Les fléchettes, un véritable sport de compétition en Angleterre

Les plus grands champions de fléchettes continuent de s’affronter lors de la deuxième semaine du tournoi « Modus Darts Online Live League ». De lundi à vendredi, les joueurs tentent de se qualifier pour la finale hebdomadaire de samedi, à Southampton, en Angleterre.

Capture d’écran © Youtube Online Darts TV

Si les fléchettes évoquent souvent aux Français une partie entre amis dans un bar, les Anglais sont de vrais professionnels. La deuxième semaine du « Modus Darts Online live league » 2021 débute ce lundi 31 mai et confrontera les plus grands joueurs de fléchettes jusqu’à vendredi, à Southampton, en Angleterre. Les vainqueurs de cette session disputeront la finale hebdomadaire samedi, avant de pouvoir atteindre la « Semaine des champions » et gagner le titre ainsi que la somme de 10 000£ (environ 11 600€).

A la fin de cette première journée, Colin Osborne, Jarred Cole et Scott Baker sont en tête. L’ancien triple champion du monde Martin Adams a déjà assuré sa place pour cette fameuse grande finale, qui réunira les vainqueurs de chacune des quatre semaines de la compétition. La semaine dernière, il s’est notamment illustré en gagnant tous ses matches lors de la finale samedi 29 mai.

Des grands noms du milieu

D’autres grandes figures de ce sport font partie du tournoi, dont Andy Jenkins, ex-vice-champion du monde, ou Jared Cole, star montante des fléchettes qui s’affrontent cette semaine. Ils font partie du groupe A de cette session et se disputent la victoire avec quatre autres joueurs de lundi à mercredi.

En effet, chaque semaine, douze nouveaux joueurs entrent dans la compétition. Ils sont ensuite divisés en trois poules, les groupes A (composé de six joueurs), B et C (composés de trois joueurs). Le vainqueur du groupe A décroche directement sa place pour la finale du samedi, tandis que les 2e et 3e rejoignent le groupe B et les  4e, 5e et 6e, le groupe C. A la fin de la semaine, les trois premiers du groupe B et et les deux derniers du C sont qualifiés pour la finale hebdomadaire.

Une grande finale des champions

Six joueurs disputent donc la finale du samedi. Les trois premiers sont qualifiés pour la cinquième semaine, la « Semaine des champions ». Douze joueurs sont donc à nouveaux opposés pour cette finale, qui reprend les mêmes règles. Pour gagner, les joueurs doivent atteindre un score de 501 en sept manches.

Cette compétition est organisée pour la deuxième année compétitive, mais les conditions sont plus favorables cette année. En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, les matchs de 2020 étaient joués en ligne, via une connexion webcam. Ils ont cette fois lieu en présentiel, mais tout de même à huis clos pour respecter les règles sanitaires. Tous les matchs peuvent être visionnés sur la chaîne Youtube Online Darts TV.

Encore méconnu en France, ce sport est très populaire en Angleterre. Selon un article de Slate, « les fléchettes sont le sport d’intérieur le plus populaire d’Angleterre, avec des publics qui atteignent parfois les 10.000 personnes, et sont programmées plus de 700 heures par an à la télé. »

Inès Mangiardi

 

Festival de Cannes : ce qu’il faut savoir sur la 72e édition

Du 14 au 25 mai, la  72e édition du festival de Cannes fera vivre la Croisette et vibrer les passionnés. Une édition marquant le retour des mastodontes du cinéma mondial et la mise à l’honneur du patrimoine français.

 

Le mythique tapis rouge du festival changé plusieurs fois dans la journée fait plus de 60 mètres de long. / Crédit : Flickr.

 

  • La soirée d’ouverture retransmise dans 550 salles de cinéma en France

Pour la deuxième fois, Edouard Baer enfilera le costume de maître de cérémonie ce mardi à 19h30. L’actrice française Charlotte Gainsbourg et l’acteur espagnol Javier Bardem déclareront ensuite la quinzaine ouverte depuis l’auditorium Louis Lumière. La soirée se poursuivra avec la projection en avant-première mondiale du nouveau film de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die, avec Bill Murray, Tilda Swinton, Adam Driver, Chloë Sevigny, Iggy Pop, Tom Waits et Selena Gomez. Il sortira officiellement dans les salles le 15 mai.

L’intégralité de la soirée sera retransmise dans 550 salles de cinéma en France.

 

  • 21 films en compétition pour le Palme d’Or

Cette année, dans la sélection officielle, vingt-et-un films concourent pour la Palme d’Or. Parmi eux,  quatre réalisées par des femmes, une première pour Cannes. Cinq long-métrages représentent quant à eux la France : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma,  Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, Mektoub My Love : Intermezzo d’Abdelatif Kechiche, Les Misérables de Ladj Ly, et Sybil de Justine Triet.

Les habitués de la Croisette seront aussi au rendez-vous : les frères Dardenne (Le Jeune Ahmed), Xavier Dolan (Matthias et Maxime), Quentin Tarantino (Once Upon a Time…in Hollywood), Pedro Almodovar (Douleur et gloire), Terrence Mallick (Une Vie Cachée), Ken Loach (Sorry We Missed You)…

 

  • Deux Français dans le jury

Pour la 72ème édition, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu (Birdman, The Revenant) préside le jury. Il sera entouré par les Français Enki Bilal, réalisateur et auteur de bande dessinée et Robin Campillo, réalisateur de 120 battements par minute. A leurs côtés figurent Elle Fanning, actrice américaine (Somewhere, The Neon Demon, Les Proies), Maimouna N’Diaye, actrice et réalisatrice franco-guinéenne (Kirikou et la sorcière, Le prix du courage), Kelly Reichardt, scénariste et réalisatrice américaine (Night Moves, Certaines femmes), Alice Rohrwacher, réalisatrice italienne (Les Merveilles), Yorgos Lanthimos réalisateur grec (The Lobster, La Favorite), Pawel Pawlikowski, réalisateur polonais ( Ida, Cold War).

 

  • Delon à l’honneur

La Palme d’Or d’honneur sera remise à l’acteur français Alain Delon.  Après avoir « longuement hésité« , il succédera entres autres à Jeanne Moreau, Catherine Deneuve , Jane Fonda, Jean-Paul Belmondo et Jean- Pierre Léaud.

Pour l’occasion, une affiche a été créée en son honneur, reprenant un cliché du film Plein soleil de René Clément (1960).

 

A 83 ans, Alain Delon sera primé pour la première fois de sa carrière à Cannes. Crédit : Festival de Cannes.
  • L’hommage à Varda

L’affiche officielle du festival met à l’honneur Agnès Varda, décédée le 29 mars dernier.  Figure féminine incontournable du cinéma français, sa personnalité a été logiquement choisie par le festival, avec une photographie représentant  « la passion, l’audace, l’espièglerie » d’Agnès Varda. Récompensée d’une Palme d’Or d’honneur en 2015, elle avait été sélectionnée treize fois à Cannes et avait présidé le jury de la Caméra d’or en 2013.

 

L’affiche reprend une photo prise sur le tournage du film « La Pointe Courte », présenté au Festival de Cannes le 10 mai 1955
© 1994 Agnès Varda et ses enfants – Montage et maquette : Flore Maquin

 

  • Des masterclass internationales

Quatre rencontres inédites sont prévues dans le cadre du festival :

–  18 mai à 16h avec le réalisateur danois Nicolas Winding Refn

– 19 mai à 11h avec Alain Delon

–  22 mai à 16h30 avec l’actrice chinoise Zhang Ziyi

– 24 mai à 16h avec Sylvester Stallone.

 

 

Pour suivre le festival sur les réseaux sociaux : Facebook et Twitter.

 

Pauline Weiss

Escrime : pour Jérémy Fafa Keryhuel, « les JO seraient la consécration de toutes ces années de travail »

L’escrimeur franco-ivoirien Jérémy Fafa Keryhuel est aujourd’hui le seul représentant de la Côte d’Ivoire pour les épreuves internationales au fleuret. Âgé de 23 ans, le 37ème mondial pourrait bien participer aux Jeux Olympiques si ses résultats se maintiennent. Portrait d’un athlète motivé et autodidacte.

Jérémy Fafa Keryhuel, qui fait partie de l'équipe de Côte d'Ivoire, est aujourd'hui 37ème mondial. © Augusto Bizzi / Fédération internationale d'escrime
Jérémy Fafa Keryhuel, qui fait partie de l’équipe de Côte d’Ivoire, est aujourd’hui 37ème mondial. © Augusto Bizzi / Fédération internationale d’escrime

C’est lorsqu’il passe en voiture, avec son père, devant un panneau publicitaire pour des cours d’escrime que Jérémy Fafa Keryhuel découvre un sport dont il ne connaissait rien. Il est alors âgé de cinq ans. C’est peut-être l’image de Zorro, sur le panneau, qui lui donne envie d’essayer. Personne dans sa famille ne connaît réellement cette activité sportive, « très peu médiatisée en France », regrette-t-il. Pourtant, il se lance dans le club de sa ville, l’US Le Pecq, et son agilité surprend. Un an plus tard, il commence les compétitions : « J’ai tout de suite adoré ça ». Il ne s’est jamais arrêté depuis. Aujourd’hui 37ème au classement mondial à 23 ans, il est le seul représentant de la Côte d’Ivoire pour les épreuves internationales senior au fleuret. Si ses résultats se maintiennent, il est en bonne voie pour participer aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

Jérémy Keryhuel est né à Paris le 28 octobre 1994, d’un père français et d’une mère ivoirienne. Il grandit dans les Yvelines, au Pecq, où il habite et s’entraîne encore aujourd’hui. À 15 ans, il intègre l’équipe de France en catégorie cadet et commence à voyager en Europe, puis dans le monde. Les résultats sont au rendez-vous : il est premier au classement national junior en mai 2014 et plusieurs fois champion de France en équipe.

© Augusto Bizzi / Fédération internationale d'escrime
© Augusto Bizzi / Fédération internationale d’escrime
L’équipe de Côte d’Ivoire : un tournant

Dès 2010, il s’intéresse à la situation de l’escrime en Côte d’Ivoire. Il prend contact avec la Fédération ivoirienne d’escrime et lui fait don de fleurets et de vêtements de combat. À son arrivée à Abidjan, il se rappelle « d’une foule qui l’attendait à l’aéroport ». « Certaines personnes m’ont même offert des fleurs », ajoute-t-il. Une image qu’il n’oubliera jamais. Là-bas, il s’entraîne avec les joueurs ivoiriens et combat même contre le maître d’armes de la Fédération, qu’il bat. Il devient une star de l’escrime dans le pays d’origine de sa mère. Cette dernière est d’ailleurs un soutien de taille pour lui : elle l’aide et l’accompagne dans ses démarches. « Elle est un peu comme mon agent », plaisante-t-il.

En mai 2017, il prend la décision de quitter l’équipe de France pour intégrer celle de Côte d’Ivoire. « C’était une décision difficile car même si cela m’offre des opportunités, la structure et la prise en charge ne sont pas les mêmes », raconte-t-il. En effet, la Fédération ivoirienne d’escrime touche peu de fonds. Quand il part en compétition à l’international, Jérémy Keryhuel voyage seul, sans coach ni médecin : « Cela m’oblige à être autonome, à me gérer tout seul ». D’autant plus que l’escrimeur n’a pas que le sport à gérer. Il est également en première année de master à l’École de Management Léonard de Vinci à Paris, en marketing digital et analyse de données. « C’est parfois compliqué de gérer le sport à haut niveau et les études, ça demande un investissement particulièrement important », confie-t-il.

Objectif JO 2020

Aujourd’hui, son objectif est d’être sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 : « si je fais les JO, ce serait un rêve qui se réalise, mais aussi la consécration de toutes ces années de travail ». Cette sélection est envisageable, dans la mesure où son classement actuel lui permettrait d’y participer. « Mais un retournement de situation est possible, c’est pourquoi je dois rester concentré », explique-t-il. Il connaît ses forces et ses faiblesses : « Même si j’ai des qualités d’appui et que je ne baisse jamais les bras, je dois encore travailler mon mental et ma tactique ». Amoureux de la compétition, il ne se lasse pas de voyager aux quatre coins du globe pour combattre ses adversaires, qui sont parfois ses anciens coéquipiers de l’équipe de France. « L’escrime, c’est une famille de personnes qui vivent les mêmes choses que toi. On se motive et on se soutient quel que soit le pays qu’on représente. »

Justine HAGARD