« Aucun accord » signé avec la Corée du Nord, affirme le Kremlin

Le Kremlin a assuré ce vendredi qu' »aucun accord » n’avait été signé pendant la visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en Russie. Les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir acheter des armes à Pyongyang pour le conflit en Ukraine.

« Aucun accord n’a été signé et il n’était pas prévu d’en signer », a affirmé aux journalistes Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. Il était interrogé sur la conclusion d’un contrat, qu’il soit militaire ou d’un autre type.

Au-delà des armements qu’elle pourrait potentiellement fournir à la Russie, la Corée du Nord est aussi suspectée de vouloir acquérir des technologies pour ses programmes nucléaires et de missiles. Au cours de leur rencontre mercredi dernier, le président russe Vladimir Poutine et Kim Jong Un s’étaient mutuellement offert un fusil, des présents vus comme symboliques étant donné les craintes occidentales.

Les deux hommes ont affiché leur proximité, Kim Jong Un assurant que le rapprochement avec Moscou était une « priorité absolue » de politique étrangère, tandis que M. Poutine vantait le « renforcement » de leur coopération. Le chef de l’Etat russe a notamment évoqué des « perspectives » de coopération militaire malgré les sanctions internationales visant Pyongyang à cause de ses programmes nucléaires et de mise au point de missiles.

Washington avait exprimé sa « préoccupation » quant au possible achat de munitions nord-coréennes, et Séoul avait mis « fermement en garde » contre toute transaction de ce type.

Coopération

Ce vendredi 15 septembre, Kim Jong Un s’est rendu dans des usines aéronautiques de l’Extrême-Orient russe. « Nous voyons le potentiel pour une coopération à la fois dans le domaine de la construction aéronautique et dans d’autres secteurs », a affirmé le ministre russe russe chargé de l’Industrie Denis Mantourov.

« Si la Corée du Nord parvenait à un quelconque accord concernant le commerce d’armes (…) avec la Russie », cela « menacerait sérieusement la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne », a réagi vendredi le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin, cité par l’agence de presse Yonhap.

Vladimir Poutine et Kim Jong Un devraient se revoir prochainement, le président russe ayant accepté « avec plaisir » l’invitation de son homologue à se rendre en Corée du Nord, selon Dmitri Peskov. Aucune date n’a cependant été communiquée.

 

Avec AFP

[VIDEO] Quel enjeu diplomatique pour l’Arabie Saoudite au Soudan ?

Au Soudan, où la guerre sévit depuis plus de six semaines, l’Arabie saoudite s’est positionnée en tant que médiateur, aux côtés des Etats-Unis. Déjà présente ces derniers mois sur la scène régionale et même mondial, quel est l’intérêt du royaume Al Saoud dans ce conflit ?

Ces derniers mois, l’Arabie saoudite s’est illustrée diplomatiquement sur la scène internationale : normalisation de ses relations avec l’Iran, tentative de sortie de conflit au Yémen et, plus récemment, l’organisation du sommet de la Ligue arabe durant laquelle la Syrie a fait son retour. Au Soudan, le royaume de la famille Al Saoud joue le rôle de médiateur, aux côtés des Etats-Unis, et multiplie les tentatives de cessez-le-feu entre les deux camps, sans réel succès pour l’instant.

Pour David Rigoulet-Roze, docteur en sciences politiques et chercheur à l’IRIS, l’Arabie saoudite tend à être un « point d’équilibre » au Moyen-Orient, une force capable de tempérer la région. Cette volonté n’est pas anodine, l’Arabie saoudite ayant besoin d’une certaine stabilité autour d’elle afin de développer son projet économique : Vision 2030.

@celsamasterQuel rôle joue l’Arabie Saoudite dans le conflit au Soudan ?♬ son original – celsamaster

Titouan Allain

Titouan allain

Au coeur d’une crise diplomatique entre Turquie et Etats-Unis, le pasteur américain Brunson libéré par la justice turque

Arrêté en, 2016 pour "soutien à des organisations terroriste", le pasteur Brunson vient d'être libéré. Crédit photo : AFP.
Arrêté en, 2016 pour « soutien à des organisations terroristes », le pasteur Brunson vient d’être libéré. Crédit photo : AFP.

Privé de liberté depuis plus d’un an et demi, le pasteur américain installé depuis plus de 20 ans en Turquie s’apprête à rentrer aux Etats-Unis.

Condamné mais relâché. Incarcéré pendant un an et demi et assigné à résidence pendant deux mois, le pasteur Brunson vient d’être condamné à trois ans et un mois de prison par un tribunal turc pour « soutien à des organisations terroristes ». Soupçonné d’être proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et du prédicateur Fethullah Güllen exilé aux Etats-Unis, accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat de juillet 2016, il a cependant été remis en liberté sur demande du parquet compte tenu du temps qu’il a d’ores et déjà passé en détention. Son assignation à résidence et son interdiction de quitter la Turquie ont ainsi été levée.

Installé en Turquie depuis plus de 20 ans, ce pasteur était à la tête d’une petite église protestante à Izmir, sur la côté ouest turque. Alors qu’il a toujours démenti les accusations de terrorisme qui lui sont faites, sa détention a entraîné une grave crise diplomatique entre Ankara et Washington. De ce fait, l’administration Trump avait notamment pris des sanctions envers des ministres turcs et augmenté les taxes à l’importation des produits turcs, menant à une fragilisation de l’économie et de la monnaie turque.

Aujourd’hui libre alors qu’il encourrait jusqu’à 35 ans de prison, Andrew Brunson a dit avoir « hâte de rentrer à la maison et de retrouver (s)a famille ».

 

 

Mohammed Ben Salmane visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture »

En visite à Paris depuis dimanche dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane fait désormais l’objet d’une plainte pour « complicité d’actes de torture » en raison de l’implication du royaume dans la guerre au Yémen.

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Les magistrats en charge des crimes de guerre au tribunal de grande instance de Paris ont reçu le 9 avril une plainte déposée par l’association yéménite de défense des Droits de l’homme.

Alors qu’il s’apprêtait à dîner au Louvre avec Emmanuel Macron à l’occasion d’une exposition sur Delacroix (« peintre connu notamment pour son célèbre tableau La liberté guidant le peuple« , précise l’Élysée dans un communiqué), le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane a été visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture », selon les informations de Franceinfo. Déposée par Me Joseph Breham, représentant l’association yéménite de défense des Droits de l’homme, la plainte a arrivé lundi soir sur les bureaux des magistrats en charge des crimes de guerre au tribunal de grande instance (TGI) de Paris.

Longue de quinze pages, la plainte accuse l’Arabie saoudite d’avoir sciemment pris pour cible des populations civiles yéménites. Marchés, camps de déplacés, hôpitaux et immeubles résidentiels auraient été visés. Sont également pointées du doigt des prisons secrètes et des disparitions forcées : « près de 2000 » depuis le 22 juin 2017 selon les avocats des familles concernées, rappelle la plainte.

La justice française dans l’obligation d’agir

Pour rendre sa plainte plus solide, Me Joseph Breham s’appuie sur la Convention sur la torture, signée par la France et entrée en vigueur en 1987, qui rend les poursuites obligatoires contre quiconque est soupçonné de complicité d’actes de torture :

CONVENTION DEF

En d’autres termes, la simple présence du prince héritier sur le sol français oblige la justice française à le poursuivre. L’avocat espère donc que sa plainte sera instruite par le pôle crime de guerre du TGI, juridiction également en charge d’enquêter sur les crimes de guerre perpétrés en Syrie.

La situation au Yémen est préoccupante. Selon l’ONU, 80% de la population (22 millions de personnes) a besoin d’aide humanitaire, et 60% est en insécurité alimentaire. Depuis 3 ans, le pays est le théâtre d’un conflit opposant des rebelles yéménites chiites Houtis et une coalition de pays arabes menée par l’Arabie saoudite. La guerre a fait 10 000 morts et 53 000 blessés.

Colin Gruel