Zimbabwe : des coupures d’électricité pour éviter la panne généralisée

La vétusté des équipements fait craindre à la compagnie nationale d’électricité une panne générale / Crédit : Pixabay.

La compagnie nationale d’électricité du Zimbabwe a commencé lundi à imposer des coupures tournantes drastiques qui affectent aussi bien logements qu’industries et commerces, dans un pays à l’économie chancelante depuis de longues années. Ces délestages massifs, les plus importants des dernières années, risquent de nourrir la colère de la population, confrontée au chômage de masse (plus de 90%), à l’inflation galopante (66,8% en mars) et, depuis quelques mois, aux pénuries de produits de base comme le pétrole, le sucre ou la farine. « Les délestages se produiront pendant les pics de consommation du matin et du soir, de 05h00 à 10h00 et de 17h00 à 22h00« , a annoncé la compagnie (ZETDC), précisant qu’ils pourraient être prolongés pour éviter une panne généralisée. La ZETDC a attribué ces mesures au faible niveau des eaux à son barrage de Kariba et à la vétusté de ses équipements.

Cécile Da Costa avec l’AFP

 

Affaire Karachi: fin des investigations concernant Edouard Balladur et François Léotard

Edouard Balladur et François Léotard. – Photos/ Dutch National Archives – Annabelle deFC

La Cour de justice de la République (CJR) a terminé ses investigations concernant l’ancien Premier ministre Edouard Balladur sur un possible financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, via des rétrocommissions révélées dans l’enquête sur l’attentat de Karachi de 2002, a appris lundi l’AFP de source judiciaire.

Après cinq ans d’enquête, la commission d’instruction de la Cour a transmis son dossier le 7 mai au parquet général de la Cour de cassation pour qu’il prenne ses réquisitions d’ici trois mois sur un éventuel procès devant la CJR pour Edouard Balladur et son ex-ministre de la Défense François Léotard. Dans le volet non-ministériel, six autres protagonistes doivent être jugés en octobre à Paris.

Adrien Grange avec AFP

Sri Lanka : un couvre-feu national après des affrontements entre chrétiens et musulmans

Les attentats du 21 avril dernier ont exacerbé les tensions dans ce pays à majorité Bouddhiste, où les musulmans représentent 10% de la population, contre 7.6% pour la communauté chrétienne. / Crédit : Pixabay.

Un couvre-feu a été mis en place dans six villes sri lankaises du nord-ouest du pays à la suite de violents heurts opposant des groupes chrétiens et musulmans. Dans la journée, plusieurs groupes chrétiens ont attaqué des mosquées et des boutiques tenues par des musulmans. Ces violences, n’ayant fait aucun blessé selon les premiers rapports, interviennent après les attentats djihadistes qui ont fait près de 290 morts à Pâques. La police est intervenue pour contrôler la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de tirs d’avertissement. Par crainte d’une propagation de la violence, le couvre-feu a été étendu à l’ensemble de la région. Plus tôt dans la journée, les autorités ont interdit l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp après le début des premiers affrontements.

Cécile Da Costa

Philippines : des élections pour renforcer le pouvoir du président ?

Aux Philippines, les élections de mi-mandat s’apparentent à un test de popularité pour le chef d’Etat, Rodrigo Duterte. Le Sénat, qui faisait jusque-là rempart à la politique autoritariste du président, pourrait basculer en sa faveur.
Le président philippin Rodrigo Duterte./ Crédits: King Rodriguez – Presidential Photographers Division – Wikipédia
Ce lundi 13 mai, 61 millions de personnes étaient attendues dans les bureaux de vote aux Philippines, pour les élections de mi-mandat, qui doivent désigner 18 000 élus, dont 200 maires et gouverneurs, 245 députés de la chambre basse ainsi que 12 sénateurs.

Les résultats de ces élections pourraient renforcer le pouvoir du président philippin actuel, Rodrigo Duterte, qui a fait campagne sur des promesses fortes. La plus polémique ? Rétablir la peine de mort, pourtant abolie depuis 2006. Elle concernerait toute personne arrêtée en possession de 500g de marijuana ou de 50g de drogues dures. Le Sénat, un des derniers pouvoirs du pays encore dans l’opposition, avait posé son veto lors d’une première proposition de la loi en 2016. Mais les élections, qui renouvelle 50% des sièges, pourrait bien jouer en la faveur du chef d’Etat.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Rodrigo Duterte lutte violemment contre les trafiquants de drogue dans l’archipel. Il avait déjà fait polémique en déclarant que toute personne exerçant une activité illégale était « une cible légitime d’assassinat » alors qu’il n’était encore que maire de la ville de Davao. Cet appel au meurtre lui avait valu, en février 2018, d’être mis en examen par la Cour pénale internationale (CPI), pour crimes contre l’humanité après que des activistes et des familles de victimes de la lutte contre le trafic de drogue ont porté plainte. Depuis mars, le pays a donc décidé de se retirer de l’organisation. On estime aujourd’hui à plus de 30 000 le nombre de tués par la police.

Parmi les candidats qu’il soutient pour les élections on retrouve la fille de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos (1965-1986), Aimee Marcos et l’ancien chef de la police nationale, Ronald de la Rose, accusé d’avoir violé à plusieurs reprises les droits de l’homme avec ses troupes dans la lutte anti-drogue. Ce dernier affirme se présenter à la demande du Président. 

La politique, une affaire de famille

Les fils du Président, Paolo et Sebastian, se présentent tout deux aux élections, le premier pour un siège à la Chambre des représentants et le second pour le fauteuil de maire adjoint de la ville de Davao, ancien fief de son père et actuellement dirigé par sa sœur, Sara.

Celle-ci déclare officiellement ne pas briguer de mandat parlementaire pour aider dans la campagne de son père. Une raison officielle qui cacherait en réalité une possible candidature à l’élection présidentielle de 2022, poussée par son père. L’opposition craint davantage une modification de la Constitution qui permettrait à Rodrigo Duterte d’allonger son mandat présidentiel, pour l’instant unique et limité à six ans.

Un climat de violence

Au cours de ses meetings, Rodrigo Duterte n’avait pas hésité à insulter violemment les membres de l’opposition, jusqu’à traiter l’un d’entre eux de « pédé ». C’est loin d’être le premier dérapage du chef de l’Etat, connu pour ses provocations et ses déclarations polémiques. Pour dénoncer les abus de l’Eglise, dans un pays dont la population est à 80% catholique, il avait ainsi admis avoir agressé sexuellement une de ses domestiques lorsqu’il était adolescent, puis avoir été agressé sexuellement par le prêtre auquel il avait confessé l’acte.

Lors de sa campagne pour la présidentielle, il s’était déjà illustré avec des propos polémiques. Il avait notamment déclaré peu de temps avant d’être élu : « Hitler a massacré 3 millions de Juifs. Il y a 3 millions de drogués que je serais ravi de liquider. »

Ce lundi, neuf personnes ont été blessées lors d’une fusillade opposant combattants islamistes et clans locaux, près d’un bureau de vote de l’île de Jolo. Depuis le début de la campagne électorale, au moins vingt personnes ont été tuées.

Selon les derniers sondages, plus de 70 % de la population le soutient toujours. Les résultats seront annoncés demain, à 10 heures, heure française.

Audrey Dugast