Tennis : le règne de Naomi Osaka bientôt terminé ?

Naomi Osaka peut-être en passe d’être détrônée / Crédits : Flickr Peter Menzel

La Roumaine Simona Halep, finaliste des Masters 1000 de Madrid et dauphine du tennis mondial, se rapproche de la première place du classement WTA. À deux semaines des internationaux de France, elle pourrait prendre rapidement la place de Naomi Osaka, l’actuelle leader du tennis féminin à l’échelle mondiale. Désormais sur la deuxième marche du podium après une défaite face à la Néerlandaise Kiki Bertens (4e) en finale du tournoi de Madrid, Simona Halep n’est plus qu’à 200 points de la Japonaise.

                                                                                               Lise Boulesteix avec AFP

Caroline Garcia : pourquoi elle carbure (enfin)

Après un début de saison décevant, Caroline Garcia vient de remporter deux tournois de suite, en Chine. Les raisons d’une telle embellie ? Sa stratégie gagnante de renoncer à la Fed Cup pour se consacrer sur sa carrière individuelle, notamment. Mais pas que…

Caroline Garcia en Chine, c’est : 2 titres – Wuhan et Pékin, où elle a notamment vaincu la n°1 mondiale Simona Halep en finale, ce dimanche -, 11 victoires d’affilée, cinq joueuses du top 20 battues et une 9e place mondiale à la clé. Plus question, désormais, de la cataloguer « joueuse de coups ». Cette même Caroline Garcia, qui était capable de terrasser des cadors du circuit avant de balbutier son tennis contre des joueuses plus modestes, semble avoir passé un cap au niveau de la régularité. Qui pourrait bien l’emmener tutoyer les sommets dans un futur proche …

En janvier, la Lyonnaise annonçait sa décision de ne pas jouer la Fed Cup cette année, pour se donner plus de chances de bien figurer dans les tournois individuels. « C’est une compétition qui demande beaucoup d’énergie mentale et physique », se justifiait-elle. « Quand je joue en équipe de France, je me donne au maximum, je donne tout ce que j’ai et parfois je le paie un peu après. »

Le revers de Caroline Garcia, l'une de ses armes principales.
Le revers de Caroline Garcia, l’une de ses armes principales. Crédits Wikimedia Commons, Robbie Mendelson 

Un choix critiqué… mais gagnant

Ce choix avait surpris bon nombre d’observateurs du tennis, qui doutaient également de sa pertinence. Jean-Baptiste Baretta, journaliste à Tennis Magazine, était de ceux-là. « Je ne pensais pas que ce serait une bonne idée, confie-t-il. Des rencontres où tu affrontes les meilleures joueuses d’un pays, avec la pression des médias et du public français, sont des expériences très bénéfiques. Elle pouvait aussi beaucoup progresser aux côtés d’Amélie Mauresmo (capitaine de l’équipe de France de Fed Cup, ndlr). »

Mais force est de constater que cette décision a porté ses fruits. Pour expliquer son étincelante forme actuelle, la principale intéressée n’hésitera sûrement pas à placer son choix comme facteur n°1. « C’est vrai que cette compétition, qui est une institution en France, pompe pas mal d’influx. Ça lui a aussi permis de se recentrer sur son environnement familial, qui est très important pour elle », concède Jean-Baptiste Baretta.

Un cap mental franchi

Mais le journaliste estime que ce sont plutôt les conséquences inattendues de cette décision qui ont profité à la Française de 24 ans. « Elle a été énormément critiquée, ça l’a beaucoup touchée, mais je pense que c’était un mal pour un bien. C’était son premier gros coup dur et ça lui a permis de s’endurcir. Cela se ressent sur le terrain où elle a énormément progressé au niveau mental, qui était son point faible. »

Un déclic psychologique qui est à situer bien avant Wuhan et Pékin. « Avant, elle n’arrivait pas à jouer son jeu à Roland-Garros à cause de la pression. Mais, cette année, pour la première fois, elle a fait un bon résultat (quarts de finale) parce qu’elle s’est détachée du regard des autres. Désormais, elle peut se dire : ‘J’ai réussi à passer outre mes peurs à Roland-Garros donc je peux le faire partout' ».

Surfer sur la vague de confiance

C’est donc surtout hors des terrains que la nouvelle n°1 française a construit les fondements de son renouveau tennistique. « Certes, elle est également plus régulière dans l’échange, elle cherche moins à faire le point tout de suite. Mais son niveau de jeu ces dernières semaines, c’est avant tout une question de confiance. Et la confiance, ça peut aussi s’effriter… »

Une question subsiste donc : celle qui est coachée par son père Louis-Paul parviendra-t-elle à maintenir son niveau de jeu sur le long terme ? Jean-Baptiste Baretta en est convaincu : « Tout le monde sait qu’elle a le niveau tennistique et le physique, il lui manquait juste le mental. Ça y est, c’est fait. Elle est désormais épanouie dans les tournois individuels, il n’y a pas de raison pour que ça ne dure pas. Je suis même persuadé qu’elle pourra combiner sa propre carrière et la Fed Cup dès l’an prochain. » Histoire que tout le monde soit content.

 

Douglas De Graaf

Tennis – Wimbledon : des gains en hausse de 12,5% pour les joueurs

Les organisateurs du tournoi de Wimbledon, qui aura lieu du 3 au 16 juillet, ont annoncé ce mercredi que le prize money (L’ensemble des gains des joueurs, ndlr) augmentera de 12,5% pour cette prochaine édition. Il atteindra ainsi 31,6 millions de livres soit 37,43 millions d’euros. Cette hausse s’explique par le Brexit qui a fait chuter la valeur de la livre face au dollar. L’augmentation est un moyen de compenser la possible baisse des revenus des joueurs.

Les vainqueurs, homme et femme, gagneront 2,6 millions d’euros, soit 236 000 euros de plus que l’année précédente. Ce sont surtout les joueurs et joueuses éliminés au premier tour qui vont profiter de cette hausse : ils toucheront 17% de plus qu’en 2016.

A titre de comparaison, Roland-Garros récompensera cette année les vainqueurs par un chèque de 2,1 millions d’euros.

Chloé Tixier