L’écologie, thème central des élections européennes

A l’approche des élections, qui auront lieu en France le dimanche 26 mai, nous avons étudié les propositions des 34 listes en matière d’écologie et d’environnement. Alors que l’Europe a épuisé vendredi 10 mai toutes les ressources que la nature peut lui offrir en une année, tous les partis – ou presque – ont fait de ce thème une priorité.
La campagne pour les élections européennes a été lancée lundi. / Crédit : Flickr

Réchauffement climatique, pollution de l’air et des océans, émissions de CO2, dégradation de la biodiversité… La planète va mal et les scientifiques s’en inquiètent. En septembre 2018, plusieurs d’entre eux ont lancé un appel à agir rapidement pour préserver l’environnement. Dans le cadre des élections européennes, nous avons épluché les propositions des 34 listes en matière d’écologie. Voici les principales mesures que nous avons retenues.

  • Bannir le plastique

C’est un véritable fléau pour la planète. Le continent plastique, situé dans le Pacifique, comporte 80 000 tonnes de déchets et fait trois fois la taille de la France. Les partis politiques en sont conscients et prévoient une série de mesures pour ne plus avoir recours à cette matière  de plus en plus décriée. L’Union des démocrates et indépendants (UDI) veut lancer une « croisade verte » contre le plastique, en proposant un traité international pour fixer des règles et pour que l’Union européenne recycle 70% du plastique qu’elle produit d’ici 2030. La République en Marche (LREM) veut interdire le plastique non recyclable d’ici 2025, et l’arrêt des sacs à usage unique est défendu par l’Union des démocrates musulmans français. Quant à Europe-Écologie-Les-Verts (EELV), ils prônent le zéro plastique, sans toutefois donner de calendrier.

  • Favoriser le bio

L’agriculture biologique est souvent mentionnée dans les programmes des candidats. Le parti qui apporte le plus de réponses précises sur cette question est Génération.s. Le mouvement de Benoît Hamon propose de créer un bouclier bio « pour sauver notre alimentation et nos agriculteurs« . Une nouvelle politique agricole commune (PAC) qui serait financée par la taxation des importations hors UE de produits alimentaires non biologiques. Les autres mesures consistent à soutenir la diversification des installations agricoles et les petits producteurs à travers un régime d’aide redistributif. La France insoumise (LFI) indique vouloir atteindre 100% d’alimentation bio, mais ne précise pas comment ni quand. Les écologistes de EELV veulent une agriculture 100% bio mais de manière graduelle, avec une première échéance à 30% en 2025. Le parti des moins de 30 ans, Allons enfants, prévoit 50% d’alimentation durable labellisée bio dans les restaurants collectifs.

  • Interdire les perturbateurs endocriniens

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un perturbateur endocrinien est une substance qui altère les fonctions du système endocrinien, et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de sous-populations. En d’autres termes, c’est une molécule qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme. Génération.s veut  »réduire les émissions de polluants dans l’air et nos assiettes ». Ces émissions entraînent des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Il souhaite donc interdire les perturbateurs endocriniens car ils empoisonnent les corps, l’eau et les aliments. L’Union des démocrates musulmans français préconise un principe de précaution et veut ficher les substances suspectées, présumées ou avérées.

  • Favoriser les circuits courts

Le libéralisme est remis en question par plusieurs candidats, qui estiment que ce modèle économique accentue la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi Les Patriotes ou le Rassemblement national (RN) proposent de favoriser le local, les circuits courts, et de mettre fin aux accords de libre-échange du type TAFTA ou CETA. Génération.s voudrait arrêter les traités de libre-échange. « Nous refusons que les produits importés en Europe détruisent l’environnement au nom du moindre coût« , peut-on lire dans leur profession de foi. L’UDI ne veut pas de deals commerciaux « avec ceux qui ne respectent pas l’Accord de Paris« . En outre, ils voudraient mettre en place un règlement européen qui empêche l’importation d’aliments traités avec des molécules interdites en Europe. Le Rassemblement national veut quant à lui surtaxer  »les importations mondialisées anti-écologiques », et instaurer le  »juste échange » pour stopper  »la concurrence déloyale ».

  • Développer les énergies renouvelables

Les plans d’investissement sont nombreux pour passer aux énergies renouvelables. Génération.s propose par exemple un Green New Deal, un plan de 500 milliards par an. Objectif : libérer l’Europe des énergies fossiles et nucléaires, et atteindre le zéro carbone en 2050. L’UDI voudrait mettre en place un livret E environnemental pour financer les grands projets d’avenir et faire de l’Europe un leader mondial des transports à l’hydrogène, notamment pour les bateaux et les avions. La recherche doit permettre de trouver des produits de substitution au glyphosate et au cuivre. La liste LREM veut faire de l’Union européenne « une puissance verte » en déboursant 1000 milliards d’euros d’ici 2024. La France insoumise a promis 100% d’énergies renouvelables en 2050. Allons enfants souhaite réduire la dépendance au nucléaire, et le Parti fédéraliste européen a pour ambition de déployer les énergies à basse émission de carbone. Enfin, l’UDMF souhaite développer les panneaux solaires, l’isolation des constructions, la gratuité des transports et l’abandon du diesel.

Pour mieux comprendre, voici notre infographie interactive :

Alexandre Cool et Bertille Van Elslande

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