Air France va supprimer 465 postes en France

Un plan de 465 départs volontaires a été présenté, s’accompagnant de la suppression de liaisons domestiques au profit de la filiale low cost Transavia. Air France subit la concurrence du TGV et des compagnies low cost sur les courts courriers.
Face à la concurrence des compagnies low cost, Air France va supprimer 465 postes et fermer certaines liaisons. / Crédit : gmathio – Flickr

La perte de 330 millions d’euros du groupe pour le premier trimestre 2019 laissait augurer l’annonce. Lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire ce lundi, la direction d’Air France-KLM a annoncé un plan de départs volontaires portant sur 465 équivalents temps plein.

Ce sont les personnels au sol de l’activité domestique, les « courts courriers », qui vont être concernés par les suppressions de postes, sur un total de 3200 personnes employées par la compagnie. Il s’agit d’employés affectés à la vente des billets et à l’enregistrement. Les sites les plus touchés seraient Bastia, Ajaccio et Marseille, avec une cinquantaine de suppressions.

Ce plan social s’accompagne d’une réduction d’environ 15% du plan de vol sur trois ans. Une dizaine d’escales domestiques vont être concernées par ces réductions : Orly, Marseille, Ajaccio, Bastia, Nice, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Toulon, Mulhouse, Nantes, Montpellier… Certaines lignes peu fréquentées vont elles être complètement supprimées, comme le Orly-Quimper, Orly-Agen, Orly-Lorient, Nantes-Montpellier ou encore Strasbourg-Lille.

Face aux concurrents, Transavia va remplacer Air France

Depuis plusieurs années, Air France subit la concurrence des compagnies low cost et du TGV, comme par exemple sur des destinations telles Strasbourg ou Bordeaux. La compagnie Ryanair a d’ailleurs installé sa seconde base à Bordeaux en avril. Easyjet aussi est en expansion en France. La compagnie passe de cinq lignes en 2017 à treize en 2019, avec huit avions basés en France.

Pour faire face dans la compétition, la compagnie française va être remplacée par les services de sa filiale low cost Transavia. L’extension de Transavia, limitée à quarante avions en France, est sensible en interne car ses employés exigent les mêmes conditions d’emploi que ceux d’Air France. Mais une consultation menée par le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) indiquerait que les pilotes seraient en majorité favorables au développement de Transavia. Selon l’ancien président du SNPL Philippe Evain, « Transavia France aurait les moyens de concurrencer les low cost en province ».

Le plan présenté par la direction sera discuté avec le SNPL avant l’été. Il s’agit de la première réforme que lance Benjamin Smith, le nouveau patron canadien de la compagnie française. Après la démission de son prédécesseur Jean-Marc Janaillac suite au rejet de son plan par les salariés, Ben Smith a su apaiser les relations au sein d’Air France. En février, les pilotes ont approuvé l’augmentation de 4,3% en moyenne de leur rémunération, en plus des 4% accordés à l’ensemble des salariés.

Vincent Jaouen

NDDL : une enquête ouverte après des tirs sur un hélicoptère de la gendarmerie

Live Blog NDDL
L’évacuation de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes a repris ce mardi. Après une première journée déjà tendue entre zadistes et forces de l’ordre, cette deuxième journée a été marquée par une montée de la violence. Au moins 6 blessés du côté des zadistes, 4 chez les forces de l’ordre. Une enquête a été ouverte après des tirs de fusées sur un hélicoptère de la gendarmerie.
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Camille Sarazin

Dans les coulisses des aéroports, les agents de sûreté désespèrent

La menace terroriste a rarement été aussi forte. Dans le prisme du 11 septembre et des attentats de Bruxelles, les aéroports concentrent inquiétudes et angoisses. En première ligne, les agents de sûreté travaillent dans des conditions parfois très difficiles. Ces petites mains qui fouillent nos bagages et nos poches sont donc d’autant plus inquiets qu’ils ne sont pas aussi vigilants qu’ils aimeraient l’être.

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Le référendum de Notre-Dame-des-Landes est-il légal ?

François Hollande a annoncé le 11 février la mise en place d’un référendum d’ici au mois d’octobre pour connaître l’avis de la population sur le dossier brûlant de Notre-Dame des Landes. Or, le référendum, local, concerne un projet national. De quoi douter de la légalité du projet. 

Loïc Venance/AFP
Loïc Venance/AFP

« A un moment, il faut prendre une décision. D’ici le mois d’octobre, je demande au gouvernement d’organiser un référendum local pour savoir exactement ce que veut la population. » Ce sont les mots prononcés par François Hollande sur TF1 et France 2 le 11 février, en réponse à la question de David Pujadas : où en est le dossier de Notre-Dame des Landes ? D’ici à octobre, la question devrait donc être posée aux électeurs des régions Pays-de-la-Loire et sans doute en Bretagne également. Oui ou non : une réponse simple à un dossier fort complexe, qui au-delà de l’avis du peuple, offre plusieurs scénarios possibles.

Si l’annonce est intervenue ce jeudi dans la soirée, de nombreux rebondissements ont relancé le sujet ce vendredi. De grandes questions restent en suspens et l’une d’elles fait tâche : ce projet de référendum est-il vraiment légal ? « Non » répond Me Arnaud Gossement, avocat à Paris et également docteur en droit à la Sorbonne. Dans une tribune publiée sur le site Mediapart, il explique clairement que la dimension nationale propre à ce projet d’aéroport s’oppose au questionnement des collectivités locales.

La question de droit est donc de savoir si un référendum local peut être organisé pour permettre à la population de trancher l’avenir du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A notre sens, le droit actuel ne le permet pas. (…) L’aéroport de Notre-Dame des Landes étant un projet d’intérêt national qui a déjà été autorisé, il ne peut faire l’objet de cette procédure, à supposer que celle-ci soit définitivement créée. 

Il cite notamment l’article LO.1112-1 du code général des collectivités territoriales, selon lequel, précise-t-il sur Mediapart, « une collectivité territoriale ne peut pas soumettre à référendum un projet de délibération qui ne relève pas de sa compétence. » Et cette compétence, ce pouvoir décisionnel, les régions de l’Ouest ne l’ont pas selon lui. L’aéroport du Grand Ouest resterait donc un projet d’ordre national. Retrouvez également son interview sur France Info. 

Même son de cloches du côté de certains médias. Les Echos rappellent notamment que les référendums locaux viennent directement de la réforme constitutionnelle sur la décentralisation, qui date de mars 2003. Encore une fois, il est indiqué que ce type de scrutin ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une affaire concernant uniquement la collectivité. A référendum local, contexte local. En attendant, le président français n’a pas réagi à ces remarques portant sur la légalité du référendum.

Margaux Malinge