Portrait – Leslie, une étudiante en médecine plongée dans la crise du Covid-19

Depuis plus d’un mois, le système hospitalier français tout entier a dû se réorganiser pour faire face à l’épidémie de Covid-19, touchant à la fois les soignants, mais aussi les étudiants en médecine dont les conditions de stage ont été modifiées. Rencontre avec Leslie Maillot, 22 ans, étudiante en quatrième année à la Faculté de Médecine de Nancy (Grand-Est), qui vient de mener ses premiers stages en tant qu’externe.

Leslie Maillot, étudiante en médecine à la Faculté de Médecine de Nancy (54) / DR

Avocate, architecte, ingénieure ou encore danseuse… Leslie est passée par de nombreuses idées quant à son futur métier. L’important pour elle : aider les gens, entretenir un lien, se rendre utile, et pour cela, toutes les pistes étaient bonnes. Mais la médecine, jamais. « Je ne m’imaginais pas du tout faire ça », explique-t-elle avec ironie.

Pourtant, aujourd’hui en quatrième année à la Faculté de Médecine de Nancy (Grand-Est), elle vient de vivre ses premiers mois d’externat – deux années durant lesquelles les étudiants en médecine alternent entre stages et préparation du concours d’internat – dans des conditions chamboulées par le coronavirus. Deux stages ont amené la jeune femme de 22 ans aux urgences de l’hôpital Mercy à Metz (57) et dans le service d’onco-hématologie pédiatrique de l’hôpital d’enfants de Nancy (54). Des expériences qui l’ont plongée dans une réalité difficile.

Et quand on lui demande si ce qu’elle voit à l’hôpital n’est pas trop dur à supporter, elle évacue rapidement la question. « Je sais que je suis faite pour ça, je suis sûre de moi« , affirme-t-elle. Une force de caractère nécessaire pour poursuivre dans la voie qu’elle ambitionne.

« Quand on est étudiant, les professeurs nous parlent du manque de moyens. On voit aussi les internes qui sont très actifs sur les réseaux sociaux et qui dénoncent leurs conditions de travail, mais quand on met les pieds à l’hôpital, on réalise la gravité de la situation.« 

Le Grand-Est en première ligne

Une situation qu’elle a vécue de manière encore plus intense avec l’épidémie de Covid-19 qui s’est invitée dans son deuxième stage. En plus d’avoir entraîné le pays dans un confinement depuis le 17 mars, le nouveau coronavirus a ébranlé le système hospitaliser et montré ses limites. Dans la région du Grand-Est, où Leslie a grandi, l’épidémie a été particulièrement rude, prenant les soignants de court.

« On a commencé à beaucoup en parler à la fin du mois de février, mais tout le monde pensait la même chose ; que c’était une grippe qui ne touchait que les personnes âgées, comme on en avait tous les ans, et comme la Chine nous l’avait décrit. Et puis on a vite compris que c’était bien plus sérieux. »

Face à l’urgence grandissante de l’épidémie, l’hôpital de Nancy s’est totalement réorganisé. L’hôpital d’enfants, dans lequel travaillait Leslie, a notamment dû mettre certains de leurs lits de réanimation à disposition des adultes.« Le service d’onco-hématologie pédiatrique est un service très vivant. Il y a des jouets partout, beaucoup de visiteurs… Du jour au lendemain , plus personne n’avait le droit d’entrer, et tous les jouets ont été renvoyés. L’environnement est devenu assez anxiogène et tendu, avec des parents très inquiets. »

Au fur et à mesure, le problème s’est aussi étendu au matériel de protection, particulièrement nécessaire dans ce service puisqu’il accueille des enfants immunodéprimés, autrement dit, des enfants ayant un système immunitaire affaibli, et donc particulièrement sujets aux maladies qui circulent.

« Rapidement, notre stock de sur-blouses s’est vidé, donc il fallait les réutiliser. Pendant plusieurs jours, il n’y avait plus du tout de gel hydroalcoolique, probablement suite à des vols, ce qui nous obligeait à nous laver les mains toutes les trente secondes au savon, irritant beaucoup notre peau. Et surtout, au lieu de changer de masque entre chaque enfant, il a fallu garder un même masque toute la journée, alors même que ça ne protège plus. »

Cette situation dramatique, Leslie l’a gérée avec pragmatisme et lucidité. « Il n’y a pas la question de, comment fait-on ? Il faut continuer à voir les patients, on n’a pas le choix, donc on fait avec ce qu’on a. » Si elle reconnaît que l’adaptation est une partie intégrante du métier de médecin, elle déplore que les soignants aient dû travailler dans de telles conditions. « On doit s’adapter, oui, face à l’état d’un patient qui se dégrade soudainement, par exemple, mais on ne doit pas s’adapter à un manque de matériel et de moyens. Ça, ce n’est pas normal. »

Les soignants, « premières victimes de cette crise »

Alors que la situation s’améliore doucement dans le Grand-Est, avec encore 4 246 personnes hospitalisées pour cause de Covid-19, Leslie s’inquiète quant à la réouverture des écoles qu’elle juge prématurée. Selon elle, une deuxième vague est inévitable, surtout si le déconfinement ne se fait pas de manière très progressive.

Mais la jeune étudiante pense aussi à la suite et à l’avenir de l’hôpital : si elle apprécie le geste d’applaudir les patients chaque soir à 20 heures, elle réclame davantage, à la fois de la part des citoyens et de l’État.

« Applaudir les soignants, c’est bien, à condition qu’à la fin du confinement, le soutien continue, par exemple par le biais de manifestations. C’est pareil pour l’État. Dire que les soignants sont des héros est d’abord faux, car ce sont les premières victimes qui subissent de plein fouet cette crise, et ce qu’ils attendent, ce sont des moyens, parce que le manque de lits, en réalité, c’est chaque année. »

Consciente que la France s’engage vers une crise économique sans précédent, Leslie a peu d’espoir sur les mesures qui seront prises en faveur de l’hôpital. À l’aube de sa carrière, elle s’efforce malgré tout de rester optimiste. Une chose est sûre, elle a trouvé son lien social et son utilité dans l’hôpital public, et elle compte tenter d’y faire carrière, malgré toutes les contraintes que cela oblige, parce que, l’hôpital public, « on en a besoin, et c’est une manière de le soutenir. »

Dinah Cohen

#BiblioSolidaire, la bibliothèque participative des réseaux sociaux pendant le confinement

En six semaines, la Bibliothèque solidaire du confinement comptabilise 60 000 membres sur Facebook. L’objectif est d’assurer la continuité de la recherche, en échangeant ouvrages et conseils de lecture, en attendant la réouverture des bibliothèques. 

Sur Facebook, le groupe La Bibliothèque solidaire permet aux étudiants et chercheurs de s’échanger des ouvrages pendant le confinement. / Flickr

Déplacer les bibliothèques sur vos réseaux sociaux. C’est l’idée qu’a eu un groupe d’étudiants après l’annonce de la fermeture des bibliothèques le 12 mars, en raison de l’épidémie de Covid-19. La Bibliothèque solidaire du confinement a été lancée sur Facebook par Eugène Ascifer – un pseudonyme – après avoir repéré une initiative similaire sur Twitter. Le concept est simple : il suffit de poster la référence du livre recherché et, si quelqu’un le possède, il l’enverra par message privé.

La démarche est motivée par l’urgence de la situation : face à la fermeture des bibliothèques, de nombreux étudiants-chercheurs se sont retrouvés sans accès à leurs ressources, pourtant essentielles pour mener à bien leurs travaux.

« Cette initiative était nécessaire pour la continuité de la recherche et nous n’avions en réalité pas vraiment d’autres choix que de la mettre en place », affirme Alice Lcd, administratrice du groupe, elle aussi touchée par le manque d’accès aux données scientifiques.

Plus de 60 000 adhérents

Avec 500 membres au lancement du groupe le 16 mars dernier, la Bibliothèque solidaire a dépassé les 60 000 adhésions le 26 avril. Un engouement auquel ne s’attendait pas Alice Lcd. « Les premières semaines, nous avions environ 3 000 nouveaux membres par jour. Aujourd’hui c’est plus calme », affirme-t-elle.

Avec une publication environ toutes les trois minutes, les responsables du groupe ont mis en place un certain nombre de règles. Pas de publications hors sujet, interdiction de faire de l’autopromotion, et la nécessité de catégoriser les publications. « Nous classons les posts dans une rubrique générale puis avec des hashtags précis. Si le post n’est pas conforme, il est supprimé », détaille Alice Lcd.

« Nous avons l’oeil sur les publications qui peuvent mal tourner dans les commentaires. »

Avec déjà 172 000 publications, les administrateurs et modérateurs du groupe restent vigilants. « Pour les personnes irrespectueuses, nous avons mis une échelle. » Au premier commentaire déplacé, l’internaute est ainsi mis en sourdine pendant trois jours. La deuxième fois, c’est une sanction de sept jours. Puis au troisième commentaire irrespectueux, les modérateurs l’excluent du groupe. Et dans le cas de propos homophobes, racistes ou encore antisémites, l’exclusion est immédiate.

Pour l’heure, la jeune administratrice n’est pas contre l’idée de poursuivre la Bibliothèque solidaire. « La survie du groupe va dépendre de la réouverture des bibliothèques et de l’avis des administrateurs. » Les responsables du groupe prévoient aussi de sonder les internautes à la fin du confinement pour décider de l’avenir du #BiblioSolidaire.

 

Mélanie Leblanc

EN DIRECT – Réforme des retraites : des manifestations partout en France

Vendredi 24 janvier dans les rues de Paris CREDITS CAPTURE ECRAN FIGAROLIVE

A la fin de cette nouvelle journée de grève, des manifestations sont toujours en cours dans les grandes villes de France. La mobilisation se déroule dans le calme. Live de la journée à (re)découvrir ci-dessous.

10h18 : Bonjour et bienvenue dans ce live, nous allons suivre en direct cette journée. N’hésitez pas à nous laissez des commentaires ici ou sur notre compte Twitter @CelsaVendredi

10h21 : La Tour Eiffel est fermée aujourd’hui, une partie du personnel participant à la grève contre la réforme des retraites

10h24: La réforme des retraites est actuellement présentée en Conseil des ministres

10h45:  Présentée vendredi en Conseil des ministres, la réforme des retraites sera débattue au Parlement à partir de février, en vue d’un vote avant l’été. Mais il restera encore beaucoup à faire après, comme le prévoit le projet de loi

10h49 : La manifestation contre les retraites partira à 11h de la place de la République pour finir à la place de la Concorde

Carte manifestation
Détail du tracé. (©Démosphère)

10h51 : La manifestation contre la réforme du 16 janvier avait réunit 28 000 personnes ont défilé à Paris selon le cabinet indépendant Occurrence, 23 000 selon le ministère et 250 000 pour la CGT

10h52 : Devant les lycées Maurice Ravel et Hélène Boucher, dans le 20e arrondissement de Paris, la situation est très tendue en ce jour de mobilisation.

10h53 : En raison de manifestants sur les voies, le trafic est interrompu entre Porte de Vincennes et Porte de Montreuil sur le T3b. Le terminus est donc reporté à Porte de Montreuil. La RATP estime la reprise du trafic vers 12h. La police est intervenue afin de dégager la voie du tramway.

10h56 : Gare l’Est à Paris : les femmes d’ @attac.fr reprennent leur chorégraphie « A cause de Macron » contre la réforme des retraites

11h01 : On vous résume en quelques points la réforme des retraites discutée ce matin en Conseil des ministres.

Elle imposera un système universel à points, qui doit réunir en un seul les 42 régimes existants. L’assuré cotisera à une caisse unique, à savoir la Caisse nationale de retraite universelle, et ce quel que soit son statut (fonctionnaire, salarié, libéral…). Chaque heure travaillée ouvrira des droits.

Au moment de la retraite, les points cumulés tout au long de la vie active seront multipliés par un coefficient pour établir le montant de la pension annuelle.

Le nouveau système à points sera mis en place en 2022 pour les générations nées après 2004 et en 2025 pour les générations nés entre 1975 et 2004.

L’âge de départ minimum reste fixé à 62 ans mais, afin de bénéficier d’une retraite à taux plein, il faudra atteindre l’âge pivot de 64 ans. Partir plus tôt entraînera un malus de 5% par ans. Par exemple, si vous partez à 62 ans, un malus de 10% vous sera appliqué.

11h01 : Des lycéens bloquent le tramway  à la porte d’Asnières. Ils dansent et incendient une poubelle. Le tramwayT3b_RATP à l’arrêt, les agents n’arrivent pas à le débloquer.

11h05 :  Avant la manifestation parisienne, celle qui accueille le plus de mobilisés contre la réforme des retraites, d’autres cortèges s’élancent progressivement en province. Au Havre, devant la gare, ils étaient plusieurs dizaines à être rassemblés autour de 10h30. Idem à Rouen où plusieurs centaines de manifestants répondent à l’appel. Orléans, Grenoble, Limoges, Lille, Bordeaux, Rennes, Marseille, Strasbourg, Nantes ou encore Nice accueilleront également leur cortège aujourd’hui.

11h08 : Les dockers de Saint Malo ont allumé des feux ce matin en protestation contre la réforme des retraites. Ils ont également bloqués plusieurs entrées du port.

11h14 : Le cortège normand prend le départ au Havre pour protester contre la réforme des retraites

11h17 : Dans la capitale, le cortège des manifestants doit s’élancer dans quelques minutes de la place de la République vers celle de la Concorde, où sa dispersion n’est pas prévue avant 19 heures.

D’autres manifestations sont entre autres prévues à Toulouse (départ à 10 heures depuis Saint-Cyprien), Lyon (départ à 11 h 30 de la Manufacture des Tabacs), Marseille (départ à 10 h 30 de la porte d’Aix), Bordeaux (départ à 11 h 30 de la place de la République) et Lille (départ à 14 h 30 depuis la porte de Paris).

11h18 : Erratum, le tweet d’@actufrparis sur la situation devant les lycées Maurice-Ravel et Hélène-Boucher est erroné : la scène se déroule Porte de Vincennes et non pas porte d’Asnières.

11h21 : D’après les informations du Monde, le taux de participation à la grève  des enseignants du premier degré (maternelle et élémentaire) est de 15,84%. Celui du second degré (collèges et lycées) est de 10,30%.

11h23 : URGENT  Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, annonce que son syndicat et les autres organisations opposées à la réforme des retraites prévoient trois nouvelles journées de mobilisation la semaine prochaine : les mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 janvier.

11h37 : Info trafic Du côté de la SNCF, la situation est conforme au plan annoncé avec un trafic quasi normal sur les TGV et l’international, 70 % des TER/Intercités et 60 % des Transiliens, a précisé l’entreprise vendredi matin.

Le réseau RATP est lui moins fluide avec quelques dépôts de bus rapidement débloqués vendredi matin et seulement trois lignes de métro qui fonctionnent normalement. Certaines stations de la ligne 1 seront fermées à partir de 12h sur ordre de la Préfecture de Police: Champs Elysées-Clemenceau, Franklin D. Roosevelt, George V, Charles de Gaulle-Étoile, Argentine et Palais Royal – Musée du Louvre.

11h38 : C’est « un jour clé« , selon le député Jean-Luc Mélenchon. Il estime qu’“un seuil se franchit aujourd’hui » dans la bataille sociale contre cette réforme.

« Si le gouvernement examine en Conseil des ministres une proposition de loi, clairement ça veut dire que M. Macron a renoncé à convaincre et que son intention c’est de vaincre et ça c’est le pire dans une société démocratique au bout de tant de jours de lutte, tant de jours de grève, tant de souffrances« , a dénoncé lors d’une conférence de presse le chef de file de la France insoumise.

11h44 : le préfet Lallemand s’est rendu place de la Concorde pour saluer les forces de l’ordre mobilisées à l’occasion de cette nouvelle journée 

Lundi Anne Hidalgo, la maire de Paris, a pointé les défaillances de la stratégie appliquée par le préfet. Elle a appelé à revenir à la doctrine Grimaud. On vous en dit plus sur cette doctrine dans cet article : 

« Violences policières » : qu’est-ce que la « doctrine Grimaud » évoquée par Anne Hidalgo ?

 

11h45 : Petit rappel du calendrier de la réforme

      • 24 janvier 2020 : La réforme est discutée ce matin en Conseil des ministres.
      • Fin février 2020 : Le texte sera examiné au Parlement.
      • 1er janvier 2021 : Mise en place de la nouvelle gouvernance du système universel de retraite, confiée aux partenaires sociaux  et sous la supervision du Parlement.
      • 1er janvier 2022 : Mise en place de l’âge d’équilibre accompagné d’un système de bonus-malus de 5% par année manquante ou supplémentaire. Il est d’abord fixé à 62 ans et 4 mois et il sera repoussé de 4 mois tous chaque année. Intégration de la génération de 2004 au régime universel.
      • 2025 : Basculement de la génération 1975 dans le système universel des retraites.
      • 2027 : L’âge d’équilibre atteindra 64 ans et mise en place d’un système de bonus-malus de 5% par année supplémentaire ou manquante.
      • 2037 : La génération de 1975 pourra faire valoir ses droits à la retraite à partir de 62 ans.

11h50 : A Gare de Lyon, les avocats ont rejoint les cheminots réunis en assemblée générale.

12h00 : Le point sur cette matinée de mobilisation contre la réforme des retraites. Les infos à retenir:

    • Le projet de loi est présenté en Conseil des ministres et sera présenté au Parlement en février. 
    • Départ des cortèges de manifestants dans plusieurs villes de Province: Le Havre, Limoges… Le cortège parisien qui devait partir à 11h est  toujours mobilisé place de la République. 
    • 3 nouvelles journées de mobilisation prévues  les 29, 30 et 31 janvier

12h14 : C’est l’heure de la pause déjeuner. L’équipe du live va manger japonais et vous retrouve en début d’après-midi !

14h00 : Le Président de la République réagit aux manifestations contre la réforme des retraites

Emmanuel Macron a dénoncé au cours du conseil des ministres, «les actes de violence et la radicalité de certains blocages», suite aux manifestations du jour contre la réforme des retraites, a indiqué la porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye 

14h04 : Un premier simulateur de retraite est désormais disponible  annonce Laurent Pietraszewski, le Secrétaire d’Etat chargé des retraites auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé

https://twitter.com/retraite_gouv/status/1220687224800514048

14h20 : la manifestation à Paris est en cours. Pas d’incident à déplorer. L’arrière de la manifestation n’a toujours pas quitté la place de la République.

14h24 : Edouard Philippe : “Tout le monde a intérêt à un système plus juste et plus solide

Interviewé par un journaliste de La Croix, Le Premier ministre répond à la question “Y aura-t-il des gagnants ou des perdants ?”

« Si l’on sort des logiques catégorielles, tout le monde a intérêt à un système plus juste et plus solide. Nous allons mieux protéger les femmes, notamment celles qui ont des carrières hachées, protéger la valeur des pensions en faisant évoluer la valeur du point en fonction des salaires et non pas de l’inflation comme c’est le cas aujourd’hui, garantir aux plus jeunes que le système par répartition ne vit pas à crédit. Franchement, qui peut être perdant dans cette refondation ?”

14h31 : Edouard Philippe : “ Ce système universel de retraite va vivre très longtemps

Dans une interview du journal La Croix, le Premier ministre  explique le système de retraite dans lequel le gouvernement s’engage “va vivre très longtemps”. 

Je le dis avec un sourire, mais je souhaite bon courage au Premier ministre qui, dans le futur, proposerait de casser le système universel en quarante-deux régimes, dont certains ne seraient pas équilibrés, et pour lesquels il faudrait payer pour que leurs assurés travaillent moins que les autres. Si ce jour-là arrivait, les français défendraient avec acharnement, et avec raison, le système universel.” 

14h35 : Manifestations partout en France : Paris, Marseille, Bordeaux, et Lille

À Clermont-Ferrand, 150 avocats ont perturbé l’audience de rentrée solennelle du Tribunal judiciaire.

À Reims, les manifestants se sont donné rendez-vous à 10 heures. Ils étaient au moins 1 000 à défiler dans les rues, selon France Bleu Champagne-Ardenne.Au Havre, 7 500 manifestants défilent au Havre (Police), 3 400 manifestants à Rouen (Police)

A Marseille et Nice les manifestations ont débuté vers 12h,  certaines universités et certains lycées sont occupés par les manifestants. A Bordeaux, le cortège est arrivé place de la victoire, point de chute de la manifestation.

14h50 : 500 avocats en robe ont formé une haie d’honneur au tribunal judiciaire de Lyon ce matin, pour protester contre la réforme des retraites.

14h55 : La CGT annonce entre 350 000 et 400 000 manifestants à Paris.

Lors de la dernière manifestation le 16 janvier, la CGT avait comptabilisé 250 000 manifestants dans la capitale, le Ministère de l’Intérieur 23 000,à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse). Les chiffres de la Préfecture de Paris ne sont pas connus à cette heure.

15h00 : « L’âge d’équilibre reste dans la loi », même si le gouvernement a renoncé à l’appliquer dès 2022, a indiqué vendredi la Ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.

15h03 Arrivée des premiers manifestants place de la Concorde à Paris

La tête du cortège parisien arrive place de la Concorde selon notre confrère du Monde, Pierre Bouvier.

15h15 : D’après Bercy, les taux de grévistes chez les fonctionnaires sont de : 

 – 7,98 % dans la fonction publique d’Etat

– 1,91 % dans la fonction publique territoriale

– 2,6 % dans les hôpitaux

15h25 : Alexis Corbière dénonce la “radicalisation du gouvernement”

15h31 : Une légère augmentation de la participation pour la fonction publique

La mobilisation est en baisse depuis le 5 décembre mais la fonction publique marque un léger rebond comme le montre l’infographie de nos confrères du Figaro.

15h34 : Pour le New York Times, Philippe Martinez est “l’image publique” des grèves en France.

15:41 : Des chiffres de participation très variés à travers la France

Le nombre de manifestants présent dans les grandes villes de France tombent peu à peu. Malgré les grands écarts des estimations, voici les chiffres que nous avons récolté :

A Paris, la CGT a déclaré que 350 000 à 400 000 personnes avaient manifesté dans les rues de la capitale. Les estimations du ministère de l’Intérieur ne sont pas encore connues.

A Lyon, la préfecture de police a dénombré 9 000 manifestants (20 000, selon les organisateurs).

A Bordeaux, les autorités ont annoncé 7 500 manifestants.

A Toulouse, la police parle de 5 000 personnes (95 000 selon la CGT).

A Marseille, la police a compté 8 000 participants, contre 180 000 pour la CGT.

A Nice, la police a rapporté 2 900 manifestants, contre 10 000 selon les syndicats.

A Nantes, nos confrères de Ouest France font état de près de 7 000 manifestants contre la réforme des retraites.

A Rennes, Ouest France estime qu’environ 4 000 personnes ont participé à la manifestation.

Au Havre, les forces de l’ordre ont dénombré un peu moins de 6 000 manifestants.

A Boulogne-sur-mer, la police a fait état de 500 manifestants, quand les syndicats parlaient plutôt du double.

15h45 : ce qui a été dit lors du Conseil des ministres ce matin

Dans le compte-rendu du Conseil des ministres de ce vendredi, on lit que “conformément aux engagements du Président de la République et du Gouvernement, l’âge minimum auquel il est possible de partir en retraite est maintenu à soixante-deux ans. Il s’agit de laisser à chacun, en fonction de son parcours, le choix de la liberté,tout en incitant les Français, sans les y forcer, à travailler un peu plus longtemps, dans le but de garantir les pensions et de financer un niveau élevé de solidarité.”

16H00 :  le point à 16h00 sur la mobilisation contre la réforme des retraites 

  • Plusieurs grandes villes de France ont vu défiler des milliers de manifestants (les chiffres restent très disparates selon les régions et les sources préfectorales  ou syndicalistes). Pour Paris, les chiffres de la préfecture sont toujours inconnus. 
  • Les taux de grévistes chez les fonctionnaires sont faibles, mais en légère augmentation par rapport à ceux observés lors des dernières manifestations
  • Plusieurs centaines d’avocats se sont mobilisés à travers la France
  • Un premier simulateur de retraites est désormais disponible sur le web
  • Emmanuel Macron a dénoncé en Conseil des ministres : “les actes de violence et la radicalité de certains blocages” dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites. 

Avion sans pilote, voiture sans chauffeur… les transports deviennent intelligents

Mardi 21 janvier, Airbus réussit le premier décollage automatique d’un Airbus A350. Avion sans pilote, taxi sans chauffeur… Les transports autonomes se multiplient. Les conducteurs deviennent une espèce en voie de disparition, remplacés par l‘intelligence artificielle.

L’avion 

C’est une première mondiale : un Airbus 350 décolle sans l’intervention des pilotes. Ils sont pourtant deux à bord, accompagnés de trois ingénieurs. Mais grâce à une caméra installée sur l’avion, un programme de reconnaissance visuelle et un logiciel de décollage automatique, les pilotes n’ont qu’à pousser la manette de gaz.

La voiture 

A Phoenix aux Etats-Unis, les Robo-Taxis de Waymo, filiale d’Alphabet, la maison mère de Google, sont sans chauffeur. C’est la première exploitation commerciale de voitures autonomes.

Les clients commandent le taxi sur leur smartphone, comme pour un service de VTC classique. Grâce à l’intelligence artificielle, 3 lidars (systèmes de détection par laser), 6 radars et 19 caméras, le Robo-Taxi collecte des millions de données pour se diriger et amener ses clients à bon port.

La moto 

Au CES 2019, le constructeur allemand BWM a fait sensation en présentant sa moto intelligente. Dirigée grâce à l’IA et des techniques d’auto-équilibrage, le deux roues n’a pas vocation à remplacer le chauffeur mais à renforcer sa sécurité et à faciliter ses déplacements.

Le bateau

En septembre 2020, le trimaran Mayflower va traverser l’Atlantique. Un projet de l’ONG Promare et IBM pour célébrer les 400 ans de la première traversée des colons anglais vers les Etats-Unis. Entièrement autonome, le bateau se pilote grâce à la technologie PowerAI Vision d’IBM couplée à des radars et des lidars.

Le train

Janvier 2020, la Chine inaugure un train autonome pour les JO d’hiver 2022. Sans conducteur, il roule jusqu’à 350 km/h et parcourt 175 km entre Pékin et Zhangjiakou en 47mn. Le train baptisé « Fuxing » (renaissance) est équipé de la technologie ATO (Automatic Train Operation).

Fuxing le train autonome chinois
Fuxing, le train autonome chinois – Crédits : Chine Nouvelle

Le bus

A Lyon, depuis 2016, les bus roulent tous seuls. Les « Navlys » sont des minisbus électriques sans conducteur, et gratuits, pilotés à l’aide de capteurs réalisant du mapping 3D.

Le vélo

Ce n’est pas une blague : le vélo autonome existe ! Inventé par des ingénieurs chinois, la bicyclette roule jusqu’à 15 km/h, contourne les obstacles, s’auto-équilibre et peut même être dirigé par la voix. Le tout grâce à la puce Tianjic, une puce neuromorphique, inspirée de la structure du cerveau humain. Une première étape dans le développement de l’intelligence artificielle générale, ou AI Forte qui permet à des machines de reproduire le plus fidèlement possible les processus cognitifs humain.

 

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