Tout savoir sur la pêche, la monnaie locale et citoyenne qui débarque à Paris

Instaurée en 2014 à Montreuil, cette devise peut être utilisée comme moyen de paiement dans certaines surfaces. Reste à savoir comment l’obtenir… On vous explique tout.

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À Montreuil, les commerces acceptant la pêche sont repérables grâce au macaron apposé sur la vitrine.

Il est possible d’acheter ses pommes avec des pêches. Créée en 2014, cette monnaie s’est petit à petit installée dans le quotidien des Montreuillois, puis dans celui des Bagnoletais et des Alfortvillais… Aujourd’hui ce sont près d’une dizaine de communes qui ont adopté le concept. Prochaine étape : Paris. La monnaie s’installe dans la capitale dans un mois. Mais pour l’utiliser, encore faut-il en avoir…

Comment obtenir des pêches ?

Pas de monnaie sans adhésion. Pour acquérir des pêches, il vous faudra vous inscrire à l’association « La pêche, monnaie locale », par internet ou sur papier. Il vous faudra ensuite changer vos euros en coupons-billets de pêches aux comptoirs d’échange. Six valeurs de coupons-billets sont disponibles à savoir 1, 2, 5, 10, 20 et 50 pêches. Et pour information : 1€ équivaut à une pêche.

 

Où les utiliser ?

La pêche est une monnaie citoyenne…et locale. Autrement dit elle n’a pas vocation à devenir une monnaie nationale comme le dollar ou la livre sterling. Actuellement huit villes situées dans l’Est parisien disposent de commerces proposant la pêche comme moyen de paiement. Boulangerie, librairie, fleuriste… L’objectif c’est de consolider le lien social. Annie, salariée dans un magasin d’alimentation bio, a été séduite par l’idée : « On a adopté la pêche dès sa création en 2014, cela fait partie de l’éthique de l’enseigne. » À noter pour les plus sceptiques que les paiements mixtes pêches-euros sont possibles.

 
 

Quels en sont les avantages ?

Selon l’association, payer en pêches encourage l’économie réelle et stimule les échanges locaux. Avec cette monnaie locale qui favorise les circuits courts, les individus ne se confrontent pas aux dérives des marchés financiers internationaux (spéculation, paradis fiscaux, opacité…). « L’idée c’est d’être dans une économie alternative et en dehors d’un système économique classique et spéculatif », confie Annie. Autre bon point: les euros échangés sont déposés sur un fonds de garantie à la Nef, une société coopérative qui finance des projets éthiques et solidaires.

 

Et les inconvénients ?

Attention: la pêche est une monnaie locale mais complémentaire, elle n’a donc rien d’une grande devise ! Et si l’utilisation de la monnaie est en progression constante depuis ses débuts, la liste des commerces qui l’acceptent reste encore petite. Raison pour laquelle l’association demande à ses adhérents d’inviter leurs commerçants et leurs voisins à entrer dans le réseau. Et si vous n’habitez pas en région parisienne, pas de panique ! Près d’une cinquantaine d’autres monnaies locales ont été créées partout en France. Alors à la pêche… aux monnaies citoyennes!

Hugues Garnier

Greenpeace en croisade contre Petit Navire

Depuis ce matin, 7h, des militants de l’association de défense de l’environnement Greenpeace bloquent l’accès à la conserverie de Petit Navire à Douarnenez dans le Finistère. Ils dénoncent les pratiques destructrices de pêche au thon de l’entreprise.

Les militants de Greeenpeace se sont en chaînés à des boîtes de thon © RF/ Valérie Le Nigen
Les militants de Greeenpeace se sont enchaînés à des boîtes de thon © RF/ Valérie Le Nigen

C’est à l’occasion de l’ouverture de la Commission pour le thon de l’Océan Indien que l’association militante Greenpeace a voulu marquer les esprits. Une vingtaine de militants a décidé ce matin de bloquer l’accès aux entrepôts de la conserverie de la marque Petit Navire à Douarnenez dans le Finistère. Ils dénoncent les pratiques de pêche du thon du groupe Thaï Union, propriétaire de la marque française, qui représente 30% du marché français.

Une méthode de pêche dangereuse pour l’environnement

En cause, une méthode bien spécifique : les dispositifs de concentration de poissons (DCP). Ces radeaux accrochés à des balises et très peu visible dans les océans attirent les poissons qui s’agglutinent dessous. Les thoniers n’ont plus qu’à ramasser l’ensemble des espèces prises dans le filet. Le problème principal : cette pratique de pêche légale et pratiquée depuis longtemps ne différencie pas les poissons dans le processus. Des espèces protégées (comme beaucoup de requins) se retrouvent prises au piège. Certains sont relâchés vivants mais d’autres n’ont pas cette chance. Difficile en effet de faire le tri dans des filets qui peuvent mesurer jusqu’à 5 kilomètres de long.

Greenpeace publie chaque année une liste des marques de thon les plus respectueuses de l’environnement. Sur les dix entreprises répertoriées, Petit Navire figure à la 7e place. Selon France Info, la marque a cependant décidé de limiter les DCP à 250 par bateau et elle s’engage à former le personnel à bord pour rejeter les poissons d’espèces protégées vivants dans la mer. Mais au-delà des dommages causés aux autres espèces, le dispositif des DCP a un impact extrême sur l’environnement puisque certains radeaux sont simplement abandonnés dans l’océan traînant derrière eux des morceaux de plastique ou de métal.

A écouter : le reportage d’Ariane Griessel pour France Info à bord d’un bateau de Greenpeace.

 

Florence Dauly.