Les Puces de Clignancourt : « l’autre marché »

IMG_0377À seulement quelques mètres du marché Vernaison, à l’ombre du périphérique, un autre marché se dessine. Les Puces de la porte de Clignancourt sont l’opposé de celles de Saint-Ouen : des vêtements et des baskets, souvent de mauvaise qualité, produits en série en Chine. Un véritable temple de la contre-façon fréquentée par une clientèle plus populaire.

À la recherche des « authentiques » Puces, nombreux sont les badauds à s’y aventurer… pour ensuite rebrousser chemin. « Pour moi, les puces de Saint-Ouen c’est synonyme de contre-façon, du coup je n’ai jamais cherché à aller voir plus loin », s’étonne Clara, parisienne de 25 ans. Une image dont les antiquaires aimeraient bien se détacher. « Il faudrait plus de contrôle, ces étales nuisent à l’image des puces », peste Halimi, vendeur de tapis dans le marché Malassis. La mairie de St-Ouen, a tenté de s’emparer du problème. Dans les années 2000, elle fonde la Brigade des puces, chargée de faire la chasse aux contre-façons. Une lourde tâche dans un univers où les faux sacs Chanel ont pignon sur rue.

Les puciers ou la tentation de la magouille

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Le marché aux Puces ne fait pas vivre que les antiquaires. Autour, c’est toute une économie, parfois souterraine, qui gravite. Les tours opérateurs, les entreprises de FRET mais aussi des petits intermédiaires chargés de guider les touristes fortunés vers certaines échoppes. « Quand j’étais guide pour les visiteurs russes, les marchands m’ont proposé, au noir, 10% de commission sur les ventes si j’emmenais les touristes dans leurs boutique , confie Vladimir T., guide retraité, personne ne dit rien mais tout le monde le sait. C’est une pratique courante », rajoute-t-il. Une entreprise lucrative pour ce Russe qui a pu, par exemple, toucher en une après-midi 5 000 euros sur une vente. Une position privilégiée qui lui permet d’observer les tours de passe-passe de certaines antiquaires. « Une fois, un antiquaire a vendu à mes touristes deux vases du XVIIe XVIIIe qu’il présentait comme unique. Six mois plus tard quand je suis revenu avec un autre groupe, il vendait de nouveau ces deux même vases », sourit-il. Si la contre-façon est chassée sur le marché de la porte de Clignancourt, elle l’est plus difficilement chez les antiquaires. « Ce n’est pas comme pour un sac de marque, les antiquaires ne sont pas contrôlés par les pouvoirs publics », se désole-t-il.

Dorine Goth et Anaïs Robert

Décryptage : la mode des web radios Hip-Hop

OKLM Radio est la plus connue mais pas la première des web radios. Elles pullulent sur internet, se déclinent sous plusieurs formes, se multiplient comme des cailloux dans la chaussure de Skyrock, Générations, ou du Mouv’, les radios FM qui ont le monopole du Hip-Hop en France. No Fun, Zone 26, Radio RapTz ou Piiaf, les web radio Hip-Hop, séduisent et rassemblent de plus en plus d’audience. Comment expliquer ce phénomène ? D’abord, un point commun est essentiel pour toutes ces radios : la liberté de ton. On ne s’interdit rien. La seule règle est la pertinence et la qualité du son diffusé. Mehdi Maizi, animateur de l’émission « La Sauce » sur OKLM Radio et du podcast No fun résume : « On veut donner la parole à tous ceux que l’on trouve bons, qu’ils soient en train d’éclore ou non. »

Ces nouvelles radios profitent également du peu de contraintes dont elles sont sujettes. « On est obligé de diffuser 40% de morceaux en français, de respecter un cahier des charges et de rendre des comptes au CSA » précise Fred Musa, tête d’affiche de Skyrock. Elle peut aussi se targuer d’être écoutée par 4 millions d’auditeurs par jour, pendant qu’OKLM, la plus connue des WebRadios a été téléchargée environ 1 million de fois. Dj Diemone, membre du collectif Scred Connexion explique cela par « un vide médiatique». « Générations ou Skyrock ne passent que du rap commercial et ne font plus découvrir d’artistes. Aux Etats-Unis, il y a des radios qui passent du rap en continue et pas forcément connu. ». Désormais, en France, les web radios font la même chose.

 

Clément Dubrul et Ryad Maouche