Des règles sanitaires insuffisantes dans les restaurants français ?

Formation d’hygiène alimentaire minimale, contrôles insuffisants… Après la mort d’une personne suite à une intoxication à la toxine botulique, des professionnels de la restauration soulignent un manque d’encadrement de l’hygiène alimentaire.   

« L’Etat est dans l’incapacité de contrôler quoi que ce soit ». Ce membre de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), n’est pas dupe. Pour lui, l’hygiène alimentaire des restaurants français est délaissée. « Il n’y a pas beaucoup de réglementation ».

Mardi 12 septembre 2023, une femme est décédée après avoir « consommé des sardines en bocal » dans un restaurant de Bordeaux. Les sardines étaient faites maisons. « C’est commun de faire soi-même ses conserves, les gens ne réalisent pas le risque que cela peut encourir », explique Juliette Durchêne, gérante du centre SCL Vannes. Alors que neuf personnes sont actuellement hospitalisées à Bordeaux et en Ile-de-France, cet évènement pose la question des règles sanitaires obligatoires en France et de leur application.

Une formation d’hygiène courte et sans suivi annuel

« Chaque entreprise a pour obligation de mettre en place un Plan de Maîtrise Sanitaire », explique Stéphanie Chevalier Lopez, consultante en hygiène alimentaire auprès des métiers de bouche. Ce plan rassemble des mesures préventives, en autocontrôle, pour assurer l’hygiène alimentaire d’un établissement de restauration. Il repose notamment sur une formation HACCP de deux jours, obligatoire depuis le 1er octobre 2012. Créée pour la NASA, dans les années 60, elle permettait de garantir la sécurité des aliments des astronautes. Celle-ci prévoit l’analyse des dangers à chaque étape de la production en vue de leur maîtrise. Il suffit aux responsables d’établissements de restauration d’avoir une personne dans leur effectif qui justifie d’une formation en matière d’hygiène alimentaire. Mais, le renouvellement de cette formation n’est pas obligatoire.

« Dans mon restaurant, tout mon personnel est formé ». Fabrizio Cosso, gérant du restaurant Dolce&Italia à Hyères estime que l’entièreté d’une équipe de restauration devrait disposer de cette formation d’hygiène. Il regrette que son renouvellement annuel ne soit pas obligatoire et que les contrôles de la DDPP se fassent rares. « Dans les grosses sociétés où j’ai travaillé, il y avait des contrôles d’hygiène internes réguliers, mais pour les restaurateurs indépendants, il faudrait plus de passages et d’audit ».

« Les intoxications comme celle liée à la toxine botulique restent très rares » Juliette Dorchêne, gérante du centre SCL de Vannes.

Dans cette lignée, des cabinets de conseils comme SCL qualité accompagnent les restaurateurs en France sur la partie hygiène et sécurité. « Quand on est restaurateur, on n’est pas expert en hygiène, chacun son métier, on se doit de les accompagner », estime Juliette Dorchêne, gérante du centre SCL Vannes qui nuance « les intoxications comme celle liée à la toxine botulique restent très rares ! ». En 2017, quatre foyers de botulisme ont été recensés dans le pays selon Santé publique France. L’UMIH confirme, s’il y a un manque de réglementation, « les problèmes d’hygiène restent très rares ».

Allemagne: un leader d’extrême droite sera jugé pour un slogan nazi

Une des figures du parti allemand d’extrême droite AfD, en hausse dans les sondages, sera jugé pour l’utilisation d’une formule inspirée d’un slogan nazi lors d’un meeting électoral, a-t-on indiqué mercredi de source judiciaire.

Björn Höcke, responsable du parti allemand d’extrême droite l’AfD en Thuringe, région où ce parti rêve d’accéder au pouvoir en 2024, est renvoyé en justice après que le tribunal de Halle (est) a validé l’acte d’accusation à son encontre pour utilisation de symboles contraires à la constitution. Björn Höcke avait proféré la phrase en plein meeting électoral.

Un délit passible de 3 ans de prison

En Allemagne, où la loi interdit formellement l’utilisation de slogans de l’époque nazie ou l’exhibition en public de symboles du IIIe Reich, ce délit est passible de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

Höcke, 51 ans, comparaîtra pour avoir déclaré « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne », lors d’un meeting électoral fin mai 2021 à Merseburg. Or, « Tout pour l’Allemagne » était un slogan connu de la Section d’assaut (SA) du parti national-socialiste.

Le dirigeant régional de l’AfD fait partie de l’aile la plus radicale du parti, surveillée de près par les services de renseignements.

Pour l’utilisation du même slogan sur une affiche de campagne, découverte vendredi, la police de Passau, en Bavière (sud), a annoncé lundi avoir ouvert une enquête à l’encontre d’un autre homme politique de l’AfD, candidat aux élections locales qui se tiendront le 8 octobre.

L’AfD en progression en Allemagne

Le parti d’extrême droite, entré au parlement en 2017, connaît une poussée dans des sondages récents qui le placent en deuxième position, derrière les conservateurs de la CDU mais devant le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz.

Ses scores sont encore plus élevés dans les Etats régionaux de l’Est de l’Allemagne, dont fait partie la Thuringe et où des élections régionales se tiendront l’an prochain. L’AfD compte sur ces scrutins pour concrétiser sa percée.

En Allemagne, cette progression s’accompagne d’une remise en cause de la culpabilité nationale qui a dominé l’après-guerre, de la banalisation de symboles nazis ou d’une tendance à relativiser leurs crimes.

Fin juillet, des inconnus avaient remplacé le drapeau arc-en-ciel hissé en permanence à la gare de Neubrandenbourg (est) par un étendard avec une croix gammée.

Avec l’AFP.

Pétrole : une pénurie aux conséquences incertaines

L’AIE prévoit une «importante pénurie de l’offre» de pétrole au 4e trimestre 2023. Getty – Kirill Gorskov / EyeEm

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit une importante pénurie de l’offre d’hydrocarbure dans son rapport mensuel. Cette annonce intervient alors que le directeur de cette organisation a annoncé au Financial Times le déclin de la demande mondiale de pétrole d’ici à la fin de la décennie.

L’addition à la pompe risque encore d’être salée. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une « importante pénurie de l’offre » de pétrole sur les trois derniers mois de l’année 2023 dans son nouveau rapport. Elle entrainerait un déficit de la ressource, déjà au plus haut avec un baril au-dessus des 88 $, pouvant amener à une hausse des prix dans les stations essences.

L’annonce de l’AIE a fait flamber lundi les cours sur les marchés : en séance, les deux références de l’or noir ont atteint un niveau inédit depuis la mi-novembre 2022. « Avant avec la pandémie, on avait eu un temps où la chute des prix avait conduit à un prix historiquement bas. Désormais, les pays producteurs, notamment l’Arabie Saoudite veulent trouver un juste prix, leur convenant ainsi qu’aux Occidentaux », souligne Paul Tourret, économiste.

Ajustement durable du marché

Pour cela, l’Arabie saoudite, la Russie, ainsi qu’une partie des pays producteurs ont décidé de continuer de limiter leurs productions. Cette restriction de la demande devrait mécaniquement amener les prix à la pompe à la hausse, déterminés par les ressources disponibles dans les sols mais aussi les taxes et les marges des distributeurs. « Le prix du pétrole est poussé à la hausse par la persistance d’une offre insuffisante sur le marché au cours des troisième et quatrième trimestres », expliquent les analystes de DNB à l’AFP.

« Ceux à quoi nous assisons, c’est un véritable ajustement du marché »

Paul Tourret, économiste à l’Inserm

Pour autant, cette décision ne devrait pas résorber l’offre mondiale en 2023 qui augmentera de 1,5 million de barils par jour grâce aux États-Unis, à l’Iran et au Brésil. « En 2024, la demande mondiale de pétrole devrait croître de 2,2 millions de barils par jour », annonce l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son propre rapport, sans changement par rapport à son estimation précédent. Une évolution globale qui est loin d’être un épiphénomène. « Ceux à quoi nous assisons, c’est un véritable ajustement du marché, qu’on aurait dû avoir il y a près de 30 ans. La seule chose qui nous sauve par rapport au choc pétrolier de 1973, c’est la productivité, qui croit contrairement à l’époque », analyse Paul Tourret.

Une pénurie durable ?

Cette annonce intervient alors que pour la première fois, l’AIE entrevoit une baisse durable de la demande pour l’ensemble des énergies fossiles « dans les prochaines années » selon le directeur exécutif de l’institution de l’OCDE, Fatih Birol dans les colonnes du Financial Times. Ce qui est loin de faire consensus parmi les économistes.

AIE : les réactions négatives signifient que la demande de pétrole et de gaz pourrait ne pas atteindre son pic si tôt

 

Déjà en juillet 2008 en pleine crise économique, tous les experts et économistes étaient convaincus que le pic du pétrole, moment où la production va commencer à décliner par rapport à la demande, était atteint, après la poussée de fièvre qui avait fait grimper le prix du baril jusqu’à 150 dollars. Le lien de cause à effet entre cette pénurie et cet effondrement de la demande n’est pas avéré. « L’avantage si on prend ce pic pétrolier et même ce pic de décroissance pétrolière, il va nous permettre d’accélérer  la transition énergétique grâce à un prix élevé. Ce n’est pas encore pour aujourd’hui », conclut Paul Tourret.

Adrien-Guillaume Padovan

Une fuite de gaz ravage un hall d’immeuble à Neuilly-sur-Seine

 

L’avenue du Roule (Neuilly-sur-Seine) mercredi matin (Photo Elie Joe Bassil)

L’incendie qui s’est déclaré dans la loge de la gardienne dans le hall de l’immeuble s’est propagé et a atteint le premier étage. Aucun blessé n’est à déclarer.

Un incendie s’est déclaré mercredi matin dans un immeuble situé au 97 avenue du Roule, à proximité de l’église Saint-Pierre à Neuilly-sur-Seine. Une fuite de gaz dans la loge de la gardienne de l’immeuble a provoqué le départ des flammes, qui se sont propagées au premier étage.

Aucune victime n’a été recensée, la plupart des habitants de l’immeuble n’étaient pas chez eux au moment où le feu s’est déclaré. Le bâtiment abrite notamment un bureau du parti Les Républicains.

Le porche de l’immeuble 97 avenue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Photo: Elie Joe Bassil)

Mobilisation des pompiers et de la police

Tôt ce matin, les sapeurs-pompiers et la police ont largement été déployés dans le périmètre de l’avenue, barrant la route aux véhicules. D’importants embouteillages ont été signalés ce matin dans la zone de l’incendie.

Trois camions de pompiers cernaient les différents côtés de l’immeuble afin de maîtriser les flammes et éviter qu’elles ne se propagent à d’autres étages et d’autres bâtiments. Le poste de contrôle était stationné à l’entrée du square Jeanne d’Arc.

Les véhicules des pompiers déployés dans la zone de l’incendie. (Photo: Elie Joe Bassil)

Les habitants de l’immeuble rassemblés sur le trottoir faisant face à leur résidence étaient interdits: « je ne sais pas ce qui s’est passé cette nuit, déclare une dame, mes parents habitent dans cet immeuble, ils ne sont pas là, leur appartement n’est pas endommagé mais on attend le moment où on pourra remonter à l’intérieur ».

Dégâts matériels importants

Le hall de l’immeuble, noir de suie, était l’objet de nombreux allers-retours des sapeurs-pompiers qui sortaient des bennes à ordures remplies de meubles calcinés en provenance du bâtiment. Les vêtements de la gardienne, en charge de la loge à l’origine de l’événement, ont également été extraits de son appartement.

Accompagnée d’un ami, la gardienne collectait ce qu’elle pouvait encore rassembler de ses affaires, sous le regard des passants déconcertés. « La pauvre, elle a tout perdu » regrette une policière organisant la circulation.

Des dégâts sont visibles au premier étage. Les propriétaires, absents, n’ont pas pu renseigner l’ampleur des destructions.

Retour à la normale, ou presque

Le poste de contrôle des pompiers a fini par éteindre son écran et quitter les lieux vers onze heures. Rassurant une dernière fois les habitants attendant de pouvoir regagner leurs appartements, les sapeurs-pompiers ont rabattu leurs échelles automatiques et ont quitté les lieux à bord de leurs véhicules. La police est néanmoins restée sur place.

Elie Joe Bassil