Tolbiac : le président de l’université demande l’intervention des forces de l’ordre

Le président de l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-1), Georges Haddad, appelle ce mercredi 11 avril a une intervention des forces de l’ordre sur le site de Tolbiac, occupé depuis fin mars, estimant que « la ligne rouge a été franchie » après des violences.

Tolbiac © LaMeute – Graine
La « ligne rouge a été franchie »

« La gravité des violences constatées dans le centre Pierre-Mendès-France (Tolbiac) ne permet plus d’assurer la sécurité des personnes », selon le président de l’université Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad, qui « considère que la ligne rouge a été franchie ». « Dès lors, j’ai demandé au préfet de police son concours pour rétablir le fonctionnement habituel du centre », indique-t-il dans un message envoyé mercredi matin aux étudiants, personnels administratifs et enseignants-chercheurs.

 

Le président avait fait savoir dans une lettre adressée lundi à la préfecture de police qu’à la suite de la « découverte de cocktails Molotov au sein de centre Pierre Mendès-France et des violences qui se sont produites dans la nuit du 6 au 7 avril, la sécurité du centre n’est plus assurée ».

Axelle Bouschon (avec AFP)

Universités : la poursuite du blocus majoritairement approuvée à Sorbonne-Paris IV (Clignancourt)

Depuis une semaine, à Clignancourt, le campus de Paris IV-La Sorbonne est bloqué. Une assemblée générale s’est rassemblée ce mardi matin pour voter la reconduction du blocus. Non sans la déception du camp adverse, réuni sous le mouvement #JeVeuxEtudier.

Durant l’assemblée générale pour voter la reconduction du blocus de la fac, un intervenant pro-blocus prend la parole (photo : G. de Préval).
Contre les bloqueurs, le mouvement #JeVeuxEtudier s’est lancé sur Facebook

À l’entrée de la la faculté Sorbonne Paris-IV, une grande banderole blanche avec inscrit en lettres rouges « P4 en marche sur Macron » est placardée sur les vitres du hall d’entrée. Depuis une semaine, ce campus universitaire est bloqué. « Ils sont seulement une trentaine à tout bloquer« , déplore Anaïs, l’une des porte-parole du mouvement #JeVeuxEtudier. Initié sur Facebook, ce groupe a pour objectif de rassembler et d’organiser les voix des étudiants hostiles au blocus. « Mais c’est difficile d’unir tout le monde« , rajoute cette étudiante. Car, dans ce mouvement, certains sont contre le projet de loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants) portée par la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal. D’autres la soutiennent.

Une contre-manifestation pour dire non au blocus annulée

Au départ, une manifestation des anti-bloqueurs devait avoir lieu après l’assemblée générale. « Mais le doyen de l’université (Monsieur Tallon) a jugé qu’elle serait plus source de violences qu’autre chose. Il a demandé à ce que le mouvement #JeVeuxEtudier se concentre sur la présence à l’assemblée générale« , explique Jim, un autre étudiant actif parmi les anti-blocus. Il n’a pas pu se rendre au vote.

Plus de 700 étudiants rassemblés

Vers 10h30, l’assemblée commence. Antoine, deuxième tête pensante du mouvement anti-blocus, lance un timide « on compte sur vous ! » devant les quelque 700 étudiants rassemblés. L’auditorium – la plus grande salle de la fac – est bondé. Beaucoup sont assis par terre, dans les allées ou face au bureau de la tribune. Les consignes sont rappelées par les quatre organisateurs, faisant tous partie du comité de mobilisation du blocus. Les intervenants ont 2 minutes 30 pour s’exprimer. Pour montrer leur accord, les étudiants agitent les mains en l’air. Quand ils ne le sont pas, ils croisent leurs mains au-dessus de leur tête. « Cela évite de couper les interventions et cela nous fait gagner du temps« , explique un membre de la tribune. Si quelques « vive la révolution » et huées sont lancés par l’assemblée, notamment durant l’intervention des anti-blocus, l’ambiance globale reste calme.

 

700 étudiants étaient rassemblés dans l'auditorium de la fac (Crédit Photo : G. de Préval)
700 étudiants étaient rassemblés dans l’auditorium de la fac (photo G. de Préval)
L’écrasante majorité des pro-blocus, la déception des anti-blocus

Durant près de quatre heures se sont succédé les interventions : la situation de l’évacuation de la ZAD à Nantes, le projet de loi sur les universités du gouvernement, la réforme post-bac Parcoursup… Car l’assemblée générale ne veut pas s’en tenir au blocus.

Vers 13h, place au vote. Plusieurs motions sont votées, notamment le soutien aux zadistes et aux cheminots. Enfin, arrive celle sur la reconduction ou non du blocus, jusqu’au lundi 30 avril. La tension monte d’un cran dans les gradins de l’amphithéâtre. Après un vote à main levée et le décompte des voix, le résultat est annoncé : « 145 voix contre, 556 pour« . Tonnerre d’applaudissements et hurlements de joie des pro-blocus. Ils se rendront à la manifestation place de la Sorbonne pour rejoindre d’autres étudiants.

« Il y avait une grande disproportion des intervenants. Et quand il y en avait, ils se faisaient hués ou n’étaient pas entendus« , exprime avec déception Anaïs, après l’assemblée générale. « Le jeu de l’assemblée générale, c’est fini pour moi !« .

 

Guillemette de Préval

 

 

Dans l’actualité de ce mardi à Paris

Plan de rénovation des logements sociaux de la mairie de Paris, des cours en Facebook Live ou encore une campagne contre les animaux sauvages dans les cirques… Voici un récapitulatif de l’actualité 100% Paris de ce mardi 10 avril.

Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l'Université Paris-I, suite au blocage de l'Université.
Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l’Université Paris-I, suite au blocage de l’Université.
  • La Mairie de Paris présente son plan « Réparer et embellir » 

Anne Hidalgo se rend cet après-midi, à 16 heures, dans le 19e arrondissement pour présenter le plan de la ville de Paris « Réparer et embellir ». Destiné aux familles en logement social, le plan est doté de 20 millions d’euros permettant la rénovation des parties communes, la réfection des cages d’escaliers, ou encore l’amélioration des espaces extérieurs. Anne Hidalgo a fait du bien-être des habitants en logement social l’une des priorités de sa mandature. Le plan cible en priorité les immeubles des quartiers populaires. Les 20 millions d’euros bénéficieront à 30 000 logements.

  • Dernier jour de campagne pour l’association « Paris Animaux Zoopolis »

L’association de défense des intérêts des animaux mènent depuis le 3 avril une campagne d’affichage dans le métro parisien en faveur des cirques sans animaux. 130 affiches, montrant notamment un petit singe vêtu d’un costume d’arlequin, corde autour du coup, avec le slogan « exigeons une loi », ont été réparties dans les couloirs du métro. Lundi, les bénévoles de l’association ont mené un happening devant le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette action se termine aujourd’hui.

 

  • Blocus des Universités : des cours en Facebook Live

Lundi, le CelsaLab vous a proposé un reportage aux côtés des étudiants de Nanterre, bloquant l’accès à leur université pour protester contre la loi Vidal, qui impose la sélection à l’entrée des universités. Le site Tolbiac de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a voté le blocage illimité jusqu’au retrait de la loi. Cette dernière propose d’ailleurs de suivre les cours avec des Facebook Live afin de palier le blocage de l’université. Lundi, la professeure Laurence Dubin a entamé son cours de « Relations internationales et introduction au droit international public » non pas en amphithéâtre, mais face à son écran d’ordinateur. L’expérience est renouvelée aujourd’hui.

 

 

Noémie Gobron

Cocktail molotov à Tolbiac : l’enquête est ouverte

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Une enquête a été ouverte ce lundi matin après la découverte dimanche de cinq cocktails molotov à l’intérieur de la faculté parisienne de Tolbiac, bloquée depuis près de trois semaines par des opposants aux modalités d’accès à l’université.

Les engins ont été trouvés par un responsable de la sécurité du site devant lequel des échauffourées ont éclaté vendredi soir quand un groupe de jeunes casqués, armés de battes de baseball, a lancé des projectiles contre les étudiants bloqueurs.

L’enquête, ouverte par le parquet de Paris et confiée à la sûreté territoriale, devra déterminer qui est à l’origine de la fabrication de ces engins explosifs, a précisé une source judiciaire. Elle vise des faits de « détention de substance, produit incendiaire, explosif ou d’éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif en vue de préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes », a précisé cette source.

Caroline Baudry avec AFP