Le Grand Veggie de McDonald’s est arrivé

McDonald’s a lancé aujourd’hui en France son premier burger végétarien. Accueilli avec plaisir sur les réseaux sociaux par les adeptes de ce régime alimentaire, pas sûr que ça soir suffisant pour rattraper l’image de la marque.

Il avait été annoncé en grandes pompes : le premier burger végétarien de McDonald’s est arrivé aujourd’hui dans les quelques 1400 restaurants français de la franchise. Le Grand Veggie sera proposé aux clients du géant américain du fast-food jusqu’au 27 novembre, après quoi sa vente sera poursuivie ou arrêtée selon son succès. Ce burger est déjà proposé ailleurs en Europe, notamment en Belgique et en Italie.

McDonald’s diversifie son offre pour s’adapter aux nombreux Français qui adoptent désormais un régime végétarien : on estime aujourd’hui que 3% de la population française est végétarienne et ce chiffre pourrait être amené à augmenter. Malgré un leadership constant dans le domaine des fast food, McDonald’s cherche sans doute à concurrencer les chaines de fast food sains qui ont aujourd’hui pignon sur rue.

Sur Twitter, les internautes ont accueilli le nouveau burger avec plaisir.

Test du 1er burger végétarien de #mcdo en France (dans tous les mcdo dès mardi prochain) : il est incroyablement bon 👌#grandveggie#veggiepic.twitter.com/e6xtgBqUul

— Judith Samama-Patte (@Judith_S_P) October 6, 2017

 

Mais alors qu’y a-t-il dans ce burger végétarien?  Galette panée à base de carottes et de salsifis, choux émincé, tomate, emmental et sauce au pesto rouge…  Autopsie d’un Grand Veggie.

L’intérieur : galettes de légumes et emmental, mélange de chou rouge et blanc, pousses d’épinard et sauce au pesto rouge #grandveggie#mcdopic.twitter.com/t9ecafGUoC

— Judith Samama-Patte (@Judith_S_P) October 6, 2017

 

Et pour peaufiner son coup de communication, McDonald’s assure que tous les ingrédients sont français. Pas sûr que cela suffise à calmer les critiques envers la qualité de la nourriture servie par la franchise.

Antimondialistes, anti « junk-food », antispécistes… McDonald’s cristallise les critiques de nombreux groupes depuis les années 2000, tant sur ses menus, accusés de favoriser l’obésité, que sur le traitement de son personnel.

The Good Food Institute a en tout cas accueilli la nouvelle comme la preuve du changement que connait l’industrie agroalimentaire. « A chaque fois que l’industrie agro-alimentaire vous semble trop grosse pour être changée, rappelez-vous que ceci existe » a tweeté l’institut.

 

Any time you feel like the food system is too big to change, remember this exists. #mcveggie#plantbased#changeclimatechangepic.twitter.com/KiStgjByxz

— Good Food Institute (@GoodFoodInst) January 17, 2017

Clara Charles

Grève des fonctionnaires : les Ultramarins craignent pour leurs congés bonifiés

Les manifestants protestent devant Bercy contre les critères plus en plus difficiles à remplir pour bénéficier des congés payés
Les manifestants protestent devant Bercy contre les critères plus en plus difficiles à remplir pour bénéficier des congés payés. Crédit Photo : S. Spautz

« Respect ! Respect ! Égalité des droits ! » crient les manifestants réunis devant le ministère de l’Economie et des Finances. Sous les drapeaux rouges de la CGT, ces fonctionnaires nés dans les départements d’outre-mer (DOM) protestent contre les restrictions qui touchent les congés bonifiés auxquels ils ont droit.

 

 

Accordés en 1978, les congés bonifiés permettent aux ultramarins de rentrer chez eux une fois tous les 3 ans, afin de voir leur famille. Ils sont dit « bonifiés » car 30 jours sont accordés en plus des 5 semaines de congés payés dont tout fonctionnaire bénéficie. Mais les conditions pour les obtenir se sont durcies au fur et à mesure des années. Dès 1981, un avis du Conseil d’Etat précise les critères à remplir pour pouvoir les obtenir. Il faut par exemple être titulaire de comptes bancaires ou d’épargne sur le territoire d’outre-mer où ils passent leurs vacances, payer certains impôts dans la commune où ils résident, ou encore y être inscrit sur les listes électorales.

« Lorsque j’ai voulu partir cette année, on m’a demandé en plus des papiers habituels l’acte de naissance de mes parents » précise Maryse Romain, originaire de Guadeloupe, qui travaille dans la fonction publique territoriale depuis 15 ans. « Je l’ai ressenti comme un rejet, c’est déjà suffisamment énervant de devoir se justifier en donnant autant de documents, alors que pour moi les congés bonifiés sont un dû ». Pour Casimir Largent, représentant syndical CGT du collectif DOM, il y a une raison à ce durcissement : « On demande aujourd’hui trop de critères pour pouvoir justement les refuser. Et donc les gens qui partaient avant en congés bonifiés ne partent plus. »

Si les manifestants ont choisi de se rassembler devant Bercy, c’est dans l’espoir d’avoir un entretien avec le cabinet du ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Le but est d’obtenir de lui une garantie du droit aux congés bonifiés. Car même lorsque tous les critères sont remplis pour en bénéficier, les restrictions budgétaires sont souvent une raison invoquée pour les refuser. Quant à ceux qui prétendent que ces congés sont des vacances sous les tropiques tout frais payées, Jean-Claude Raquil, répond « c’est surtout un droit, celui de voir nos familles tous les 3 ans ».

Sarafina Spautz

 

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Le Mont Saint Michel veut avoir Internet

Un collectif s’est créé dans la Baie du Mont-Saint-Michel (Manche) pour dénoncer les problèmes de réseau téléphonique. Des habitants et des commerçants sont prêts à bloquer l’A84 pour trouver une solution.

Le Mont Saint Michel est une zone blanche pour le réseau téléphonique et internet. Crédit : JacLou
Le Mont Saint Michel est une zone blanche pour le réseau téléphonique et Internet. Crédit : JacLou

Pas de réseau et encore moins de 4G, recevoir un coup de téléphone est un véritable parcours du combattant dans la Baie du Mont-Saint-Michel. Le monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco accueille 2,5 millions de visiteurs par an et les touristes ne peuvent pas partager immédiatement leurs souvenirs sur les réseaux sociaux. Certains endroits de la Baie sont en zone blanche.

C’est surtout handicapant pour les habitants et les commerçants. Un collectif a été lancé pour mettre fin à cette fracture numérique : les Oubliés du Val Saint Père. Ces oubliés sont même prêts à bloquer d’ici quelques semaines l’autoroute A84 pour trouver une solution.

Le syndicat mixte Manche Numérique, un rassemblement de collectivités territoriales, travaille sur la réduction de la fracture numérique. Mais aucune solution immédiate n’est trouvée pour le moment. Quant à la fibre optique, elle est prévue… pour 2020.

 

Alice Pattyn

Semaine du goût : des écoliers initiés à l’anti-gaspillage

Pour la semaine du goût du 9 au 15 octobre, des ateliers sont organisés dans les classes. Ce mardi matin, des primaires d’une école du 16ème arrondissement de la capitale ont appris une recette anti-gaspillage avec le chef Akrame Benallal. L’occasion pour eux de goûter des cakes particuliers. 

Les CE2 de l'école Paul Valéry du 16ème arrondissement de Paris ont goûté, sans le savoir, des gâteaux à base d'épluchures de carottes et de bananes. Crédits : Lou Portelli

Les élèves étaient attentifs ce matin devant le chef Akrame Benallal, venu leur faire découvrir des saveurs particulières.

Crédits : Lou Portelli

Toques sur la tête, cuillère dans les mains… les CE2 de l’école Paul Valéry à Paris attendent impatiemment l’arrivée du chef étoilé Akrame Benallal. Et surtout de goûter ce qu’il a préparé. Le but de l’atelier : leur faire découvrir des saveurs originales et les inciter à ne pas gaspiller. Devant les enfants, trois mets sucrés. Ils ne le savent pas encore, mais ils s’apprêtent à manger un cake à la peau de banane, de la crème vanille préparée avec des épluchures de carottes et des chips à la pelure de pomme. « C’est à quoi ? » interroge d’emblée un élève. Le chef garde la surprise. Alors, les écoliers se lancent.

« Il y a de la banane » conclut Elisa, 8 ans. « Moi je sens de la vanille et de la noisette » ajoute Rayhanna. A 7 ans, elle a déjà un fin palais. Elle a beaucoup appris avec sa mère, pâtissière. « Je sais même faire des gâteaux en trompe-l’œil » raconte-t-elle fièrement entre deux bouchées, peu impressionnée par le cake dans son assiette. Rayhanna confond pourtant la noisette avec les fanes (c’est-à-dire les feuilles) de carottes. A la révélation des ingrédients secrets, surprise générale. Les « miam » laissent place aux « beurk ». Etonnés, les enfants se rendent compte qu’ils ont mangé – et même apprécié – des ingrédients habituellement jetés à la poubelle.

« Rien ne se jette »

« On peut cuisiner avec des restes, tout se mange et rien ne se jette, insiste le cuisinier et père de famille. Je veux sensibiliser les enfants à l’anti-gaspillage et qu’ils se rendent compte qu’il faut manger proportionnellement à ce que notre corps demande. »  Les yeux écarquillés, les élèves sont attentifs et comprennent très vite la notion de gaspillage. « Pourquoi à la cantine on jette le pain alors ? » s’inquiète Clément. Lui n’a pas tout mangé ce matin mais a retenu la leçon. Les apprentis cordons-bleus n’hésitent pas à proposer des idées au chef. « On peut faire frire des épluchures de tomates ? » l’interrompt Rayhanna. « Pourquoi pas » lui sourit-il.

 

Les enfants ont goûté une recette réalisée par le chef étoilé Akrame Benallal. Crédits : Lou Portelli
Les enfants ont goûté une recette réalisée par le chef étoilé Akrame Benallal.
Crédits : Lou Portelli

Akrame Benallal aime surprendre. « Dans mes restaurants je fais pareil. Je cache certains intitulés car les gens ont des a priori. Si on leur dit qu’ils vont manger des épluchures de banane, ils ne vont pas vouloir goûter ou vont dire qu’ils n’aiment pas. C’est d’autant plus vrai avec les enfants » confie-t-il.

Le ventre bien rempli, les cuisiniers en herbe rendent toques et tabliers. Dotés de la recette, ils pensent déjà à la reproduire à la maison et promettent même de finir leur assiette. Affaire à suivre.

 

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Lou Portelli