Trois nouveaux athlètes russes reconnaissent s’être dopés

Trois athlètes russes, dont Yuliya Chermoshanskaya, championne olympique du relais 4×100 mètres aux Jeux olympiques en 2008, viennent d’avouer s’être dopés après une nouvelle analyse de leurs échantillons sanguins prélevés entre 2008 et 2013. Yuliya Chermoshanskaya était déjà suspendue depuis août dernier suite à la découverte de stanozolol et de turinabol (stéroïdes) dans ses échantillons. Les lanceurs de poids Anna Omarova et Soslan Tsirikhov ont également reconnu avoir pris des produits dopants, après un contrôle positif.

Ces aveux font suite à ceux de cinq athlètes russes qui avaient reconnu le mois dernier s’être dopés suite aux nouvelles analyses de leurs échantillons sanguins prélevés pendant les Jeux olympiques de Londres en 2012 et les Championnats du monde en 2013.

 

Chloé Tixier

Présidentielle : ce que proposent M. Le Pen et E. Macron pour le sport

Depuis le début de la campagne présidentielle, le sport est absent des discours des candidats. A quelques jours du second tour, focus sur les propositions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.

Alors qu’une soixantaine de sportifs viennent d’appeler à voter pour Emmanuel Macron, le sport passe souvent aux oubliettes en période électorale. Pourtant, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont tous deux sportifs. Le premier pratique le tennis et la course à pied tandis que la seconde ne jure que par la voile et l’équitation. Le candidat d’En Marche ! a même avoué être fan de l’Olympique de Marseille (OM).

Consensus autour de Paris 2024

Même s’ils s’opposent sur de nombreux domaines, les deux candidats semblent s’entendre sur un point : la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024. Emmanuel Macron soutient « pleinement la candidature de Paris à l’organisation des Jeux olympiques » tout comme Marine Le Pen. Elle fait quand même part de deux inquiétudes : le slogan en anglais « Made for sharing » qu’elle qualifie de « délirant et de soumission culturelle au monde anglo-saxon » et le manque de sécurité qui pourrait être un « inconvénient » pour la candidature française.

Emmanuel Macron soutient également la candidature de la France pour la Coupe du monde de rugby en 2023 et les « Gay Games » (manifestation sportive ouverte à tous, sans distinction d’âge, d’orientation sexuelle, de religion, de nationalité, ndlr) qui se dérouleront à Paris en 2018.

Quid des sportifs de haut-niveau ?

Concernant les sportifs professionnels, Emmanuel Macron a une proposition claire : « Nous ferons en sorte que d’ici la fin du quinquennat, l’ensemble des sportifs de haut niveau soient en formation ou en contrat avec une entreprise « , indique-t-il dans son programme. Pour Marine Le Pen, le sport de haut niveau n’est pas sa priorité. Une seule de ses propositions est consacrée au sujet. Elle prône la mise en place d’un « contrat sportif de haut niveau d’une durée de trois ans renouvelable permettant aux sportifs amateurs représentant la Nation dans les compétitions internationales de vivre dignement et de se consacrer entièrement à leur discipline. »

Un enjeu de santé pour Macron, une question de sécurité pour Le Pen

Emmanuel Macron fait du sport une question de santé publique. Il souhaite élever le nombre de sportifs réguliers en France de 10%, ce qui représenterait trois millions de nouveaux sportifs. Il veut aussi la « signature d’un accord national interprofessionnel visant à organiser et faciliter la pratique du sport dans les entreprises. » Les personnes souffrant d’une affection de longue durée qui doivent pratiquer une activité physique verront leur licence sportive remboursée.

A l’inverse, Marine Le Pen axe plutôt le sport sur un thème qui lui est cher : la sécurité. Elle souhaite éviter les « violences dans le sport amateur et imposer le respect strict de la laïcité et de la neutralité dans tous les clubs sportifs ». Une manière selon elle de lutter contre la « financiarisation » du sport professionnel.

 

Chloé Tixier

 

Sape & Co : la référence de la sape parisienne (2/3)

Au 10 rue de Panama (18è arrondissement), la devanture de Sape & Co ne paye pas de mine. Juchée entre une boucherie et un salon de coiffure, le logo est poussiéreux et la vitrine peu éclairée. Cette boutique est pourtant considérée comme l’antre de la sape à Paris. Ouverte en juin 2005 par Jocelyn Armel, plus communément appelé ‘le Bachelor’, Sape & Co attire aujourd’hui des clients du monde entier. « On a beaucoup d’Américains qui viennent essayer nos costumes », explique Kélina, la nièce du ‘Bachelor’. « J’aide mon oncle à la vente quand j’ai du temps ». La jeune femme prétend modestement ne pas pouvoir expliquer grand chose sur la sape, mais elle a pourtant habillé de nombreuses personnalités. Sur son téléphone, les photos défilent : l’écrivain Alain Mabanckou, le chanteur Singuila ou encore l’animateur Antoine de Caunes. « Je les ai tous relookés. Tout le monde peut aimer la sape », se félicite-elle.

L’amour de la sape au-delà des différences, telle est la philosophie de Sape & Co. « Il serait faux de dire que la couleur ce n’est que pour les blacks. Un babtou (un blanc) peut également se saper. En fait il faut juste savoir trouver la bonne », assure Kélina. Et pour cause, sept clients sur dix sont des « Français de souche ». « L’autre jour, un Suisse est passé dans la boutique, il avait repéré la tenue que j’avais mise en vitrine et il m’a dit : « Je veux la même pour mon mariage ». Il était très content du résultat », affirme-t-elle. 

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Crédit Photo : Julien Percheron

« Des matériaux qui viennent d’Italie »

Même si la couleur ne définit pas l’art de la sape, elle est pourtant bien présente dans la boutique : des costumes jaunes, violets, verts, bleus ou encore rouges occupent tous les murs du local. Allant du 46 au 62, les modèles sont disponibles en quantité limitée. « Nous avons environ cinq pièces par modèle », explique Kélina. Comptez 150 euros pour une veste et environ 350 pour un costume entier. « Ce sont des matériaux qui viennent d’Italie, les clients sont souvent surpris par les prix car ce n’est pas si cher que ça », réplique Kélina. Et si l’on s’imagine que la sape est réservée aux hommes, Kélina nous assure le contraire : « Les femmes aussi peuvent être relookées à la garçonette. Et puis nous distribuons une marque féminine avec des robes par exemple. »

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

La musique de Papa Wemba résonne dans la boutique. Figure de la rumba congolaise et prince de la sape, il a longtemps été habillé par « le Bachelor ». Kélina nous montre fièrement son premier calendrier posthume. « Vous savez, il a collaboré avec beaucoup de maisons de couture, mais Connivences (la marque du ‘Bachelor’) fut la seule marque à se rendre à Kinshasa pour son enterrement. Ils étaient tous les deux des fils du Congo », déclare Kélina.

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

Une vie de quartier

Mais Sape & Co, ce n’est pas que le bling bling, au contraire, la vie de quartier s’y fait beaucoup sentir. Tonton Louz, la soixantaine, vient souvent discuter avec Kélina ou son oncle : « J’habite ici depuis 1999, donc quand j’ai du temps je viens ici », explique-t-il. Ici, on discute vêtements, musique mais aussi politique. « Vous savez moi j’ai connu la France sous Giscard », s’exclame Tonton Louz. Ce Congolais arrivé en France en 1979 a vu le quartier de Château Rouge évoluer, et il tient à le défendre. « Ici, vous pouvez vous balader tranquillement, personne ne viendra vous embêter », ajoute-il. Ici, les sapeurs sont connus et reconnus, mais Tonton Louz admet que ce temps est révolu pour lui : « J’ai des enfants maintenant, je suis trop vieux pour ça. Et puis il y en a qui s’habillent comme ça pour rester chez eux, c’est trop », assure-t-il. Si l’ancienne génération est prête à passer le flambeau, la boutique Sape & Co semble avoir de beaux jours devant elle.

Blanche Vathonne

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Portrait : « La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien », rencontre avec « le Bachelor » (3/3)

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

Jocelyn Armel est un sapeur, un vrai. Propriétaire de la boutique Sape & Co, lieu emblématique du quartier parisien de Château-Rouge depuis près de 12 ans, il s’est imposé sur le marché de la sape dans la capitale. Rencontre avec un personnage haut-en-couleurs.

Arriver avec une heure de retard, un minimum pour tout sapeur qui se respecte. Celui qu’on surnomme « le Bachelor » ne déroge pas à cette règle : pris en photo par les passants, il salue tout le monde et se pavane rue de Panama, dans le 18è arrondissement de Paris. Il est chez lui. Ses habits contrastent avec la saleté environnante, les poubelles renversées et les odeurs de poisson.

A peine dans son magasin, il s’empare du balai et s’empresse de nettoyer les feuilles mortes amassées devant la vitrine. « C’est l’ère Macron, ça les enfants, vous allez vite travailler maintenant », plaisante-t-il. Il fait le show, montre ses chaussettes et dévoile sa pose fétiche. De taille moyenne, « le Bachelor » enchaîne les punchlines « Vous les Français vous êtes trop bizarres, vous, la cinquième puissance mondiale, refusez de voter pour un banquier, c’est comme refuser de voter pour un médecin ».

Il s’excuse pour cette entrée en matière, pour lui ce qui compte c’est la sape. D’origine congolaise, arrivé en 1977 et aîné d’une fratrie de 6 enfants, il a hérité du restaurant de sa mère rue de Panama en 2005 qu’il a transformé en boutique.

« Lorsque ma mère me cède cette boutique,  j’avais l’intention d’ouvrir une boutique au Congo. J’avais déjà de la marchandise que j’avais acheté en Italie mais c’était la guerre. Donc lorsqu’on me cède ce local je me dis pourquoi pas. »

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

« La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien »

Alors que la sape est traditionnellement considérée comme une dépense absurde, pour « le Bachelor » c’est un moyen de subvenir aux besoins de sa famille. « Je suis l’aîné d’une fratrie de six enfants donc chez nous les Africains, ça veut dire que les parents mettent tous vos espoirs sur vous » précise-t-il. Très intéressé par les vêtements dès son plus jeune âge, il a travaillé comme saisonnier puis responsable chez Daniel Echter. Une maison qui lui a permis de se rendre compte de l’impact que la sape a sur les Français. Il était alors courant que des clients lui demandent d’où venaient ses habits colorés, raconte-t-il. Il faisait remonter l’information à ses supérieurs qui lui rétorquaient ne pas pouvoir vendre autre chose que du noir ou du bleu marine. « Je me disais qu’un jour si j’avais une boutique, j’essaierais de mettre les couleurs », explique-t-il avec beaucoup de fierté.

Cet amour de la sape, il le tient de son père :

« Alors là c’est ce qu’on appelle les avantages de filiation, si je peux m’exprimer ainsi. Il y a des choses qu’on est amenés à faire dans la vie qu’on fait parfois sans explication soit par mimétisme ou parce qu’on a vu son oncle ou son grand-frère ou son papa. Je crois que ce fut mon cas, en tout cas mon père était très élégant, il aimait s’habiller. »

L’enfant de Brazzaville habille désormais les plus grands, de Papa Wemba à Antoine de Caunes, plus récemment. « Les médias ont beaucoup fait pour moi. Ces émissions font qu’aujourd’hui la sape elle-même est reconnue », affirme-t-il. Très soucieux de démocratiser cet art de vivre, « le Bachelor » tient à faire perdurer cette mode au-delà des sexes et des communautés. Une mode à la portée de tous : « La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien. Ce n’est pas parce que tu vas chez Cartier ou Louis Vuitton que tu es un sapeur, tu peux aller chez Zara ou même ici à Clignancourt. Il suffit que tu exploses dans ce que tu aimes. »

Mathilde Poncet et Blanche Vathonne

 

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