L’université de Nanterre bloquée par des étudiants

Après le blocage illimité voté jeudi dernier à Tolbiac (La Sorbonne), des étudiants de Nanterre ont organisé lundi matin le blocus de leur faculté. Ils s’opposent à la sélection à l’université.

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Lundi matin, le bâtiment E de l’université a été bloqué par une poignée d’étudiants, selon notre journaliste sur place. Par mesure de sécurité, les autres bâtiments ont fermé leurs portes.

Dimanche, le président de la faculté de Nanterre, Jean-François Balaudé, avait empêché la Coordination étudiante de se réunir et d’organiser un blocus des lieux. Lundi matin, les étudiants ont donc tenté d’organiser une Assemblée générale, sans succès.

Des étudiants ont bloqué le bâtiment E avec des chaises, rendant son accès impossible. Des élèves en droit ont pu observer la scène depuis la salle où ils se sont retrouvés enfermés. Sur le campus, la semaine a été consacrée aux révisions des examens, aucun cours n’est donc prévu.

 

 

 

Un peu avant midi, la situation sur le campus était toujours incertaine. Malgré la tension des contestations sociales de ces derniers, l’ambiance sur place est toutefois plutôt calme. Des étudiants, une vingtaine selon l’AFP, étaient pourtant déterminés à conduire la grève. D’autres se sont plaints au contraire de ne pas pouvoir étudier, en prévision des examens qui approchent.

La police a déployé les grands moyens, avec une vingtaine de CRS intervenue devant le bâtiment E, toujours bloqué. Postés devant, les étudiants ont appelé à la démission de Jean-François Balaudé, le président de l’université de Nanterre.

 

 

 

 

Le temps de la pause déjeuner, les étudiants se sont dispersé et le calme est revenu sur le campus. Quelques étudiants se sont réfugiés sur le toit du bâtiment E, surveillés de près par les CRS, toujours en bas de l’édifice. Leur revendication est claire : non à la sélection à l’université.

 

 

 

 

Caroline Quevrain

Xavier, vocation professeur d’EPS

Chaque année, ils sont plusieurs milliers étudiants en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) à tenter le concours du CAPEPS afin de devenir professeur d’EPS. Beaucoup échouent, d’autres comme Xavier parviennent à accomplir ce projet qui permet à ces jeunes d’intégrer très rapidement le monde professionnel.

Xavier en plein entraînement.
Aujourd’hui professeur d’EPS, Xavier continue de jouer au football, sa passion depuis l’enfance.

« On n’a pas été bons ce soir, les jeunes que j’ai au lycée auraient même pu nous battre ! » s’exclame Xavier à peine installé à sa table. Ce sportif invétéré sort tout juste de l’entraînement de son équipe de football dont il est le capitaine. Un peu plus tôt dans la journée, ce n’est pas avec des footballeurs qu’il échangeait des passes, mais avec des jeunes lycéens. Fraîchement diplômé de la formation Staps de l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, ce jeune homme de 24 ans est devenu professeur d’EPS dans le lycée Pierre de Coubertin à Meaux en septembre dernier.

« Ça leur a fait un peu bizarre au début d’avoir un professeur aussi jeune, mais je pense qu’ils aiment ça aussi. J’ai le sentiment qu’ils se sentent à l’aise avec moi, ça permet de bien travailler en cours » remarque-t-il. Travailler, Xavier sait ce que c’est. Durant sa dernière année de Master, il a cumulé, à la fois son diplôme et sa préparation au concours CAPEPS, indispensable pour exercer son métier. « La licence n’était vraiment pas compliquée, par contre le Master j’ai vraiment galéré parce que je devais tout gérer en même temps et c’est vraiment difficile de réussir le concours » se souvient-il. Julien, son ami et coéquipier au club du CO Vincennes se rappelle de lui comme un étudiant toujours en train de travailler : « Il ne sortait presque plus, même à l’entraînement il en ratait beaucoup alors que c’est pas du tout son genre. Mais c’était nécessaire et il a bien fait d’aller jusqu’au bout ».

« La sécurité de l’emploi et les vacances scolaires bien sûr ! »

Grâce à son travail et sa détermination, Xavier n’a pas eu de problème pour trouver un emploi en sortant de l’université. « Ça c’est l’avantage, j’étais en alternance en Master 2 et une fois que j’ai eu le concours en poche, je suis passé TZR à Meaux (titulaire en zone de remplacement), c’est-à-dire que j’étais opérationnel pour remplacer n’importe quel prof’ de sport dans un lycée de la ville ». Et pas le temps de savourer, une opportunité se présente dès le mois de septembre : « Il y avait un poste de professeur d’EPS vacant dans ce lycée et ils m’ont appelé tout de suite. J’ai donc été directement dans le grand bain, je ne m’y attendais pas mais je suis très content maintenant ».

D’un ton calme et posé, Xavier se souvient qu’il ne voulait pas exercer ce travail à son entrée en STAPS. « Je ne savais pas forcément quoi faire, au début j’étais plus attiré par le coaching personnalisé. C’est plus une opportunité et grâce aux avantages de cette profession ». Les avantages ? « La sécurité de l’emploi, faire une profession dans le domaine que l’on aime le plus et les vacances scolaires bien sûr ! » affirme-t-il avec un grand sourire. Car en validant son année et en travaillant dans ce lycée, ce jeune professeur a obtenu le statut de fonctionnaire. Désormais, il est assuré de conserver son poste et de recevoir son salaire d’environ 1500€ tous les mois. « Ce n’est pas énorme mais pour un jeune comme moi qui sort de l’université c’est une belle somme » déclarer Xavier.

A peine sa bière terminée, le capitaine de l’équipe B des séniors du CO Vincennes rentre chez lui. Demain matin, il retrouvera la classe qu’il préfère, « ce sont des 1ère ES, je les adore, d’ailleurs je vais voir si je peux pas en recruter deux, trois pour le match de ce week-end, on en aurait bien besoin…. ».

Clément Dubrul et Asmaa Boussaha