Astéroïdes qui frappent la Terre : un risque faible

Ce jeudi 12 octobre, à 7h40, l’astéroïde 2012 TC4 a frôlé la Terre. Enfin… Il est passé à 42.000 km de notre planète, ce qui, à l’échelle de l’espace, ne représente presque pas de danger. Mais existe-t-il un risque qu’un jour, une météorite atteigne la surface de la Terre ? Sommes-nous préparés ?

Crédits photo : Pixabay
Crédits photo : Pixabay

 

Vous vaquiez sûrement à vos occupations, entre petit-déjeuner et brossage de dents, quand ce jeudi 12 octobre, à 7h40, un astéroïde a frôlé la Terre. 2012 TC4, de son petit nom, qui a été découvert en 2012, n’est passé « qu’à » 42.000 km de la planète bleue. Donc, aucun risque de collision, ni avec la Terre, ni avec les satellites, mais c’est une distance suffisante pour avoir permis aux scientifiques de mener un exercice de « défense planétaire », comme l’explique Sylvain Bouley, planétologue au laboratoire GéoSciences de l’Université Paris Sud, au micro de France Culture.

Un risque faible, mais permanent

Même si le risque qu’un astéroïde s’écrase sur la surface de la Terre est très faible, il est permanent. Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine Ciel et Espace, nous indique « qu’une myriade d’objets, et environ 40 tonnes de poussières cosmiques par jour se déposent sur la planète. On ne s’en rend pas compte, car à l’échelle de la Terre, c’est ridicule »

Lorsque la taille est supérieure, comme celle de l’astéroïde de ce jeudi 12 octobre (10 à 30 mètres de diamètres), c’est plus dangereux, si jamais il s’écrase sur la planète. « Cela arrive une fois tous les siècles… Par exemple, en 1908, en Sibérie : 2000 km2 ont été aplatis, des arbres ont été brûlés », rappelle le rédacteur en chef. En 2013, une météorite a explosé au-dessus de la ville de Tcheliabinsk en Russie. L’explosion, sous l’effet des frottements avec l’atmosphère, a créé une onde de choc, qui a fait éclater les vitres des habitants. Les gens, en apercevant le « bolide » lumineux, s’étaient précipités aux fenêtres : 1.300 personnes ont été blessées. Les images de la météorite à Tcheliabinsk, en Russie : 

 

2012 TC4 n’est pas le seul astéroïde à frôler la Terre (même si c’est celui qui est passé le plus près). Rien que pour ce début du mois d’octobre, 31 astéroïdes sont déjà passés près de la Terre. Selon Philippe Henarejos, la plupart passent très loin de notre planète. « Les agences spatiales les surveillent et connaissent les distances entre ces objets et la Terre. Cependant, il y a toujours un risque ».

Sommes-nous préparés ?

Et si jamais cela arrivait ? Si jamais, une météorite s’écrasait sur la Terre, sur une de nos régions ? « Nous ne sommes pas assez préparés », répond Philippe Henarejos. »Les agences spatiales simulent des évacuations de régions, mais ils se rendent compte que ce n’est pas facile ». Il existe une autre solution : la déviation de l’astéroïde. « On peut se dire que c’est simple, mais avec la masse et la vitesse, ça l’est moins. Des déviations pourraient donc être envisagées, il faut juste être sûrs de les détecter des mois à l’avance ». L’Agence spatiale européenne et la Nasa envisagent de dévier en 2022 la trajectoire d’un astéroïde pour éviter ce genre de catastrophe. Selon Philippe Henarejos, les scientifiques n’ont pas encore trouvé de solution pour dévier un astéroïde, mais c’est ce qui a rendu spécial l’événement de ce matin. Grâce au passage assez proche de 2012 TC4, les chercheurs ont pu observer l’objet, pour pouvoir travailler sur une future déviation. Selon Detlef Koschny, codirecteur du segment Objets géocroiseurs de l’Agence spatiale européenne, cet exercice a été un « grand succès« . 

La meilleure solution reste donc d’évacuer, le plus rapidement possible, la zone qui pourrait être touchée. « Et même si le risque est très faible par rapport à l’échelle du temps, il pourrait y avoir quelque chose qui nous arrive demain sur la tête, juste pour me faire mentir ! », plaisante Philippe Henarejos. Et dans ce cas-là, sommes-nous préparés ? « Ah non, la seule chose, à faire, c’est de paniquer ».

 

Léa Broquerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *