Quand la solidarité passe devant la justice

En France, l’accueil des migrants reste une question clivante : depuis plusieurs mois, les cas où la solidarité est considérée comme un délit se multiplient.

Depuis l’abrogation en 2012 du « délit de solidarité », la loi autorise à porter secours aux étrangers en détresse, mais pas de les aider à entrer ou circuler en France. Dès lors, ceux qui ont « facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourent cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. C’est ce que risque Laurent Caffier, un nettoyeur industriel, accusé d’avoir stocké chez lui des barques ayant permis de faire traverser des exilés entre Boulogne et l’Angleterre.

Même si la loi prévoit une « immunité humanitaire », qui exempte de poursuites ceux qui portent assistance à un étranger sans but lucratif, la justice lui reproche quand même son « aide au séjour irrégulier. » Laurent Caffier assume et revendique totalement la nécessité de ses actes, devenant ainsi l’une des figures emblématiques de la « délinquance solidaire ».

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Léa Duperrin, Julien Percheron

Ces bénévoles qui aident les migrants

Alors que la France tente de décourager l’arrivée de migrants, des Français choisissent au contraire de les aider et s’engagent en leur faveur, quitte à se mettre dans l’illégalité. Qui sont ces bénévoles ? Leurs motivations sont diverses. Mais une cause les rassemble : pallier l’absence de politiques d’accueil. Portraits croisés de cinq volontaires qui ont choisi de s’engager et entendent bien changer la donne.

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Le Ramadan a les yeux plus gros que le portefeuille

C’est à partir du 26 mai que commence la période de jeûne en France.

Pour Saïda Djemel, aide-soignante franco-algérienne de 51 ans qui vit à Poitiers (Nouvelle Aquitaine), le Ramadan  est une période de dépenses : « Pendant le Ramadan, nous achetons 70 euros de viande par semaine. Quand on ajoute les boissons, friandises, Assortiment_de_gâteaux_de_fantaisie_de_Constantinelégumes… tout cela coûte cher ». Mais pas question cependant pour Saïda d’établir un budget pour économiser : « Après avoir jeûné toute la journée, cela fait du bien de prendre un bon repas en famille. C’est aussi une période de fête dont on aime profiter ! »

Par ailleurs, le mois de Ramadan est un moment où il faut se montrer généreux : le croyant doit faire l’aumône (Zakat en arabe), qui fait également partie des Cinq pilliers de l’islam.

Cet acte de générosité peut pendre différentes formes, comme l’explique Saïda : « On peut donner de l’argent à une association, ou encore porter des repas à la mosquée qui les distribue aux pauvres ». Les personnes qui ne peuvent faire le Ramadan (femmes enceintes, raisons de santé…) doivent donner l’équivalent du prix d’un repas par jour selon leur habitudes de consommation.

La fin du Ramadan est célébrée par l’Aïd el Fitr qui aura lieu le 6 juillet cette année.

Asmaa Boussaha et Alice Pattyn