Dans L’étage du dessous, Radu Muntean passe la porte du quotidien

Présenté dans la catégorie Un Certain Regard au festival de Cannes, le film L’étage du dessous du réalisateur roumain Radu Muntean était projeté ce mardi 2 juin pour la première fois dans la capitale, en avant-première au Reflet Médicis. Critique.

 

 

étage du dessous

 

C’est l’histoire d’un homme ordinaire. Alors qu’il rentre chez lui, Pătrașcu, le gérant d’une société d’immatriculation, entend les échos d’une violente dispute amoureuse chez sa voisine du dessous. La querelle va crescendo et Pătrașcu voit finalement Vali, un autre habitant de l’immeuble, quitter l’appartement. Mais quelques heures plus tard, la voisine est retrouvée morte.

Pourtant, quand la police l’interroge, Pătrașcu se tait. Par peur, par égoïsme ou par commodité,  cet anti-héros décide de ne pas s’impliquer dans l’affaire et retourne à son quotidien. Mais c’est sans compter Vali qui, tel une ombre, plane autour de lui et s’immisce progressivement dans sa vie.

Un drame psychologique à l’atmosphère pesante

Avec son cinquième long-métrage, Radu Muntean fait ce qu’il sait faire : un cinéma qui prend le temps du silence, directement dans la lignée de la nouvelle vague roumaine caractérisée par son minimalisme parfois austère. À travers son personnage principal, brillamment interprété par Teodor Corban, il interroge la responsabilité de chacun dans une société roumaine post-communisme marquée par la montée de l’individualisme.

Dans ce drame psychologique à l’atmosphère pesante, le réalisateur laisse la trame s’installer à travers une succession de scènes de la vie quotidienne au réalisme brut, dépeintes sans artifices. Au risque d’imposer un rythme parfois trop décousu : par moment, le récit s’essouffle et souffre de quelques longueurs et répétitions, avant de se dénouer en une fin brutale.

L’étage du dessous laisse une impression mitigée. L’intention de Radu Muntean est juste et son œuvre sort des conventions. Mais elle donne l’impression d’un cheminement inabouti, qui la cantonne à un film d’auteur trop contemplatif pour être grand public. Par manque d’intensité et d’empathie envers ses personnages, Ranu Muntean nous tient à distance d’une intrigue pourtant prometteuse.

Laura DANIEL.

 

L’étage du dessous de Radu Muntean avec Teodor Corban, Iulian Postelnicu, Oxana Moravec. 1 h 33. Sortie en novembre 2015.

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