Gard : le corps de l’enfant autiste disparu a été retrouvé

Depuis lundi matin, une soixantaine de gendarmes et 200 bénévoles appuyés par un hélicoptère, des maîtres-chiens et des plongeurs avaient fouillé les périmètres autour de la maison. / Crédit : Google Maps

Triste dénouement deux jours après la disparition d’Aymery, un jeune autiste de 9 ans. Le corps de l’enfant a été retrouvé dans un trou d’eau mardi à 9h30, près de sa maison à Aigues-Vives dans le Gard. Le corps a été découvert par des plongeurs de la gendarmerie.

Une vaste opération de 60 gendarmes et de 200 bénévoles avait été lancée dans l’espoir de retrouver Aymery, disparu le 12 mai. L’enfant avait échappé à la vigilance de ses parents avant de quitter le domicile, uniquement vêtu d’un pyjama. Attiré par l’eau, l’enfant a été retrouvé dans un réservoir proche du domicile de ses parents.

Le petit Aymery était atteint d’autisme non verbal, il ne répondait pas à son prénom et ne communiquait pas. La commune d’Aigues-Vives, fortement mobilisée dans les recherches, a annoncé son soutien total à la famille de l’enfant.

Edouard Lebigre

Une séance de cinéma pas comme les autres…

Proposer des séances de cinéma adaptée aux enfants autistes, c’est l’objet des « Ciné-ma-différence ». Le projet, présent dans plusieurs villes de France, s’est implanté Montigny-les-Cormeilles, dans le Val d’Oise, en 2011, à l’initiative de Jacqueline Sibieude. 

Vêtus de gilet jaune, les bénévoles du “Ciné-ma-différence” ont proposé une séance pas comme les autres, dimanche 12 avril, au Centre Culturel Picasso de Montigny-les-Cormeilles. Avant le début du film, Jacqueline Sibieude, à l’initiative de la création de ce cinéma dans le Val d’Oise, commence par un petit discours. “ Ici, vous êtes dans une séance ouverte à tous. Dans la salle, certains sont différents. On leur laisse la possibilité de s’exprimer librement, s’ils ont besoin de rigoler, de parler, de sortir, de bouger ou de chanter, ce n’est pas grave”, prévient-elle calmement. Elle invite ensuite la vingtaine d’enfants et de parents présents à repérer les cinq bénévoles en gilet jaune : “ Si vous avez un problème, nous avons des lampes de poche, nous venons vous voir et si vous avez besoin de sortir, on peut vous accompagner”. Une fois les explications terminées, les lumières de la salle s’éteignent progressivement pour laisser place au film du mois, la comédie musicale “ Annie”.

Permettre aux familles d’aller au cinéma

Tout est fait pour que les enfants autistes se sentent à l’aise et puissent vivre confortablement une séance de cinéma. “ Certains enfants autistes ont peur du passage au noir trop brutal, c’est pour cela que nous baissons progressivement la lumière. D’autres peuvent souffrir d’hyperacoustie, le volume sonore est donc moins élevé que dans les salles traditionnelles”, explique Jacqueline Sibieude. Depuis 2011, l’association HAARP ( Handicap autisme association réunie du Parisis ) propose ces séances de “ciné-ma-différence” une fois par mois à Montigny-les-Cormeilles. Le concept existe en France depuis 2005. Il a d’abord été développé à Paris, par deux familles confrontées à l’impossibilité de se rendre au cinéma avec leurs enfants handicapés. “ C’est notamment très difficile d’aller au cinéma avec un enfant autiste. Il peut rapidement être submergé par ses émotions, rire fort, avoir envie de bouger ou être angoissé. Ces comportements ne sont pas toujours acceptés dans les salles de cinéma…”, explique Jacqueline Sibieude.

C’est elle qui a entendu parler du concept et a décidé de le mettre en place dans le département. “ J’ai eu un enfant autiste, ça m’est arrivé de devoir sortir de la salle au bout de 5 minutes parce qu’il était trop bruyant pour les autres spectateurs. Beaucoup de familles n’osent plus sortir avec leur enfant. Ces séances aménagées ont pour but de laisser les enfants s’exprimer et par la même occasion,  de permettre aux familles d’aller au cinéma tous ensemble”. Ce dimanche, la séance a été calme. Pendant les deux heures de film, on pouvait seulement entendre quelques éclats de rire.

Pour aller plus loin :

Le témoignage d’une mère de trois enfants autistes

Enquête : enfin un vrai accompagnement pour les autistes ?

Reportage à l’ESAT des Colombages

 

Maëva Poulet et Sami Acef