Avion sans pilote, voiture sans chauffeur… les transports deviennent intelligents

Mardi 21 janvier, Airbus réussit le premier décollage automatique d’un Airbus A350. Avion sans pilote, taxi sans chauffeur… Les transports autonomes se multiplient. Les conducteurs deviennent une espèce en voie de disparition, remplacés par l‘intelligence artificielle.

L’avion 

C’est une première mondiale : un Airbus 350 décolle sans l’intervention des pilotes. Ils sont pourtant deux à bord, accompagnés de trois ingénieurs. Mais grâce à une caméra installée sur l’avion, un programme de reconnaissance visuelle et un logiciel de décollage automatique, les pilotes n’ont qu’à pousser la manette de gaz.

La voiture 

A Phoenix aux Etats-Unis, les Robo-Taxis de Waymo, filiale d’Alphabet, la maison mère de Google, sont sans chauffeur. C’est la première exploitation commerciale de voitures autonomes.

Les clients commandent le taxi sur leur smartphone, comme pour un service de VTC classique. Grâce à l’intelligence artificielle, 3 lidars (systèmes de détection par laser), 6 radars et 19 caméras, le Robo-Taxi collecte des millions de données pour se diriger et amener ses clients à bon port.

La moto 

Au CES 2019, le constructeur allemand BWM a fait sensation en présentant sa moto intelligente. Dirigée grâce à l’IA et des techniques d’auto-équilibrage, le deux roues n’a pas vocation à remplacer le chauffeur mais à renforcer sa sécurité et à faciliter ses déplacements.

Le bateau

En septembre 2020, le trimaran Mayflower va traverser l’Atlantique. Un projet de l’ONG Promare et IBM pour célébrer les 400 ans de la première traversée des colons anglais vers les Etats-Unis. Entièrement autonome, le bateau se pilote grâce à la technologie PowerAI Vision d’IBM couplée à des radars et des lidars.

Le train

Janvier 2020, la Chine inaugure un train autonome pour les JO d’hiver 2022. Sans conducteur, il roule jusqu’à 350 km/h et parcourt 175 km entre Pékin et Zhangjiakou en 47mn. Le train baptisé « Fuxing » (renaissance) est équipé de la technologie ATO (Automatic Train Operation).

Fuxing le train autonome chinois
Fuxing, le train autonome chinois – Crédits : Chine Nouvelle

Le bus

A Lyon, depuis 2016, les bus roulent tous seuls. Les « Navlys » sont des minisbus électriques sans conducteur, et gratuits, pilotés à l’aide de capteurs réalisant du mapping 3D.

Le vélo

Ce n’est pas une blague : le vélo autonome existe ! Inventé par des ingénieurs chinois, la bicyclette roule jusqu’à 15 km/h, contourne les obstacles, s’auto-équilibre et peut même être dirigé par la voix. Le tout grâce à la puce Tianjic, une puce neuromorphique, inspirée de la structure du cerveau humain. Une première étape dans le développement de l’intelligence artificielle générale, ou AI Forte qui permet à des machines de reproduire le plus fidèlement possible les processus cognitifs humain.

 

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5 chiffres pour comprendre le nouveau virus venu de Chine

Fin décembre, les autorités chinoises informent l’OMS d’un épisode de cas groupés de pneumonies en lien avec un marché d’animaux dans la ville de Wuhan. Depuis, les cas se multiplient. 5 chiffres pour comprendre ce que l’on sait à ce stade.

Coronavirus visualisé au microscope électronique.
CAVALLINI JAMES / BSIP / AFP
  • 17: C’est le bilan à ce jour des décès liés à ce coronavirus en Chine. « La mortalité est moins élevée que le Sras mais reste importante » » a déclaré mardi sur France Info le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris.
  • 500 personnes infectées par le virus principalement en Chine mais aussi dans d’autres pays d’Asie comme la Thaïlande, Taïwan, le Japon ou la Corée du Sud. Un américain de Seattle de retour d’un voyage en Chine a également contracté le virus. Il est actuellement hospitalisé. Les autorités chinoises craignent un pic de contamination à l’occasion des festivités du nouvel an chinois qui débutent ce week-end.

    Zones touchées par le nouveau virus. Source AFP
  • 11 millions d’habitants de la ville de Wuhan, où a débuté l’épidémie, ont été placés en quarantaine à partir de ce jeudi 23 Janvier. Plus aucun train ou avion ne circule et le port du masque est désormais obligatoire. Les transports publics de la ville sont à l’arrêt et les festivités du nouvel an ont été annulées.

    Habitants de Wuhan portant le masque. Crédit photo: EPA-EFE/CTR China Out
  • 1 mètre: c’est la distance à laquelle on peut potentiellement être contaminé par une personne infectée (toux, éternuement, discussion). Le coronavirus va toucher les voies respiratoires.

 

 

14 jours: C’est la durée d’incubation avant de déclarer des symptômes: fièvre et toux persistante.Les personnes revenant d’un voyage en Chine durant les 15 derniers jours doivent être particulièrement attentives à l’apparition de symptômes respiratoires.

La France se montre rassurante et multiplie les consignes:

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a tenu une réunion d’urgence à Genève mardi 21 janvier. Le comité d’experts n’a pas réussi à trouver un consensus sur la déclaration d’une « urgence de santé publique de portée internationale ». La réunion doit être poursuivie ce jeudi.

A lire aussi sur Francetvinfo.fr: Quarantaine à Wuhan, contrôles aux frontières, masques… Comment s’organise la lutte contre le coronavirus en France et dans le monde

C.D.

Jean Paul Gaultier : ses 5 créations iconiques

Jean Paul Gaultier – Flickr – Crédit photo @poweraxle

 

EN IMAGES – L’annonce, faite le 17 janvier par communiqué, a secoué le petit monde de la mode : Jean Paul Gaultier a présenté son dernier défilé haute-couture hier soir, mercredi 22 janvier, au théâtre du Châtelet.

Une annonce officielle, complétée par la diffusion d’une vidéo légère, complice, presque juvénile, postée sur le compte Twitter du couturier (ci-dessus).

Un point final, empreint d’une grande joie et d’une émotion festive, marquant ses 50 ans de carrière. Pas de panique, toutefois : la marque Gaultier Paris ne tire pas sa révérence. Elle reviendra, prochainement, avec un autre concept.
De quoi tenir en haleine la planète mode toute entière.

En attendant de découvrir ce nouveau projet, retour sur les cinq pièces iconiques qui ont marqué la carrière du créateur, haut en couleurs.

La marinière

Pour homme ou pour femme, la marinière est la pièce signature de Jean Paul Gaultier. Présente dès 1976 lors de son premier défilé, elle fait figure de pièce maîtresse de ses créations en 1983, lors de la présentation de sa première collection de prêt-à-porter masculin.

Grâce à Gaultier, la marinière devient le vêtement intemporel de toute garde-robe un rien achalandée. L’arborant régulièrement comme un clin d’oeil identitaire, le créateur s’amuse à la revisiter lors de chaque défilé. Il en revêtira même le packaging de certains de ses parfums.

Ce mercredi 22 janvier, pour le dernier défilé haute-couture du créateur, Gigi Hadid, arborait une version sexy de la marinière, posée délicatement sur son torse dénudé (ci-dessus).

Le corset conique

Le corset conique, créé pour Madonna en 1990, est probablement la pièce la plus audacieuse et marquante de Gaultier. Selon la légende, lorsqu’il le dessine pour la première fois, il reproduit la poitrine en cônes de carton de son ours en peluche, Nana.
Il revisite sa création initiale en 2009, notamment, pour Lady Gaga, à l’occasion de sa tournée « Monster Ball ».

Le smoking pour femme

Grand adepte des looks masculin-féminin, Gaultier vole le smoking au vestiaire de l’homme pour en habiller très élégamment la femme. Sa première proposition date de 2001. Il n’a jamais cessé depuis. Irina Shayk est la dernière en date à le porter pour la campagne de promotion de son dernier parfum Scandal.

Les épaulettes XXL

Les maxi épaulettes font également partie des marques de fabrique de Gaultier. Il en affuble régulièrement vestes, robes et autres tops. Résultat : des pièces anguleuses, charpentées, souvent déclinées dans des couleurs très acidulées. Un clin d’oeil permanent aux années 80, époque chère au coeur du créateur.

Le chapeau marin

Là encore, le couturier joue, tout au long de sa carrière, sur le côté androgyne et vintage de cette pièce signature. Un accessoire que l’on retrouve régulièrement sur dans les campagnes de promotion de ses parfums, notamment.

 

MB

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« Violences policières » : qu’est-ce que la « doctrine Grimaud » évoquée par Anne Hidalgo ?

Maurice Grimaud, préfet de police, en mai 1968 à éviter le pire pendant les évènements //JOEL SAGET / AFP

VIDEO – Invitée ce matin sur France Inter, la maire de Paris a demandé au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner de revenir à la « doctrine Grimaud » de maintien de l’ordre. Mais en quoi consistait cette doctrine ? Explications.

Invitée mercredi 22 janvier dans la Matinale de France Inter, la maire de Paris ne mâche pas ses mots à l’égard du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et de Didier Lallement, préfet de police. Sur l’antenne, elle déclare :

« Il y a un vrai problème de maintien de l’ordre. (…) Il faut absolument que le préfet de police de Paris revienne à la doctrine Grimaud, le préfet de 1968, qui a été un des penseurs de la doctrine en matière de maintien de l’ordre, c’est-à-dire permettre l’expression libre de toutes les manifestations, et éviter qu’il y ait des morts ou des blessés. »

 

La doctrine évoquée par la maire de Paris n’a jamais été institutionnalisée mais elle reste gravée dans la mémoire collective, notamment  pour ceux qui ont connu Mai 68.

Alors que la capitale vit un moment quasi-insurrectionnel, le bain de sang est évité. Plusieurs centaines de personnes sont blessées mais aucun mort n’est à déplorer. La raison ? Maurice Grimaud, préfet de police depuis un an à peine, choisit de mettre en place un maintien de l’ordre particulièrement tolérant face aux manifestants.

Voulant en finir avec « une certaine culture de la violence » instaurée par son prédécesseur Maurice Papon, il tente d’apaiser les relations entre les policiers et les manifestants. Dans une lettre, datée du 29 mai 1968, il s’adresse aux forces de l’ordre et leur écrit ce passage resté célèbre :

« Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »

Cette phrase qui marque toute la philosophie du maintien de l’ordre à laquelle Maurice Grimaud croyait, a pourtant été récemment supprimée. En 2018, à travers son outil Checknews, Libération atteste ce que plusieurs Gilets Jaunes dénoncent : la suppression d’un passage de la lettre de Grimaud dans le magazine, Liaisons, la revue de la préfecture de police.

Prévenir les dérapages

Quelle était la nature de cette doctrine ? Nos confrères de LCI nous l’apprennent, en 1968, au-delà de l’appel au sang-froid, le patron de la police parisienne a pris des mesures concrètes pour éviter les dérapages lors des arrestations. L’historien Philippe Nivet, professeur à l’université de Picardie, reporte d’ailleurs dans une publication consacrée à Maurice Grimaud que ce dernier avait notamment fait installer des équipes d’assistance médicale dans tous les commissariats où étaient transférés des manifestants « afin de laisser une présence visible qui devait empêcher les passages à tabac« .

En 2008, dans la revue Liaisons, Maurice Grimaud explique aussi à quel point garder le contact permanent avec les syndicats étudiants est essentiel. « Une manifestation dans laquelle on a pu établir des contacts se passe infiniment mieux que celle où l’on va comme sur un champ de bataille« .

Pendant les évènements, Maurice Grimaud, qui a une bonne connaissance du terrain, tient également à soutenir les équipes de police sur place.

Le préfet de police Maurice Grimaud (c) inspecte, le 08 mai 1968, les forces de l’ordre stationnées au Quartier Latin à Paris en prévision de violentes manifestations estudiantines. (Photo by ARCHIVES / AFP) AFP

 

Regarder aussi : L’interview de Maurice Grimaud (préfet de police en mai 1968)

« Une crainte obsessionnelle qu’une de ces affaires se termine mal »

Mais d’où lui vient cette vision du maintien de l’ordre ? À l’âge de 21 ans, le 6 février 1934, Maurice Grimaud est témoin de la confrontation mortelle qu’il y avait eu entre manifestants et forces de l’ordre sur la place de la Concorde. Cette journée dramatique fait état de 37 morts et plus de 2000 blessés, ce qui en fait la plus grande fusillade des forces de l’ordre de la IIIème République.

En 2008, dans Liaisons, Maurice Grimaud raconte aussi « la crainte obsessionnelle qu’une de ces affaires se termine mal, soit par un tir criminel et provocateur du côté des manifestants, soit par une riposte non contrôlée de la part de la police. »

Un homme récompensé et salué

Le 30 mai 1968, le nouveau ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, est nommé. Les partisans d’une ligne plus rigoriste souhaite limoger le préfet de police mais soutenu par le Premier Ministre de l’époque, Georges Pompidou, Maurice Grimaud reste en place.

En mars 1969, Maurice Grimaud est décoré par de Gaulle.  − JOEL SAGET / AFP

 

En mars 1969, il reçoit les insignes de commandeur de la légion d’honneur de la main du général de Gaulle, ce qui finit de consacrer son travail et son traitement « humaniste » des  émeutes.

 

En 2009, à la mort de Maurice Grimaud, Daniel Cohn-Bendit, l’ex-leader du mouvement de Mai 68 obligé à quitter la France, n’oubliera pas de remercier « ce préfet hors norme ».

« Il a joué un rôle très important parce qu’il a essayé d’expliquer aux policiers les limites de l’action policière. C’était un véritable républicain« .

Agathe Welcomme