le rap » , a estimé le procureur devant la chambre de la presse du tribunal correctionnel.

Aux yeux du représentant de l’accusation, « il n’y a pas d’élément de distanciation, c’est l’ensemble de l’oeuvre qui est violente ». « Il y a bien une charge violente à l’encontre d’une population, identifiable et stigmatisée, en l’occurence les blancs », a-t-il insisté.


Procès du racisme anti-blanc

Nick Conrad, qui a perdu son emploi de réceptionniste dans un palace, « a déjà dans une certaine mesure payé les conséquences », a toutefois estimé le procureur. En septembre 2018, la diffusion de son clip ultraviolent, « PLB » pour « Pendez les Blancs », avait enflammé les réseaux sociaux. D’abord très confidentiel, ce clip repéré par des personnes proches de l’extrême droite y voyant l’expression d’un « racisme anti-blancs » avait suscité de nombreuses condamnations au sein du gouvernement et dans la classe politique. Après la diffusion du clip à l’audience, le rappeur de 35 ans, cravate, boucles d’oreilles et bracelet au poignet, a défendu une oeuvre revendicative, certes réaliste, mais de fiction, truffée de références à des films comme American History X qui tente d’expliquer l’origine du racisme et de l’extrémisme aux États-Unis.

Selon Nick Conrad – un pseudonyme – il s’agit d’une dénonciation du racisme à travers l’évocation « à l’envers » de l’esclavage, des lynchages subis par les Noirs, une Histoire dont il « souffre par répercussion ». Le tribunal l’a plusieurs fois questionné sur le discernement du public devant un clip si réaliste. Comment être sûr que certains internautes n’y verraient pas « un appel à la violence » ? l’a interrogé le président, citant ensuite un passage de la chanson appelant à tuer « des bébés blancs ». « Je compte sur le fait que ce soit trop gros pour être vrai », a répondu le rappeur. A l’issue des plaidoiries de la défense, le jugement sera mis en délibéré.

États-Unis : le shutdown au jour le jour (Sébastien)

Le 22 décembre 2018, le troisième shutdown depuis le début du mandat de Donald Trump a commencé aux États-Unis. Le Président républicain s’oppose aux Démocrates, majoritaires au Congrès depuis les élections de mi-mandat en novembre, sur la politique migratoire et la construction d’un mur à la frontière avec Mexique. Faute d’accord entre les deux camps, le Congrès bloque le budget fédéral, mettant au point mort les services publics à l’exception de ceux considérés comme essentiels. Quelles conséquences, au quotidien, pour les États-Unien.ne.s ?

Longévité de Jeanne Calment : les arguments qui sèment le trouble (Hayet)

Jeanne Calment, considérée comme la doyenne de l'humanité est-elle bien morte à 122 ans? Des chercheurs russes ouvrent ont ouvert le débat fin décembre.
Considérée officiellement comme la doyenne de l’humanité, Jeanne Calment est  née en 1875, mais est-elle bien morte en 1997, à 122 ans ? Copyright : DR

 

Des chercheurs russes ont remis en cause le record de la doyenne de l’humanité, prétendant  que sa fille Yvonne aurait pris sa place après sa mort en 1934. Retour sur une controverse scientifique qui a enflammé la Toile.

 

L’information, tombée aux derniers jours de l’année,  a dû animer bien des repas familiaux. Jeanne Calment, doyenne de l’humanité au record indisputé jusqu’à aujourd’hui, ne serait pas morte à 122 ans en 1997, mais en 1934, à 59 ans. Yvonne, sa fille, officiellement morte d’une pleurésie à cette date, aurait usurpé l’identité de sa défunte mère. Pourquoi une telle substitution ? Afin d’échapper aux droits de succession. C’est la théorie du mathématicien Nikolay Zak,  détaillée dans son étude « Jeanne Calment: the secret of longevity », et du gérontologue Valeri Novosselov. Les deux Russes, soutenus par un certain Yuri Deigin, PDG d’une start-up  traitant de l’usure de l’organisme, ont réussi en cette fin d’année à enflammer les réseaux sociaux autour de ce mythe national français.

 

 

  • Sur quels éléments repose leur théorie ?

    Leur point de départ est un faisceau de soupçons né il y a plus de 10 ans autour d’une possible fraude aux assurances de la famille Calment : la fille Yvonne aurait remplacé la mère Jeanne pour continuer à percevoir de l’argent de la part de son assurance avec lequel elle avait signé un contrat en viager. Les deux Russes s’appuient sur:

– Un article  publié en 2007 dans La Lettre de l’assurance et évoquant une « possible fraude » de la famille Calment.

– Le livre d’un spécialiste du monde de l’assurance Jean-Pierre Daniel, qui décrit les détails de cette fraude dans son ouvrage L’assurance et ses secrets : tout ce que votre assureur ne vous a jamais dit.

– Le témoignage anonyme d’un commissaire contrôleur au ministère des Finances, selon lequel une enquête concernant des doutes sur la longévité de Jeanne Calment a été enterrée pour préserver la réputation de cette gloire nationale, permettant ainsi à la vieille dame de continuer à percevoir sa rente.

Mais leur thèse s’appuie principalement sur une étude comparative entre des photos de Jeanne et Yvonne jeunes et celles de la vieille dame détentrice du record qui aboutit cette conclusion: c’est la jeune Yvonne qui lui ressemble le plus. A contrario, parmi les 17 éléments présentés par le chercheur Nikolay Zak, figure une copie de la carte d’identité de Jeanne Calment datée des années 1930 montrant des différences physiques entre la jeune Jeanne et la doyenne de l’humanité : formes des oreilles différentes, cou plus court et moins épais, menton fuyant…

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Selon Nicolaï Zak, la forme des oreilles de Jeanne Calment seraient différentes entre la photo des années 1930 et celle prise les dernières années de sa vie / © « Jeanne Calment: the secret of longevity » sur le site ResearchGate.

L’ordre donné par la  vieille dame de brûler toutes ses photos de sa famille lorsque la ville d’Arles lui a demandé de les fournir pour les archives de la ville.

Deux documents  suspects : un acte de recensement de 1931 dans lequel Yvonne ne figure pas et son acte de décès de 1934, établi seulement par une dame de 71 ans, qui n’était ni médecin, ni infirmière.

  • La contre-offensive scientifique

    « Une théorie abracadabrantesque« . C’est l’avis de Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Institut nationale de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui a covalidé le record de longévité de Jeanne Calment. Selon lui, les recherches russes sont « à charge » et n’examinent « jamais les faits en faveur de l’authenticité de la longévité de Madame Calment ».

    « Vous imaginez le nombre de personnes qui auraient menti…Du jour au lendemain, Fernand Calment [le mari de Jeanne Calment mort en 1942] aurait fait passer sa fille pour son épouse et tout le monde aurait gardé le silence », pointe l’expert dans Le Parisien.

     

    Le maire d’Arles à l’époque de la mort de Jeanne Calment, Michel Vauzelle, juge lui aussi que cette théorie est « complètement impossible et invraisemblable », Jeanne Calment étant suivie selon lui par de nombreux médecins, dont celui qui l’a soignée durant les dernières années de sa vie, qui a également jugé les conclusions de ces recherches « absurdes« .

    Certains scientifiques français ont cependant jugé favorablement le travail des deux Russes.  Nicolas Brouard, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques en France, a ainsi qualifié, dans une interview à l’AFP, leurs recherches « d’indépendantes » et a même  appelé à une exhumation du corps de la défunte… Seule issue pour mettre fin à la controverse…avec le risque d’enterrer, en même temps, un symbole national.