Catalogne – Histoire d’une séparation

Engagée dans un processus d’autodétermination depuis 2012, la Catalogne se rêve en République indépendante. A la tête de la région autonome depuis le 12 janvier, Carles Puigdemont a promis de poursuivre le travail mené par son prédécesseur, Artur Mas. Retour sur l’histoire d’une séparation.

Alexandra del Peral

 

La précarité, un obstacle pour la préparation des athlètes au JO 2016?

La difficulté pour trouver des fonds est un enjeu qui touche une grande partie des sportifs de haut niveau. Parfois même, ceux qui se trouvent en préparation pour les Jeux olympiques de Rio 2016.

A banner with the Olympic logo for the Rio 2016 Olympic Games seen at the Olympic Tennis Centre of the Olympic Park in Rio de Janeiro, Brazil, on December 11, 2016. AFP PHOTO / YASUYOSHI CHIBA / AFP / YASUYOSHI CHIBA
A banner with the Olympic logo for the Rio 2016 Olympic Games seen at the Olympic Tennis Centre of the Olympic Park in Rio de Janeiro, Brazil, on December 11, 2016. AFP PHOTO / YASUYOSHI CHIBA / AFP / YASUYOSHI CHIBA

 

Footballeurs milliardaires, joueurs du tennis qui gagnent des primes importantes, ça n’est pas l’ histoire de la plus grande partie des athlètes de haut niveau. Contrairement aux idées reçues, leur vie peut être économiquement difficile.

La passion pour le sport ne suffit pas à ces athlètes pour payer leurs dépenses du quotidien. C’est la raison pour la quelle une grande partie d’entre eux suivent un carrière parallèle, en même temps qu’ils s’entrainent , pour survivre.

Astrid Guyart of France (R) competes against Hee Sook Jeon of the Korea during the women's team foil competition for bronze medal at the 2014 World Fencing Championships in Kazan, on July 22, 2014. AFP PHOTO / VASILY MAXIMOV / AFP / VASILY MAXIMOV
Astrid Guyart of France (R) competes against Hee Sook Jeon of the Korea during the women’s team foil competition for bronze medal at the 2014 World Fencing Championships in Kazan, on July 22, 2014. AFP PHOTO / VASILY MAXIMOV / AFP / VASILY MAXIMOV

C’est le cas de l’escrimeur Alex Fava qui dans une interview pour RTL a assuré qu’il savait qu’«en faisant seulement de l’ escrime il ne serait pas millionnaire». En outre, il a parlé de son parcours pour obtenir les moyens nécessaires pour subvenir à ses besoins: «chacun se débrouille comme on peut pour trouver les moyens nécessaires. J’ai vécu pendant longtemps avec une bourse de course grâce a mes études. Puis, j’ ai demandé de l’aide à ma fédération pour que je puisse continuer à faire du sport.»

D’autres athlètes ont été témoins de situation difficile parmi leurs coéquipiers ou concurrents: «J’ai vu certains sportifs qui n’ arrivent pas à payer leur factures à la fin du mois. C’est compliqué d’ être performante dans ces conditions », a affirmé l’ escrimeuse Astrid Guyart au JDD.

 

La loi qui peut aider les athlètes en situation de précarité

Dans le cadre des JO de Rio 2016 et de la candidature de Paris aux JO 2024, le statut du sportif est devenu une situation urgente pour l’Etat. Pour mieux les protéger et sécuriser leur situation juridique et sociale afin qu’ ils puissent se préparer et exercer leur activité sportive sereinement.

Thierry Braillard, le secrétaire d’Etat aux Sports est responsable d’un projet de loi voté à l’Assemblée nationale en avril 2015. Il vise à protéger les sportifs de haut niveau et les professionnels. Ainsi, il veut sécuriser leur situation juridique et sociale de ces athlètes.

Parmi les mesures prises pour aider les sportifs en situation de précarité : la reconnaissance du rôle de sportifs de haut niveau et l’ offre de protection sociale aux athlètes en cas d’accidents sportifs avec un dispositif d’ assurance « accident du travail – maladies professionnelles».

Un pacte qui commence a montrer des résultats

Un «Pacte de Performance», présenté en décembre 2014 par François Hollande, a commencé à montrer des résultats aujourd’hui. Il s’agit d’une dynamique de partenariat entre le monde de l’ entreprise et les sportifs de haut niveau, pour les aider à se préparer aux grandes compétitions et notamment pour Rio 2016. Il a déjà impliqué 80 entreprises et 176 contrats ont été déjà signés.

Plus récemment, la marque de boisson énergétique Powerade a inclu la France dans son projet international d’aide financière pour les athlètes en préparation à Rio 2016. Ce programme olympique et paralympique concerne cinq autres pays: Espagne, Royaume – Uni, Brésil, Mexique et Afrique du Sud. Leur objectif est de financier au moins 80 projets. De même le champion mondiale de natation Mehdy Metella et l‘entreprise immobilière Ana home, ont annoncé leur partenariat pour les JO 2016.

 

Gila Rios Jiménez 

Enfants soldats : l’après-guerre et le dur retour à la vie normale

Se reconstruire loin du front : l’enjeu est de taille pour les enfants-soldats démobilisés. Traumatisés par les horreurs de la guerre, leur retour à la vie civile s’apparente souvent à un nouveau combat.

Enfants soldats au Soudan du Sud, l'un des Etats pointés du doigt par l'ONU. Crédit: CHARLES LOMODONG / AFP
Enfants soldats au Soudan du Sud, l’un des Etats pointés du doigt par l’ONU. Crédit: CHARLES LOMODONG / AFP

Comment réapprendre à vivre normalement lorsque l’on a été « enfant-soldat » ? Chaque année, des centaines d' »enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés », selon la définition des Principes de Paris, sont confrontés à ces questions. Qu’ils se battent en première ligne, arme en main, ou qu’ils soient enrôlés comme messagers, gardes du corps ou espions, ces jeunes de moins de 18 ans souffrent une fois démobilisés des stigmates de la guerre. Selon la psychologue allemande Elisabeth Schauer, interrogée lors du procès devant la Cour pénale internationale de Thomas Lubanga, reconnu coupable du recrutement d’enfants lors du conflit en République démocratique du Congo, 40% des enfants-soldats enlevés en Ouganda qu’elle a pu interroger souffrent de trouble de stress post-traumatique.

Restaurer le lien social et la confiance

Outre l’atteinte à l’intégrité physique des enfants – on pense dans ces cas-là d’abord aux filles, généralement utilisées à des fins sexuelles, elles qui représentent plus d’un tiers des enfants-soldats – l’exposition à la guerre et aux exécutions créent des séquelles psychologiques nombreuses et durables. Anxiété, agressivité, voire perte d’identité sont autant de conséquences de cet enrôlement. A Paris, le Centre Primo Levi a pris en charge, depuis sa création en 1995, entre vingt et vingt-cinq anciens enfants-soldats. « Notre centre réalise tout un travail autour du psycho-traumatisme. Les enfants sont pris en charge une fois par semaine, pour une durée de 45 minutes », explique Joséphine Vuillard, qui travaille au Centre Primo Levi, au CelsaLab. Le suivi est personnalisé, les consultations peuvent être réalisées avec des interprètes. En moyenne, la prise en charge des enfants s’étale sur un à deux ans. « Souvent, ils nous sont envoyés par les services sociaux ou bien par des membres du corps enseignant, qui remarquent des comportements violents ou inadaptés », précise Joséphine Vuillard. Ici, la prise en charge est pluri-disciplinaire : psychologues, médecins, assistants sociaux et juristes œuvrent de concert à la réhabilitation des démobilisés. « Notre but, c’est d’aider les enfants à restaurer le lien social et la confiance, mais aussi de travailler la haine et la culpabilité qu’ils peuvent ressentir », poursuit Joséphine Vuillard.

Car les enfants embrigadés sont nombreux à être contraints de s’en prendre à leurs familles, à leur proches ou des personnes de leur entourage. « Le cœur de ce qui fonde leurs liens sociaux est détruit », explique Eric Sandlarz, l’un des six psychologues travaillant à mi-temps pour l’organisme, sur le site du Centre Primo Levi. Lorsque, par chance, les enfants-soldats réussissent à être démobilisés et que leur famille est toujours en vie, la réunion n’a pas forcément lieu. Les actes commis peuvent entrainer de la défiance, de l’incompréhension et finalement le rejet de retrouvailles ou d’une réintégration.

Mettre l’accent sur l’éducation et l’accès à l’emploi

Le processus « Désarmement, démobilisation et réintégration » (DDR) mis en place par le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) œuvre pour le retour des enfants démobilisés dans leurs familles. Créé en 1990, ce programme négocie la libération des enfants avec les forces armées ou les groupes armés qui les détiennent. Selon les chiffres de l’Unicef, plus de 100.000 mineurs ont bénéficié de ce programme depuis 1998. Une fois la démobilisation actée, l’Unicef tente de retrouver les familles des enfants-soldats, afin que ces derniers soient accueillis dans un univers familier. Puis est enclenché le dernier volet de ce programme en trois temps : celui de la réhabilitation économique est sociale. Parce qu’ils viennent de régions du monde pauvre, les enfants sont tentés par le mirage d’une vie meilleure, plus confortable au sein des milices armées auprès desquelles ils s’enrôlent. C’est pour contrer cet argument fallacieux que l’Unicef met l’accent sur l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’emploi, en travaillant de concert avec des ONG présentes sur place.

Aujourd’hui, 250.000 enfants de moins de 18 ans seraient embrigadés de force et instrumentalisés dans des conflits armés. Leur multiplication en Afrique, Asie et Moyen-Orient rend la nécessité de la prévention de l’enrôlement d’autant plus nécessaire. Lancée en 2014 par l’ONU, la campagne « Des enfants, pas des soldats », qui devait « prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants en temps de conflit par les forces armées gouvernementales et d’y mettre fin d’ici à 2016″ n’aura, pour cette 14e Journée Internationale des enfants soldats, pas atteint ses objectifs.

Lisa Boudet

XV de France : la réussite rochelaise

Promu en Top14 il y a deux ans, le Stade Rochelais ne cesse d’impressionner. Neuvième l’année dernière, le club est encore en course pour assurer son maintien cette saison. Des résultats dus notamment aux performances de joueurs encore inconnus il y a deux ans, et qui donnent la pleine mesure de leur talent sous la houlette de l’entraineur Patrice Collazo. Récemment, trois des ces joueurs ont été convoqués en Équipe de France. Une vraie récompense.
Kévin Gourdon, Uini Atonio, Vincent Pelo… Il y a deux ans, ces trois joueurs bénéficiaient encore d’un certain anonymat. Mis à part les experts de la Pro D2, peu de gens auraient pu déceler en eux des internationaux en puissance. Promus en Top14 à l’issue de la saison 2013-2014, les jaune et noir ont acquis leur maintien avec talent, déjouant tous les pronostics. Mieux encore, en septembre 2014, le pilier droit Uini Atonio est convoqué par Philippe Saint-André, l’ancien sélectionneur du XV de France. Quatre mois plus tard, c’est au tour de Loann Goujon (aujourd’hui à l’Union Bordeaux-Bègles) d’être appelé. On aurait pu croire à deux cas isolés, mais la tendance se confirme cette année. La Rochelle est « à la mode », et Kévin Gourdon et Vincent Pelo sont venus renforcer le contingent rochelais le 28 janvier dernier, sélectionnés eux aussi pour le tournoi des Six Nations.

Le pari de la formation
Onzième budget du Top14, le Stade Rochelais ne peut pas lutter à armes égales avec les grosses cylindrées du championnat (16,43 millions d’euros de budget contre 31 millions d’euros pour le Stade Toulousain). Condamnés à jouer le maintien, les charentais doivent miser sur un recrutement efficace et peu coûteux pour se renforcer. Pas de star internationale dans l’effectif, le club mise sur de jeunes joueurs en espérant les faire progresser. Uini Atonio en 2011, Loann Goujon et Kévin Gourdon en 2012 puis Vincent Pelo en 2014, aucun de ces néo-internationaux n’avait encore 25 ans à son arrivée à La Rochelle. « Nous, on est encore à un étage où il faut faire progresser les joueurs, expliquait Patrice Collazo au journal L’Équipe en avril dernier. À La Rochelle, les mecs découvrent, ne savent pas se situer par rapport au niveau du Top 14. Ils deviendront peut-être des grands joueurs. J’ai des gars neufs qu’on doit emmener vers le haut niveau. »
Le travail de Patrice Collazo
L’entraineur de la Rochelle est avant tout un détecteur de talents hors-pair. « Atonio, lorsqu’il débarque à La Rochelle, il a des problèmes de surpoids (il pèse alors 150kg). Pelo, lui, a des soucis tactiques et de discipline, » explique Wilfried Templier, journaliste rugby sur RMC. « Et pourtant, l’entraineur est quand même allé les chercher ». Lorsque Patrick Collazo recrute Kévin Gourdon et Loann Goujon, ce sont encore de jeunes joueurs sans références au plus haut niveau. Vincent Pelo, lui, ronge son frein en ProD2. Enfin, Uini Atonio est un illustre inconnu, repéré lors d’un tournoi à Hong-Kong. « Le fait qu’il leur ait fait confiance est un signe fort. Du coup, il y a une sorte de pacte entre lui et les joueurs. Ils se donnent à fond et ne lâchent rien » analyse Wilfried Templier. Ancien pilier, Patrice Collazo sait être dur. Mais parfois, son engagement lui joue des tours (son comportement sur le bord du terrain lui a valu 10 semaines de suspension en début de saison). En tout cas, ses joueurs semblent le suivre, comme en témoignent les résultats.

 

Patrice Collazo, entraineur du Stade Rochelais
Patrice Collazo, entraineur du Stade Rochelais
Voir ailleurs pour progresser
Malgré la fulgurante progression de certains joueurs, le club rochelais bataille encore cette saison pour obtenir le maintien. Dès lors, voir trois de ses joueurs sélectionnés en Équipe de France s’apparente à une incongruité au vu du classement actuel. Des clubs qui le suivent en Top14, seul le Stade Français envoie plus d’internationaux français pour le tournoi des Six Nations.

Malgré la prolongation pour deux années supplémentaires du contrat du néo-international Vincent Pelo, la question d’un départ est toujours d’actualité pour Kévin Gourdon ou Uini Atonio. Comme leur ancien coéquipier Loann Goujon, ils pourraient franchir un pallier supplémentaire en jouant la coupe d’Europe avec un club plus prestigieux. Même si à La Rochelle, tout est réuni pour leur progression. « L’ambiance du club est familiale, le stade est plein à chaque match, le cadre de vie est agréable, explique Wilfried Templier. Le club progresse, ils n’ont pas de raison de partir, à part si un « très gros club » frappe à la porte comme Toulon. »
Engagé jusqu’en 2017 avec La Rochelle, Uini Atonio est par exemple suivi de près par plusieurs clubs de Top 14, dont le Stade Toulousain. Reste à savoir si le joueur va rester fidèle à son club de cœur (il a le logo tatoué sur le bras) et à l’entraineur qui a misé sur lui alors que personne ne le connaissait.
Le reportage de Canal Plus sur Patrice Collazo