Qui n’a jamais manqué de percuter quelqu’un dans la rue car il a le nez rivé à son portable ? C’est ce que l’on appelle des smombies : contraction de zombies et de smartphone. Clément Peix est urbaniste dans le cabinet D2H, spécialisé dans la prospection urbaine. “La ville s’habitue à ce que les hommes proposent, à l’arrivée de la voiture cela a aussi posé problème”, explique-t-il. Tout le monde peut être sur son téléphone : des piétons aux automobilistes, avec des dangers différents. Selon une étude de YouGov, 6% des gens ont déjà eu un accident en utilisant leur téléphone. Deux possibilités sont alors présentes : verbaliser ou aménager l’espace public. “A Yamato, au Japon, ou à Honolulu, à Hawaii, l’usage du téléphone portable en traversant la rue est interdit ou lors de tous les déplacements.” Les risques d’accidents sont en effet plus accrus, car le champ de vision se réduit de 95% lorsque l’on utilise un portable en marchant. “Tel Aviv a choisi d’aménager ses passages piétons, là-bas quelqu’un avec un téléphone portable est considéré comme une personne aveugle : des leds sont installées sur les poteaux pour signaler la couleur du feu.” L’étape suivante dans l’adaptation des villes au smartphone se résume par les projets de Smart City. “L’objectif est que toute la ville soit connectée, c’était un grand projet de Toronto (Canada) avec Google. Et cela tendra, dans longtemps, vers une surveillance de masse, il sera possible de détecter un piéton qui marche en regardant son portable et qu’une voiture connectée puisse l’éviter par elle-même.”
Clemence Digilent