Le géant américain Amazon a annoncé avoir embauché plus de 500 personnes pour son centre de distribution près de Metz (Moselle), jeudi 23 septembre. L’entreprise a promis de créer 1000 nouveaux emplois dans les trois prochaines années pour ce nouveau site.
500 nouveaux postes et que des contrats à durée indéterminée. Sur les 1000 créations d’emplois promises par Amazon pour son nouveau centre de distribution à Augny (Moselle), la moitié a ainsi été réalisée, selon l’entreprise.
Un coup de pouce pour l’emploi local : la moitié des personnes embauchées étaient des chômeurs de longue durée. 16 % d’entre elles percevaient le RSA. « C’est un bonus pour la commune au niveau de la taxe foncière, du rayonnement de la métropole et du développement économique », estime le maire de la commune, François Aurion.
Le e-commerce est régulièrement visé par des accusations de destruction des emplois. Pour Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, ces embauches sont l’occasion de prouver le contraire. Il affirme que ces 500 CDI vont « contribuer à la croissance de la région ».
Mercredi 22 septembre, Amazon a déjà affirmé que 12 000 travailleurs saisonniers seront employés en France pour la période des fêtes de fin d’année. Parmi eux, 2 000 seront embauchés pour le site d’Augny.
Amazon Prime Video a annoncé ce lundi qu’elle sera la plateforme de diffusion exclusive de la nouvelle série « Star Trek », dans plus de 200 pays. Cette décision intervient suite à l’accord pluriannuel signé avec la société de production CBS Television Studios.
La série sera centrée sur un nouveau chapitre de la vie de Jean-Luc Picard, l’un des personnages les plus célèbres dans l’univers de Star Trek. Dans le communiqué annonçant le partenariat, CBS et Amazon ont confirmé que l’acteur britannique Patrick Stewart reprendrait ce rôle culte. Il l’avait déjà incarné dans les années 1980 et 1990 pendant les 7 saisons de « Star Trek: Nouvelle Génération ».
Chaque épisode sera disponible dans les 24 heures qui suivront sa diffusion aux Etats-Unis. En revanche, le titre et le calendrier de diffusion n’a pas encore été communiqué.
Dans la halle du marché d’Aligre à Paris, Patrick Dubuisson quitte quelques instants son stand pour fumer une cigarette. De l’autre côté de l’allée, traversée par un air glacial, il couve son étal du regard. Patrick Dubuisson est poissonnier. Depuis vingt ans, il vend ses produits au marché en fonction de l’arrivage quotidien. Cela fait six mois qu’il est aussi présent sur le site de livraison à domicile de produits frais, C’est frais. « C’est pas très pratique de s’adapter car les prix changent tous les jours selon les poissons reçus, il faut modifier le site constamment », avoue-t-il. Cela en vaut pourtant la peine. Ce système lui assure une dizaine de commandes hebdomadaires, à 20 euros le panier environ. Ses produits les plus prisés ? « Le bar et le dos de cabillaud, ça doit être un truc d’internautes », dit-il en souriant.
L’appétence des Français pour le e-commerce
Ils sont plusieurs commerçants du marché d’Aligre à avoir pris le virage d’internet. A chaque commande, le boucher, poissonnier, fromager ou même primeur reçoivent un texto explicitant la liste des courses d’un utilisateur du site. « Le livreur vient et passe dans quatre ou cinq boutiques », précise-t-il. Les produits sont ensuite livrés à domicile en quelques heures. Ce système s’engouffre dans l’appétence des Français pour le e-commerce. En 2016, ils sont 60% à avoir effectué un achat en ligne selon les chiffres du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC). Un chiffre en augmentation continuelle. Si le e-commerce concerne surtout les denrées non alimentaires, l’offre épicerie disponible sur Amazon Prime Now et les sites des grandes surfaces poussent les commerçants de proximité à s’adapter. Démarché par plusieurs entreprises de livraison, dont Amazon Prime Now, Patrick Dubuisson a préféré se rapprocher de jeunes pousses. « Amazon, c’est trop gros pour moi, j’ai choisi de soutenir des starts-up créées par des jeunes », confie-t-il. Mais pour le poissonnier, l’interaction directe avec le client reste irremplaçable. « Au moins, je peux les conseiller sur leurs besoins et sur la cuisson des produits », conclut-il.
Entreprise incontournable du e-commerce, la firme de Seattle se diversifie. Dernière nouveauté, la livraison de denrées alimentaires. Une initiative qui lui permet de rester leader, même si certaines de ses pratiques sont remises en question.
Pour le Danemark, les GAFA sont “un nouveau type de nation”. Ainsi, cet État a décidé de nommer un ambassadeur début 2017 auprès des quatre firmes américaines: Google, Apple, Facebook et Amazon. Une décision qui illustre la puissance de ces géants du numérique. Les capitaux qu’ils ont engendrés sont comparables au Produit intérieur brut (PIB) de l’Arabie Saoudite, soit plus de 640 milliards de dollars.
Sur le marché de la bourse, Amazon reste le moins coté des GAFA avec une capitalisation de 474 milliards de dollars contre 815 milliards pour Apple. Introduite en bourse en 1997, l’entreprise, autrefois cantonnée à la vente de livres, s’est peu à peu imposée comme le leader mondial du commerce en ligne. Elle s’est largement diversifiée, et propose désormais des services de dématérialisation comme le Cloud, ou encore la santé et l’intelligence artificielle. “On ne le sait pas forcément mais le chiffre d’affaire d’Amazon est principalement issu du web service et des data center”, explique Mickaël Berrebi, membre du Cercle des économistes.
Un Black Friday à plus de 2 milliards de dollars
Cette diversification comprend aussi les denrées alimentaires. Le site a lancé Amazon Prime Now, service qui permet la livraison, dans l’heure, de produits comestibles. Il y a quatre mois, la firme de Seattle a par ailleurs racheté la chaîne de supermarché américaine Whole Foods. Une manière d’étendre son monopole physiquement. Cependant c’est bien sur le e-commerce qu’Amazon règne. En France, il représente 62% de l’audience totale des sites marchands, selon Médiamétrie. à l’occasion du Black Friday, en novembre dernier, le patron d’Amazon, Jeff Bezos, a gagné 2,4 milliards de dollars en une journée. “Le succès d’Amazon repose sur l’effet de réseau. Les utilisateurs appellent d’autres utilisateurs, la croissance de l’entreprise évolue donc de manière exponentielle”, décrit Mickaël Berrebi.
Cette omniprésence du géant américain inquiète les supermarchés, mais également les petits commerces. Certains ont d’ailleurs fait le choix de s’allier à ce concurrent jugé déloyal pour certains, et de vendre leurs produits sur la plateforme Amazon Prime Now. C’est par exemple le cas de la boucherie Metzger, dans les Hauts-de-Seine, qui propose divers produits en livraison via le site internet.
“Des entreprises privées qui doivent avant tout générer du profit”
Dans l’hexagone, Amazon dispose de cinq centres de distribution, qui emploient 5 500 personnes. Un sixième centre ouvrira ses portes à l’automne 2018. SI l’entreprise est créatrice d’emploi, les conditions de travail sont néanmoins pointées du doigt. Avec Amazon Prime Now, l’exigence de rapidité contraint les salariés à ne pas prendre de pause. Un modèle controversé qui essaye pourtant de se plier aux exigences toujours plus grande des utilisateurs. “Amazon a une logique de faire du sur-mesure, de toucher à l’individu et non plus la masse”, souligne Mickaël Berrebi.
“Les GAFA sont pleins de bonnes intentions, mais ils pratiquent l’optimisation fiscale pour payer le moins d’impôts possible, car il ne faut pas oublier que ce sont des entreprises privées qui doivent avant tout générer des profits”, rappelle l’économiste. Le siège européen d’Amazon se situe au Luxembourg, où la fiscalité est avantageuse. Le Grand-Duché a par ailleurs versé des aides d’Etat illégales aux yeux de l’Union européenne, d’un montant de 250 millions d’euros. L’entreprise s’est attirée l’ire de Margaret Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de la concurrence.
Les ambitions d’Amazon semblent sans limites. Le projet initial de Jeff Bezos d’ouvrir une librairie en ligne est aujourd’hui bien différent. L’entreprise est même devenue maître dans le processus de dématérialisation, en s’imposant comme leader du “cloud”, loin devant Google et Microsoft.