Présidentielle : Marine Le Pen recule sur l’âge de départ à la retraite

Marine Le Pen a annoncé mercredi que le retour de la retraite à 60 ans ne serait pas possible sans le « retour à l’emploi ». En direct sur « Facebook Lounge » et LCI, la candidate du Front national a expliqué que la retraite avec 40 annuités de cotisations serait effective « probablement vers la fin du quinquennat ». Jusqu’ici son programme prévoyait que cette mesure serait effective dans «  les deux premiers mois de son mandat ».

Mais Marine Le Pen a rétropédalé expliquant désormais que le retour à l’emploi était nécessaire. « On culpabilise souvent les Français en disant ‘ça coûte une fortune’…. En réalité, ça coûte 17 milliards d’euros. »

Une reculade qui était prévisible car Marine Le Pen laissait ouverte la possibilité d’un allongement de la durée du travail. « Si, en ayant fait tous (ces efforts), on s’aperçoit qu’il y a encore un problème avec le système des retraites, je me tournerai vers les Français et je leur dirai ‘J’ai fait tout ce qui est nécessaire, là je suis obligée de me tourner vers vous pour faire un effort’« , avait-elle déclaré en mars.

Ce recul n’est pas le premier. Le wee-end dernier, Marine Le Pen avait nuancé son projet de sortie de l’euro lors de son accord avec Nicolas Dupont-Aignan. Comme en témoigne la réaction du maire LR de Bordeaux, Alain Juppé.

 

Mathilde Poncet

 

Portrait : « La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien », rencontre avec « le Bachelor » (3/3)

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

Jocelyn Armel est un sapeur, un vrai. Propriétaire de la boutique Sape & Co, lieu emblématique du quartier parisien de Château-Rouge depuis près de 12 ans, il s’est imposé sur le marché de la sape dans la capitale. Rencontre avec un personnage haut-en-couleurs.

Arriver avec une heure de retard, un minimum pour tout sapeur qui se respecte. Celui qu’on surnomme « le Bachelor » ne déroge pas à cette règle : pris en photo par les passants, il salue tout le monde et se pavane rue de Panama, dans le 18è arrondissement de Paris. Il est chez lui. Ses habits contrastent avec la saleté environnante, les poubelles renversées et les odeurs de poisson.

A peine dans son magasin, il s’empare du balai et s’empresse de nettoyer les feuilles mortes amassées devant la vitrine. « C’est l’ère Macron, ça les enfants, vous allez vite travailler maintenant », plaisante-t-il. Il fait le show, montre ses chaussettes et dévoile sa pose fétiche. De taille moyenne, « le Bachelor » enchaîne les punchlines « Vous les Français vous êtes trop bizarres, vous, la cinquième puissance mondiale, refusez de voter pour un banquier, c’est comme refuser de voter pour un médecin ».

Il s’excuse pour cette entrée en matière, pour lui ce qui compte c’est la sape. D’origine congolaise, arrivé en 1977 et aîné d’une fratrie de 6 enfants, il a hérité du restaurant de sa mère rue de Panama en 2005 qu’il a transformé en boutique.

« Lorsque ma mère me cède cette boutique,  j’avais l’intention d’ouvrir une boutique au Congo. J’avais déjà de la marchandise que j’avais acheté en Italie mais c’était la guerre. Donc lorsqu’on me cède ce local je me dis pourquoi pas. »

Crédit Photo : Julien Percheron
Crédit Photo : Julien Percheron

« La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien »

Alors que la sape est traditionnellement considérée comme une dépense absurde, pour « le Bachelor » c’est un moyen de subvenir aux besoins de sa famille. « Je suis l’aîné d’une fratrie de six enfants donc chez nous les Africains, ça veut dire que les parents mettent tous vos espoirs sur vous » précise-t-il. Très intéressé par les vêtements dès son plus jeune âge, il a travaillé comme saisonnier puis responsable chez Daniel Echter. Une maison qui lui a permis de se rendre compte de l’impact que la sape a sur les Français. Il était alors courant que des clients lui demandent d’où venaient ses habits colorés, raconte-t-il. Il faisait remonter l’information à ses supérieurs qui lui rétorquaient ne pas pouvoir vendre autre chose que du noir ou du bleu marine. « Je me disais qu’un jour si j’avais une boutique, j’essaierais de mettre les couleurs », explique-t-il avec beaucoup de fierté.

Cet amour de la sape, il le tient de son père :

« Alors là c’est ce qu’on appelle les avantages de filiation, si je peux m’exprimer ainsi. Il y a des choses qu’on est amenés à faire dans la vie qu’on fait parfois sans explication soit par mimétisme ou parce qu’on a vu son oncle ou son grand-frère ou son papa. Je crois que ce fut mon cas, en tout cas mon père était très élégant, il aimait s’habiller. »

L’enfant de Brazzaville habille désormais les plus grands, de Papa Wemba à Antoine de Caunes, plus récemment. « Les médias ont beaucoup fait pour moi. Ces émissions font qu’aujourd’hui la sape elle-même est reconnue », affirme-t-il. Très soucieux de démocratiser cet art de vivre, « le Bachelor » tient à faire perdurer cette mode au-delà des sexes et des communautés. Une mode à la portée de tous : « La sape c’est l’art de s’aimer au quotidien. Ce n’est pas parce que tu vas chez Cartier ou Louis Vuitton que tu es un sapeur, tu peux aller chez Zara ou même ici à Clignancourt. Il suffit que tu exploses dans ce que tu aimes. »

Mathilde Poncet et Blanche Vathonne

 

A lire aussi :

La sapologie, une histoire de chiffons (1/3)

Sape & Co, la référence de la sape parisienne (2/3)

 

La ministre philippine de l’Environnement Regina Lopez limogée

Ennemie de l’industrie minière, la ministre philippine de l’Environnement Regina Lopez a perdu, ce mercredi, son poste. Aux Philippines, la nomination de chaque membre du gouvernement doit être validée par le Congrès dans un processus qui peut durer des mois. Membre du gouvernement depuis presque un an, Regina Lopez n’avait pas attendu sa confirmation pour déclarer la guerre à l’industrie minière qu’elle accuse de corruption et d’atteintes graves à l’environnement.

Durant son mandat, elle a été confrontée à une vive résistance du secteur minier qui a mené un lobbying auprès de la Commission des nomination du Congrès. Malgré le soutien que le président Rodrigo Duterte a apporté à Regina Lopez, la commission parlementaire a refusé ce mercredi de valider la nomination de la ministre.

« Si vous souhaitez être confirmé, ne vous attaquez pas aux grosses entreprises », s’est insurgée Mme Lopez dans une conférence de presse.

Le pays est le premier producteur mondial de nickel et l’un des grands exportateurs de cuivre. Pour protéger l’environnement, Regina Lopez avait tenté de fermer 28 des 40 mines philippines.

Malgo Nieziolek

 

Pour Nicolas Dupont-Aignan, les manifestants de Yerres sont les « idiots utiles du système »

Dans un entretien au journal Le Parisien, Nicolas Dupont-Aignan a qualifié d' »idiots utiles du système » les manifestants qui se rassemblent depuis trois jours devant sa mairie de Yerres, dans l’Essonne, contre son alliance avec Marine Le Pen.

« Tous ces gauchistes qui viennent en bus protester devant ma mairie feraient mieux de protester contre M. Macron, qui va leur faire une loi Travail bis », a ajouté le fondateur de Debout la France, parti qui, selon lui, reste indépendant du Front national. Dans un courrier adressé aux maires de son agglomération, il affirme également ne pas vouloir démissionner, malgré les demandes d’abandonner son mandat de président de celle-ci.

« C’est extrêmement grave ce qu’ils font car cela veut dire qu’il n’y a plus d’expression politique pour un élu. Eux, ils ont appelé à voter Macron après l’avoir combattu. Je n’ai pas de leçons à recevoir de gens qui ont trompé leurs électeurs », a conclu celui qui deviendra Premier ministre si Marine Le Pen est élue le 7 mai.

Anaëlle De Araujo