Covoiturage, bus, télétravail… Comment les usagers s’organisent pour leurs déplacements pendant la grève

Votre train a été annulé, votre RER ne circule pas ou encore le trafic de votre Transilien est sérieusement ralenti ? Face au mouvement de grève perlée entrepris en ce moment et pour 3 mois par les syndicats de la SNCF, les usagers doivent parfois faire appel à d’autres options. Bus, covoiturage, télétravail, vélo… Des voyageurs témoignent des solutions qu’ils ont trouvées pour assurer leurs déplacements.

Le covoiturage, option plébiscitée
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Le covoiturage peut être une option en cas de suppression de trains ou métro. Une solution qui permet également de désengorger les routes, très empruntés par jours de grève. Crédit photo : Wikipédia commons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nombreux sont les voyageurs qui se sont orientés vers le covoiturage en prévision de la grève. Résultat : un boom d’inscription et de trajets enregistrés sans précédent pour les plateformes de covoiturage en ligne. Le leader français, Blablacar, enregistre ainsi plus « de deux fois plus d’inscrits » depuis le début de la grève, selon son porte-parole Robert Morel.

Pour Jeanne, le covoiturage était « la meilleure solution » pour se rendre sur son lieu de travail. « J’habite à Gif-sur-Yvette, mais je travaille près de la gare du Nord, du coup pour me rendre au boulot habituellement je prends le RER B. » Mais mardi 3 avril, au premier jour de la grève « c’était une vraie catastrophe. Mon train habituel n’était plus disponible, et personne n’était en mesure de me dire quand roulerait le prochain. J’ai attendu deux heures pour rien. Le soir même, je me suis inscrit sur un site de covoiturage, et le lendemain matin, j’ai effectué mon premier voyage« .

Jeanne relève le coût « relativement faible » de son trajet, à 3,40€ et la « convivialité » qu’il apporte. « Mais je paie un abonnement pour rien, déplore-t-elle, et ça me demande plus de temps et plus d’organisation. Si personne ne propose de trajets pour se rendre là où je veux aller, je suis obligée de prendre des covoiturages qui me déposent plus ou moins loin de mon lieu de travail. Bref, ce n’est pas toujours si pratique. »

Le bus, une des alternatives les plus prisées
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Le nombre d’usagers du bus a fortement augmenté depuis le début de la grève, mardi 3 avril. Crédits photo : Wikipédia commons

La grève fait aussi ses heureux : de nombreuses compagnies de bus ont constaté une forte augmentation de leur clientèle les jours de mouvement social. Ainsi, Raphaël Daniel, directeur de la communication de Flixbus, explique au Point avoir eu le premier jour de grève « plus de 60% de réservations » qu’en temps normal ; et OuiBus enregistrait 72% de clientèle en plus mercredi.

« C’était l’option la plus optimale pour me rendre à mon partiel mercredi dernier, explique Cassie, étudiante en master d’information et communication à Lyon. Habituellement, je prends le train, mais avec la grève, j’ai dû me résoudre à chercher autre chose. J’avais envie de réviser pendant le trajet, donc le covoiturage était exclu, et je n’ai pas les moyens de prendre l’avion« . Au final, Cassie a donc effectué un trajet de 8h en bus entre sa ville de départ, Strasbourg, et Lyon, contre 4h en train. « C’était un peu long, mais le trajet était confortable et le service de la compagnie de bus agréable. Et je n’ai payé 14€, donc ça vaut vraiment le coup. Par contre les prix augmentent très vite : quand j’ai regardé les prix le lendemain, le même billet était à 54€. »

Face à la ruée des usagers, la plupart des compagnies de bus ont affrété des véhicules supplémentaires. Pas suffisamment cependant pour Etienne, assistant commercial à Paris : « Je voulais aller voir mes parents, ce week-end, à Lille. Il y a deux semaines, j’ai essayé de réserver un train pour mon retour, mais il n’y en avait aucun de disponible. Même chose pour les bus. J’ai dû me résoudre à reporter mon voyage« .

Le vélo, bon pour le coeur et l’environnement
L'entreprise Gobee.bike a mis en service ses premiers vélos sans bornes ce lundi à Paris et dans les Hauts de Seine. Crédits : Aline Bottin
Le vélo peut être une alternative pour les plus courtes distances Crédits : Aline Bottin

Pour Patrick, le ralentissement du trafic du RER C était une excuse toute trouvée pour ressortir son vélo : « Au final, ça me fait du bien, et avec les beaux jours qui reviennent, c’est plus agréable de pédaler !« . Si ce chargé de communication se montre plutôt satisfait de l’alternative, il reconnaît qu’elle ne convient pas à tout le monde : « Moi je n’ai que 20 minutes de trajet donc c’est jouable, mais à partir du moment où la distance s’allonge, ça devient de plus en plus compliqué« .

Rester chez soi grâce au télétravail
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Durant la période de grève, et avec l’accord de leur employeurs, les salariés peuvent avoir recours au télétravail. Crédits photo : Axelle Bouschon

Pour ceux qui redoutent les embouteillages sur la route ou ceux qui ne sont pas en mesure de se rendre sur leur lieu de travail, il reste toujours l’option du télétravail. Une solution qui nécessite un accord préalable entre l’employé et l’employeur, et qui n’est pas permise pour toutes les professions. Agnès, qui travaille dans l’aménagement urbain, a décidé de recourir au télétravail pour les jours de grève à venir. Une idée proposée par son employeur et suivie par d’autres salariés de son entreprise, qu’elle a immédiatement acceptée. « C’est un bon compromis, concède Agnès. Mon entreprise est équipée en audio conférence, donc cela ne pose aucun problème d’organisation. »

Axelle Bouschon