Formule 1 : le début de saison de F1 encore repoussé après l’annulation du Grand Prix de France

Le championnat du monde de F1 ne débutera finalement pas sur le circuit Paul-Ricard 

Le championnat du monde de Formule 1, qui aurait dû débuter le 15 mars dernier à Melbourne devra encore attendre. Le Grand Prix de France, prévu le 28 juin, qui devait lancer la saison est à son tour annulé ce lundi en raison du coronavirus.

Les annulations de courses s’enchaînent en Formule 1, et le début de saison s’éloigne encore un peu plus. Prévue le 28 juin prochain sur le circuit Paul Ricard du Castellet dans le Var, l’édition 2020 du Grand Prix de France a été à son tour annulée ce lundi en raison du coronavirus et des confinements, ce qui porte à dix le nombre de courses de F1 annulées ou reportées depuis le début de l’épidémie.

Compte tenu de l’évolution de la situation liée à la propagation du virus Covid-19, le Grand Prix de France prend acte des décisions annoncées par l’Etat rendant impossible le maintien de notre événement. Les regards du GIP Grand Prix de France – Le Castellet se tournent déjà vers l’été 2021 afin d’offrir à nos spectateurs un événement encore plus inédit au cœur de la Région Sud », a déclaré ce lundi matin Eric Boullier, directeur général du Grand Prix de France.

L’organisation de la course a également fait savoir que pour les détenteurs de billets, les modalités de remboursement allaient être précisées prochainement sur le site  www.gpfrance.com, et que le GP s’engageait également à faciliter le remboursement des services annexes commercialisés sur son site (camping, navette, parking).

L’Autriche en pole position pour lancer la saison

Alors que les dix premières courses de la saison ont donc été annulées ou reportées à cause du coronavirus, les regards des fans de F1 se tournent désormais vers l’Autriche. Dans la foulée de l’annulation du GP de France ce lundi, le PDG de la F1 Chase Carey a tenu à apporter quelques précisions sur le calendrier du championnat du monde. Et comme c’était pressenti depuis plusieurs jours déjà, ce devrait être l’épreuve autrichienne de Spielberg qui se retrouvera en pole position pour lancer la saison : « Nous visons un début de course en Europe en juillet, août et début septembre, avec la première course qui aura lieu en Autriche le week-end du 3 au 5 juillet. En septembre, octobre et novembre, nous devrions courir en Eurasie, en Asie et aux Amériques, et terminer la saison dans le Golfe en décembre avec Bahreïn avant la traditionnelle finale à Abu Dhabi, après avoir effectué entre 15 et 18 courses. Nous publierons notre calendrier définitif dès que possible ».

Si rien n’est officiel pour le moment, Chase Carey a également évoqué la probabilité que ce début de saison en juillet se fasse à huis clos. Le PDG a notamment assuré que la santé et la sécurité de tous serait la priorité de l’organisation et qu’ils ne lanceraient le championnat qu’en étant sûrs de ne prendre aucun risque sanitaire. Le directeur du Grand Prix de Grande-Bretagne Stuart Pringle a par ailleurs déjà annoncé que la course prévue le 19 juillet se déroulerait à huis clos si elle était maintenue.

Louis Augry

Portrait – Leslie, une étudiante en médecine plongée dans la crise du Covid-19

Depuis plus d’un mois, le système hospitalier français tout entier a dû se réorganiser pour faire face à l’épidémie de Covid-19, touchant à la fois les soignants, mais aussi les étudiants en médecine dont les conditions de stage ont été modifiées. Rencontre avec Leslie Maillot, 22 ans, étudiante en quatrième année à la Faculté de Médecine de Nancy (Grand-Est), qui vient de mener ses premiers stages en tant qu’externe.

Leslie Maillot, étudiante en médecine à la Faculté de Médecine de Nancy (54) / DR

Avocate, architecte, ingénieure ou encore danseuse… Leslie est passée par de nombreuses idées quant à son futur métier. L’important pour elle : aider les gens, entretenir un lien, se rendre utile, et pour cela, toutes les pistes étaient bonnes. Mais la médecine, jamais. « Je ne m’imaginais pas du tout faire ça », explique-t-elle avec ironie.

Pourtant, aujourd’hui en quatrième année à la Faculté de Médecine de Nancy (Grand-Est), elle vient de vivre ses premiers mois d’externat – deux années durant lesquelles les étudiants en médecine alternent entre stages et préparation du concours d’internat – dans des conditions chamboulées par le coronavirus. Deux stages ont amené la jeune femme de 22 ans aux urgences de l’hôpital Mercy à Metz (57) et dans le service d’onco-hématologie pédiatrique de l’hôpital d’enfants de Nancy (54). Des expériences qui l’ont plongée dans une réalité difficile.

Et quand on lui demande si ce qu’elle voit à l’hôpital n’est pas trop dur à supporter, elle évacue rapidement la question. « Je sais que je suis faite pour ça, je suis sûre de moi« , affirme-t-elle. Une force de caractère nécessaire pour poursuivre dans la voie qu’elle ambitionne.

« Quand on est étudiant, les professeurs nous parlent du manque de moyens. On voit aussi les internes qui sont très actifs sur les réseaux sociaux et qui dénoncent leurs conditions de travail, mais quand on met les pieds à l’hôpital, on réalise la gravité de la situation.« 

Le Grand-Est en première ligne

Une situation qu’elle a vécue de manière encore plus intense avec l’épidémie de Covid-19 qui s’est invitée dans son deuxième stage. En plus d’avoir entraîné le pays dans un confinement depuis le 17 mars, le nouveau coronavirus a ébranlé le système hospitaliser et montré ses limites. Dans la région du Grand-Est, où Leslie a grandi, l’épidémie a été particulièrement rude, prenant les soignants de court.

« On a commencé à beaucoup en parler à la fin du mois de février, mais tout le monde pensait la même chose ; que c’était une grippe qui ne touchait que les personnes âgées, comme on en avait tous les ans, et comme la Chine nous l’avait décrit. Et puis on a vite compris que c’était bien plus sérieux. »

Face à l’urgence grandissante de l’épidémie, l’hôpital de Nancy s’est totalement réorganisé. L’hôpital d’enfants, dans lequel travaillait Leslie, a notamment dû mettre certains de leurs lits de réanimation à disposition des adultes.« Le service d’onco-hématologie pédiatrique est un service très vivant. Il y a des jouets partout, beaucoup de visiteurs… Du jour au lendemain , plus personne n’avait le droit d’entrer, et tous les jouets ont été renvoyés. L’environnement est devenu assez anxiogène et tendu, avec des parents très inquiets. »

Au fur et à mesure, le problème s’est aussi étendu au matériel de protection, particulièrement nécessaire dans ce service puisqu’il accueille des enfants immunodéprimés, autrement dit, des enfants ayant un système immunitaire affaibli, et donc particulièrement sujets aux maladies qui circulent.

« Rapidement, notre stock de sur-blouses s’est vidé, donc il fallait les réutiliser. Pendant plusieurs jours, il n’y avait plus du tout de gel hydroalcoolique, probablement suite à des vols, ce qui nous obligeait à nous laver les mains toutes les trente secondes au savon, irritant beaucoup notre peau. Et surtout, au lieu de changer de masque entre chaque enfant, il a fallu garder un même masque toute la journée, alors même que ça ne protège plus. »

Cette situation dramatique, Leslie l’a gérée avec pragmatisme et lucidité. « Il n’y a pas la question de, comment fait-on ? Il faut continuer à voir les patients, on n’a pas le choix, donc on fait avec ce qu’on a. » Si elle reconnaît que l’adaptation est une partie intégrante du métier de médecin, elle déplore que les soignants aient dû travailler dans de telles conditions. « On doit s’adapter, oui, face à l’état d’un patient qui se dégrade soudainement, par exemple, mais on ne doit pas s’adapter à un manque de matériel et de moyens. Ça, ce n’est pas normal. »

Les soignants, « premières victimes de cette crise »

Alors que la situation s’améliore doucement dans le Grand-Est, avec encore 4 246 personnes hospitalisées pour cause de Covid-19, Leslie s’inquiète quant à la réouverture des écoles qu’elle juge prématurée. Selon elle, une deuxième vague est inévitable, surtout si le déconfinement ne se fait pas de manière très progressive.

Mais la jeune étudiante pense aussi à la suite et à l’avenir de l’hôpital : si elle apprécie le geste d’applaudir les patients chaque soir à 20 heures, elle réclame davantage, à la fois de la part des citoyens et de l’État.

« Applaudir les soignants, c’est bien, à condition qu’à la fin du confinement, le soutien continue, par exemple par le biais de manifestations. C’est pareil pour l’État. Dire que les soignants sont des héros est d’abord faux, car ce sont les premières victimes qui subissent de plein fouet cette crise, et ce qu’ils attendent, ce sont des moyens, parce que le manque de lits, en réalité, c’est chaque année. »

Consciente que la France s’engage vers une crise économique sans précédent, Leslie a peu d’espoir sur les mesures qui seront prises en faveur de l’hôpital. À l’aube de sa carrière, elle s’efforce malgré tout de rester optimiste. Une chose est sûre, elle a trouvé son lien social et son utilité dans l’hôpital public, et elle compte tenter d’y faire carrière, malgré toutes les contraintes que cela oblige, parce que, l’hôpital public, « on en a besoin, et c’est une manière de le soutenir. »

Dinah Cohen

#BiblioSolidaire, la bibliothèque participative des réseaux sociaux pendant le confinement

En six semaines, la Bibliothèque solidaire du confinement comptabilise 60 000 membres sur Facebook. L’objectif est d’assurer la continuité de la recherche, en échangeant ouvrages et conseils de lecture, en attendant la réouverture des bibliothèques. 

Sur Facebook, le groupe La Bibliothèque solidaire permet aux étudiants et chercheurs de s’échanger des ouvrages pendant le confinement. / Flickr

Déplacer les bibliothèques sur vos réseaux sociaux. C’est l’idée qu’a eu un groupe d’étudiants après l’annonce de la fermeture des bibliothèques le 12 mars, en raison de l’épidémie de Covid-19. La Bibliothèque solidaire du confinement a été lancée sur Facebook par Eugène Ascifer – un pseudonyme – après avoir repéré une initiative similaire sur Twitter. Le concept est simple : il suffit de poster la référence du livre recherché et, si quelqu’un le possède, il l’enverra par message privé.

La démarche est motivée par l’urgence de la situation : face à la fermeture des bibliothèques, de nombreux étudiants-chercheurs se sont retrouvés sans accès à leurs ressources, pourtant essentielles pour mener à bien leurs travaux.

« Cette initiative était nécessaire pour la continuité de la recherche et nous n’avions en réalité pas vraiment d’autres choix que de la mettre en place », affirme Alice Lcd, administratrice du groupe, elle aussi touchée par le manque d’accès aux données scientifiques.

Plus de 60 000 adhérents

Avec 500 membres au lancement du groupe le 16 mars dernier, la Bibliothèque solidaire a dépassé les 60 000 adhésions le 26 avril. Un engouement auquel ne s’attendait pas Alice Lcd. « Les premières semaines, nous avions environ 3 000 nouveaux membres par jour. Aujourd’hui c’est plus calme », affirme-t-elle.

Avec une publication environ toutes les trois minutes, les responsables du groupe ont mis en place un certain nombre de règles. Pas de publications hors sujet, interdiction de faire de l’autopromotion, et la nécessité de catégoriser les publications. « Nous classons les posts dans une rubrique générale puis avec des hashtags précis. Si le post n’est pas conforme, il est supprimé », détaille Alice Lcd.

« Nous avons l’oeil sur les publications qui peuvent mal tourner dans les commentaires. »

Avec déjà 172 000 publications, les administrateurs et modérateurs du groupe restent vigilants. « Pour les personnes irrespectueuses, nous avons mis une échelle. » Au premier commentaire déplacé, l’internaute est ainsi mis en sourdine pendant trois jours. La deuxième fois, c’est une sanction de sept jours. Puis au troisième commentaire irrespectueux, les modérateurs l’excluent du groupe. Et dans le cas de propos homophobes, racistes ou encore antisémites, l’exclusion est immédiate.

Pour l’heure, la jeune administratrice n’est pas contre l’idée de poursuivre la Bibliothèque solidaire. « La survie du groupe va dépendre de la réouverture des bibliothèques et de l’avis des administrateurs. » Les responsables du groupe prévoient aussi de sonder les internautes à la fin du confinement pour décider de l’avenir du #BiblioSolidaire.

 

Mélanie Leblanc