Collecte solidaire : « priorité aux vêtements chauds et masculins »

En partenariat avec la mairie du 19e arrondissement de Paris, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 organise ce jeudi 10 octobre une collecte solidaire de vêtements. L’occasion de rappeler le besoin prioritaire d’habits masculins et la nécessaire implication des entreprises de prêt-à-porter.

L'association d'aide aux migrants Utopia 56 dispose de vingt-deux points de collecte à Paris. (LD)
L’association d’aide aux migrants Utopia 56 dispose de vingt-deux points de collecte à Paris. (LD)

« Ce bac est déjà plein », sourit Gaëlle, 26 ans. Bénévole à l’association Utopia 56, c’est elle qui gère la collecte solidaire de vêtements organisée ce jeudi devant la mairie du 19e arrondissement. De 8h30 à 19h30, les Parisiens sont invités à venir y déposer quantités de vêtements, qui seront ensuite distribués aux migrants. A l’approche de l’hiver, Utopia 56 multiplie ces points de collecte éphémère, qui s’ajoutent aux vingt-deux points de collecte permanents de la capitale.

« Nous recevons trop de vêtements pour femme ! »

« Les collectes solidaires fonctionnent bien auprès des gens. Mais nous avons plus de mal à démarcher les entreprises. L’idéal serait de pouvoir récupérer en grande quantité des couvertures, même usagées », poursuit Gaëlle. Certains grands noms du prêt-à-porter acceptent malgré tout de jouer le jeu. C’est le cas de Décathlon qui fait régulièrement des prix aux associations d’aide aux migrants. Et puis il y a les dons, l’indispensable contribution qui permet de compléter les collectes. L’argent récolté sert, par exemple, à acheter des sous-vêtements.

Debout derrière son stand, Gaëlle se saisit d’un tract qui détaille les vêtements demandés en priorité par l’association. Il s’agit essentiellement de vêtements d’hiver : des manteaux, des pulls ou encore des chaussures, taille 39 à 45. « Nous invitons les gens à donner des vêtements d’hommes car ils sont largement majoritaires dans les campements parisiens. Malheureusement, ce sont surtout les femmes qui donnent… des vêtements pour femmes. » Résultat, l’association est parfois obligée d’organiser des braderies pour revendre le surplus de vêtements féminins, afin de pouvoir acheter des habits pour hommes.

Le maire de passage à la collecte

Parmi les donateurs, un riverain pas comme les autres. « Je viens vous apporter quelques petites choses, dont deux paires de chaussures », avance le maire socialiste du 19e arrondissement, sacs de vêtements dans chaque main. Pour François Dagnaud, soutenir la collecte est une évidence : « comment voulez-vous fermer les yeux ? Ici, nous sommes à l’avant-poste de Paris. Venir en aide aux associations qui aident les migrants est une question morale : faire en sorte de tous nous ramener à la dignité. »

La mairie finance le projet de collecte depuis plusieurs années. Malgré l’ouverture de centres d’accueil décidée par Anne Hidalgo, cet hiver encore, des centaines de migrants dormiront dans la rue. « L’installation des centres part d’une bonne volonté, commente François Dagnaud. Laisser les gens dormir dans la rue n’est pas acceptable. » Il l’admet, les solutions d’hébergements sont « loin d’être parfaites ». Les centres d’accueils, poursuit-il, « permettent au moins aux primo-arrivants de se poser un peu. »

Au mois de juin dernier, François Dagnaud alertait déjà le Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur « l’inhumanité dans laquelle les migrants sont contraints d’attendre », dans une lettre co-écrite avec le maire du 10e arrondissement. Une dizaine de jours plus tard, G. Collomb exprimait son intention de répartir les migrants dans la région Île-de-France. Sans pour autant aborder un calendrier précis.

Léa DUPERRIN

Un avion militaire s’écrase pendant les festivités de la fête nationale espagnole

Avion Eurofighter Crédits Photo : libre de droits
Avion Eurofighter
Crédits Photo : libre de droits

L’avion était venu participer aux démonstrations aériennes du défilé militaire de ce matin à Madrid. Mais au moment de rentrer à sa base à Los Llanos, à 300 km au sud-est de la capitale, il s’écrase durant son atterrissage. Le pilote présent à l’intérieur, le capitaine Borja Aybar, n’a pas réussi à s’éjecter et décède dans l’accident.

Voici les premières images de l’incendie qui ont suivi le crash du journal El Pais :

Les raisons de cet accident ne sont pas encore connues mais l’armée de l’air a ouvert une enquête, a indiqué le ministère de la Défense espagnol. D’après les premiers témoignages recueillis par Europa Press, l’accident se serait produit alors que d’autres avions faisaient des manœuvres près de l’aéroport.

D’après des sources de l’armée, le président Mariano Rajoy et la ministre de la Défense María Dolores de Cospedal seraient en route vers la base aérienne de Los Llanos.

Sarafina Spautz

 

L’affaire Weinstein devient politique

La liste des victimes d’Harvey Weinstein grossit chaque jour. Le producteur américain est accusé par des nombreuses actrices de viol et de harcèlement sexuel. Sa proximité avec le Parti démocrate donne une tournure politique au scandale.

Angelina Jolie, Emma de Caunes, Gwyneth Paltrow, Léa Seydoux et nombreuses autres. Elles déclarent toutes avoir été agressées ou harcelées sexuellement par Harvey Weinstein, cofondateur du studio Miramax et de la Weinstein Company.  Mais aux côtés du roi d’Hollywood, c’est le Parti démocrate qui se retrouve sur la sellette. Les républicains accusent les démocrates d’avoir tardé à dénoncer les actes du producteur, l’un des donateurs de leur parti. Mercredi dernier, le Comité national républicain a publié cette vidéo sur son site, demandant aux démocrates de « rendre l’argent sale d’Harvey Weinstein ».

Plusieurs sénateurs démocrates ont commencé à rembourser l’argent obtenu grâce au producteur par le biais de versements faits aux organisations caritatives ou de défense des droits des femmes. La direction du parti a annoncé, quant à elle, vouloir rendre une partie des sommes reçues au fil des années.

Un donateur puissant

Depuis plusieurs décennies, Harvey Weinstein et ses contacts étaient incontournables pour les candidats à l’élection présidentielle démocrates. Son rôle en tant que donateur individuel était réduit par la loi américaine mais l’étendue de son réseau était essentielle au Parti.  « Les donations personnelles sont limitées aux Etats-Unis, ces sommes ne sont pas énormes. Harvey Weinstein n’a contribué à la campagne d’Hilary Clinton qu’à la hauteur des quelques milliers de dollars. Mais il jouait un rôle bien plus important, celui de l’organisateur des levées des fonds lors desquelles on arrive aux millions de dollars. Il avait plus un rôle de collecteur que de donateur », explique Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire et spécialiste de la politique américaine. En 2012, le producteur organise chez lui une levée de fonds en présence de Barack Obama et de grandes personnalités d’Hollywood. Le prix d’entrée : une trentaine de milliers de dollars.

Le silence des démocrates à la suite de révélations sur Harvey Weinstein a été trop long selon les républicains. « Ecoeuré! », a réagi Barack Obama mercredi, six jours après l’apparition de premiers témoignages de victimes. Hillary Clinton, dont l’un de sujets clefs de la campagne était le féminisme, n’a commenté la situation qu’après cinq jours. Mardi, elle s’est dite « choquée et consternée ». Pour les Républicains, cette réaction vient trop tard. Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump dénonce ce comportement dans un tweet publié mardi: « Hillary a mis 5 minutes à accuser la NRA (National Rifle Association) après la fusillade de Las Vegas, mais 5 jours pour dénoncer plus ou moins les agressions sexuelles commises par Harvey Weinstein ». 


Selon Corentin Sellin, cette réaction tardive de Hilary Clinton est le résultat de la nature des liens entre les membres du parti et les fortunés. « Elle est empêtrée dans ces relations ‘je te tiens, tu me tiens’, ces relations entre les donateurs et les hommes politiques ».

Quelles conséquences pour les démocrates ?

Le scandale de Harvey Weinstein pourrait amorcer un changement dans le fonctionnement du parti démocrate. « Les démocrates étaient déjà dans le débat sur le problème de cette vieille génération qui ‘a vendu son âme’ auprès des grands donateurs et qui n’arrive pas à passer la main à la jeunesse. Chez les jeunes membres du parti il y a une aspiration pour un financement plus transparent, pour plus d’indépendance », analyse Corentin Sellin. L’affaire Weinstein pourrait jouer un rôle de catalyseur pour ces processus de renouvellement de générations et de la mise en pratique de la transparence au sein du Parti démocrate.

Malgo Nieziolek

Astéroïdes qui frappent la Terre : un risque faible

Ce jeudi 12 octobre, à 7h40, l’astéroïde 2012 TC4 a frôlé la Terre. Enfin… Il est passé à 42.000 km de notre planète, ce qui, à l’échelle de l’espace, ne représente presque pas de danger. Mais existe-t-il un risque qu’un jour, une météorite atteigne la surface de la Terre ? Sommes-nous préparés ?

Crédits photo : Pixabay
Crédits photo : Pixabay

 

Vous vaquiez sûrement à vos occupations, entre petit-déjeuner et brossage de dents, quand ce jeudi 12 octobre, à 7h40, un astéroïde a frôlé la Terre. 2012 TC4, de son petit nom, qui a été découvert en 2012, n’est passé « qu’à » 42.000 km de la planète bleue. Donc, aucun risque de collision, ni avec la Terre, ni avec les satellites, mais c’est une distance suffisante pour avoir permis aux scientifiques de mener un exercice de « défense planétaire », comme l’explique Sylvain Bouley, planétologue au laboratoire GéoSciences de l’Université Paris Sud, au micro de France Culture.

Un risque faible, mais permanent

Même si le risque qu’un astéroïde s’écrase sur la surface de la Terre est très faible, il est permanent. Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine Ciel et Espace, nous indique « qu’une myriade d’objets, et environ 40 tonnes de poussières cosmiques par jour se déposent sur la planète. On ne s’en rend pas compte, car à l’échelle de la Terre, c’est ridicule »

Lorsque la taille est supérieure, comme celle de l’astéroïde de ce jeudi 12 octobre (10 à 30 mètres de diamètres), c’est plus dangereux, si jamais il s’écrase sur la planète. « Cela arrive une fois tous les siècles… Par exemple, en 1908, en Sibérie : 2000 km2 ont été aplatis, des arbres ont été brûlés », rappelle le rédacteur en chef. En 2013, une météorite a explosé au-dessus de la ville de Tcheliabinsk en Russie. L’explosion, sous l’effet des frottements avec l’atmosphère, a créé une onde de choc, qui a fait éclater les vitres des habitants. Les gens, en apercevant le « bolide » lumineux, s’étaient précipités aux fenêtres : 1.300 personnes ont été blessées. Les images de la météorite à Tcheliabinsk, en Russie : 

 

2012 TC4 n’est pas le seul astéroïde à frôler la Terre (même si c’est celui qui est passé le plus près). Rien que pour ce début du mois d’octobre, 31 astéroïdes sont déjà passés près de la Terre. Selon Philippe Henarejos, la plupart passent très loin de notre planète. « Les agences spatiales les surveillent et connaissent les distances entre ces objets et la Terre. Cependant, il y a toujours un risque ».

Sommes-nous préparés ?

Et si jamais cela arrivait ? Si jamais, une météorite s’écrasait sur la Terre, sur une de nos régions ? « Nous ne sommes pas assez préparés », répond Philippe Henarejos. »Les agences spatiales simulent des évacuations de régions, mais ils se rendent compte que ce n’est pas facile ». Il existe une autre solution : la déviation de l’astéroïde. « On peut se dire que c’est simple, mais avec la masse et la vitesse, ça l’est moins. Des déviations pourraient donc être envisagées, il faut juste être sûrs de les détecter des mois à l’avance ». L’Agence spatiale européenne et la Nasa envisagent de dévier en 2022 la trajectoire d’un astéroïde pour éviter ce genre de catastrophe. Selon Philippe Henarejos, les scientifiques n’ont pas encore trouvé de solution pour dévier un astéroïde, mais c’est ce qui a rendu spécial l’événement de ce matin. Grâce au passage assez proche de 2012 TC4, les chercheurs ont pu observer l’objet, pour pouvoir travailler sur une future déviation. Selon Detlef Koschny, codirecteur du segment Objets géocroiseurs de l’Agence spatiale européenne, cet exercice a été un « grand succès« . 

La meilleure solution reste donc d’évacuer, le plus rapidement possible, la zone qui pourrait être touchée. « Et même si le risque est très faible par rapport à l’échelle du temps, il pourrait y avoir quelque chose qui nous arrive demain sur la tête, juste pour me faire mentir ! », plaisante Philippe Henarejos. Et dans ce cas-là, sommes-nous préparés ? « Ah non, la seule chose, à faire, c’est de paniquer ».

 

Léa Broquerie