La métamorphose du Bataclan : un second souffle, un an après les attentats

Presqu’un an jour pour jour après l’attentat du 13 novembre qui a fait 90 morts et des centaines de blessés, la mythique salle de concert va rouvrir ses portes. Le chanteur britannique Sting sera le premier à jouer dans le Bataclan, entièrement refait à neuf mais à l’identique, après huit mois de travaux.

La musique va de nouveau résonner dans les murs du Bataclan. Le 12 novembre, à la veille des cérémonies de commémoration, le chanteur Sting sera le premier artiste à se produire dans ce « nouveau Bataclan », qui s’est débarrassé de tous ses anciens meubles et objets. Une métamorphose importante pour commencer un nouveau chapitre, après un an de fermeture à la suite des attentats du 13 novembre. « Du toit jusqu’au plancher, des peintures jusqu’aux carrelages. Nous avons même décidé de changer les sièges, alors qu’il n’y avait pas de sièges le soir du 13 novembre, car c’était un concert debout. On voulait être certain qu’il ne resterait rien de cette soirée », a expliqué Jérôme Langlet, le président de la salle.

Le Bataclan a été fermé pendant un an après l'attentat du 13 novembre. Huit mois de travaux ont été nécessaires pour rénover la salle entièrement.
Le Bataclan a été fermé pendant un an après l’attentat du 13 novembre. Huit mois de travaux ont été nécessaires pour rénover la salle entièrement. AFP PHOTOS/Archives

Il s’agit de « tout changer pour ne rien changer », car si le Bataclan se pare de nouveaux atours, son âme est restée la même. Les habitués de la salle de concert ne seront donc pas dépaysés par ce changement, à deux exceptions près : le hall qui était très sombre est maintenant plus lumineux, et les poteaux en plâtre sur les balcons ont été enlevés. Plus de 25 entreprises ont travaillé pour donner une nouvelle vie au Bataclan, soit plus de 100 ouvriers tous les jours. Peu de temps après le drame, plusieurs entreprises, des artisans et d’autres volontaires sont venus apporter leur aide pour la reconstruction. « Cela a été une petite lumière dans le processus. Cela a été incroyable, le nombre de personnes qui sont venues… Ça nous a beaucoup touchés », s’est ému Jérôme Langlet.

Ramener le Bataclan à la vie

A une semaine du concert, le mystère reste entier : hormis les travailleurs, personne n’a encore pu voir à quoi ressemblait le Bataclan, pas même la presse. Le directeur de la salle s’est d’ailleurs félicité qu’aucune image ne soit sortie avant l’heure. « J’ai envie qu’on voie le Bataclan vivre, avec du public, des artistes. Je ne veux pas que les premières images le montrent vide », a-t-il ajouté.

En attendant le 12 novembre prochain, il est seulement possible de voir la façade rénovée du Bataclan. / Martin BUREAU AFP PHOTOS
En attendant le 12 novembre prochain, il est seulement possible de voir la façade rénovée du Bataclan. / Martin BUREAU AFP PHOTOS

Au lendemain du concert de réouverture, une plaque commémorative sera apposée sur la façade du Bataclan. Les membres du groupe Eagles of Death Metal qui jouait le soir de l’attaque devraient être présents, ainsi que des rescapés de la tuerie. En revanche, la salle de concert sera fermée le jour anniversaire du drame. « Ce sera un moment de recueillement, nous ne ferons rien. Chacun se recueillera comme il le souhaite », a précisé Jérôme Langlet.

De son côté, le chanteur britannique Sting entend « commémorer et honorer ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque de l’année dernière, et célébrer la musique et la vie que représente cette salle de spectacle mythique », lors de son concert le 12 novembre. L’artiste ne recevra pas de cachet pour sa prestation et les recettes seront versées aux associations « Life For Paris » et « 13 Novembre: Fraternité et Verité ».

De nombreux concerts ont déjà été programmés jusqu’au printemps avec, entre autres, Marianne Faithfull, Youssou Ndour, le groupe Tinariwen, Yael Naim ou encore FFF. De quoi redonner au Bataclan tout son dynamisme et inciter les amateurs de musique à revenir voir jouer leurs artistes préférés, comme avant.

 

Marie-Hélène Gallay avec AFP

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